La pointe d’Arcalod est le point culminant des Bauges avec 2217 mètres d’altitude. Mais il en est aussi selon moi le plus beau sommet avec une vue intégrale sur l’ensemble du massif et un époustouflant panorama à 360°. De plus et néanmoins, il se mérite avec une partie finale assez raide où il faudra crapahuter pour atteindre la cime.
Sommet : Pointe d’Arcalod (2217 m)
Massif : Bauges (Savoie)
Départ : Parking du Nant Fourchu (996 m)
Carte IGN : Massif des Bauges 3432 OT
➜ Topos Randonnées Bauges
Difficulté : ★★★★☆
Dénivelé : 1200 m
Distance : 7 km aller-retour (boucle 13 km)
Durée : montée 2 à 3h (descente 1h30 à 3h)
Intérêt : ♥♥♥♥
Rando Vertige
Période : juin à octobre
Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎
➜ Se rendre au parking du Nant Fourchu
● Depuis Chambéry ou Albertville, rentrer dans le massif des Bauges par le col du Frêne via Saint-Pierre d’Albigny, puis traverser Sainte-Reine…
● Depuis Aix-les-Bains, prendre Grésy-sur-Aix, traverser Cusy, Lescheraines puis Le Châtelard…
● Depuis Annecy, selon, soit traverser Viuz-la-Chiesaz, Allèves, soit prendre le Col de Leschaux depuis Sévrier. Dans les deux cas, passer par Lescheraines puis Le Châtelard…
Puis, dans tous les cas, passer par École et, au centre du village, prendre la perpendiculaire en direction de Carlet et poursuivre au fond du vallon de Bellevaux en traversant plusieurs fois le nant Fourchu puis se garer au tout dernier parking. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements dans les Bauges.
Montée aux Chalets d’Orgeval
Sur le parking, un panneau indique qu’on entre dans la Réserve Naturelle du Haut-Chéran avec les informations et les consignes de préservation de la faune et de la flore sauvage. La randonnée commence par poursuivre la route bitumée. Après quelques centaines de mètres, on atteint une bifurcation à gauche. On peut alors continuer sur la route mais le plus direct et “rando” est le Chemin du Gros Fayard (mais les deux se rejoignent un peu plus haut). Et maintenant, d’entrée de jeu, ça va monter bien raide sur un sentier terre/cailloux (les bâtons de randonnée seront ainsi particulièrement bienvenus ici !). On appréciera volontiers les quelques replats par ci par là pour récupérer ainsi que l’ombre des arbres. Au bout d’une trentaine de minutes, on atteint un portail d’alpage. On sort alors de la forêt pour déboucher dans une prairie avec un premier chalet. Après quelques pas, pensez à regarder dans votre dos : on a une superbe vue sur la face Nord-Est du Pécloz avec ses impressionnants rails caractéristiques. J’explique cela par un coup de griffe de Godzilla mais les géologues ont un autre avis (enfin, après tout, quand on connait la légende de la Dent du Chat, je délire peut-être pas tant que ça…).
En poursuivant, on rejoint la piste carrossable (qu’on n’a pas pris plus bas). À cet embranchement, en toute logique, poursuivre à gauche et après quelques virages, la pointe d’Arcalod apparait dans le champ de vision. Le chemin passe au milieu des alpages. Le paysage montagnard est digne d’une carte postale composée d’une prairie fleurie, de tarines (“bonjour mesdames”) et chalets. Le tout entouré de montagnes. Le ciel bleu et quelques nuages pour parfaire la vision pittoresque.
Après 1h et 1h30 de marche depuis le parking du nant Fourchu, on atteint les chalets d’Orgeval (plus d’infos détaillées sur cette rando). Il y a 4 constructions dont une servant de buvette et de quoi rassasier une petite faim. Même si vous n’avez pas envie de consommer, un rapide coup d’œil à l’intérieur vaut le coup avec une grande salle restée dans son jus traditionnel. L’ancienne étable sert de refuge (pour une nuit en montagne en famille par exemple ou lors d’un trek dans les Bauges). Mais on peut déjà savourer le joli cadre avec le Pécloz et l’Armenaz au Sud, la pointe de Chaurionde à l’Est et l’Arcalod à l’Ouest. Durant l’été, on peut également y trouver des “guides-nature” avec une chemise verte fluo. Équipés d’une longue-vue et de jumelles, ils invitent les randonneurs à observer et les renseignent sur l’environnement (notamment de possibles chamois dissimulés dans les barres).
