GUÉRANDE, la cité médiévale et les marais salants

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À la faveur beurrée, Guérande est ce nom qui revient fréquemment à l’oreille du goût (avec toutefois, je le confesse, une approximative maitrise géographique de ma part avant de m’y rendre). Néanmoins, la cité médiévale dispose d’autres charmes, ceux des villages bretons, aux petites ruelles fleuries bordées de maisons en pierre et au toit recouvert d’ardoises (si Guérande n’est pas administrativement située dans la région de la Bretagne, elle en fait pourtant bien historiquement partie). Pour parfaire la visite, une déambulation dans les marais salants pour découvrir le berceau de « l’or blanc ».

 

Visiter Guérande

À l’instar d’une Carcassonne ou, plus encore, d’une Aigues-Mortes, la bretonne est une cité médiévale, enceinte de remparts du XVe siècle, chose assez rare pour être soulignée, encore dans sa totalité. Selon où on se gare (voir les infos pratiques plus bas), on arrivera sur une des quatre portes ou des six tours militaires, la plus belle étant incontestablement porte Saint-Michel avec ses deux tours massives, hautes de 24 mètres. Cette fortification avec archères, canonnières, herse, mâchicoulis (et anciennement deux ponts levis), fut la demeure du Gouverneur de Guérande et, aujourd’hui, se visite et héberge le Musée de Guérande. On peut faire le tour des remparts en longeant les douves mais les trois autres portes (Bizienne, Saillé, Vannetaise + la poterne du Tricot) de même que les six tours ne présentent pas vraiment d’intérêt, sinon pour ceux qui s’y intéresseraient vraiment… Il est également possible d’effectuer un tiers du chemin de ronde sur les courtines (5€, avec la visite de la porte Saint-Michel).

la tour de Kerbénet

la porte de Bizienne

Pour sel et ceux qui se demandent que faire à Guérande en 1 jour, sachez d’emblée que “tout” se situe dans cette enclave historique. Derrière les remparts, la cité médiévale se dessine sur un plan en croix, avec quatre rues convergeant vers l’église et la place Saint-Aubin, véritable point névralgique de la ville. Ensuite, rien de mieux que de visiter Guérande à pied en battant le pavé des rues folkloriques (et piétonnes). Une atmosphère d’époque embaume le parcours, d’autant que les places et les ruelles sont parées de fanion multicolores conférant à la cité des airs de fêtes médiévales.

la place Saint-Aubin et la collégiale © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Sur la place centrale de Guérande, la collégiale Saint-Aubin se dresse avec ses tours, son lanterneau et sa grande flèche centrale. Originellement, l’église a été bâtie au XIIe siècle dans un style roman tardif, après la translation des reliques de Saint-Aubin d’Angers. Mais le sac de Guérande en 1342 a mis à mal l’édifice et celui-ci a dû être partiellement reconstruit au XIVe siècle, lui donnant sa forme actuelle, de style gothique : flèches avec arêtiers à crochets, fenêtres en forme d’ogive… Plusieurs gargouilles figurent sur les façades.

 

Cependant, c’est davantage l’intérieur qui m’a séduit (entrée gratuite, par le porche sur la place Saint-Aubin). Dans la douce et terne obscurité de la longue nef (63 mètres), bordée de deux bas-côtés, les vastes vitraux polychromes resplendissent, imprègnent l’œil de leur vibrance. Les plus remarquables sont ceux du Couronnement de la Vierge, derrière le chœur, ainsi que de chaque côté du transept et dans le déambulatoire. On peut aussi observer les piliers et chapiteaux sculptés (seuls témoins de l’architecture originelle du XIIe siècle), Une basse chapelle, appelée inexactement « crypte », abrite un sarcophage datant de l’époque mérovingienne. Voyant que je m’intéressais au lieu, un guide m’a proposé une visite commentée, gratuite, de 20 minutes, mais je n’avais malheureusement pas vraiment le temps (direction les marais salants après, puis Vannes). Par ailleurs, il est possible d’accéder au clocher de la collégiale (5€) et profiter alors d’une vue dominante sur Guérande et ses environs.

