Week-end à BILBAO, ville de patrimoine et d’architecture

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Située juste de l’autre côté des Pyrénées, Bilbao est une destination idéale à visiter le temps d’un week-end. Si elle doit sa réputation à son emblématique Musée Guggenheim (lequel a motivé ma venue à lui seul) et à son atypique équipe de football, la cité basque a été une belle découverte avec une vieille ville folklorique et une architecture contemporaine effervescente. Après deux jours passés sur les bords du Nervión, voici mon tour des lieux touristiques à voir à Bilbao en 1 jour, 2 jours ou même plus.

 

Visiter Bilbao en 1 jour : les incontournables

Le Musée Guggenheim et ses environs

Évidemment !! Absolument incontournable lors d’une visite de Bilbao ! (d’ailleurs, c’était l’objectif n°1 de notre road trip au Pays Basque et la première chose que nous nous sommes empressés d’aller voir !) Véritable sculpture monumentale dans la ville, c’est lui qui est devenu le cœur même de la ville. Même si vous n’êtes pas adepte des musées, approchez-vous en, tournez autour, à ses pieds, depuis le pont, sur les rives du Nervión, en face, observez les jeux de lumières le matin, en fin d’après-midi, le soir… La stupéfaction est assurée à la vue de cet énorme poisson agité aux écailles de titane. Passez également sur la promenade aménagée au bord de la ría avec des sculptures d’artistes contemporains de premier ordre, dont la fameuse araignée Maman (1999) de la française Louise Bourgeois. Pour ma part, (confirmation du) gros coup de cœur avec une visite approfondie. Pour en savoir plus, je vous invite à lire mon article spécialement dédié au Musée Guggenheim avec l’analyse de l’architecture de Frank O. Gehry (star mondiale) et la présentation des œuvres exposées autour et à l’intérieur.

Puppy (1992) Jeff KOONS

La matière du temps (1994) Richard SERRA

Juste à côté du Musée Guggenheim, petite balade dans le parc Republica de Abando (où se trouvaient les anciennes friches industrielles de Bilbao) où se dresse fièrement la tour Iberdrola, gratte-ciel de 41 étages (165 m de hauteur) qui est un peu la tour Montparnasse basque. Pas vraiment infernale, elle se fondrait finalement presque dans le décor avec la réflexion sur la façade vitrée qui, par temps dégagé, prend la couleur du ciel avec les nuages en guise de motif. En poursuivant un peu sur les rives du Nervión, on arrive sur le pont Zubizuri (« pont blanc » en basque), conçu par l’architecte Santiago Calatrava (celui de la gare TGV Lyon Saint-Exupéry). Avec ses formes qui s’opposent (courbe/contre-courbe de la passerelle ; obliques rythmées des câbles), il crée lui aussi un dynamisme éloquent dans le paysage urbain. En arrière-plan, un ensemble de bâtiments nommé Isozaki atea (du nom de son architecte) dont deux grandes tours jumelles en verre (modernité) contrastant avec les autres, ternes, en béton (tradition). Avec la petite plaza de la Convivencia, cet espace fait office de porte (atea, en basque) d’entrée sur le quartier de l’Ensanche.

Les Siete calles de Casco Viejo

Vous voulez du pittoresque médiéval basque ? Casco Viejo est le cœur historique de Bilbao. Anciennement entouré de murailles, ce quartier est le plus ancien de de la ville et, à l’origine, était consacré aux activités portuaires et commerciales. Aujourd’hui encore, on y retrouve de nombreuses boutiques et des petits hôtels bien placés. Traditionnellement donc, il est un des lieux les plus animés pour sortir le soir à Bilbao et, en effet, c’est dans ce quartier que se retrouvent les bilbayens pour boire un verre et faire la fête. Les Siete Calles sont, comme son nom l’indique, sept rues (piétonnes, depuis 1979). Comme elles sont assez étroites, elles sont souvent à l’ombre, ce qui est bien appréciable en plein été ! La chose qui m’a le plus marqué, ce sont les façades avec les “loggias” vitrées, peintes en vert sapin ou ocre rouge, typiquement basques (mais j’ai retrouvé un peu cela aussi à Malaga). N’oubliez pas de vous munir d’un plan pour visiter Bilbao à pied parce que, ici, c’est plutôt… labyrinthique…

