Depuis le temps qu’on me disait de quitter mes montagnes pour aller visiter la Bretagne… Il aura fallu une blessure, m’imposant une convalescence sans dénivelé, pour me motiver à traverser la France en direction de la côte Atlantique. Et, quitte à faire les choses, autant les faire bien, et quoi de mieux que de parcourir la péninsule bretonne en toute liberté, au gré des envies (et de la météo…). Voilà donc comment est né ce projet de road trip en Bretagne et, je vous l’avoue d’emblée, je suis tombé sous le charme !!
Un tour de la Bretagne en 12 jours
Après avoir visité Bordeaux en 3 jours, puis remonté la côte Atlantique pour découvrir Royan et reparcourir La Rochelle, nous enchainons avec un tour de la Bretagne dans ma voiture break (autre solution confort : louer un véhicule aménagé pour faire un road trip en Bretagne en van ou camping-car). Voici les étapes de notre itinéraire en 12 jours avec, au programme, des villes, des plages, des falaises et des couchers de soleil :
■ J1 : Guérande, Saint-Gildas-de-Rhuys
■ J2 : Vannes
■ J3 : Arradon, Larmor-Baden, Auray, Locmariaquer
■ J4 : Pont-Aven, Concarneau
■ J5 : Penmarc’h, pointe du Raz, pointe du Van
■ J6 : Presqu’île de Crozon, Saint-Michel-en-Grève
■ J7 : Trégastel, Ploumanac’h, Perros-Guirec
■ J8 : Paimpol, cap Fréhel, fort la Latte
■ J9 : Dinan, Dinard
■ J10 : Saint-Malo
■ J11 : Mont-Saint-Michel, la pointe du Grouin
■ J12 : Cancale
Avant de partir, retrouvez tous mes conseils pour préparer et réussir son road trip ✔︎
JOUR 1
Après un nuit de transition à Notre-Dame de Monts, direction Guérande (30 minutes d’après les prévisions), étape n°1 de notre tour de la Bretagne en 12 jours. Alors oui, la cité médiévale est administrativement officiellement en Pays de la Loire mais, de par son histoire et sa culture, elle est bel et bien bretonne (d’ailleurs, nous commencerons par… une galette, et même la meilleure de tout notre périple !). Traversée des marais salants sur de petites routes, où la vue se délecte des canaux, hérons, bovins et de quelques carrelets agrémentant le paysage horizontal. Puis, les bouchons ! D’abord dans les villages puis à Saint-Brevin-les-Pins, bloqués avant le pont de Saint-Nazaire. En fait, nous n’avions pas pensé qu’on serait un samedi et de fin juillet ! Juste après, ça déroule jusqu’à Guérande.
GUÉRANDE
Nos premiers pas en Bretagne se font donc à Guérande. Après s’être garés dans le deuxième anneau périphérique du centre (gratuit), nous pénétrons la cité médiévale. Derrière les remparts, la ville se dessine en quatre rues se croisant sur la place de la Psalette, sur laquelle se dresse la collégiale Saint-Aubin. Originellement bâtie au XIIe siècle dans un style roman tardif, elle a dû être partiellement reconstruite au XIVe siècle, lui donnant sa forme actuelle, de style gothique. Le charme de l’intérieur réside dans ses dimensions et ses vitraux polychromes. Un guide m’a proposé une visite commentée, gratuite et de 20 min, mais pas le temps, les bouchons nous ont déjà fait perdre du temps sur notre programme.
la collégiale Saint-Aubin, à Guérande © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Le jour de marché se terminant, nous faisons un premier tour des halles, minuscules et sans grand intérêt touristique, jusqu’à la porte Saint-Michel. Première galette bretonne donc (andouille de Guéméné avec œufs et emmental, compôtée d’oignons et pommes cuites + cidre légèrement fumé) au restaurant Le Logis : accueil et service hyper sympathiques, petites tables à l’ombre de la petite cour arborée de la bâtisse et plats très bons. Déambulation digestive dans les ruelles folkloriques, parées de fanions multicolores conférant à la cité des airs de fêtes médiévales, et le long d’une partie des remparts. Si la rue Saint-Michel regroupe la majorité des boutiques de la ville (artisanat mais aussi souvenirs pour touristes), les plus charmantes sont la place du Pilori avec sa maison à colombage bleu et la rue de la Psalette avec ses petites tables au pied de maisonnettes décorées.
Nous partons pour la presqu’île et la Maison des Paludiers, au Saillé, pour acheter du sel de Guérande. Répondant à ma question du « plus beau point de vue photographique des marais salants », la fille de l’accueil me conseille d’aller à Sissable et à l’église Saint-Guénolé, à Batz-sur-Mer, dont le clocher offrirait un panorama à 360° sur l’océan et les marais salants de Guérande. Action ! Nous arrivons tout juste pour le dernier créneau de montée et, après nous être acquittés des 2€ (par chance, des places libres alors qu’il est préférable de réserver), nous montons l’escalier en colimaçon hyper exigu. Il est presque difficile de laisser redescendre les gens que l’on croise (retardataires du créneau précédent). Au sommet, la vue domine la presqu’île et les marais salants. Toutefois, ceux-ci apparaissent un peu loin et pas si vastes que ça par rapport à l’idée cartographique que je m’en faisais a priori.
les marais salants de Guérande, depuis l’église Saint-Guénolé de Batz-sur-Mer
Après la visite, traversée des marais salants de Guérande en voiture au milieu des bassins sur une chemin labyrinthique (en fin de compte, Sissable n’est pas accessible, accès réservé aux paludiers). J’en profite pour m’arrêter de nombreuses fois pour admirer les très esthétiques cueilleurs de sel. Leur allure, leur gestuelle, a quelque chose de presque japonisant : une caresse lente et précise, un savoir-faire délicat que l’on sent avoir été perpétué à travers les générations. Dans les bassins, changeant au fil de la journée, les teintes de rose, ocre rouge, violacé, bleu, vert… se côtoient dans un immense vitrail orientaliste. C’est également un remarquable lieu pour observer les oiseaux. Ensuite, direction le golfe du Morbihan, étape incontournable de notre road trip en Bretagne.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Guérande et ses marais salants
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
SAINT-GILDAS-DE-RHUYS
Après avoir emprunté une charmante route parallèle (sous-bois et bords de marais) longeant le parc naturel régional de Brière et rejoint officiellement la Bretagne en entrant dans le département du Morbihan, nous rejoignons la presqu’île de Rhuys, et plus précisément Saint-Gildas-de-Rhuys que nous avions identifié pour un coucher de soleil à l’ouest. Le port et la plage étant inaccessibles ce soir-là, nous arrivons au parking de la pointe du Grand Mont (bien placé, calme et toilettes gratuites). Installation opérée, nous nous rendons sur le sentier du littoral et, après quelques pas, nous nous posons pour admirer notre premier coucher de soleil breton. Face à nous, un vaste paysage composé d’une vue infinie sur l’océan Atlantique, de la baie de Quiberon et de Belle-Île-en-Mer. Apéro dinatoire sur un banc mais sans tarder et rapide contemplation des étoiles car… le vent souffle !!
incandescence sur la baie de Quiberon (📷 Canon EF 100-400 mm) © L’Oeil d’Édouard / Instagram
JOUR 2
La nuit fraîche et la teinte de la lumière pénétrant l’habitacle ainsi que les ploc ploc sur le toit font deviner un mauvais temps. Effectivement, en ouvrant la portière, le ciel est couvert de gris et la voiture de crachin. Bienvenue en Bretagne !
