VANNES, cité médiévale aux portes du golfe du Morbihan

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Vannes bénéficie du charme breton et d’une atmosphère particulièrement paisible. Située au bord du golfe du Morbihan et protégée derrière des remparts, on peut tout autant battre le pavé de ses folkloriques ruelles médiévales que partir à pied ou à vélo le long du littoral, et même en bateau à la découverte des îles. En somme, un lieu idéal pour passer de très agréables vacances.

 

Visiter Vannes à pied

Le long des remparts

Témoins de son histoire médiévale, les remparts de Vannes sont aux 3/4 conservés (certains sont cachés ou intégrés dans l’architecture des bâtiments). Une première muraille a été bâtie autour de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre entre les IIIe et XVIIe siècles pour se protéger des invasions germaniques tandis qu’une seconde, élargie au sud, a été construite à la fin du XIVe siècle pour intégrer une partie des faubourgs et relier l’entrée du port. De nombreuses fortifications (tours avec mâchicoulis, bastions…) jalonnent l’enceinte et des portes ont été ajoutées au fil des siècles.

Pour avoir le plus beau point de vue sur les remparts, rendez-vous à l’extérieur est de l’intra-muros, le long des rues Alexandre Pontois puis Francis Decker. On a alors une vue dominante sur les anciennes douves de la Marle devenues les jardins des remparts, « à la française » et particulièrement joliment fleuris. Au sud, la tour et la porte de Calmont, anciennement dotée d’un pont-levis, puis l’hôtel Lagorce, contruit à la fin du XVIIIe dans un style néoclassique, en lieu et place du précédent château de l’Hermine, ancienne demeure des ducs de Bretagne, détruit au XVIIe siècle.

le château de l’Hermine (hôtel Lagorce) et les jardins des Remparts de Vannes © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Un peu plus au nord, on rejoint la porte Poterne et les charmants lavoirs de la Garenne avec les toits en ardoises et leurs pans en bois, s’étendant largement le long de la Marle. Puis, un large panorama sur la grande esplanade des jardins des remparts, bordée par l’éperon de la Garenne, la tour du Connétable, la tour poudrière puis la tour Joliette (après laquelle on peut observer les restes de la première enceinte gallo-romaine). Malheureusement, en cette fin juillet, le panorama avait quelque peu perdu de son cachet avec les tentes, camions, affiches et scène du festival Jazz en Ville pile ces jours-ci (les jardins des remparts sont régulièrement le lieu d’évènements divers). Néanmoins, c’était quand même séduisant et je vous recommande vivement le coup d’œil. Juste à côté, le bâtiment de la Préfecture et, sur la butte derrière, le parc de la Garenne qui parait agréable mais je n’y suis pas allé.

 

L’intra-muros, le cœur historique de Vannes

Comme souvent dans les anciennes cités médiévales, l’essentiel à voir se situe dans la vieille ville avec l’âme originelle de la cité et les principaux lieux d’intérêt à voir. À Vannes, le point d’entrée privilégié est sans conteste la porte Saint-Vincent, au sud. Construite au début du XVIIe siècle, il s’agit d’un bel édifice en pierre taillée de style baroque qui permettait, notamment pour y faire entrer les marchandises, de relier la ville close au port (auparavant par un pont avant que la place Gambetta ne recouvre l’espace, aujourd’hui avec ses terrasses de cafés et ses… palmiers tropicaux dignes de Nîmes !). Au passage, on observera les armoiries de la ville sculptées et la statue du saint.

 

Ville de taille modeste, il apparait comme une évidence, plus pratique et plus heureux, de visiter Vannes à pied (la ville close mesure environ 500 mètres de long sur 350 m de large). Nous remontons la rue Saint-Vincent qui nous conduit sur la place des Lices et son marché couvert des halles avant de nous enfoncer dans les ruelles piétonnes de la première enceinte jusqu’à la place Valencia et ses belles maisons à pan en bois colorées. Celle-ci tient son nom de saint Vincent Ferrier, né à Valence, qui a/aurait habité dans la maison n°17. À remarquer également, comme à Dinan, la sculpture d’angle sur la façade du restaurant La villa Valenciana intitulée « Vannes et sa femme », vraisemblable ancienne enseigne datant du XVIe siècle. À voir également à côté, le château Gaillard (construit en 1410), unique hôtel particulier médiéval en pierre de taille conservé. Ancien siège du Parlement de Bretagne de 1456 à 1532, il héberge aujourd’hui le musée d’histoire et d’archéologie de Vannes.