 

La cathédrale de Santiago

En plein cœur de Casco Viejo, la cathédrale de Santiago est finalement assez discrète. Quand on est dans les rues de Bilbao, elle n’est pas visible et, d’ailleurs, son parvis tient sur une petite place (avec une fontaine) ne favorisant pas l’impact visuel. Elle semblerait presque écrasée au milieu de la densité de bâtiments. Elle est une étape sur le chemin du Pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle. Érigée au XIIIe siècle, il s’agit d’un édifice gothique (façade néogothique) et on retrouve donc à l’intérieur les voûtes typiques ainsi que diverses rosaces en vitrail. L’autel est relativement sobre et, derrière, le déambulatoire dessert 11 des 15 chapelles.

La plaza Miguel Unamuno et Mallona Galtzada

Petite place de Casco Viejo, elle n’en est pas moins très vivante. On retrouve quelques terrasses ensoleillées, le Musée archéologique et le Musée basque Euskal Museoa. C’est aussi un bon point de vue pour avoir un aperçu de l’architecture vernaculaire basque avec des façades typiques. Découverts un peu par hasard (on s’était garé au-dessus), les escaliers de Mallona m’ont séduit pour leur charme pittoresque avec leur canal et leur mur en pierres ainsi que leurs façades. Leur construction remonte à 1745 et, justement, l’ascension comporte plus de 300 marches, jalonnées de chats sauvages et de croix chrétiennes, comme un chemin de pèlerinage vers la basilique de Begoña.

Mallona Galtzada © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Au sud de Casco Viejo, il y a quelques bâtiments qui valent la peine d’être vus sur les rives de la ria de Bilbao. En sortant des pittoresques 7 calles, le marché de la Ribera (construit en 1929 d’un style Art Déco) apparait comme une détonante surprise avec un mélange de massivité due à ses colonnes imposantes et de légèreté avec ses verrières. Le tout ressemblant un peu à une péniche (ou encore le Libellule à Annecy). Malheureusement, les halles étaient fermées mais, apparemment, c’est à voir, ne serait-ce que pour manger un bout sur place ou juste observer sa superficie de 10 000 m2. Juste à côté, le pont en pierre et l’église San Antón, fermée elle-aussi, contrastent ! En poussant un peu plus loin, on arrive à la gare Atxuri, bâtie en 1912, qui m’a fait penser à un décor de film de Sergio Leone. Je ne suis absolument pas spécialiste de l’architecture western mais j’imaginais sans peine un bon, une brute et un truand ou alors Brad Pitt avec un mexicain… En revanche, l’intérieur n’a absolument aucun intérêt particulier.

le marché de la Ribera et l’église San Antón, au bord du Nervión

la gare Atxuri

Au nord de Casco Viejo, le théâtre Arriaga (en hommage au « Mozart espagnol » Juan Crisóstomo Arriaga) construit à la fin du XIXe siècle. La place pavée dégagée met en valeur le style Néo-Baroque (inspiré de l’opéra Garnier de Paris) avec ses éléments ornementaux. Il est l’un des emblèmes architecturaux historiques de Bilbao. En face, le paseo Arenal, petit parc familial au bord du Nervión, à l’ombre des platanes. Le kiosque del Arenal (de Bermeo Pedro Ispizua, comme le marché de la Ribera) est une petite fantaisie qui mérite qu’on y fasse un tour. De style Art Nouveau, sa forme reprend celle d’une coquille et rappelle la verrière des bouches de métro d’Hector Guimard. A contrario, à quelques mètres de là, l’austère église baroque San Nicolas de Bari. Pour en savoir plus sur Bilbao la Vieja, je vous invite à lire mon article détaillé sur la vieille ville et les autres quartiers.

