Le LAC DE PEYRE et gagner la Pointe de Balafrasse

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Situé au pied de la pointe Blanche et celle du Midi, le lac de Peyre fait partie de ces randonnées familiales incontournables en Haute-Savoie. En effet, son accès facile et rapide offre une jolie vue sur la chaîne des Aravis et le Mont Blanc, idéal pour le pique-nique ou un bivouac. En bonus, on peut pousser sur les hauteurs du col et de la pointe de la Balafrasse où le panorama prendra davantage d’ampleur. Quelques bouquetins pourront également agrémenter la balade et émerveiller les enfants.

 

Sommet : Lac de Peyre (env. 2080 m)
+ Pointe de Balafrasse (2296 m)
Massif : Bornes (Haute-Savoie)

Départ : Col de la Colombière (1607 m)

Carte IGN : La Clusaz 3430 ET
Topos Randonnées Bornes-Aravis

Difficulté : ★★☆☆☆

Dénivelé : 473 m jusqu’au Lac de Peyre
(boucle à la Pointe de Balafrasse : 700 m)
Distance : 4 km a/r au Lac de Peyre
(boucle à la Pointe de Balafrasse : 6 km)

Durée : montée 1 à 2h (boucle 3 à 4h)

Intérêt : ♥♥♥
Lac de Montagne
Rando famille
Bouquetins – Chamois
Gypaète

Période : mai à novembre

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎

➜ Se rendre au Col de la Colombière

depuis Annecy ou Albertville : traverser Thônes puis Saint-Jean-de-Sixt…
depuis La Roche sur Foron : passer par Le Petit Bornand…
Ensuite, dans les deux cas, traverser Le Grand Bornand puis Le Chinaillon et remonter les lacets de la route D4 conduisant au col de la Colombière.
depuis Cluses, Bonneville ou Sallanches : monter directement par Le Reposoir.

⚠️ Sur la route, il y a de nombreux cyclistes faisant ce parcours du Tour de France.
Pour se garer au col de la Colombière, les bas-côtés ont été élargis pour stationner les voitures. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements dans les Aravis.

 

Depuis le Col de la Colombière

L’itinéraire de randonnée démarre sur la gauche du restaurant La Colombière, sur une large piste carrossable. Après quelques pas, on laisse devant nous le sentier qui mène au pic de Jallouvre pour suivre logiquement le virage qui repart en épingle au Nord-Ouest. Peu à peu, la vue révèle le vallon du Reposoir avec la pointe d’Almet (2262 m) et la pointe d’Areu (2478 m), jusqu’à, tout au fond, le Haut-Giffre avec la Haute Cime des dents du Midi (3257 m), le Grand Mont Ruan (3044 m) et le pic de Tenneverge (2989 m).

Après 15 minutes d’échauffement, on atteint le chalet de la Colombière (vers 1745 m) où il faut prendre le sentier accidenté qui part sur la gauche. Le tracé alterne chemin terreux et marches sur les cailloux et le rocher. Un court passage équipé d’une cordelette en guise de main courante pourra aider les personnes ayant le pied peu sûr. Dans les faits, cela ne sera pas forcément nécessaire avec les marches naturellement taillées mais pourra tout de même s’avérer utile en cas de roche humide (calcaire) et donc glissante. D’où, aussi, l’idée d’avoir de bonnes chaussures de randonnée.

On arrive alors devant l’impressionnante casse au pied de la Porte d’Enfer (tout un poème…). Vers 1950 mètres, on suit le sentier terreux qui remonte la pente herbeuse de la combe. J’en profite pour pousser un gros coup de gueule quant aux randonneurs et traileurs qui sortent du chemin, pour je ne sais quelle raison pseudo-valable (plutôt l’inconscience et l’inconséquence). Déjà depuis le bas, le terrain est ravagé par les sentiers sauvages. Bordel, c’est quand-même pas compliqué de suivre un chemin ! En plus, de dévégétaliser le lieu et d’en faire un champ de bataille verdunois, cela crée des sillons qui se creusent et canalisent l’irrigation naturelle. Causes et conséquences se renforcent alors dans un cercle vicieux. Les organisations locales, riches de l’économie du ski et du reblochon, pourraient également prendre les choses en main (comme cela se fait, par exemple, en Vanoise, Chartreuse et Belledonne…). Mais c’est sûr que le tourisme doux de la randonnée est moins lucratif… Question de priorités et d’image pour son “plan com’ marketing” (c’est sûr que ce n’est pas cela qu’on montrera sur les affiches Savoie Mont Blanc dans le métro parisien).