VANNES
Un premier parking près du Casino et quelques pas, avant d’apercevoir un joli spot en face, de l’autre côté de la rivière. Retour donc à la voiture jusqu’à trouver, non facilement, ce parking vu au bord de l’eau et d’un parc. Nous commençons ensuite notre visite de Vannes en remontant la promenade aménagée le long de la Marle, très agréable. Le port, la porte Saint-Vincent puis les remparts et ses jardins joliment fleuris (mais malheureusement investis par la scène et les tentes du festival Jazz en ville, fini la veille mais toujours pas désinstallées) puis la porte Prison et la place Henri IV avec ses fameuses maisons à colombages dont les toits semblent se toucher.
Nous prenons un café place du Marché avant d’aller déjeuner aux halles : galette saucisse chez le boucher, cidre chez le caviste et notre tant attendu premier kouign amann chez François dans la rue adjacente. Flânerie dans les rues du côté de l’église Saint-Pattern (fermée) et d’autres maisons à pans de bois puis vers la cathédrale Saint-Pierre et l’Hôtel de Ville (un horrible Rubik’s Cube géant, placé devant par un bureau de designers voulant singer l’effet pyramide du Louvre, vient gâcher la vue).
la place Henri IV, à Vannes © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Retour à la voiture pour prendre les maillots de bain et se doucher à la plage de la presqu’île de Conleau, au sud de Vannes. La promenade sous les pins odorants est agréable, avec quelques fenêtres sur la baie à marée basse. Après 30-45 minutes de marche, nous découvrons… un bassin artificiel, ressemblant presque à une grande mare avec des blocs de vase, rempli par l’eau de mer à marée haute. Et les douches sont hors-d’usage par arrêté préfectoral du fait de la sécheresse de cet été caniculaire (même en Bretagne !). Bref, globalement très décevant. Tout ça… pour ça. Mais les enfants, eux, s’éclatent dans l’eau !
Après tout de même une micro-sieste à l’ombre des arbres, retour sur Vannes. Entre-temps, la marée est montée très rapidement et l’eau recouvre désormais les prairies de l’aller. Rapide passage à la voiture pour déposer les maillots de bain (qui n’ont servi à rien) et direction le centre pour la soirée. La chaleur du soleil et l’absence de vent nous font tomber sous le charme de la première terrasse à bières ! Le B.R.E.F Rive Gauche, bar-concert underground avec fresque poissonneuse sur la façade, palettes, tonneaux et une excellente IPA blanche. Pour le dîner, ce sera restaurant, à la Brasserie des Halles dans une petite ruelle. Quelques huîtres (les premières, d’une longue série à suivre !) avec un petit muscadet qui va bien, des moules marinières à la bretonne, un far breton et un calvados afin d’enthousiasmer la marche de retour à la voiture-lit. Au final, notre impression a été très favorable, Vannes est une ville particulièrement charmante et agréable où il a fait bon passer la journée en toute tranquillité et où nous reviendrons une prochaine fois avec grand plaisir !
➜ Plus d’infos et de photos dans nos articles détaillés sur Vannes
la piscine naturelle de la presqu’île de Conleau
de quoi démarrer la journée du bon pied
ARRADON
JOUR 3
Nuit agréable, un peu plus chaude que les précédentes. Douche le matin sur le parking et petit déjeuner sur un banc. Départ à l’ouest pour découvrir le golfe de Morbihan, lieu incontournable d’un road trip en Bretagne car incontestablement un des plus beaux. Premier arrêt à Arradon. Café en terrasse avec vue sur les bateaux et quelques îles, le tout dans une tonalité métallique tout à fait bretonne. L’endroit jouit d’une belle atmosphère, très sereine et hyper agréable. Nous poussons sur un chemin du littoral aménagé au bord de l’eau, avec les bateaux à côté, jusqu’à la pointe d’Arradon où l’on a un large panorama. Quelques canoës se promènent tranquillement entre les ilots. Quel calme ! Quel plaisir !
Sur l’itinéraire vers Larmor-Baden, nous passons par hasard devant une cabane d’ostréiculteur, Gouguec, au bord de la route (classique en Bretagne). Ni une ni deux, nous décidons de nous y arrêter pour déguster quelques huîtres (six, calibre 2) et palourdes. Situé au sein d’une mini-crique, le cadre est idyllique ! Du reste, le parc d’élevage est à quelques centaines de mètres à peine de là (on l’aperçoit depuis notre table). En terme de commerce direct et local, on peut difficilement faire mieux. Et puis, elles étaient tout à fait délicieuses ! Une vision de bonheur simple.
LARMOR-BADEN
Dans la plan, une “petite” escale à Larmor-Baden pour voir la pointe et repartir. Trouver une place pour se garer nous conduit au port et quelques jolis paysages un peu plus loin. La marée basse permet un passage pour rejoindre l’île Berder (que nous prendrons plus tard, au retour) puis s’en suit un sentier côtier longeant le parc à huîtres. Toutes les nasses sont alors hors de l’eau et les bateaux jonchent le sol encore humide. Il y a quelque chose d’assez merveilleux, d’un moment suspendu, hors du temps, une parenthèse avant que la vie maritime ne se réveille avec le retour de la marée.
De fil en aiguille dans ce séduisant paysage, nous nous laissons finalement poursuivre jusqu’au port de Larmor-Baden et son panorama sur le golfe du Morbihan. De son embarcadère partent les navettes pour rejoindre, en face, les célèbres et très visités île et cairn de Gavrinis, la « chapelle Sixtine du Néolithique ». Nous basculons ensuite sur l’anse de la plage de la Fontaine (où les pêcheurs à pied, et en bottes, cherchent à débusquer les coquillages enfouis) et le port Lagaden. Nous pousserons même jusque’à la pointe de Berchis et sa plage, mais sans grand intérêt supplémentaire.
l’île de Gavrinis
à la pêche aux moules, moules, moules…
En revenant, nous nous apercevons que certains bateaux sont à l’eau et que donc la marée remonte. Nous nous pressons alors car nous avons prévu de visiter l’île Breder. Arrivés à la chaussée submersible (une famille fait le spectacle en pêchant le crabe), un panneau indique les horaires praticables : nous sommes encore dans les temps pour aller jusqu’au manoir. En fait, une fois devant, nous nous rendons compte qu’il s’agit d’une propriété privée et qu’il est donc inaccessible. Par crainte de se faire coincer par la marée (annoncée à 16h30 ce jour-là), nous faisons demi-tour pour avoir de la marge avant la montée des eaux.
Larmor Baden, depuis l’île Breder
Nous avons encore un peu de temps donc nous filons sur la “côte” nord, en direction d’une chapelle répertoriée. Sur l’agréable chemin ombragé, nous découvrons le « cimetière des bateaux » avec trois coques en bois jonchant le sable dans une ambiance de Pirates des Caraïbes ou, mieux encore, souvenirs de mes études, Vexation Island de l’artiste Rodney Graham (si vous ne connaissez pas, je vous invite à regarder ce p’tit bonbon). Ne manquent que les crabes rouges et les perroquets.
la plage du « cimetière des bateaux » © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
En arrière-plan, un parc d’ostréiculture dont les lignes dessinées dans l’eau rappellent celles gravées dans la pierre quelques millénaires plus tôt… Les Hommes, qu’ils soient en fourrure ou en salopette, ont apparement toujours eu le goût de l’esthétique graphique ici. Nous poursuivons sous les pins où chaque ouverture révèle une plage, une vue nouvelle ou différente sur le golfe du Morbihan. Nous irons en direction de la petite chapelle Sainte-Anne, aussi ravissante dans son style gothique flamboyant qu’incongrue ici au milieu des arbres. Vigilants quant au chrono, nous serons revenus à temps pour retraverser le passage. Ouf, nous pouvons repartir pour la suite de notre road trip en Bretagne !