le teatro Arriaga © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

La plaza Nueva

Au cœur de la ville historique de Bilbao, la « nouvelle place » (car construite au milieu du XIXe siècle) est une grande esplanade rectangulaire de 3 500 m2, enceinte de bâtiments. De style néoclassique, elle est bordée d’arcades abritant de nombreux bars et restaurants. En pleine journée, toutes les terrasses étaient fermées et les personnes étaient rassemblées à l’ombre des arches où se tenait la braderie dominicale (oui, on était dimanche) avec de multiples étals variés (un peu comme ça se passe place de la Bourse à Lille). Mais le soir, après la visite de Bilbao la journée, je vous conseille vivement de (re)venir sur la plaza Nueva pour vivre la vie bilbayenne et… manger des pintxos (tapas basques) !! C’est la plaza numero uno para comer en Bilbao. Au milieu, les mômes jouent au foot pendant que les parents se la coulent douce (pourvu qu’elle le soit !) en terrasse.

la plaza Nueva de Bilbao © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Et ensuite, que faire à Bilbao en 2 jours ?

En plus des incontournables pour visiter Bilbao en une journée, d’autres lieux d’intérêts et autres curiosités valent le coup d’œil pour découvrir la cité basque dans ses retranchements. Ainsi, lors d’un week-end (depuis Bordeaux par exemple), on pourra davantage prendre le temps de sillonner ses quartiers, rentrer dans certains édifices, s’écarter un peu du centre et même, pourquoi pas, aller… se baigner dans l’océan !

Le quartier de Begoña et sa basilique

Situé sur les hauteurs de Bilbao, on peut y accéder en prenant le funiculaire de Artxanda (tarif : 2,50 €) ou en montant les escaliers Mallona Galtzada. On arrive alors au grand parc Etxebarria, sur la colline au-dessus de Casco Viejo. Ce quartier résidentiel n’a pas vraiment d’intérêt touristique sinon sa basilique et le fait qu’il offre un point de vue panoramique sur Bilbao et ses environs.

Etxebarria Parkea

Juste un peu au-dessus, se dresse, au milieu des platanes, la basilique de Begoña. il s’agit de l’édifice religieux le plus fréquenté de Bilbao. De style gothique, elle fut érigée au XVIe siècle, à l’endroit où serait apparue la Vierge de Begoña, surnommée la Amatxo (« la maman »), patronne de Biscaye. Du fait de la dévotion particulière des marins de Bilbao, elle est l’un des grands symboles de la ville. La façade principale est de style Renaissance avec un arc de triomphe (le clocher date du début du XXe siècle). L’intérieur est impressionnant avec une voûte particulièrement gothique et ses arcs en ogive. Avec sa faible luminosité, on se croirait dans une grotte avec une énorme toile d’araignée façon « Bilbo el Hobbit en Bilbo ». On était dimanche matin, à 10h, et nous avons compris qu’on était de trop dans l’église…

Abando, la ville moderne

De l’autre côté du Nervión, le quartier d’Abando est une extension (ensanche, en basque) de la ville originelle à la fin du XIXe siècle pour faire face au développement industriel et économique de la ville. On y retrouve historiquement des commerces, des banques et aujourd’hui de nombreux hôtels. Les rues, organisées autour de l’épicentre de la Moyua, sont taillées droites comme un trait sur une carte ! Globalement plus banal, l’attrait se situe surtout par rapport à l’architecture contemporaine mais il y a quelques endroits intéressants.