Le Lac de Peyre

Ensuite, un replat vallonné au-dessus duquel se dresse fièrement, telle une canine sur sa gencive balafrassienne, la face Nord de la pointe Blanche. On serpente alors entre les creux remplis de mares constellées de linaigrettes et les bosses faussement prometteuses jusqu’à atteindre, pour de vrai, le lac de Peyre. La pause contemplative s’impose. Chacun trouvera, au gré de son envie, du paysage désiré et de la place disponible (il y a beaucoup de monde qui vient ici !), l’endroit où pique-niquer ou bivouaquer. Je vais à nouveau faire le rabat-joie mais j’ai été choqué, malheureusement une fois de plus, par certains groupes qui parlaient hyper fort tandis que d’autres hurlaient carrément dans la combe comme s’ils étaient seuls à Walibi ! Il semblerait qu’ils ne connaissent pas les règles de savoir-vivre en montagne. Pour la quiétude apaisante et ressourçante de la nature, on repassera…

Selon la saison (automne ici), il n’aura pas du tout le même aspect : gelé, embrassé de névés, abondant ou marécageux… on aimera revenir en découvrir les esthétiques variations climatiques, mais je gage que le début de saison, quand le niveau d’eau est encore élevé, est la période la plus séduisante. Pour être honnête, si le lac de Peyre est mignon, il n’est pas non plus intrinsèquement merveilleux (comme le sont d’autres lacs de montagne comme, par exemple, le lac Blanc en Belledonne, le lac Noir dans le Mercantour, le lac d’Anterne dans les Fiz, le lac des Vaches en Vanoise, le lac du Grand Méan en Haute-Maurienne, le lac de Gaube dans les Pyrénées…). C’est ici, selon moi, davantage l’écrin montagneux qui anoblit le modeste bassin. Toutefois, l’œil trouvera sa réjouissance dans le naturellement très photogénique panorama du plan lacustre avec, en arrière-plan, la chaîne des Aravis (dont la culminante pointe Percée, 2750 m) et le Mont Blanc en fond.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

 

Boucle par la Pointe de Balafrasse

Mais la gourmandise est trop tentante et le collet, là, juste au-dessus, me susurre les chants des Sirènes. Et si l’on allait voir ce qu’il se passe de l’autre côté. La montée est un peu raide (150 m de dénivelé+) mais découpée en zigzags. On découvre alors une vue plongeante sur le lac de Peyre, entouré des reliefs du Bargy. En 10-15 minutes, on atteint le col de Balafrasse (2246 mètres), accolé à la pointe Blanche. Quelques étagnes et leurs cabris y étaient installés, bien à l’ombre.

Versant Ouest, l’escarpement tombe à pic le long d’un véritable mur rocheux. Aussi saisissant par sa beauté et par son caractère redoutable, il oblige à rester vigilant à tout dérapage. L’itinéraire de randonnée vers la pointe de la Balafrasse consiste ensuite à suivre le fil de la crête jusqu’au point culminant (2296 m). Il n’y a rien de techniquement compliqué, ni même véritablement dangereux, mais je préfère prévenir les personnes sensibles au vide qu’elles risquent d’avoir quelques émotions. On pourra, à certains moments selon le besoin de chacun, avoir à poser un peu la main pour se rassurer.