AURAY
C’est depuis la voie express que nous apercevons une carte postale en contrebas sur la droite : il s’agit d’Auray. Changement de plan illico, nous décidons alors de sortir au prochain échangeur pour une étape rapide (hé oui, c’est ça aussi les road trips, l’opportunisme de l’inattendu). Une fois garés sur le versant ville-haute, nous traversons à pied le pont en pierre pour rejoindre le tout à fait charmant vieux quartier de Saint-Goustan et son port, lové dans une des sinuosités du Loc’h qui coule jusqu’au golfe du Morbihan.
le port de Saint-Goustan, à Auray © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Historiquement dévoué à la pêche et au commerce, il est encore aujourd’hui investi de petits voiliers dans un cadre hyper folklorique avec la place Saint-Sauveur et les maisons à colombages ou de pierre colorées. On se croirait presque encore au Moyen-Âge, où la cervoise coule à flot dans les tavernes. Remontant les labyrinthiques et exiguës ruelles pavées, nous atteignons l’église Saint-Sauveur. Sans être non plus exceptionnelle, elle a été une belle surprise avec ses vitraux polychromes et sa voute en forme de coque de bateau inversée). Rien vraiment à voir de plus là-haut alors nous redescendons sur la place Saint-Sauveur pour une terrasse au soleil avant de reprendre l’asphalte.
LOCMARIAQUER
Pour finir cette belle journée finalement morbihanaise, nous nous rendons à Locmariaquer avec, in extremis, le temps de prendre des pizzas à emporter au restaurant du camping municipal (ouf, nous sommes sauvés !). Nous nous installons à la pointe de Kerpenhir, avec un large panorama allant de la pointe de la presqu’île de Rhuys (avec le phare de Port-Navalo) à l’est jusqu’à la baie de Quiberon, derrière laquelle se couche le soleil. Nous dormirons sur une petite aire à quelques mètres de là (les grands parkings de Locmariaquer étant interdits au stationnement nocturne, de 21h à 9h). La musique du camping voisin édulcorant le début de notre sommeil…
Port-Navalo © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
JOUR 4
Le lendemain, après encore des errances pour trouver un café (jour de marché : centre-ville inaccessible et parkings saturés), nous abandonnons cette idée pour aller directement visiter le site mégalithique de Locmariaquer. Après une vidéo explicative en introduction, nous parcourons le lieu composé du cairn (reconstitué) de La Table des Marchands avec sa dalle gravée, du Grand Menhir brisé ainsi que du tumulus d’Er Grah. En fin de compte, c’est assez décevant pour ce qu’il y a à voir (surtout pour 6€, et d’autant plus qu’on peut en voir une grande partie depuis l’extérieur…).
CARNAC
Nourris donc d’espoir de compensation, nous prenons la direction de Carnac, non pas pour visiter la ville mais pour voir ses célèbres alignements mégalithiques datant de 6000 ans, « lieu incontournable à voir en Bretagne ». En fait, ils sont répartis sur 4 sites. Si les premiers observés sur la route sont impressionnants, voire abyssaux aussi bien en termes spatial que temporel, j’ai eu ensuite du mal à me connecter à leur pleine mesure à cause de l’agitation permanente (la foule, partout, et la circulation juste à côté, bruyante). Sans visiter le site autrement que de visu en périphérie, nous ne nous attardons pas plus d’une heure.
« il était une fois un grand poucet qui… »
PONT-AVEN
25 km après avoir quittés le Morbihan pour rejoindre le Finistère, nous nous garons sur le parking en terre à l’entrée est de la ville. Poursuivant à pied la route, nous découvrons les galeries pullulant sur les trottoirs. En effet, Pont-Aven doit sa renommée à ses galettes pur beurre et à l’installation de nombreux artistes dans la deuxième moitié du XIXe siècle qui lui donnera le surnom des « cité des peintres ».
Plutôt que de longer encore le trottoir, les pieds font un petit écart parallèle en suivant le regard se glissant dans un passage. Nous découvrons la promenade Xavier Grall avec ses petites passerelles au-dessus de la rivière l’Aven. et son chaos granitique. Quelques familles s’y rafraichissent les pattes, les canards aussi. Puis, un peu plus bas, quelques maisons de pierre exposent leurs charmantes architectures tandis que les points de vue pittoresques sur l’Aven se multiplient avec des bassins à écluses bordés de végétation. Le cœur du village tient en moins d’1 km et on le traverse en quelques dizaines de minutes, Pont-Aven se résumant en 3 rues et une place. On y trouve essentiellement des galeries, des boutiques de marinières et de biscuits. Quelques points de vue sur la rivière agrémentant le tout avec l’ancien moulin du Grand-Poulguin et le port de plaisance. En remontant au nord du centre-bourg, un petit coup d’œil dans l’église Saint-Joseph, qui m’a séduit par son atmosphère et ses vitraux polychromes.
l’Aven, à marée basse © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Nous montons ensuite à la chapelle Notre-Dame de Trémalo. Mais, trompés par l’échelle de la carte de l’office de tourisme, nous mettons presque 20 minutes à la rejoindre (avec la chaleur estivale en plus). L’aspect extérieur est séduisant, l’intérieur aussi. La mythologie touristique de l’édifice a été construite autour du crucifix en bois taillé, lequel a inspiré Paul Gauguin pour ses tableaux Christ jaune (1889) et Portrait de l’artiste au Christ jaune (1890-1891), lors de son séjour en Bretagne. Retour à la voiture par l’ombragée promenade du bois d’Amour au bord de la rivière. En fin de compte, Pont-Aven n’a rien de vraiment exceptionnel et semble surtout tirer sa réputation (surfaite ?) de son histoire artistique.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Pont-Aven
CONCARNEAU
20 minutes de route après Pont-Aven, nous arrivons à Concarneau et nous garons sur le parking de la plage des Sables blancs (point stratégique pour les toilettes et les douches, mais ces dernières étant finalement toutes mises hors-d’usage pour arrêté préfectoral cet été-là à cause de la sécheresse). Nous partons en direction du centre-ville en longeant le littoral. Première impression mitigée par l’architecture de bord de mer (bâtiments de location saisonnière). Dès la fin du XIXe siècle, Concarneau jouit d’une attractivité notable avec des visiteurs venant découvrir les paysages exotiques du Finistère et des résidents en villégiature souhaitant se reposer au bord de l’océan. Les villas bourgeoises bourgeonnent alors sur le front de mer. Après la Seconde Guerre Mondiale, le tourisme a pris une part de plus en plus importante et Concarneau devient une station balnéaire de Bretagne très populaire.
