DINAN, cité médiévale de Bretagne

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Que visiter, Dinan ou Dinard ? Sans non-dits, je dis non, Dinan, sans aucune hésitation ! Cette petite ville médiévale est un concentré de patrimoine et de charme bretons avec des ruelles de caractère dans lesquelles déambuler sur les pavés et au milieu des maisons à colombages, des remparts d’époque, des séduisantes églises et sur le pittoresque port au bord de la Rance.

 

Visiter Dinan à pied

Une cité médiévale

Pour découvrir Dinan, le mieux est de battre le pavé de ses artères pour se plonger dans l’ambiance moyenâgeuse. Juché sur une colline, le centre historique est resté dans le jus de l’époque avec des rues piétonnes, de très nombreuses maisons à pans de bois qui infusent une atmosphère toute particulière à la ville, des monuments en pierre et de remparts balcons ponctués de portes médiévales. Le bourg-haut est un enchevêtrement de rues et ruelles, agrémenté de charmantes petites places animées. Parmi celles-ci, les plus remarquables sont la place des Cordeliers, la placette de la rue de l’Horloge et la place des Merciers, surtout, avec leurs typiques façades à colombages, posées sur leurs piliers en bois ou en pierre et à l’équilibre semblant bien précaire… On retrouve ici de nombreuses terrasses aux allures de vieilles tavernes (voir plus bas les adresses recommandées). Cette atmosphère infusait et convoquait en moi un imaginaire où je m’attendais presque à croiser les portraits grotesques de Léonard de Vinci, de vieux marins ivres de rhum dans une brume nocturne surgissante, de courtisanes midinant (mi-d’ailleurs), de cavaliers et mercenaires à longue cape et épée… Finalement, ça aura plutôt été des sacs à dos et des glaces qui vogueront dans les rues… Et j’étais de ceux-là. Pour découvrir plus en détails la cité médiévale de Dinan, il existe la possibilité de faire une visite guidée immersive.

la place des Merciers © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

S’il est souhaitable de se laisser errer dans ce dédale pour mieux en ressentir l’atmosphère, il serait toutefois regrettable de visiter Dinan en passant à côté de ses plus belles veines qui sont la pentue rue du Jerzual, avec sa porte éponyme, qui se poursuit par la verdoyante et fleurie rue du Petit Fort (ci-dessous) menant aux quais du port de Dinan, l’étroite rue de la Cordonnerie et la rue de l’Horloge avec sa tour et le superbe Hôtel Keratry, hébergeant de nos jours la Maison de la Harpe. Néanmoins, la rue de la Chaux, la Grand rue, la rue de l’École méritent aussi le coup d’œil.

la rue du Jerzual © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

La Tour de l’Horloge

Situé dans la rue du même nom, ce monument date du XVe siècle. À l’origine tour communale (haute de 43 mètres, plus que les bâtiments religieux de la ville, tout un symbole…) puis beffroi, la tour de l’Horloge hébergeait les fonctions administratives de la cité. On peut accéder à son “sommet” (entrée 4€) pour admirer la ville de Dinan et ses alentours. Pour cela, il faut monter les escaliers en colimaçon, jalonnés de quelques salles d’exposition avec des informations, puis un dernier en bois (soit 159 marches au total) avant une ultime et étroite échelle conduisant au belvédère.

Tout en haut, le panorama à 360° tournant autour du clocher domine toute la ville, avec une vue plongeante sur les toits des maisons, les divers édifices religieux et autres bâtiments remarquables, les ruelles où la foule fourmille, et la campagne environnante. Une pancarte indique que les cloches sonnent les heures mais aussi… les 1/4h ! Et, ça n’a pas manqué, elles ont fêté notre arrivée… à bout portant ! Après que la duchesse a accordé aux Dinannais en 1501 le droit d’avoir une horloge sur la tour communale, le mécanisme Hamzer fabriqué en 1498 à Nantes a été installé sur la flèche. Il est aujourd’hui l’un des plus vieux d’Europe. En hommage à la duchesse, la cloche qui sonne les heures est nommée Anne (les autres ont également toutes un prénom).