 

En passant la rue des Orfèvres, on débouche sur la rue de la Monnaie et la place Saint-Pierre avec la cathédrale (voir plus bas) et La Cohue, musée des Beaux-Arts installé depuis 1982 dans d’anciennes halles du XIIIe siècle (coc’hui signifie « marché » en breton). Si la collection permanente est modeste (XIXe-XXe siècles, orientée paysage et scènes bretonnes), elle comporte tout de même quelques illustres noms de l’histoire de l’art avec Eugène Delacroix et Claude Monet ainsi qu’un espace dédié aux peintures abstraites de la vannetaise Geneviève Asse. Le bâtiment a également accueilli le Parlement de Bretagne en exil entre 1675 et 1690 et, à l’étage, la cour de justice ducale. C’est sur cette place que l’on peut observer les fameuses, véritables icônes de Vannes, « maisons qui se touchent ». En fait, il s’agit d’une illusion d’optique malgré elles due au point de vue du regardeur car, en se rapprochant, on s’aperçoit que les façades sont proches mais bel et bien distinctes.

 

Petite explication sur cette curiosité : outre le fait d’optimiser au maximum le peu d’espace disponible à l’intérieur de la cité close, l’imposition était basée sur la superficie… du rez-du-chaussée. Par ailleurs, conséquence pratique, l’encorbellement permet aussi d’abriter les devantures des échoppes. Passant l’iconique arche, on accède à la folklorique place Henri IV avec, encore, des maisons à colombages colorées des XVe et XVIe siècles, inscrites aux monuments historiques et surmontant des boutiques. Juste à côté, la rue Saint-Salomon vaut également le coup d’œil et on pourra aussi pousser, en passant devant l’inouïe façade décorée du restaurant Chez la Mère 6 sous, jusqu’au séduisant Hôtel de Ville et l’hôtel de Limur du XVIIe siècle. Ce dernier héberge le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine et présente des expositions.

la place Henri IV © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Derrière la cathédrale Saint-Pierre, en descendant la charmante rue Saint-Guenhaël, on rejoint la très agréable place Brûlée, nommée ainsi en raison d’un incendie au XIXe siècle. En son sein, un majestueux platane au pied duquel nous nous sommes posés tranquillement à l’ombre, pour observer la vie et apprécier la vue sur… les maisons à pans en bois. En contrebas, la porte Prison. Bâtie au XIIIe siècle, elle est l’un des plus anciens accès à la ville close, donnant sur le quartier historique de Saint-Patern (voir plus bas). On peut observer les rainures restantes de l’ancien pont-levis et la massive tour ronde avec mâchicoulis (la deuxième a été détruite en 1886 pour construire… un immeuble…).

place Brulée

la porte Prison

La cathédrale Saint-Pierre

Située au cœur du centre historique de Vannes sur la petite place éponyme, la cathédrale Saint-Pierre, quoiqu’écrasée par la densité urbaine (et sans recul pour la photographier), a fière allure. Avec ses 110 mètres de longueur, elle est la plus grande église de Bretagne (mais, honnêtement, comparée à celle de Saint-Malo, elle ne rivalise pas). Affiliée à la basilique Saint-Pierre du Vatican depuis 1870, elle revêt également le titre de basilique mineure et est classée Monument historique depuis 1906. De style gothique, elle a été érigée entre 1450 et 1520 sur une ancienne cathédrale romane (dont la tour gauche subsiste) mais comporte différentes esthétiques. Sa façade occidentale, restaurée fin XIXe siècle, est de style néogothique avec un portail en arc brisé, incluant un tympan en bas-relief et surmonté d’une grande fenêtre à rosace, et de nombreuses ornementations sculptées.

la façade néogothique de la cathédrale Saint-Pierre et sa tour romane © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

À l’intérieur, une grande nef de 47 mètres de long sur 13 m de large. Sans bas-côtés, les travées sont constituées de chapelles latérales abritant divers retables et tombeaux qui ne m’ont pas réellement subjugué. La chapelle Saint-Vincent Ferrier expose une tapisserie d’Aubusson fanée de 28 mètres de longueur relatant la vie du prêtre dominicain et, singularité architecturale, la chapelle de Saint-Sacrement (1530-1537) se présente sous forme de rotonde, de style renaissance italienne. Des vitraux polychromes ornent les murs sur les deux niveaux tandis que le grand orgue est assez imposant et, chose surprenante, est doté d’une horloge. Bordé des sculptures de saint Pierre et saint Paul, le chœur accueille un ultra-minimaliste autel en marbre blanc contenant les reliques de saint Vincent Ferrier et du bienheureux Pierre-René Rogue alors que, en arrière-plan, l’ancien maître-autel baroque de 1771 en marbre de Carrare enchante davantage. Dans l’ancienne salle capitulaire du déambulatoire, une chambre du Trésor exposant une collection d’objets d’orfèvrerie liturgiques. Au final, vous l’aurez compris, la visite de la cathédrale Saint-Pierre de Vannes m’a quelque peu déçu car, derrière sa façade pourtant charmante, je n’ai pas vu grand-chose de particulièrement remarquable.