Mais le principal intérêt touristique de Concarneau est sa ville-close (et les plages, si l’on aime). Après avoir pénétrés l’enceinte insulaire, nous nous mettons dans l’ambiance en faisant le tour des remparts, avec différentes vues sur la baie, puis descente dans la rue principale. Il n’y a ici que des boutiques à touristes (bols bretons, marinières, biscuiteries…), des restaurants et… la foule ! Presque insupportable. Nous avons vu, nous sortons. Petit tour sur le port, davantage authentique, et, après avoir découvert l’église contemporaine Saint-Guénolé, nous finirons la soirée dans une petite ruelle non loin, à la terrasse du bien-nommé bar Rendez-vous pour l’apéro puis, juste à côté, à la crêperie Le Chaperon Rouge.
le port de plaisance et la ville-close de Concarneau © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
JOUR 5
Le lendemain, rapide bain matinal (le premier depuis notre road trip en Bretagne) dans l’eau bien frisquette, « vivifiante » comme on dit positivement, sur la plage des Sables blancs. Puis petite toilette dans les toilettes. Visite de l’église Saint-Guénolé repérée la veille, mais fermée. L’architecture contemporaine qui m’avait intrigué m’a finalement déçu. Espressos au troquet en face et nous repartons.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Concarneau
LA POINTE DE PENMARC’H
Après la visite de Concarneau, nous sommes allés en direction de Penmarc’h, à 1 heure à l’ouest. L’arrivée dans le hameau se fait par l’église Saint-Nonna du XVIe siècle, aux ornements sculptés et érodés par les siècles de bruine. Les églises de Bretagne sont vraiment séduisantes dans chaque village : architecture gothique flamboyant breton, de taille assez basse, avec des flèches en pierre, des gargouilles, du lichen orange…
En poursuivant à la pointe de Penmarc’h, dans le “quartier” suivant, le phare d’Eckmühl jaillit de ses 65 mètres de haut dans la perspective de la rue. Une file indique qu’on peut monter au sommet après avoir gravi 307 marches (tarif : 4€). On se contentera d’en faire le tour en profitant de la vue à marée basse sur l’immense esplanade naturelle de roches. Un air de bout du Monde, fertile à l’imaginaire aventureux d’un au-delà à la perspective infinie et inconnue. Après le kouign-amann qui, lui, a nourri le ventre, rapide introduction dans l’ancien phare qui hébergeait une exposition lithographique temporaire. Un peu au nord, la pointe de la Torche domine la baie d’Audierne et sa plage de surfeurs.
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
LA POINTE DU RAZ
Nous poursuivons au nord à la très célèbre pointe du Raz (non, elle n’est pas le lieu le plus à l’ouest de la France continentale, et donc de Bretagne). Nous nous garons (obligatoire) sur l’immense parking (8€) et son infrastructure de boutiques à touristes. La suite se fait à pied sur un des sentiers de balade. Un premier belvédère (une ancienne tour) et un chemin conduit à quelques points de vue sur les rochers et les falaises. Finalement, la foule y est plus dispersée que ce que le nombre de véhicules laissait craindre. Néanmoins, celle-ci se redensifie à l’approche du phare, autour de la statue et sur une plateforme rocheuse faisant office de promontoire contemplatif. En effet, le belvédère naturel jouit d’une des plus belles vues de la pointe du Raz, plongeant sur les falaises et les quelques îlots en chapelet : après celui de Gorle Greiz, le rocher de Gorlebella sur lequel se dresse le phare de la Vieille. Au loin, on peut deviner les rochers émergeant du chaos marin de la chaussée de Sein avec l’île de Sein, le phare de Goulenez et même celui d’Ar-Men.
Au gré des sentiers sauvages sur le rocher, on peut ensuite se rapprocher de la pointe de la Pointe du Raz mais il faudra crapahuter un peu. De plus, cela n’offre pas vraiment de plus-value, sinon celle de s’écarter un peu de la foule bruyante et/ou de rechercher quelques points de vue photographiques (toutefois, même si le rocher adhère bien, attention à la chute !). Ce jour-là, la fameuse bruine bretonne se renforçait et aurait pu nourrir des regrets esthétiques (pas de photo de coucher de soleil donc) mais, en fin de compte, sans doute était-ce mieux de voir, de vivre, la pointe du Raz dans ces conditions météorologiques. Question d’atmosphère. Au nord-est, la baie des Trépassés, sa plage et la pointe du Van que nous parcourrons après.
la pointe du Raz © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Histoire de profiter du coin en voyant autre chose, nous allons aussi voir la pointe du Van. Sur la route, nous passons la baie des Trépassés (charmant nom…) et sa plage de surfeurs (bien motivés au vu de la météo…). Le voile gris et le vent confère une ambiance toute particulière. Garés sur l’un des parkings de la pointe du Van, nous suivons un des sentiers balisés qui la parcourent. La petite chapelle face à l’océan rend le site tout à fait pittoresque. Quelques belvédères rocheux offrent, à chaque fois, de nouveaux mini-paysages côtiers. Le bas plafond gris ne permet pas de perspective lointaine. Cependant, il y a une belle atmosphère sauvage avec les oiseaux qui nichent dans les escarpements et les vagues qui se fracassent en contrebas.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur la pointe du Raz et la pointe du Van
CAMARET-SUR-MER
Nous prenons ensuite la direction de la presqu’île de Crozon. Après Douarnenez et Locronan (séduisant petit village de Bretagne), le ciel se dégage et laisse passer les rayons dorés de fin de journée. Les paysages se font champêtres et vallonnés. Presque 2 heures après notre départ de la pointe du Van, nous arrivons à Camaret-sur-Mer en début de soirée où nous nous garons sur la digue du port et où nous passerons la nuit. Après hésitation avec un restaurant à cause du vent, nous optons pour un casse-croute vespéral, à l’abri d’un muret. Le ciel s’éclaircit et laisse place à un coucher de soleil doré d’un côté et rosé puis violacé au-dessus du port.
crépuscule sur le port de Camaret-sur-Mer © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
JOUR 6
Réveil précoce du fait du trafic sur la digue (mais l’arrivée un peu tardive la veille nous avait obligés à l’immédiateté de la solution nocturne). Mais pourquoi autant de passage matinal ici alors que le sillon est une impasse !?! Café sur le port, entre nuages rafraîchissants et éclaircies piquantes. Nous prenons le poux de la ville en nous baladant sur le sentier côtier allant vers les plages du nord mais il n’y a pas de réel point de vue aménagé et, au premier plan en-dessous, les hangars du port… Quelques randonneurs, joggeurs et promeneurs canins de la commission du matin. Shopping déçu en quête d’une marinière souvenir et, par hasard, nous tombons sur Les Viviers de la pêche Camarétoise, situé au fond de la zone portuaire. Nous nous installons sur la terrasse et nous délectons d’huîtres et de crevettes sorties des bacs à l’intérieur. Balade digestive dans les quelques ruelles de la ville (quelques galeries d’art) avant de visiter l’église Saint-Rémy. Elle ne paie pas de mine de l’extérieur mais l’intérieur est tout à fait séduisant avec ses vitraux polychromes, parfois abstraits, très lumineux.