 

La Basilique Saint-Sauveur

La basilique Saint-Sauveur est la plus grande et la plus décorée des églises de Dinan (classée Monument historique en 1862). L’origine du bâtiment remonte au XIIe siècle, une volonté du chevalier Rivallon le Roux, seigneur de Dinan, qui l’avait promis pour son retour de croisade. Un projet de reconstruction de style gothique fut mené à partir de 1480 mais les travaux ont dû être interrompus en 1547, suite à l’écroulement du clocher. On peut ainsi remarquer une différence entre les parties basse et haute de la façade occidentale ainsi qu’une asymétrie entre celle Nord et celle Sud, laquelle a gardé son style roman originel (ouvertures aux verticales parallèles surmontées d’un hémicyclique). Avant d’entrer, prendre le temps d’observer les sculptures en bas-relief sur le tympan de la porte centrale, dont la charmante archivolte dentelée.

la basilique Saint-Sauveur de Dinan © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

À l’intérieur, une atmosphère agréable se dégage, très lumineuse, dorée, avec, là encore, des vitraux polychromes éclatants ! Pour les raisons dites précédemment, la nef est clairement dichotomique, ne comportant qu’une seule contre-allée ajoutée lors de la réfection du XVe siècle et logeant les chapelles. Ainsi, le côté Nord répond à une esthétique gothique (vitraux colorés et illustratifs, fenêtres et voûtes en forme d’ogive) tandis que le pan Sud est resté caractéristique de l’architecture romane. Le plafond est demeuré en lambris. Dans le chœur, le maitre-autel du XVIIIe siècle est remarquable avec son baldaquin en bois doré et sa riche ornementation. Derrière, le déambulatoire dessert les chapelles rayonnantes. J’ai également eu un attrait pour l’orgue encadrant et mettant en exergue le superbe vitrail coloré de la façade.

Le jardin anglais et les remparts

Derrière la basilique Saint-Sauveur, un parc arboré nommé Jardin anglais. Bon, rien de bien exceptionnel mais traverser l’espace vert est assez agréable en pleine journée estivale. L’intérêt est surtout de pousser jusqu’aux remparts et à la tour de Sainte-Catherine, laquelle surplombe la Rance et le port de Dinan (mais malheureusement aussi le viaduc…). Érigés du XIIIe au XVe siècles, ils devaient assurer la fonction défensive de la cité à la frontière de la Bretagne et de la Normandie. Avec ses 3 km, le chemin de ronde des remparts de Dinan est le plus long de Bretagne mais, du fait des écroulements réguliers depuis 2007, il est dorénavant inaccessible. En suivant la rue puis la venelle Michel, on rejoint la porte du Jerzual (ci-dessous à gauche), imposant le poids de son histoire. En faisant le tour de l’enceinte, on peut observer la tour Beaumanoir, le bastion Mercœur et la porte de Saint-Malo.

la tour de Sainte-Catherine et le port de Dinan © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Le Château de Dinan

En s’arrêtant en fin d’après-midi à l’office de tourisme pour être sûr qu’on avait rien manquer de notre visite de Dinan en un jour, on nous a conseillé de découvrir le château (tarifs : 7€50). Construit entre 1380 et 1384, il s’agit en fin de compte d’une tour-palais de 45 mètres de hauteur, intégrée dans le mur d’enceinte et reliée à la tour Coetquen adjacente. Elle était destinée à héberger Jean IV, duc de Bretagne. Aujourd’hui, les salles, sur cinq niveaux, reconstituent la vie quotidienne de l’époque (objets, mobilier…). Le parcours finit par un toit-terrasse avec vue sur la ville, mais bien moins élevée que celle depuis le sommet de la tour de l’Horloge. Malheureusement, on n’avait plus le temps puisqu’on avait prévu de se rendre ensuite à Dinard et qu’il nous restait encore le port à voir pour finir de visiter Dinan. Si vous y allez, vous me dites nan ou oui dans les commentaires si je dois avoir des regrets ?