Le quartier et l’église Saint-Patern

Poussant au nord-est de l’intra-muros de Vannes via la porte Prison, on débouche sur le quartier Saint-Patern. Situé sur la colline de Boismoreau, il est l’un des plus anciens de la ville. Son origine remonte au Ier siècle av. J.-C., où le peuple celte des Vénètes (d’où le nom de Vannes) y avait installé son oppidum. Au Moyen-Âge, alors que le pouvoir et les notables logent dans la ville fortifiée (hé oui, forcément…), c’est dans ce faubourg populaire que vivent et les commerçants et les artisans. D’ailleurs, certains noms de rue, pour le moins évocateurs (rue du four, rue de la tannerie et rue de la fontaine), font perdurer son histoire. Aujourd’hui encore, on y trouve des petites boutiques, bars et restaurants, faisant encore de lui un quartier très vivant (de par sa topographie et son animation, certains parlent du « Montmartre vannetais »). En se baladant, on peut voir de nombreuses maisons à pans en bois colorées conférant une séduisante atmosphère très médiévale bretonne.

Juchée sur la butte, l’église Saint-Patern trône au centre du quartier. Après la destruction de l’église originelle détruite au Xe siècle lors des invasions normandes puis de celle, romane, victime des tempêtes, l’édifice actuel a été reconstruit au XVIIIe siècle dans un style baroque. Mis à part son imposante tour-clocher, il ne présente pas un intérêt architectural particulier. Malheureusement fermée à l’heure méridionale de ma venue, à l’instar des voies du Seigneur, je n’ai pu y pénétrer. À l’intérieur, des retables en marbres polychromes des XVIIe et XVIIIe siècles et les reliques de saint Patern de Vannes, patron de la ville et un des sept saints fondateurs de Bretagne, ce qui en fait une étape de pèlerinage.

l’église Saint-Patern de Vannes

Le port de Vannes

Vannes s’est construite à la jonction du golfe du Morbihan, bien à l’abri au fond, et de la rivière de la Marle, alimentée de multiples ruisseaux en amont. Partant de la porte Saint-Vincent et la place Gambetta, on peut suivre le quai Éric Tabarly en longeant le chenal et le port de plaisance où se reposent les voiliers, tout mâts dressés. C’est également ici que se trouve l’office de tourisme de Vannes et du golfe du Morbihan. La promenade de la Rabine est agréable avec une rive aménagée de bancs et de transats à l’ombre des arbres. Il y a même une aire avec des modules d’activité physique urbains.

Se balader sur le littoral

Jusqu’à la presqu’île de Conleau

Puis, après avoir passé l’écluse et le pont de Kérino, le canal se déverse dans la ria de la Marle, antichambre du golfe du Morbihan. Rive droite (à l’ouest), la zone navale (chantier et embarcadères) et de divertissement (casino, discothèque, bowling…) conduit ensuite dans la forêt de la pointe des Émigrés. Un chemin en terre, appelé promenade Paul Chapel, suit le littoral à travers les pins. On aurait presque du mal à se croire ici en Bretagne. Au fil des pas et au gré de la marée, le vaste panorama sur la baie, sur laquelle circulent les bateaux et quelques canoës, laisse place à une prairie marine.

1h30 de marche depuis l’intra-muros de Vannes (environ 4,5 km aller) et nous atteignons la presqu’île de Conleau (que certains ont rejoint en voiture en se garant sur les parkings saturés ; la ligne de bus n°3 y conduit). À travers les troncs et les branches d’une pinède, se révèle un mini quartier balnéaire avec un archipel de maisonnettes, deux restaurants et un hôtel. Mais surtout la foule bordée autour la piscine naturelle de Conleau, bassin artificiel rempli par l’eau de mer à marée haute. Bon, ce jour-là, elle ressemblait davantage une mare à grenouilles avec sa vase et ses algues et, malgré la chaleur emmagasinée par la marche postméridienne, nous avons été dégoutés de prendre bain (d’autant que, période de canicule estivale, un arrêt préfectoral a interdit l’usage des douches de plage). À marée basse, certes. Bref, très déçus. Tout ça… pour ça… Mais, après tout, vient-on réellement en Bretagne pour passer la journée en maillot de bain… ? Sans doute faut-il considérer qu’on ne vient pas à Vannes pour se baigner. Dans tous les cas, les enfants, eux, s’éclataient ! Le temps d’une petite sieste à l’ombre des pins tout de même avant de repartir. Juste derrière, une autre plage, vraiment naturelle celle-ci. On pourra également poursuivre la balade à l’ouest sur les bords de la rivière du Vincin et revenir en boucle.