Camaret-sur-Mer
Nous poursuivons en passant près des alignenements de rochers avant de renoncer à aller à pied à la pointe de Penh-Hir (ça va faire long et l’heure tourne à une de ces vitesses !). Retour par le sentier littoral avec les ruines d’un manoir (bof bof) puis la superbe plage de sable blanc de Pen-Hat. Somptueux spot face à l’ouest, je me dis que c’est là que nous aurions dû passer la nuit hier soir mais elle est aussi hyper venteuse ! Nous poursuivons avec la découverte de superbes falaises, un bunker enterré avant de redescendre sur la plage de Camaret-sur-Mer via le fort du Petit Gouin pour aller voir les épaves du cimetière de bateaux, la tour Vauban et visiter la chapelle Notre-Dame-de-Rocamadour.
le cimetière de bateaux © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Retour à la voiture et nous partons à la pointe de Pen-Hir. Beaucoup de monde sur le parking, sur les bords de la route, mais ça se disperse assez vite ensuite. Un guitariste et un accordéoniste jouent au pied d’ l’immense monument aux Bretons de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale. Pendant ce temps-là, des grimpeurs sortent de leur grande voie. D’ailleurs, c’est stupéfiant le nombre d’escaladeurs sur les différentes facettes, ça fourmille de partout ! En se baladant sur l’éperon rocheux, chaque crique dévoile son propre paysage. Tout au bout, la pointe de Pen-Hir se termine en pointillés avec les rochers émergents des Tas des Pois. Tout au loin, on peut apercevoir la pointe du Raz et la pointe du Van de la veille.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Camaret-sur-Mer et la pointe de Pen-Hir
les Tas des Pois de la pointe de Pen-Hir © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Enfin, de pointe en pointe, nous terminerons la série finistérienne à la pointe des Espagnols. Garnie de différents forts et batteries, elle servait à protéger l’entrée dans la rade de Brest. Là, pointe d’ailleurs une ancienne infrastructure où un énorme canon est exposé. Beaucoup de vent et une vue panoramique à 270° sur l’embouchure, le goulet et Brest. Mais, après les précédents éperons rocheux, nous sommes bien déçus ici. Nous filons ensuite sur Crozon, où il y a une boutique Armor-Lux, pour ma marinière souvenir de notre road trip en Bretagne (enfin, je craquerai pour une deuxième et un magnifique pull en laine).
la rade de Brest, depuis la pointe des Espagnols
SAINT-MICHEL-EN-GRÈVE
Après avoir parcouru le sud, nous commençons la deuxième partie de notre road trip en Bretagne avec le nord. Ainsi, nous quittons le Finistère en direction des Côtes-d’Armor et de Trégastel. Mais, après 1h30 de route, nous concluons que nous n’arriverons pas à temps pour trouver un spot convenable et profiter de la soirée comme il se doit. Alors, à la vue de la magnifique et immense plage de Saint-Michel-en-Grève, nous décidons de faire étape ici pour la nuit. Et nous avons eu le nez fin, le coucher de soleil d’or sera absolument splendide ! La nuit étoilée également, mais froide et courte car réveillés très tôt par le trafic incessant et bruyant.
la Grande Ourse au-dessus de Saint-Michel-en-Grève
© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
TRÉGASTEL
JOUR 7
Reprenant le dessein de la veille, nous nous mettons en route pour la fameuse Côte de Granit Rose , une des icônes de la Bretagne, et, dans un premier temps, Trégastel. Après s’être garés près de l’office de tourisme, nous partons faire le tour de la presqu’île Renote. Le cadre de la baie de Saint-Anne est absolument idyllique (la météo aussi !) avec des bateaux, des oiseaux, du sable blanc, l’eau limpide et turquoise, des maisons en pierre et des rochers émergents.
la baie de Sainte-Anne, Trégastel © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Au fil de la balade, le paysage évolue, devenant de plus en plus spectaculaire avec des blocs rocheux plus massifs, amassés, des vagues frappant la côte et des mini-plages sauvages grandioses. C’est jusqu’ici le plus bel endroit de notre road trip en Bretagne en 7 jours passés ! Après une pause sandwich, nous suivons le bord de mer en alternant plages, rochers paréidoliques (Rocher du Dé, Coquillage, Tas de Crêpes, Sorcière…) et belles bâtisses bretonnes, dont celles de Coz-Pors et de la Grève Blanche où les bateaux de plaisance sont venus trouver un havre. Les couleurs vibrent et s’animent au gré des quelques nuages qui s’immiscent dans le ciel. Tous les 20 mètres, un nouveau paysage s’offre à la vue. C’est stupéfiant ! Au large, l’archipel des Sept-îles. Enfin, un dernier point de vue depuis le rocher de La Couronne du roi Gradlon et nous retournons à la voiture.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Trégastel
la plage de la Grève Blanche, depuis « la Couronne du roi Gradlon »
PLOUMANAC’H
Nous repartons en passant le pont à marée et laissons la voiture sur le port au niveau des quais (alors que c’est indiqué être déconseillé car saturé ; nous avons vraisemblablement donc dû être chanceux ce jour-là !). Le sentier est jalonné de quelques belvédères rocheux et de petites plages de sable entre les gros blocs de granit. En face, l’île de Costaérès et son « château », manoir de villégiature du XIXe siècle. La suite nous conduit à la plage de Saint-Guirec avec son oratoire et sa chapelle. Située au cœur du bourg, il y a beaucoup de monde. Dans les rues postérieures, bondées, saturées par la foule estivante, des boutiques à touristes.
Nous continuons sur l’itinéraire qui longe la Côte de Granit Rose avec son vaste champ de chaos granitique. La forme des rochers est hallucinante, on peut imaginer plein de choses ! Le sentier mène au phare de Mean Ruz et à la Maison du littoral. Construit en granit rose, le monument point à 15 mètres de hauteur de sa base (26 m au-dessus du niveau de la mer). Je n’ai pas pris la chance d’assister ici au coucher de soleil mais c’est apparemment grandiose ! Amis photographes, n’oubliez pas non plus votre trépied et votre filtre ND pour réaliser de jolies pauses longues.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Ploumanac’h
les dents de la mer à l’attaque du phare de Mean Ruz, Ploumanac’h © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
PERROS-GUIREC
Dernière étape sur la Côte de Granit Rose de notre road trip en Bretagne, nous nous rendons à Perros-Guirec, célèbre station balnéaire (juste histoire de connaitre ce dont on entend souvent parler). Nous faisons une rapide escale à l’église de la Clarté : entrée sur le coté via un sas sculpté et un intérieur séduisant. Ensuite, garés au pied de la mairie, nous parcourons à pied la ville avec la visite de l’église Saint-Sauveur (singulière et charmante avec son entrée asymétrique et son intérieur étendu), la plage de Trestraou (bof bof) et celle de Trestrignel où nous prévoyons de passer la nuit sur le parking, par souci d’efficacité, et jusqu’au port (bof bof).
l’église de la Clarté
la plage de Trestraou
Retour sur la plage de Trestignel pour notre classique apéro dinatoire face, autant que possible, au coucher du soleil. Cependant, le vent du large est absolument glacial et nous devons rapidement superposer toutes les couches de vêtements possibles. Tellement que nous décidons même de retourner à la voiture pour nous mettre à l’abri ! Globalement, Perros-Guirec ne nous a pas enchantés, confirmant nos a priori en se résumant à ses plages, malgré un brin de charme avec des maisons en pierre infusant une atmosphère Belle époque.
➜ Plus d’infos et de photos sur Perros-Guirec dans mon article détaillé sur la Côte de Granit Rose
coucher de soleil depuis la plage de Trestrignel © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
JOUR 8
Réveil au son des rafales de vent sur la voiture (notamment le pare-soleil du pare-brise). Néanmoins, la température est plus douce que la veille au soir et l’ambiance de la plage très calme. Le troquet est encore fermé alors nous filons sur Paimpol (45 minutes a priori qui se transforment en 1h15 à cause des bouchons sur le pont en travaux).
PAIMPOL
Enfin arrivés, la déambulation dans Paimpol est très plaisante et l’atmosphère est douce et authentique dans les ruelles pavées autour de la place du Martray, entre les maisons à colombages colorées en pierre. Elles appartenaient aux armateurs du XVIIIe siècle, lors des grandes heures maritimes de la cité, notamment de la pêche à morue en Islande (cf : Pierre Loti). On croise quelques touristes, assez peu en fin de compte, mais surtout des locaux vivant leur quotidienneté et des commerces destinés. C’est bon signe !
