Le Grand Mont d’Arêches (ou juste Grand Mont) est ce dôme un peu isolé au sud du massif, un peu moins couru que les grandes autoroutes pédestres du Beaufortain. Pour autant, la randonnée est relativement accessible et agrémentée de lacs, d’une passerelle, de fleurs, de myrtilles… Au sommet, la vue est absolument remarquable avec un panorama sur l’ensemble des Alpes du Nord. Plusieurs itinéraires sont possibles, en boucle, détaillés ici.
Sommet : Grand Mont (2686 m)
Massif : Beaufortain (Savoie)
Départ : Lac de Saint Guérin (1559 m)
Carte IGN : Beaufortain 3532 OT
➜ Topos Randonnées Beaufortain
Difficulté : ★★★☆☆
Dénivelé : 1150 m (cumulé)
Distance : 7 km aller (boucle 15 km)
Durée : montée 3 à 4h (boucle 6 à 8h)
Intérêt : ♥♥♥♥
Lac de Montagne
Période : juin à octobre
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎
➜ Se rendre au lac de Saint-Guérin
Depuis Albertville : rentrer dans le Beaufortain sur la sinueuse route D925 qui remonte le vallon du Doron. À Beaufort, prendre à droite en direction d’Arêches puis du lac de Saint-Guérin.
Par la Tarentaise : monter à Granier depuis Aime-la-Plagne. Poursuivre dans le vallon en montant jusqu’au cormet d’Arêches. Passé le col, la route redescend ensuite sur une piste carrossable passant à côté du lac des Fées avant d’arriver sur le lac de Saint-Guérin.
Se garer sur l’un des petits parkings au niveau du barrage du lac de Saint-Guérin.
Sans voiture ? des bus font la navette au lac Saint-Guérin (VTT compatible)
Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements à Arêches ou Beaufort.
Depuis le Lac de Saint-Guérin
Du parking légèrement en surplomb, on a déjà une jolie vue sur le lac de Saint-Guérin, avec le col de la Louze en arrière-plan à droite et, au fond, en face, le crêt du Rey (2633 m). Auparavant, deux itinéraires étaient possibles au départ du barrage de Saint-Guérin. Mais un éboulement a eu lieu en 2015 sur la rive Ouest et le chemin est dorénavant interdit pour cause de « risque de chutes de pierres ». Impossible donc de faire le tour du lac de Saint-Guérin en passant sur le barrage. Par conséquent, le seul chemin officiellement autorisé est celui par la rive Est. Vous aurez été prévenu. La route descend sur la gauche du lac de Saint-Guérin puis conduit à un sentier qui longe la rive à plat.
En une vingtaine de minutes, on atteint la passerelle himalayenne du lac de Saint-Guérin. Celle-ci a été construite en 2011, permettant ainsi de surpasser le ruisseau du plan de la Chevalière. Avec son tablier en fer et sa longueur de 80 mètres, elle fait nécessairement penser, dans une moindre mesure, aux passerelles du lac de Monteynard. Pour les plus craintifs, n’ayez pas peur : elle ne se dresse “que” à environ 20 mètres au-dessus de l’eau et est très stable. Vous pourrez donc sereinement savourer la vue sur la gorge du Poncellamont d’un côté et le lac de l’autre. Ensuite, le même chemin terreux serpente à plat avec quelques points de vue sur le lac de Saint-Guérin, le barrage et, en toile de fond, le col des Saisies et la chaîne des Aravis.
Au Sud-Ouest du lac de Saint-Guérin, après l’épingle repartant au Nord, une piste puis un sentier partent à gauche (un panneau évident, marqué La Côte, 1560 m, indique les itinéraires). On monte dans l’alpage du vallon de la Louze, enclos entre la pointe du Riondet à gauche et le Grand Rognoux à droite. Le sentier longe ensuite le ruisseau de la Louze, louvoyant tantôt d’un côté, tantôt de l’autre, à travers une forêt d’arbustes. Vers 1780 mètres d’altitude, le dénivelé se raidit un peu sur un tracé en lacets, dévasté par les sentiers sauvages et ravinés. Si vous lisez ces lignes, la nature vous supplie de rester sur le sentier principal ! Dans le dos, l’effort est de plus en plus récompensé avec une vue devenant plongeante sur le lac de Saint-Guérin et le Mont Blanc qui commence à poindre derrière le mont des Acrays.
