Le CIRQUE DES ÉVETTES et le LAC DU GRAND MÉAN

Randonnée au Cirque des Évettes - Alpes Grées, Haute-Maurienne, Savoie Alpes © L'Oeil d'Édouard - Tous droits réservés

Le cirque des Évettes est un des petits bijoux planqués tout au fond de la Savoie, un bout du monde situé au bout du bout de la Haute-Maurienne. Écrin pudique, il faut savoir aller le chercher, discrètement caché derrière le majestueux Albaron et après un col. Mais arrivé sur le plan des Évettes, c’est un paysage somptueux qui s’offre à la vue, un petit éden serti de lacs, ruisseaux, glaciers, cascades et fleurs de montagne !

 

Sommet : Lac du Grand Méan (2850 m)
Massif : Alpes Grées (Savoie)

Départ : L’Écot (2022 m)

Carte IGN : Tignes Maurienne 3633 ET
Topos Randonnées Maurienne

Difficulté : ★★★☆☆
(cheminée Gorge de la Reculaz ★★★★)

Dénivelé : 950 m (cumulé)
Distance : 13 km

Durée : montée 3h – descente 2h

Intérêt : ♥♥♥♥
Lac de montagne
Cascade
Glacier

Période : juin à octobre

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎

➜ Se rendre à L’Écot

Compter 2h de route depuis Chambéry ou Albertville. Rentrer dans la vallée de la Maurienne avec l’autoroute A43 en direction de Saint-Jean-de-Maurienne et Turin jusqu’à Modane. Poursuivre sur la D1006 en passant Termignon, Lanslebourg-Mont-Cenis, Bessans. À la sortie de Bonneval-sur-Arc, dans le hameau de Tralenta, ne pas monter vers le col de l’Iseran mais continuer tout droit dans un virage en direction de L’Écot. Un grand parking se trouve 4 km plus loin, au pont Saint-Clair. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements sur Bonneval-sur-Arc.

Le choix de l’itinéraire

Pour randonner au cirque des Évettes, il existe deux itinéraires possibles au départ du pont Saint-Clair : par la gorge de Reculaz ou par le col des Évettes (GRP Grand Tour de Haute-Maurienne). Le premier est très légèrement plus court mais plus exposé ; le second, plus facile, suit un sentier balcon. Pour moi, j’ai opté pour monter par la Gorge car les passages câblés sont plus aisés en montée qu’en descente et le sentier de retour par le col est plus tranquille. Après, c’est une question de goût, d’ailleurs, la boucle n’a rien d’obligatoire.

 

Montée par la Gorge de la Reculaz

Le départ du sentier se trouve au fond du parking (ne pas se tromper de vallon, sans quoi vous irez au refuge du Carro !). Il avance à plat jusqu’au ruisseau de la Reculaz puis le remonte pour s’engouffrer dans la gorge éponyme. L’itinéraire se raidit alors et les premières chaleurs corporelles commencent. Les nombreuses myrtilles sur le chemin offrent une douceur roborative. Si vous n’êtes pas sujet au vertige, profitez de la vue plongeante en osant jeter un œil sur les eaux tumultueuses en contrebas.

LE passage délicat est alors la prochaine étape. Un panneau d’avertissement met en garde contre les difficultés, notamment en cas de pluie. Il s’agit de remonter une brèche à l’aide d’un câble. Si on n’est pas à l’aise dès qu’il faut mettre les mains, je peux comprendre que certains puissent suinter. Mais sinon, si on est tant soit peu aguerri à la crapahute, ça passe facile. De plus, le passage ne fait que quelques mètres. Je vous laisse juger d’après les photos prises. Après ce premier passage, le plus ardu, le deuxième se fait les doigts dans le nez.

 

Le Cirque des Évettes

1h30 après le départ du parking de L’Écot, on atteint les abords du cirque des Évettes. Le panorama se déploie à la faveur d’une butte rocheuse (2514 m) qui domine légèrement le plan. Le paradis s’étend sous nos yeux : sommets escarpés (ouille du Midi, 3042 m ; oic Regaud, 3232 m : petite Ciamarella, 3534 m…), le glacier des Évettes, la plaine herbeuse dans laquelle serpente une multitude de ruisseaux. Je me suis dit que ça doit être encore plus somptueux en début de saison, avec les restes de neige et les parterres de fleurs ! Ici, la perception humaine du temps s’arrête pour laisser place à celui de la nature, lent et continu.