L’Église Saint-Malo

La première que j’ai visitée à Dinan. L’église Saint-Malo a été bâtie au XVe siècle, à l’initiative de Jean II de Rohan. Érigée sur deux niveaux, il est dans l’esthétique du gothique flamboyant breton, dit « style beaumanoir » (l’ancienne église Saint-Malo du XIe siècle avait été détruite car en dehors de l’enceinte). Ainsi, on retrouve des ouvertures en ogives, des pinacles flamboyants et autres fleurons ainsi qu’un chevet polygonal. Le clocher, culminant à 40 mètres, n’est pas une longue flèche effilée mais un toit à quatre pans. L’église a été classée Monument historique en 1907.

On pénètre par la double porte du portail Renaissance face Sud, donnant sur la Grand Rue. À l’intérieur, la nef, presque intégralement reconstruite entre 1855 à 1865, est très lumineuse et impressionne par sa hauteur. Dans le détail, on pourra admirer les clés de voûte sculptées avec un ange tenant un écusson et le bénitier porté par un démon. L’orgue, massif, est également remarquable, notamment si on observe ses tuyaux qui ont été peints. Le chœur est particulièrement vertical et suscite ainsi l’élévation du regard (et donc de l’esprit). Derrière, le déambulatoire expose quelques objets sacrés.

 

Mais, à mon sens, l’intérêt principal de l’église de Saint-Malo réside dans ses vitraux polychromes, dont la lumière du soleil d’août en intensifiait l’éclat. Ceux d’origine, représentant les armoiries de seigneurs et nantis de Dinan, ont été détruits durant la Révolution et depuis remplacés par les actuels. Leurs dates de création (de la fin du XIXe au milieu du XXe siècle) et leurs styles sont variés (classique, moderne esthétiquement proche de la bande dessinée, quelques-uns abstraits) mais tous somptueux : ceux de la nef, illustrant l’histoire de la ville, ainsi que celui intitulé Aux Enfants de Dinan morts pour la France évoquant la Ière Guerre Mondiale, particulièrement séduisant avec sa tonalité bleue, celui de la grande façade occidentale avec son magnifique tympan ou encore ceux, dans les trois chapelles rayonnantes, aux motifs géométriques et subtilement colorés.

 

Le Couvent des Cordeliers

Derrière un aussi sobre que charmant portail en pierre sculpté, se cache le complexe du couvent des Cordeliers. Bâti au XIIIe siècle sous l’ordre des Franciscains, il est l’ensemble architectural le plus vaste de Dinan. Aujourd’hui, il abrite une cité scolaire privée (collège et lycée catholiques). Lors de ma visite estivale, quelques espaces étaient en accès libre et, passant de cour en cour, on pouvait pénétrer dans certaines salles qui servaient de lieux d’exposition à des artistes (peintres, sculpteurs, photographes…).

la chapelle du couvent des Cordeliers © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Le port de Dinan

En péroraison de notre journée, nous sommes allés parcourir le port en contrebas. Et, d’emblée, je vous dis oui, le port de Dinan est à ne pas manquer ! Le paysage est tout à fait pittoresque : sur les rives de la Rance, les maisons alternent entre façades en pierre ou à colombages (encore et toujours) avec, à leur pied, les terrasses animées tandis que, sur la paisible rivière, les voiliers à quai participent de l’histoire du lieu et de son authenticité. Enfin, le très charmant pont de pierre parfait la carte postale (beaucoup moins que, encore, l’imposant viaduc qui passe au-dessus : bien choisir son angle de vue).

Grâce à son port, Dinan, fondée vers 1040, est rapidement devenue un carrefour de négoce et d’échange de marchandises (produits agricoles, vin, bois et toiles utilisées pour les voiles des navires… exportées, via Saint-Malo, vers les Flandres et les îles britanniques), lui conférant une importance notable à l’époque. D’autant qu’il était à l’abri des vents. Aujourd’hui, une centaine de bateaux y résident à l’année. C’est également le point de départ (ou de passage) pour les adeptes du vélo se baladant sur la piste cyclable le long de la Rance.