Poursuivre au Nord en passant à côté d’une croix en bois et à travers les roches émergentes d’un ancien éboulis. Un très léger redressement herbeux et, 1/4h après des chalets, on rejoint le Col d’Orgeval (1732 m). La vue plonge sur le Vallon de Saint-Ruph avec la pointe de Velan (1766 m) au premier plan, la Tournette (2351 m), le mont Charvin (2409 m) et, pointant à droite, la Sambuy (2198 m). Croisée des chemins, on peut rejoindre d’ici la pointe de Chaurionde à l’Est, Seythenex et faire le tour de l’Arcalod par le Col de Chérel.
L’ascension de l’Arcalod
Depuis le Col d’Orgeval, prendre sur sa gauche (c’est-à-dire à l’Ouest). On traverse une prairie débonnaire joliment fleurie en direction d’une petite dent sans nom (1873 m). On longe ensuite cette dernière par la droite avant d’arriver au bas de l’Arcalod. Là, là, on va rentrer dans le dur. Parce que jusqu’ici, il faut bien le dire, c’était la partie de promenade. Si c’est au pied du mur qu’on le voit le mieux, c’est également à celui de la barre rocheuse qu’on en voit mieux le dénivelé ! Et il va falloir le monter ! Feu, partez ! Le sentier commence “doucement” mais surement avec quelques lacets dans une pente herbeuse.
Puis, petit à petit, l’ascension se fait de plus en plus rocheuse et il faut poser les mains. Quand on voit la grande dalle inclinée de loin, on peut légitiment se poser la question “mais par où ça passe là-d’dans !?!”. Du coup, j’ai essayé de répondre pour vous avec l’image ci-dessous. L’itinéraire de montée au sommet de l’Arcalod alterne entre randonnée et crapahute et, en fait, sur le terrain, c’est assez logique. Le parcours suit les “points de faiblesse” de la montagne (je déteste cette expression, tellement anthropocentrée) pour passer sur des vires, des replats et remonter quelques échancrures rocheuses. Il faudra être vigilant (également à la descente) à ne pas envoyer de pierres instables sur les autres randonneurs en-dessous. D’ailleurs, porter un casque dans cette dernière partie n’est pas une mauvaise idée.
Néanmoins, il faut être attentif pour ne pas se laisser embarquer par un éventuel “bon sens”. L’itinéraire est marqué par des petits points jaunes peints sur le rocher (il faut l’admettre, c’est quand-même plus efficace que ce qu’avait fait le Petit Poucet…). Ainsi, l’ascension peut parfois ressembler un peu à une chasse aux trésors par moments parce qu’ils ne sont pas tous hyper visibles. À la sortie de certains passages, il est possible de prendre quelques fausses pistes (cette vire ressemblait vraiment à un beau sentier pourtant “évident” !). Plutôt qu’une somme de mots à l’interprétation hasardeuse, je vous laisse voir avec quelques images. Petit avertissement/confidence, l’Arcalod est truffé d’Edelweiss !! J’en ai jamais autant sur une même montagne ! Une, deux… voire quatre, six, huit edelweiss en même temps. Je vous dis cela pour que vous soyez attentif à ne pas les écraser ainsi qu’avoir le bonheur de les observer de près (la nature vous remercie de ne pas cueillir cette fleur protégée et de vous satisfaire du plaisir oculaire).
À peu près à mi-hauteur, un grand replat permet de faire une pause pour les personnes les plus “dans le dur”. On peut alors jouir de la vue avec une belle enfilade de la pointe du Sambuy et du Mont Blanc. Quelques secondes après la photo, le temps de ranger en sécurité le téléobjectif dans le sac, une poignée de vautours passent juste au-dessus de nos têtes ! Donc ouvrez l’œil, vous en verrez peut-être aussi.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Le souffle et l’esprit retrouvés, une sorte d’entaille en oblique se présente alors. Rien de bien compliqué, les appuis pour les pieds et prises pour les mains sont généreux et solides. Si vous n’êtes pas à l’aise, regardez le caillou. Enfin, on arrive sous une dernière grande dalle. N’ayez crainte, elle se contourne par la gauche (Sud) pour un accès plus facile. Néanmoins, on touche ici sur la partie la plus technique où quelques pas tutoient l’escalade facile (niveau 2).