Le Col de la Louze
Environ 1h30 après notre départ, à un rythme tranquille, nous gagnons le col de la Louze (2119 m), lauze signifiant « pierre » en patois. Au Nord, la vue reste semblable à celle déjà observée tout au long de l’ascension mais n’en est pas pour autant moins séduisante. Qui pourrait être blasé de cette carte postale beaufortine du lac de Saint-Guérin avec le Mont Blanc en fond !?! Le col de la Louze est le lieu de jonction entre le vallon éponyme et la combe du Coard, d’où viennent quelques randonneurs partis depuis la Grande Maison, côté Tarentaise.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Au col de la Louze, il existe deux possibilités d’accéder au sommet du Grand Mont : par les lacs de la Tempête puis la face Sud (mais plus long et plus raide) ou, par l’itinéraire classique. Au niveau de la borne, suivre un sentier balcon qui monte au Nord-Ouest, au milieu des roches apparentes, dans les pentes herbeuses de Cornillon. Très vite, la prise d’altitude révèle l’esthétique pointe du Riondet avec, en arrière-plan, le crêt du Rey (2633 m) et la chaîne de la pointe du Dzonfié (2455 m), puis, le mont Pourri (3779 m) et les glaciers de la Vanoise. Et, constamment le massif du Mont Blanc en face.
En une trentaine de minutes, on atteint un petit lac (vers 2330 mètres) dont le charme vient parfaire le paysage. Une petite raideur dans un “couloir” pierreux et on atteint une constellation de petites mares (2420 m), même pas asséchées à la fin de l’été (ce qui est une bonne nouvelle s’il ne vous reste plus rien à boire dans notre sac à dos mais que vous avez pris des filtres à eau). Ici, l’itinéraire repart au Sud-Sud-Ouest en remontant un doux plateau mi-herbe mi-rochers. Le tracé rose sur la carte IGN fait se diriger vers les Marlhonnays mais cela fait un détour.
Si le sentier devient de moins en moins visible, de nombreux cairns indiquent la ou, plutôt, les directions. De toute façon, à partir d’ici, c’est plus ou moins l’intuition et le bon sens qui vont vous orienter (ainsi qu’une bonne lecture de ce topo !). Avancer en dérivant légèrement sur la droite pour arriver dans un petit talweg pierreux. Ça peut paraitre un peu nébuleux dit comme ça mais, in situ, c’est très simple et évident ! Du reste, il n’y a pas vraiment de moyen de se perdre ici (d’ailleurs, on peut également poursuivre plein axe pour atteindre les crêtes de la face sud – point marqué 2553 m sur la carte IGN – basculant sur les lacs de la tempête que l’on aperçoit en contrebas).
Dans ce chaos granitique, on se retrouve ainsi face à une pente rocheuse qu’on remonte en serpentant parmi les blocs (passer sur les traces qui vous semblent les plus faciles). Il n’y a rien de compliqué en soi si on est à l’aise sur les rochers. En début de saison (jusqu’à début juin), elle pourra encore avoir conservé des plaques de neige et des petits crampons de randonnée pourront éventuellement s’avérer peut-être nécessaires.