 

Curiosité locale à 5 min sur la gauche, un photogénique pont romain tout en pierres (et un peu de ciment contemporain) permet d’enjamber le vigoureux cours d’eau. Juste à côté, la cascade de la Reculaz se jette dans le vide. Selon l’angle solaire, vous aurez peut-être la chance de voir apparaitre un arc-en-ciel dans la brume. L’envie de faire une jolie photo ne doit toutefois pas vous priver de faire attention à son équilibre sur les pierres humides.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Le Lac du Grand Méan

Libre à vous de vous balader dans la prairie du cirque des Évettes mais, pour ma part, le gérant du gîte Chez Mamie Anna, à Bessans, m’avait vivement conseillé de pousser jusqu’au lac du Grand Méan. En plus de ses propos enthousiasmants, j’avais fini d’être convaincu par les photos de son guide de randonnée qui me rappelaient mon coup de cœur islandais Jökulsárlón. Cela dit, vu son altitude (2850 m) et l’enneigement encore probable, l’accessibilité ne se fait pas avant juillet.

Pour accéder au lac du Grand Méan, il faut traverser le pont romain, longer le mur minéral sur une centaine de mètres. Un cairn marque la bifurcation et un panneau indique de gravir le pan rocheux. Le sentier, mi-terreux mi-pierreux, remonte jusqu’au pied du mont Séti via un itinéraire belvédère sur le cirque des Évettes. Au centre du plan, le lac des Évettes, turquoise, apparait comme une perle au milieu de son écrin montagneux.

 

Au bout d’une heure et 350 mètres de dénivelé positif, on arrive au bord du lac glaciaire. Comme à chaque fois, le spectacle funéraire des icebergs sur le champ du glacier disparu inspire autant de plaisir esthétique que de sentiment de désolation face à l’avancement de la planète. Jouissons au moins du paysage que nos enfants n’auront vraisemblablement pas la chance de voir, tout du moins de cette façon.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Après le casse-croûte au bord du lac (prévoir dans son sac à dos un vêtement chaud ou une veste coupe-vent), petite promenade digestive en longeant les rives pour finir de se régaler les yeux. Le glacier du Grand Méan semble briller à la faveur des percées lumineuses et des caprices nuageux. En arrière-plan, la pointe du Grand Méan (3222 m), l’ouille de la Gura (3395 m) et la pointe Fansecetti (3425 m) donnent très envie d’enfiler baudrier, crampons etc.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Retour par le Col des Évettes

Le ciel se couvrant et l’orage guettant, l’heure du retour a sonné (avant que ce ne soit le glas). Descente par le même itinéraire en repassant le pont romain puis direction refuge des Évettes. S’il était non-gardé depuis mi-septembre et que la tireuse à bières était déjà tarie, il n’en reste pas moins que son emplacement est idéal pour profiter une dernière fois du panorama sur le cirque des Évettes.

Ensuite, la descente par la “voie normale” du col des Évettes se fait facilement (quoique longuette) par un sentier balcon surplombant la vallée haute-mauriennaise. En son creux, le hameau de L’Écot et, sur les hauteurs, les sommets de la pointe de Méan Martin (3330 m) sur la gauche, l’ouille Noire (3355 m) en face et, sur la droite, la Levanna Occidentale (3589 m) et les sources de l’Arc. Plusieurs lacets en zigzags, parfois au milieu des vaches, et on rejoint le parking du départ, 1 heure après le refuge des Évettes.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

 

Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking




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1 Comment

  • DRIVON dit :

    bonjour et merci pour ces magnifiques photos et commentaires bien précis. Je suis Savoyard également ( mais réside en haute Loire depuis 12 ans) et randonneur régulier et je prépare la grande traversée des Alpres sur le GR 5 de St Gingolph à Briançon pour juillet 2023. Afin de conserver et de partager ce futur projet j’aimerai créer un blog, mais je ne suis pas très averti sur ce sujet….pourriez vous me conseiller sur le choix du support ? merci à vous, très cordialement ( je fais cette rando le 12 septembre….)

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