Au sommet de l’Arcalod
1h à 1h30 après le col d’Orgeval, on atteint les 2217 mètres sommitaux de la pointe d’Arcalod. Il est plutôt étroit et assez vertigineux sur les bords. Là, je vous montre une “vieille” photo prise en fin de journée en semaine parce que lors de ma dernière randonnée à l’Arcalod, un dimanche de juillet à 13h, c’était noir de monde ! J’y ai également croisé plein de fourmis ailées… Psschiit, oust, bah, pouh… aaaaah… dégueu. Sinon, à part ça, la vue est absolument exceptionnellement tout à fait splendide !!! En fait, on voit… TOUT !!!
À l’Est, les pointes de Chaurionde (2173 m) et de la Sambuy (2198 m) au premier plan puis la dent de Cons. En arrière-plan, le Grand Arc et la chaîne de la Lauzière et le massif du Beaufortain avec le mont Mirantin, la pointe de la Grande Journée, la Pierra Menta… ainsi que le massif de la Vanoise avec le mont Pourri et la Grande Casse qui culminent. Et, évidemment, en toile de fond, le Mont Blanc.
Dans le prolongement de l’Arête Nord de l’Arcalod (autre itinéraire en alpinisme rocheux), le regard file en direction de la Haute-Savoie. On peut apercevoir le Lac d’Annecy puis les Bornes-Aravis avec, de gauche à droite, le mont Veyrier, les Dents de Lanfon, le Parmelan, La Tournette, le pic de Jallouvre, la pointe Percée, le mont Charvin… et même le Salève et le Jura.
Mais on a surtout un remarquable panorama sur le massif des Bauges ! Au Sud, le mont de la Coche, qui prolonge l’Arcalod, puis le Pécloz (2197 m) et le plateau de l’Arclusaz et le mont Colombier (2045 m). A droite, la barre rocheuse du mont Trélod (2181 m) la pointe de Banc-Plat et le Semnoz. Derrière, le. Nord de chaîne de Belledonne, le massif de la Chartreuse avec le Granier et la dent de Crolles. Par temps clair et sec, on peut réussir à voir jusqu’aux mont Aiguille et Grand Veymont dans le massif du Vercors.
L’arête sud de l’Arcalod et le massif des Bauges © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
La descente
C’est pas tout de monter… Quand on est au sommet de l’Arcalod et qu’on regarde en bas, on se dit : “Ah ouais, quand-même ! Va falloir descendre tout ça…”. Il faudra notamment être particulièrement vigilant sur les premiers passages qui nécessiteront quelques pas de désescalade. Ensuite, finalement, c’est plus facile que ce que la vision inclinée pouvait laisser penser de prime abord. Il est néanmoins nécessaire de rester très prudent avec et “un pas sûr” parce qu’on est quand-même face au vide. Une multitude de pierres instables ne demandent qu’à rouler sous vos pieds et sur la tête de ceux du dessous.
Lors d’un jour calme en fin d’après-midi, j’avais eu l’intuition que le pierrier au Nord flairait bon le chamois. Et effectivement, à force de scruter attentivement (et sans gueuler comme on entend parfois certains groupes de… !! ), j’ai eu la chance de pouvoir observer un groupe de 4 qui gardaient bien la distance. Cela ajoute au grand plaisir de cette randonnée à l’Arcalod. Arrivé au pied de la barre rocheuse, au lieu de retourner au Col d’Orgeval, on peut contourner l’éperon par la droite. On descend alors dans la jolie petite combe du Banc Ferrand avant de plonger droit sur les chalets d’Orgeval. Le sentier se transforme un peu, par moments, en toboggan terreux.
Petite pause soda et débarbouillage dans la fontaine. Ici, plus le choix, le retour se fait par le même itinéraire que la montée, au son des cris des marmottes (il faut dire qu’avec toutes ces pierres d’éboulis dans l’alpage au soleil, l’endroit est rêvé pour elles). Si au début il est agréable, il devient de plus en plus longuet et pénible. Attention d’ailleurs à ne pas se faire une cheville en roulant sur un caillou (les bâtons sont là encore bienvenus et sécurisants). Arrivée au parking du nant Fourchu en plus ou moins une heure depuis les chalets d’Orgeval.
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