À la sortie, on rejoint un replat herbeux où l’on domine le « lac supérieur » de la Tempête en contrebas. Puis le sommet du Grand Mont apparaît. L’ambiance a des allures presque martiennes avec un champ de pierres orangées et quelques dalles de roches moutonnées, témoignant de la présence d’un glacier il y a… très très longtemps ! Encore quelques pas et, 1h30 après le col de la Louze, on atteint les 2686 mètres culminants.
le sommet du Grand Mont, début juillet
Le Grand Mont
Le sommet du Grand Mont est marqué d’une croix en bois joliment sculptée (datant de 2018, elle a déjà bien vieilli depuis la dernière fois !) mais également de deux antennes radio avec des panneaux photovoltaïques. Mais c’est surtout un remarquable promontoire avec un splendide panorama à 360° sur une innombrable multitude de montagnes des Alpes du Nord. Mais, si je m’en doutais, ce n’est réellement qu’à la 3e tentative que je l’ai vérifié (vous comprenez mieux maintenant les différentes saisons et météos sur les photos). En effet, jusque-là, l’humidité estivale avait fait se charger les nuages et c’est à l’automne, avec un temps plus sec, que j’ai pu pleinement jouir de la vue. La prochaine, ce sera en ski de randonnée !
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Au Nord, on a l’ensemble du massif du Beaufortain qui se déploie sous nos yeux ! De gauche à droite, la pointe du Dard (2489 m), la pointe de la Grande Journée (2460 m), le mont Mirantin (2460 m), le mont Bisanne et les Saisies, l’aiguille Croche (2487 m), le col du Pré et la roche Parstire (2109 m), les rochers des Enclaves (2467 m), l’aiguille Croche (2487 m), les aiguilles de la Pennaz (2688 m), le roc du Vent (2360 m), l’aiguille du Grand Fond (2920 m) et la pointe de Presset (2858 m), le Roignais (2995 m), la Pierra Menta (2714 m), le cormet d’Arêches, crêt du Rey (2633 m), la pointe du Dzonfié (2455 m) le Quermoz (2297 m)… En toile de fond, la Haute Cime des dents du Midi (3257 m) et le massif du Giffre avec la tête du Colonney (2692 m), le pic de Tenneverge (2989 m), le mont Buet (3096 m), les aiguilles Rouges et, trônant, le massif du Mont-Blanc. À sa droite, le col de la Seigne et la pointe de Léchaud (3128 m), le Grand Combin de Grafeneire (4314 m) et même, j’ai vérifié en direct mon hypothèse avec l’application Peakfinder, la cime du mont Cervin (4478 m) ! Ça vaut le coup de monter par beau temps, non ?
le Mont Blanc
le Grand Combin et Testa del Rutor
À l’Est, derrière le Roignais et la Grande Paréi, la Testa del Rutor (3486 m), la Grivola (3969 m), le Grand Paradis (4061 m) et l’aiguille de la Grande Sassière (3747 m). Puis, le massif de la Vanoise avec le mont Pourri (3779 m), le sommet de Bellecôte (3417 m), la Grande Motte (3653 m), la Grande Casse (3855 m), le Grand Bec (3399 m), les glaciers de la Vanoise, la pointe de l’Échelle (3418 m), le glacier de Gébroulaz et l’aiguille de Péclet (3562 m).
le Grand Paradis et la Grande Casse
le Mont Pourri
En se déplaçant quelque peu sur l’arête sud, la vue plonge sur les lacs de la Tempête et la pointe de Comborsier (2534 m). Puis, au fond, le massif des Écrins avec le mont Pelvoux (3943 m), le dôme et la barre des Écrins (4102 m), la Meije (3984 m) et le glacier de la Girose. Plus à droite, les aiguilles d’Arves (3514 m), le Cheval Noir (2832 m), le col de la Madeleine, le glacier de Saint-Sorlin et le pic de l’Étendard (3464 m) et la chaîne de la Lauzière et le Grand Arc (2484 m) et, derrière, le Nord de la chaîne de Belledonne, les hauts sommets du massif de la Chartreuse, de la dent de Crolles (2026 m) au mont Granier (1933 m) et même un bout du Vercors.
la barre des Écrins et la Meije
le pic de l’Étendard et la Lauzière
En fin, à l’Ouest, l’à-pic fond sur le passage du Dard et la chaîne Lavouet/Mirantin évoquée plus haut. En arrière-plan, le massif des Bauges avec la dent d’Arclusaz (2041 m), le mont Pécloz (2197 m), le mont Colombier (2045 m), les pointes d’Arcalod (2210 m), de Chaurionde (2173 m) et de la Sambuy (2198 m), la Belle Étoile (1841 m) et la dent de Cons (2063 m), le Semnoz (1702 m)… Puis les Bornes-Aravis avec la Tournette (2351 m), le Parmelan (1832 m), le mont Charvin (2409 m), l’Étale (2483 m), le roc des Tours (1994 m) dans l’échancrure du col des Aravis, jusqu’à la pointe Percée (2750 m).