Nous débouchons ensuite sur le port avec sa multitude de bateaux de pêche et de plaisance. Après le carrousel, la curiosité nous conduit jusqu’à l’écluse où nous assistons à la sortie des voiliers. Peut-être certains se rendent-ils sur l’île de Bréhat, une des plus belles îles à voir en Bretagne. Il fait bon vivre ici, Paimpol est vraiment une ville très calme et agréable, où le temps semble être au ralenti. Déjeuner sur le port, le Quinic, à la terrasse du restaurant Aux vieux gréements : galette andouille de Guéméné pommes caramélisées et un cidre rosé local La bolée de Paimpol. Très bien !
le Quinic, port de Paimpol © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Retour au parking par les petites ruelles, charmantes, et la tour de l’ancienne église. Cela me donne envie (vous commencez à me connaître) d’en voir “une vraie” : nous allons donc visiter l’église Notre-Dame de Bonne-Nouvelle. Quelques minutes d’attente avant l’ouverture à 14h30 et nous pénétrons dans la nef en admirant l’intérieur, haut de plafond typiquement gothique, et ses splendides vitraux polychromes.
En partant pour le cap Fréhel, nous nous apercevons sur la route que nous avons oublié de voir l’abbaye de Beauport prévue sur l’itinéraire de notre road trip en Bretagne. Demi-tour donc (1/4h) et escale. Le lieu est tout à fait séduisant (vue sur la mer) mais la visite du complexe est payante (église abbatiale, parc et balade avec une cascade). Et puis nous n’avons pas vraiment le temps non plus. Nous nous contenterons de voir les ruines sans toit du bâtiment depuis l’extérieur. Quelques regrets car nous nous disons que nous avons encore mangé du temps en étant un peu trop cool. Mais bon, après tout, c’est quand même aussi les vacances !
les ruines de l’église abbatiale de Beauport © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
CAP FRÉHEL
Poursuivant à l’est notre road trip en Bretagne, nous prenons le cap du… cap Fréhel. Les falaises sur la route sont splendides, de même que le plateau que nous traversons (bien que en sec cet été caniculaire). Arrivés au parking (3€ ; 3 heures maximum), nous commençons par la montée au phare du cap Fréhel, haut de 32,85 mètres. Après les 3€ d’entrée et les 145 marches de l’escalier en colimaçon, on atteint la plateforme à presque 25 m de haut où se déploie le panorama à 360° sur les landes alentours, La Manche (avec quelques plateformes pétrolières), la pointe de la Latte et son fort et, au loin, Saint-Malo. Honnêtement, je m’attendais à un peu mieux mais ça mérite quand même le coup d’œil.
vue depuis le phare de cap Fréhel
le fort la Latte
Nous continuons ensuite sur la pointe du cap Fréhel, jusqu’à la tour de la sirène de brume. Les falaises exposent leurs charmes avec leur aspect de construction en briques rouges me rappelant quelque peu celles de Madère. Faute de temps, encore, nous ne faisons qu’une partie du sentier du littoral où nous observons quelques rochers blancs maculés de fiantes d’oiseaux savourant le vent. L’itinéraire est balisé pour protéger la végétation des sentiers sauvages créés par les passages des touristes non-conscients de l’impact dévastateur de leurs pas.
Nous nous dirigeons ensuite au fort la Latte (ou château de la Roche Goyon), construit au XIVe siècle et classé Monument historique. En arrivant sur le parking, le portail se ferme devant nous (19h). Nous n’avions de toute façon pas l’intention de le visiter. Toutefois, la curiosité nous anime et nous cherchons alors un chemin permettant d’avoir une vue sur l’édifice. Longeant une propriété et un champ de maïs, nous découvrons au bout d’1/4h quelques points de vue sur le château, avant de tomber sur l’entrée, fermant à son tour sa porte. Voilà, nous aurons vu.
le château de la Roche Goyon, juché sur la pointe de la Latte
Pour la nuit, nous opterons, après quelques photos sur les falaises ensoleillées de fin de journée, pour la plage Saint-Michel, vers Erquy. Un grand parking en terre se tient au bord de la plage. Évidemment, avec un tel super emplacement, nous une sommes pas seuls, plein d’autres vans ou camping-cars ont également repéré le spot ! Une petit douche, apéro et repas, coucher de soleil depuis une butte sur la plage, avec la chapelle Saint-Michel sur une petite île en face et observation nocturne de la voute céleste (constellation du cygne et deux étoiles filantes).
rendez-vous du soir (📷 Canon EF 100-400 mm) © L’Oeil d’Édouard / Instagram
DINAN
JOUR 9
Réveil tranquille après une nuit calme. Ravitaillement en eau au cimetière d’Erquy et nous prenons la route pour Dinan, où nous nous garons dans une ruelle gratuite en périphérie du centre. Après quelques rues agitées par la circulation, nous tombons sur l’église de Saint-Malo. La nef est impressionnante de hauteur et l’orgue massif tandis que la lumière met en exergue les somptueux vitraux polychromes.
Nous poursuivons en déambulant dans les rues de la cité médiévale de Bretagne, composée de multiples maisons à colombages. Nous nous laissons attirer à l’intérieur du couvent des Cordeliers pour visiter les salles d’expositions estivales. Après une galette saucisse et un kouign amann aux pommes au bien nommé Steeve Mc Kouign (bien joué, il fallait le trouver celui-là !), nous allons jusqu’à la tour de l’Horloge dont nous gravissons les escaliers (3€) pour avoir une vue panoramique sur toute la ville, avec ses nombreux édifices religieux, ses rues, ses toits et la campagne alentour. Descente puis visite de l’église Saint-Sauveur dans laquelle une agréable ambiance se dégage dans une lumière dorée. Là encore, des vitraux polychromes éclatants ! Juste derrière, le jardin anglais et les remparts qui surplombent la Rance et le port (et le viaduc…).
la place des Merciers, Dinan © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Le chemin de Ronde étant fermé après les éboulements de 2019, nous passons la porte du Jerzual et remontons la rue éponyme, la plus iconique de la ville. Chaque rue comporte des maisons à pans en bois, infusant à la ville une charmante atmosphère moyenâgeuse. Pause glace chez l’excellent glacier du Jerzual (Sanchez), puis direction le château de Dinan, juste histoire de jeter un œil et arrêt à l’office de tourisme qui nous recommande vivement d’aller voir le port. Retour à la voiture et descente donc sur les bords de la Rance. Effectivement, le quartier du port est pittoresque et très vivant avec le pont et d’autres maisons à colombages ou en pierre au pied desquelles se tiennent des terrasses. Goûter à la ravissante boulangerie Gât’&Vous qui expose des kouign amanns dorés auxquels nous ne pouvons résister : délicieux, le 2e meilleur après celui de Vannes. Nous reprenons ensuite la route de l’est en quittant les Côtes-d’Armor pour rejoindre l’Ille-et-Vilaine.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Dinan
la rue du Jerzual
le port de Dinan sur la Rance
DINARD
Sur notre itinéraire de road trip en Bretagne, nous avions prévu Dinard, par simple curiosité, juste histoire de jeter un œil à cette haute station balnéaire. Le plan, établi d’après la carte, était de se garer vers le parc de Port-Breton qui semblait être un bon endroit pour passer la nuit. Mais, en arrivant sur place en fin d’après-midi, un festival et la foule de la plage saturaient le moindre emplacement pour stationner. Quartier en pente de surcroît. Park4Night indique très peu de lieux (les camping-cars sont interdits à Dinard). De ce fait, « à l’ancienne », nous nous engouffrons dans la ville en flairant le spot à l’intuition. Au final, nous trouvons sur les hauteurs d’un quartier bourgeois au milieu des villas chics (le comble !), dans une rue dont je tais le nom pour éviter l’afflux et donc la nuisance pour les résidents.