Infos pratiques : mes conseils & avis

 

Où se garer à Dinan ?

Le centre historique de Dinan est piéton et il faudra ainsi laisser la voiture à l’extérieur (dans une des rues périphériques au stationnement gratuit). Deux parkings payants se trouvent aux abords de la cité médiévale : le parking Duguesclin, près du château, et le parking Plaine du port, près de la Rance, plus grand, avec un emplacement pour les camping-cars.

Où manger à Dinan ?

C’est sur la place des Cordeliers et la place des Merciers que se trouvent les principales terrasses mais on peut aussi regarder les nombreuses cartes sur les quais du port. Parmi les adresses des meilleurs restaurants de Dinan (mais pas obligatoirement en dînant), les noms qui ressortent sont la Crêperie du Roy et l’Harmonika pour les galettes bretonnes, ainsi que, pour une cuisine plus contemporaine, les restaurants Miette, La fleur de sel et Le temps devant soi (petite curiosité, si vous passez devant la maison à colombages du restaurant L’Abondance, jetez un œil sur le diptyque sculptural en bois qui fait l’angle, allégorie de la profusion et de la famine). Pour ma part, ayant fait la visite de Dinan en un jour seulement, j’ai testé trois adresses sur le pouce :

Où manger une galette saucisse ? Pas forcément la « meilleure » mais séduit par l’irrésistible nom de l’enseigne ! Le Steeve Mc Kouign propose des galettes, des crêpes et autres pâtisseries bretonnes maison à emporter : galette honnête (et pas chère) et très bon kouign amann aux pommes.

Où manger le meilleur kouign amann ? Pour être honnête, je n’ai pas testé toutes les boulangeries de Dinan en une journée ! Et puis, imaginez le taux de cholestérol après ! Néanmoins, je peux vous recommander l’excellente boulangerie Gât’&Vous dont la vitrine de pâtisseries bretonnes fait saliver et le kouign amman est… exquis ! Le deuxième meilleur (après celui de Vannes) qu’on ait goûté depuis le début de notre road trip en Bretagne.

Où manger une bonne glace ? En remontant la rue du Jerzual et très facilement nourri par le fallacieux alibi de la récompense à l’incommensurable effort, on s’est laissé tenter par le glacier du Jerzual (Sanchez). Un accueil très sympathique et surtout des glaces artisanales excellentes ! Je me suis délecté d’un triptyque litchi, gingembre, yaourt (mon parfum d’indexation personnelle).

la patisserie Steeve Mc Kouign

la boulangerie Gât’&Vous

le glacier du Jerzual

Où dormir à Dinan et ses alentours ?

Pour profiter de l’atmosphère médiévale des ruelles à la nuit tombée (quand les villes se métamorphosent), le mieux est évidemment de dormir à Dinan (ou les environs). Le Lonely Planet recommande l’Hôtel de la Porte Saint-Malo et l’Hôtel Arvor. Néanmoins, pour des vacances en Bretagne avec seulement une visite de Dinan en une journée, il peut être pertinent de loger à Saint-Malo (à 34 km) ou Dinard (23 km). Pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).



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Que voir dans les environs de Dinan ?

Et, si vous êtes en vacances en Bretagne et que vous souhaitez juste visiter Dinan en 1 jour, peut-être souhaiterez-vous connaître ce qu’il y a également à voir dans les alentours. Voici mes découvertes lors de mon road trip de 15 jours en Bretagne : Saint-Malo, remarquable ville fortifiée avec ses impressionnants remparts résistant à la mer et sa splendide cathédrale ; Dinard, ville balnéaire ; le phare du cap Fréhel et le fort La Latte ; Cancale, capitale de l’huître ; le célébrissime Mont Saint-Michel, incroyable défi humain, victime de son succès (réservez à l’avance votre visite pour la toute première heure sinon… ce sera l’enfer touristique absolu !!!). Ps : l’abbaye de Léhon (je ne l’ai pas visitée) est également recommandée.

Dinard

Saint-Malo

Cancale




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