la piscine naturelle de la presqu’île de Conleau © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Vers la pointe de Rosvellec

Sur l’autre rive de la Marle, un autre itinéraire de promenade (2 km aller) part du quai Bernard Moitessier. Après le calvaire de Kérino puis le tunnel éponyme, on suit un petit chemin bétonné au bord de l’eau. Moins fréquenté que son voisin d’en face, on y voit de nombreux goélands cendrés et autres échassiers en train de picorer et se reposer. Nous arrivons sur la plage de Larmor-Gwened (avec une aire de jeux pour enfants et un parking où nous avons passé la nuit). En poursuivant au sud, le sentier continue sur 1 km jusqu’à atteindre la pointe de Rosvellec et sa vue panoramique sur la ria de la Marle. Pour en savoir davantage, il existe des livres-topos sur les balades et randonnées à faire autour de Vannes et dans le golfe du Morbihan.

Infos pratiques

Pour profiter au mieux de votre week-end à Vannes (notamment pour les plus gourmands !), retrouvez notre guide pratique (avec une carte) dans lequel nous partageons nos bons plans et conseils ainsi que les adresses testées et nos avis : où se garer ? où manger au restaurant ? où déguster le meilleur kouign amann ? où sortir boire un verre ? dans quel hôtel dormir ?

Où dormir à Vannes ?

Le golfe du Morbihan est une destination très, très touristique avec de nombreuses choses à voir mais aussi à faire ! Ainsi, on peut facilement y séjourner plusieurs jours pour visiter Vannes et ses alentours en y revenant chaque soir comme pied à terre. Pour notre part, comme il s’agissait d’un road trip, je n’ai pas dormi dans une chambre mais dans ma voiture aménagée. Néanmoins, pour vous donner quelques pistes, Julie, lors de ses 3 jours dans le golfe du Morbihan a testé deux hébergements. Le premier est La Villa Garenne, chambres d’hôtes de charme dans une grande maison bourgeoise où on est accueillis par des notes de musique classique et du bon goût à tous les étages. Le petit déjeuner fait la part belle aux produits locaux et au “fait maison”. Et, surtout, une propriétaire d’une grande gentillesse qui a assuré le transfert de ses bagages et rendu des grands services pour lui faciliter le séjour. Ensuite, Julie a dormi à l’hôtel-spa Villa Kerasy, placé juste en face de la gare. Ambiance « compagnie des Indes » avec son petit jardin japonais et son petit bassin où nagent des carpes koï. Une invitation à poser ses valises et ses soucis le temps d’une parenthèse dépaysante.

Par ailleurs, en plus de ce dernier, Lonely Planet recommande également l’hôtel Le Roof, situé sur la presqu’île de Conleau, au sud de Vannes, disposant d’un bar-restaurant et d’un parking gratuit. Les balcons des chambres « prestige » offrent une vue panoramique sur le golfe. Pour les plus petites bourses, il y a aussi deux campings en périphérie de la ville : le Flower Camping Le Conleau, au sud-ouest, et le camping du Moulin de Cantizac, au sud-est, en direction de Sené. Aussi, pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).



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Que voir dans les environs de Vannes ?

Et, si vous êtes en vacances en Bretagne et que vous souhaitez juste visiter Vannes en 1 jour (comme je l’ai fait), peut-être souhaiterez-vous savoir ce qu’il y a également à voir dans les alentours. Entre les séjours respectifs de Julie et les miens, voici nos découvertes dans les environs de Vannes : tout d’abord, évidemment, le golfe du Morbihan, sous tous ses angles, entre ses activités nautiques (paddle, kayak, catamaran…), ses balades à pied et à vélo le long du littoral ainsi que la visite de ses îles (île aux Moines, île d’Arz… et le cairn de Gavrinis) et celles à l’extérieur (Belle-Île-en-Mer, île d’Houât, archipel des Glénan…) ; Auray, Carnac et la baie de Quiberon avec ses falaises escarpées et ses longues plages de sable ; Guérande, charmante petite cité médiévale bordée de ses célèbres marais salants.

le golfe du Morbihan

Guérande

la baie de Quiberon




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