Ensuite, suivant inconsciemment la foule attirée et conglomérée devant les vitrines, j’ai descendu la rue Saint-Michel où est regroupée la majorité des boutiques de la ville : artisanat (bijoux, sacs à main, bijoux, chapeaux, décoration…) mais aussi souvenirs pour touristes et quelques restaurants. Enfin, déambulation derrière la collégiale Saint-Aubin, sur la place et dans la rue du Vieux Marché (à l’abri de la foule), la rue de Saillé (commerçante mais moins surchargée), la rue de Bizienne avec la chapelle Notre-Dame-la-Blanche du XIIIe siècle qui mérite un coup d’œil rapide pour ses vitraux (plus sobres), la rue Vannetaise avec la belle maison La Guérandière

Néanmoins, les plus charmantes sont incontestablement la place du Pilori avec sa maison à colombage bleu (photo en une de cet article) et la rue de la Psalette (et Maurice ?!?) avec ses petites tables au pied de maisonnettes décorées. On a l’impression d’être dans un village de bande dessinée. Après quelques galeries d’art et d’artisanat, on revient sur la place de la Psalette et ses terrasses de restaurants (voir plus bas pour savoir où se délecter d’une succulente galette bretonne) puis, immanquablement, à nouveau sur la place Saint-Aubin avec ses halles du XIXe siècle et ses étals les jours de marché. Grosso modo, 2 à 4 heures suffisent pour visiter Guérande intramuros.

place de la Psalette

place Saint-Aubin

Voir les marais salants de Guérande

Parce que visiter Guérande serait incomplet sans aller voir les marais salants. En 10 minutes en voiture (4 km), on arrive dans le petit village de Saillé où se trouve la Maison des Paludiers. Cette association de producteurs est vraisemblablement le lieu le plus pratique pour acheter du sel de Guérande, mais également pour des visites guidées des marais salants (il y a également Terre de Sel, à Pradel). La fille à l’accueil a été très sympathique et, en réponse à ma question, m’a conseillé Sissable pour un beau point de vue sur les marais salants ainsi que le sommet du clocher de l’église de Batz-sur-Mer pour avoir un panorama à 360° sur la presqu’île guérandaise.

C’est donc ce que nous nous sommes empressés de faire puisque la dernière montée se fait avant 18h (+ accès limité à un certain nombre de personnes simultanément). Nous nous rendons donc à Batz-sur-Mer en se garant sur le parking à côté, adjacent des ruines de la chapelle Notre-Dame-du-Mûrier. On arrive alors juste à temps pour prendre les derniers billets, puis on monte les escaliers en colimaçon de l’église Saint-Guénolé, tellement exigus qu’il en est même difficile de laisser redescendre les gens que l’on croise (les retardataires gourmands qui n’ont pas respecté le créneau).

Au sommet, la vue domine l’océan Atlantique d’un côté et, de l’autre, la presqu’île, du Croisic à La Baule, avec les marais salants de Guérande (vidéo). Cependant, si la panorama vaut vraiment le coup (et le coût, seulement 2€), on est quand même un peu à distance. En fin de compte, la zone n’est pas si étendue que ça par rapport à l’idée que je m’en faisais d’après la carte. Par ailleurs, je me suis amusé du spectacle humain des lointaines micro-scènes des paludiers œuvrant tels des fourmis. Les mini-terrils, blancs ici, ponctuent le paysage de lignes alternant jaune et bleu.