Nous commençons la visite en allant, comme souvent, récupérer une carte à l’office de tourisme, histoire de dépasser nos a priori (parce que, en toute honnêteté, nous nous demandons bien ce qu’il y a de vraiment intéressant à voir ici…). La fille de l’accueil nous conseille la promenade du bord de mer, très romantiquement appelée Clair de Lune. Après quelque photos de la grande plage de l’Écluse, nous empruntons donc le circuit touristique : nous longeons les villas Belle époque de la fin du XIXe siècle au début du XXe puis il offre quelques points de vues sur la plage, La Manche avec le cap Fréhel au loin d’un côté et de l’autre Saint-Malo, juste en face, puis le port et la vaste plage du Prieuré. Le parcours est agrémenté de plantes sudistes afin de conférer une atmosphère méditerranéenne et ainsi concurrencer la côte d’Azur.
Retour dans le centre de Dinard où nous galérons à trouver un simple bar où boire une bière (il n’y a que des restaurants !) : notre salut viendra à La Fonda (accueil très sympa !) avec un peu de charcuterie et des rillettes de thon pour accompagner nos houblonnades. La question de la soirée se pose tellement le vent souffle à nouveau. Finalement, nous retournerons à un premier banc près de la pointe de la Malouine, après avoir récupéré les victuailles à la voiture. Coucher de soleil entourés de badauds, attirés comme nous par le spectacle vespéral. Nous détonnons un peu avec nos chips, tomates cerises, bière, rillettes, vin rouge et, forcément, pâté Hénaff. La nuit tombée et la température aussi, nous retournons discrètement à la voiture…
coucher de soleil sur la villa « Les Roches Brunes » et Saint-Malo en arrière-plan © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
JOUR 10
Avant de partir, petit détour par le quartier Saint-Énogat, lieu originel de Dinard. Toilette dans les toilettes de la plage éponyme, visite de l’église locale (saint intérêt esthétique) puis rallye photos des derniers lieux touristiques de Dinard (pour bien illustrer mon article spécifique) : plage du Prieuré, à marée basse, parc du Port-Breton avec son château, sa roseraie (décevante) et ses parcs animaliers (volailles, biches, chèvres, ânes et….wallabies). En fin de compte, Dinard nous a confirmé l’impression d’une station balnéaire bondée, sans vraiment de charme et d’intérêt.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Dinard
SAINT-MALO
L’arrivée à Saint-Malo se fait par un semi-bouchon et je pressens donc que nous serons loin d’être les seuls aujourd’hui à visiter Saint-Malo, que le stationnement sera partout payant et les parkings déjà saturés… Nous cherchons donc une place gratuite en s’écartant du centre névralgique, sur Saint-Servan, et, confirmation de l’évidence, tous les emplacements sont payants. Bref, au lieu de tourner pendant 3 heures et en vain ou pour être garés super loin, nous nous résolvons à aller sur le grand parking de la base nautique.
Nous entrons dans la massive enceinte de l’intra-muros par la porte de Dinan. Un petit tour à droite pour aller voir la célèbre Maison du Corsaire (aucun intérêt vu de l’extérieur) puis nous remontons la très touristique rue de Dinan pour ensuite être attirés par la place du Marché, convertie en place des cafés et des restaurants (nous repérons une crêperie qui semble de qualité). Nous poursuivons en cheminant sur les remparts (vue sur la plage de Bon-Secours avec son iconique piscine naturelle d’eau de mer et son très photogénique plongeoir, observation des goélands qui nous survolent).
Descente sur différentes places pour visiter la cathédrale Saint-Vincent. Si la façade est presque quelconque, le pas de la porte expose déjà une ravissante perspective asymétrique sur la somptueuse rosace colorée. Absolument splendide ! Les vitraux contemporains polychromes et abstraits illuminent l’intérieur et attirent le regard. L’architecture n’a rien d’intrinsèquement exceptionnel sinon des paliers en cascade offrant des points de vue très photogéniques. Un régal !
palette de la cathédrale Saint-Vincent de Saint-Malo © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Enchantés de beauté, nous ressortons en nous dirigeant vers la place du Marché qui nous avait tapé dans l’œil pour manger : repas Chez Margaux, avec un accueil particulièrement sympathique et des galettes bretonnes traditionnelles mais aussi plus “cuisinées” (magret, poulet mariné, noix de Saint-Jacques, saumon…) et à des prix tout à fait corrects (10-15€). Retour sur les remparts pour en reprendre le tour là où nous l’avions quitté. Beaucoup plus de monde et une chaleur sur la pierre plus prononcée. Le parcours donne véritablement l’impression d’être « à l’époque » avec des vues sur le fort du Petit Bé puis le fort National et, tout au loin, l’atypique et prodigieux fort de la Conchée. En contrebas, de nombreuses plages qui nous font regretter de ne pas avoir pris nos maillots de bain (mais toujours pas de douche de plage, donc…).
le fort National à marée montante et la plage de l’Éventail
Nouvelle escale inférieure obligée par la place Chateaubriand, le château de la duchesse Anne, devenu Hôtel de ville, la porte Saint-Vincent et le port de Saint-Malo avec un fameux trois-mâts de 46 mètres de long, l’Étoile du Roy, réplique d’une frégate corsaire du XVIIIe siècle. Enfin, poursuite et fin du chemin des remparts en quête du fameux balcon de l’armateur. En-dessous, des ruelles remplies de touristes et de restaurants et, frontalement, les façades de bâtiments dont la régularité des motifs fenêtre/pierres me fascinent. Une dernière poussée pour « descendre en ville » en vue des cadeaux souvenirs (notre road en trip en Bretagne touche bientôt à sa fin….) et nous prenons la route pour le mont Saint-Michel (3/4h environ).
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Saint-Malo
MONT SAINT-MICHEL
3 jours auparavant, nous avions réservé notre visite de l’abbaye du mont Saint-Michel, après avoir été “sûrs” de la temporalité de notre road trip en Bretagne (d’où cette parenthèse géographique entre Saint-Malo et Cancale). Après quelques excitations et impatiences à l’apparition lointaine du monument, nous voilà arrivés au point le plus oriental de notre van trip en Bretagne, tellement que nous sommes (coupons court, s’il en est, au sempiternel débat)… en Normandie. Le stationnement se fait obligatoirement sur le grand parking aménagé.
Histoire de rentrer en sympathie avec le lieu, nous appréhendons à pied le “quartier” avec mon idée de voir la très/trop célèbre photo Instagram, celle avec le canal en godilles avec le mont Saint-Michel en fond (oui, je confesse mon inclinaison à avoir voulu faire l’énième même photo que tout le monde). Avec Google map, je trouve le spot au milieu des prés salés et découvre plusieurs photographes, pilotes de drone et filles en robe et talons, déjà installés en attendant l’heure dorée (et se disputant la place de devant comme des gamins sur la photo de classe ou des politiciens au premier rang de la manif). Sauf que, été caniculaire sans pluie depuis des semaines, le canal est… tari sec de sec !!! Ainsi, l’intérêt est très limité et je finis par me décaler pour suivre le coucher du soleil sur l’horizon. Sans doute la meilleure idée en fin de compte au vu des circonstances. Après 3h d’attente (merci infiniment à toi pour ta tolérante patience !) et sans véritable heure bleue, nous revenons sur nos pas pour poser le réchaud sur les bancs du barrage du Couesnon.
la rencontre des monuments © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
JOUR 11
Réveil au son des portières qui claquent et reclaquent. Nous avions prévu de nous lever à 7h30, ce sera donc 7h00. Nous prenons la navette de 7h30, la première, bien remplie, et arrivons au pied du mont Saint-Michel. Dans les ruelles, quelques badauds et essentiellement des livreurs et éboueurs. Après tout ce que j’avais entendu au sujet de la surfréquentation du lieu, c’est incroyable d’avoir la cité insulaire (quasi) rien que pour nous. Je m’étais préparé au pire. En remontant petit à petit, une petite chapelle et son cimetière, et déambulation dans le dédale en paliers, avec vues sur les toits. Un coup d’œil panoramique sur la baie à l’est depuis les remparts mais nous les laissons pour après.