La vue se déploie sur la partie septentrionale du massif des Bornes, de la montagne de Sous-Dine (2000 m) et la Roche Parnal (1896 m) aux rochers de Leschaux (1936 m) et la pointe d’Andey (1877 m). Au loin, le mont Salève (1379 m), Genève et le lac Léman, les monts du Jura suisse mais aussi, au Nord, le massif du Chablais avec le Môle (1863 m), la dent d’Oche (2221 m) et les cornettes de Bise (2432 m).

Côté Est, on ne craint pas grand-chose dans les pentes herbeuses. On gagne encore en hauteur par rapport au lac de Peyre et le panorama est beaucoup vaste avec le Nord de la chaîne des Aravis (pointe Percée, mont Charvet, pointe de Tardevant, trou de la Mouche…), le mont Buet (3098 m), le massif du Mont Blanc avec, du Nord au Sud, le glacier et l’aiguille du Tour (3542 m), l’aiguille du Chardonnet (3824 m) et l’aiguille d’Argentière (3900 m), l’aiguille Verte (4122 m) et les Drus (3730 m), les aiguilles d’Argentière et l’aiguille du Midi (3842 m), le triptyque mont Blanc du Tacul (4248 m), mont Maudit, (4465 m) et Mont Blanc (4708 m) jusqu’à l’aiguille de Bionnassay (4052 m) et les dômes de Miage (3666 m). Pour connaitre précisément le nom de chaque sommet alentour, je vous conseille l’application Peakfinder. Arrivé à la pointe de Balafrasse (2296 m), on peut admirer la pointe du Midi (2364 m) et la porte d’Enfer (2290 m) au bout de la perspective.

la pointe du Midi et la porte d’Enfer

le Mont Blanc et la pointe Percée

Le bonus de la randonnée viendra de la rencontre avec une poignée de bouquetins, dont de beaux vieux mâles, se dorant la pilule au soleil. Il m’aura fallu passer du temps, seul avec eux mais à distance tout de même, lent et silencieux, pour me faire accepter avec mon appareil photo et mon téléobjectif. Je suis resté, sans trop insister non plus, à les regarder et en faire le portrait, immortalisation de ce moment privilégié (vous pouvez retrouver d’autres photographies sur mon site perso). C’est toujours fascinant de côtoyer ces êtres dont il émane, dans la même prestance nonchalante, la puissance et le calme. D’autant plus quand on se remémore qu’ils ont été abattus à partir de 2014 “à cause de” la brucellose.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Vers 2255 mètres d’altitude, la ligne de crête s’arrête (à moins de poursuivre pour monter au sommet de la pointe du Midi, ce que j’ai fait d’ailleurs) et un sentier redescend dans les pentes herbeuses. Celui-ci permet de rejoindre le lac de Peyre. Sinon, une sente part sur la gauche, longeant le grand éboulis. Ancien chemin de berger, celui-ci, passant par la ruine d’une cabane, permet de rentrer plus directement, jusqu’à retrouver, vers 1950 mètres, l’itinéraire de l’aller. On se délectera, face à nous, de la vue sur les combes des Aravis (ex : Grand Crêt), rythmées par l’alternance ombre et lumière de fin de journée. C’est alors que j’ai eu la chance de voir un des gypaètes du Bargy traverser devant moi (je n’ai pas eu le temps de prendre la photo).

l’aiguille de Borderan et l’Étale

les combes de Paccaly, du Grand Crêt et de Bella Cha

Puis, l’œil devenu alerte par la furtive apparition, c’est un chamois qui fait irruption dans mon champ et joue à cache-cache avec moi dans les barres. De l’avantage d’être là, silencieux, en dehors des heures de pointe de la randonnée où la vie sauvage ose se laisser réinvestir son habitat. 1h à 1h30 après la pointe de la Balafrasse, me voici de retour au col de la Colombière, lieu d’une ultime contemplation où, à travers la perspective atmosphérique de la vallée du Grand Bornand, « je vois longtemps la mélancolique lessive d’or du couchant » (Arthur Rimbaud).

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

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Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking

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