Après être redescendu, retour à la voiture pour traverser les marais salants au milieu du dédale de bassins et de chemins labyrinthiques (finalement, Sissable n’est, semble-t-il, accessible qu’aux paludiers ou alors… je n’ai jamais trouvé la route !). J’en profite pour m’arrêter de nombreuses fois pour admirer les très esthétiques cueilleurs de sel. Leur allure, leur gestuelle, a quelque chose de presque japonisant : une caresse lente et précise, un savoir-faire délicat que l’on sent avoir été perpétué à travers les générations. Déjà à leur époque, les Celtes avaient commencé l’exploitation de « l’or blanc » ici et sel-ci a assuré la prospérité de Guérande pendant de nombreux siècles. Dans les bassins, changeant au fil de la journée, les teintes de rose, ocre rouge, violacé, bleu, vert… se côtoient à la façon d’un immense vitrail orientaliste. C’est aussi un lieu remarquable pour observer les oiseaux comme la mouette grise, l’échasse blanche ou l’avocette élégante (les ornithologues iront également dans le parc naturel régional de Brière).

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Infos pratiques

Comment se rendre à Guérande ?

En voiture, compter 1h depuis Nantes et Vannes ou 1h45 depuis Rennes. Pour se garer gratuitement à Guérande, rendez-vous après le deuxième anneau autour de la cité de la cité médiévale (dont l’accès est réservé aux résidents). Attention, les parkings gratuits des remparts, Kerbenet et Saint-Anne deviennent payants en juillet et août. Pour ma part, j’ai posé la voiture sur le boulevard du 19 Mars 1962.
● Concernant les transports en commun, si vous souhaitez venir à Guérande en train, la gare la plus proche se situe à La Baule. Ensuite, un réseau de bus dessert les villes de Guérande, La Baule, Herbignac, Saint-Nazaire, Le Croisic…. Consulter les lignes et horaires sur Lila Presquîle

Dans quel restaurant manger à Guérande ?

Principalement dans l’enceinte de la cité médiévale et, notamment, autour de la collégiale Saint-Aubin et dans les rues de Saillé et Saint-Michel. Pour ce qui est des meilleurs restaurants à Guérande, le Lonely Planet recommande les plats maison du Café Bianca, le bistronomique L’Agapé et la cuisine moderne du restaurant La Tête de l’Art… Concernant le meilleur glacier de Guérande, il semblerait que ce soit chez La Fraiseraie qu’il faille aller.

Pour notre part, arrivant à Guérande avec une faim de loup après les bouchons du pont de Saint-Nazaire (depuis La Rochelle), c’est la discrète et séduisante entrée du restaurant Le Vieux Logis, sur la place Saint-Aubin, qui a attiré notre attention. Derrière le portail recouvert de glycine, on pénètre dans la très agréable cour intérieure d’une vieille bâtisse en pierre, à l’ombre des arbres et des parasols. L’accueil a été hyper sympathique, alors qu’on était pourtant en fin de service (14h bien passé…). Dans le cadre de notre road trip Atlantique-Bretagne, c’est ici que nous avons mangé nos premières crêpes galettes de blé noir sarrasin, en l’occurrence avec andouille de Guéméné, emmental et œuf pour l’une, compotée d’oignons et pomme cuite pour l’autre. Aussi savoureuses que gourmandes, avec une pâte parfaitement légèrement croustillante. A posteriori, après 3 semaines en Bretagne, on se dira que c’est ici que nous avons mangé nos meilleures galettes bretonnes ! Je tiens à préciser que je n’ai pas été invité, qu’il s’agit des vacances personnelles (comme l’essentiel de mes articles sur ce blog) et que mon ton est donc totalement libre : cette adresse est donc véritablement un coup de cœur (d’autant que l’addition, elle, n’était pas du tout salée).

Où dormir à Guérande et ses environs ?

Évidemment, pour profiter de l’ambiance nocturne après un restaurant, le mieux est de dormir dans un hôtel à Guérande. Néanmoins, il peut être pertinent de plutôt louer une chambre à La Baule pour jouir pleinement de la plage ou encore réserver à Saint-Nazaire (à 20 km) pour ainsi visiter la ville portuaire. Sinon, il y a aussi l’option campings autour de Guérande. Pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).



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