Au fur et à mesure que nous revenons vers l’édifice sacré, la foule se condense. Sur de multiples conseils avisés, nous avions choisi le tout premier créneau, dès l’ouverture à 9h00. Les grands escaliers conduisent sur la grande terrasse de l’ouest avec un panorama sur la baie du mont Saint-Michel, à marée basse cette heure-ci. Nous pénétrons dans l’église abbatiale dont la nef romane est sans florilège tandis que l’extension gothique du chœur est plus raffinée. On sent le poids de l’Histoire, les conditions de vie et et celles dans lesquelles elle a réussi à être prodigieusement érigée sur ce rocher escarpé. Puis, adjacent, le cloître avec ses colonnades, des rinceaux sculptés et, au cœur, une roseraie (heureusement, il y a aussi une vitre pour couper le vent). Nous poursuivons avec le réfectoire, les cryptes, l’ancienne roue pour hisser les marchandises, la bibliothèque… Au fur et à mesure que je reste prendre des photos, les salles se remplissent de plus en plus.
le cloître
le réfectoire
En sortant, nous découvrons avec effroi la foule attendant de rentrer mais également, plus loin, la marée humaine dans les rues (il n’est que 10h30 !). C’est quasiment impossible d’avancer ! Nous décidons donc de passer par les remparts car nous ne l’avons pas encore vraiment fait et, n’étant pas une artère directe et principale, ils seront a priori moins fréquentés. Choix très pertinent, ça avance presque normalement et avec nombreux points de vue sur la baie et la cité. En bas, l’horrible et infernale cohue !!! La rue principale est complètement bouchée, les gens comprimés comme dans le métro à l’heure de pointe, immobilisés (quelle idée de venir avec une poussette ou un vélo !), presque suffocants de leurs présences. Les policiers sont même amenés à fermer l’entrée principale du mont pour dévier l’accès par la gauche. Retour à la voiture à pied à contre-sens du fleuve de touristes arrivant sans discontinuer. Mais où vont-ils bien pouvoir aller ? Mais pourquoi venir dans ces conditions ? Pour quoi faire ? Quel intérêt ? Quel plaisir ?
serait-ce donc cela les fameux moutons du mont Saint-Michel ?
CANCALE
Après une petite infidélité normande, retour en Bretagne, au pays des huîtres. D’ailleurs, pour honorer cela, nous nous arrêtons, après plusieurs étals de dégustation sur le bord de la route (Le Vivier-sur-Mer, Hirel…) chez Angèle et Daniel Tony. Les serveuses ont le sourire jusqu’aux oreilles et la terrasse sous parasols est très agréable. Nous nous délectons d’une voluptueuse félicité de 12 huîtres n°2, 10 crevettes et 250g de bulots (hyper bons avec une succulente cuisson dans un bouillon). Commerce ultra-direct, l’entrepôt et les bassins sont juste à côté.
Nous nous garons ensuite au nord de Cancale pour une balade du littoral, avec, cette fois-ci, les maillots de bain dans le sac à dos (il fait bien chaud aujourd’hui et les plages sont alléchantes). En longeant la côte d’Émeraude avec différentes pointes et îles, nous atteignons la pointe du Grouin (et la foule agglutinée dessus à faire des selfies…). Il faut pousser au bout en crapahutant un peu pour être “presque seul”. À gauche, le cap Fréhel et son phare pointant, à droite le mont Saint-Michel. Nous poursuivons le GR jusqu’à la plage du Saussaye avant de rejoindre celle de Port-Mer où la chaleur accumulée nous invite à nous baigner : un peu piquante en entrant, l’eau est en fait pile à la température parfaite pour nous rafraîchir après la balade caniculaire. Petit moment détente sur le sable blond. Nous profitons des derniers moments de ce road trip en Bretagne.
le sentier du littoral vers la pointe du Grouin
la plage de Port-Mer
Retour à la voiture avec douche solaire sur le parking pour enlever le sel, le sable et nous faire beau pour notre dernier restaurant (j’étrenne ma marinière Armor-Lux achetée à Crozon). Les parkings sur le port de Cancale étant tous complets et payants, nous nous garons sur l’aire gratuite un peu sur les hauteurs. Descente par le sentier forestier et arrivée sur les quais par la “rue des chats” : chaque habitant a agrémenté son portail d’une décoration ou d’une pancarte avec un jeu de mots. Nous longeons les quais où les restaurants se côtoient et prenons l’apéro chez Les huîtres Philippe avant de diner chez La Mère Champlain, le seul restaurant qui nous accepte sans réservation. Très bon et service aux petits oignons ! Préférant profiter de notre dernière soirée plutôt que de repartir à la recherche d’un beau spot sauvage pour dormir, nous décidons de laisser la voiture là-haut (ça fera bien l’affaire pour cette nuit et partir à la recherche du chouchen que je n’ai toujours pas gouté à la veille de quitter la Bretagne ! Sacrilège ! Le premier bar n’en a plus et nous atterrissons à la terrasse du bar Le Galion. En fait, nous serons déçus : ah ça, ce n’est donc que ça… bof… Frustrés, nous commanderons un pinte d’IPA et un cocktail pour la peine.
le port de Cancale © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
JOUR 12
Un réveil au parfum de nostalgie anticipée. Nous aimerions tant rester ici, poursuivre là-bas, mais le calendrier nous impose le retour. Nous descendons au port pour visiter Cancale, ce que nous n’avons pas eu/pris le temps de faire hier et, surtout, boire un café ! Vue sur le parc ostréicole à marée basse et quelques étals de producteurs d’huîtres. Singularité du lieu, les coquilles, après dégustation, sont jetées directement sur la plage derrière, laquelle est intégralement recouverte (un véritable cimetière !) et où les goélands viennent finir les restes. Un dernier passage dans la ville haute avec l’église Saint-Méen, massive et à l’intérieur illuminé, et nous quittons la Bretagne pour retourner en Savoie.
➜ Plus d’infos et de photos dans mon article détaillé sur Cancale
le parc à huîtres de Cancale © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Voilà, notre road trip du tour de la Bretagne en 12 jours se termine ici, avec plein de magnifiques découvertes, de paysages enchanteurs, d’ambiances calmes et merveilleuses…. Et tellement différent, exotique, par rapport à mes paysages quotidiens. Bref, ça a été un vrai coup de cœur ! Concernant les plus beaux endroits à voir en Bretagne, je dirais Vannes et le golfe du Morbihan, Camaret-sur-Mer et la pointe de Penh-Hir, la Côte de Granit Rose avec Trégastel et Ploumanac’h, Paimpol, Dinan, Saint-Malo et Cancale (le mont Saint-Michel aussi mais… il est normand !). Nous nous sommes promis de revenir, notamment pour visiter quelques îles.
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