Retour en boucle
Le retour peut évidemment se faire par le même itinéraire mais aussi en faisant une boucle. Il existe alors deux possibilités : soit, très charmant mais raide et plus long, par les lacs de la Tempête (cliquer en-dessous pour dérouler cette partie du topo), soit, plus direct, en passant par le col de la Forclaz et les pistes de ski de la station d’Arêches. Si vous choisissez l’un, vous pourrez noter l’autre dans la liste d’envie de votre carnet de randonnée ! Autre possibilité, et non des moindres, redescendre en parapente depuis le sommet, ce que j’ai fait lors de 5 jours de rando-vol dans le Beaufortain.
Il faut commencer par revenir sur ses pas en longeant l’arête sud jusqu’à un point d’altitude d’environ 2553 mètres (tracé orange sur la carte au début). De là, on peut observer les lacs de la Tempête en contrebas. Un sentier s’engage dans le pierrier assez raide, quelque peu adouci par les lacets. En 3/4h-1h, on atteint le plateau lacustre que l’on peut visiter. Ensuite, remonter à l’Est pour retrouver un sentier à plat menant au col de la Louze. Au final, cet itinéraire est très charmant et conseillé si on a le temps et qu’on ne craint pas des genoux. Néanmoins, vu que ça fait aller exactement de l’autre côté de là où on veut revenir, ça rallonge et offre, en fin de compte, peu de variation car la moitié du parcours est identique à celui de la montée.
Pour revenir par le col de la Forclaz, il est, là aussi, nécessaire de revenir au niveau de la « combe de rochers possiblement encore enneigée ». À la descente, nul doute que l’itinéraire vous semblera plus évident qu’à la montée (je crois que je n’ai jamais pris le même chemin à chaque aller-retour !). Attention toutefois à ne pas rouler sur un caillou (une paire de bâtons sera ici un confortable allié). Arrivé au pied, avant d’être pleinement dans le creux du talweg, tirer tout de suite à gauche. Un sentier visible entre les rochers longe la montagne. Quelques cairns jalonnent le parcours qui mène jusqu’à un petit lac, intersection avec le tracé rose appelée les Marlhonnays (2465 m). Peu après, on arrive au col de la Forclaz (2374 m).
les Marlhonnays
le col de la Forclaz
On bascule alors sur le versant ouest du Grand Rognoux (2364 m) qui se tient en face de nous. Le paysage est subitement très différent avec un classique sentier terreux sur un tapis d’herbe, au-dessus du lac Cornu, avec le mont Mirantin (2460 m) et la Légette juste en face. Sur la gauche, le Grand Mont, impressionnant avec sa grande combe Nord rocheuse. On rejoint ensuite le haut du téléski de la forclaz où un sentier descend sur la droite pour éviter la piste. Avec un peu de chance, vous pourrez observer des marmottes dans le pierrier au pied du Grand Rognoux.
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Puis, on arrive dans les prairies d’alpage où quelques lys martagons agrémenteront un environnement plus… artificiel. Après les chalets du Rognoux du bas, descendre dans les pentes herbeuses où on aperçoit le lac de Saint-Guérin et profite une dernière fois de la vue sur le Mont Blanc. Le sentier entre ensuite dans la forêt de Marlhonnais que l’on descend à travers de nombreux lacets, en faisant attention aux rochers glissants et aux racines affleurantes. 2h30 après le sommet du Grand Mont, on sort des bois pour arriver dans le bas du vallon de la Louze. Ne reste plus alors qu’à revenir au barrage du lac de Saint-Guérin par le même chemin des rives que le matin.
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