En prospectant les choses à voir à Bilbao, j’avais repéré cette gare avec ses superbes vitraux. Donc après le théâtre Arriaga, traversée du pont Areatzako pour rentrer dans la gare. Il y a avait déjà une jolie verrière en façade. Sauf, une fois à l’intérieur, rien !! Hé non, on était rentré dans la gare La Concordia qu’on voit depuis Casco Viejo et dont l’architecture métal-verre-céramique est séduisante. En fait, la gare d’Abando est adjacente, juste derrière, plus grande. Encore faut-il le savoir parce qu’il aura fallu qu’on s’y reprenne à deux fois. Effectivement, la grande verrière en vitraux de la gare d’Abando est impressionnante ! La représentation est une sorte de scène de genre reprenant l’histoire et la vie quotidienne de Bilbao : monuments, agriculture, industrie, pêche, sport (pelote basque, course de bateau)… Bon, l’iconographie fait quand même un peu « Travail, Famille, Patrie »…

façades d’immeubles sur Lersundi calera

la verrière de la gare d’Abando

Alhóndiga

Sensible à l’architecture, j’avais marqué la visite de l’Alhóndiga pour ma liste de voyage à Bilbao. Auparavant, le bâtiment était un entrepôt de vins et la direction du projet de rénovation a été confiée à notre aussi doué que narcissique designer national, Philippe Starck. Une fois dedans, véritable choc avec un espace intérieur entièrement vidé et apparaissant beaucoup plus grand que ce qu’on pouvait penser de l’extérieur. La singularité de cette architecture est que 3 “bâtiments” en brique rouge sont à… l’intérieur. Semblant flotter au-dessus du sol, ils reposent sur 43 minuscules colonnes, chacune de styles (matériaux, formes) et d’esthétiques culturelles différents (chinoise, égyptienne, grecque…). Le bâtiment abrite le Azkuna Zentroa, un complexe dédié à diverses activités culturelles (cinéma, médiathèque, lieu d’exposition…) et sportives (salle de danse…). Si vous regardez le plafond, vous verrez également des vitres, lumineuses et bleutées, avec des formes plus sombres en train de bouger. Alhondiga dispose d’une terrasse avec piscine sur le toit de l’immeuble. Juste à côté, le bâtiment déconstructiviste tout en verre de la Delegacion Territorial de Sanidad y Consumo de Bizkaia. Si vous souhaitez en savoir davantage sur l’architecture contemporaine à Bilbao, je vous invite à lire mon article détaillé sur l’« effet Guggenheim ».

 

San Mamés, la « cathédrale » du football basque

Si vous visitez Bilbao un week-end et que vous êtes fan de foot, peut-être aurez-vous envie de voir un match de l’Athletic Bilbao dans son nouveau stade San Mamés (surnommé la « Cathédrale »). L’ancien, historique, a été remplacé pour ses cent ans par un édifice digne des plus prestigieuses enceintes sportives et est devenu l’un des emblèmes architecturaux de la ville basque (à voir le soir quand il s’illumine). À savoir que, contrairement au galactique Real Madrid, ce club de football a la singularité de n’engager… que des joueurs basques (dont Bixente Lizarazu qui y a joué une saison) !

Getxo, dans les environs de Bilbao

Cette petite cité portuaire n’est pas dans la ville même. Alors que jusque-là, nous avions pu visiter Bilbao à pied, nous sommes allés à Getxo en métro (compter 1/2h de trajet). On peut aussi s’y rendre en voiture. Nous ne sommes allés que dans le quartier de Las Arenas et cela ne m’a pas laissé une émotion indélébile. Comme souvent en Espagne, beaucoup de béton et des briques ocre rouge mais on retrouve quand même quelques façades colorées typiquement basques avec les mêmes balcons qu’à Bilbao. À noter, l’étonnante architecture de l’église Nuestra Señora de Las Mercedes et le festival Getxo Blues (et jazz) À mon avis, un aller-retour à la journée est suffisant.

Mais, si vous visitez Bilbao, vous verrez sans doute plusieurs fois l’image d’un impressionnant pont métallique, le puente Vizcaya. Aussi appelé puente Colgante Bizkaia, il s’agit d’une énorme passerelle métallique de 160 mètres de longueur tenant sur deux tours de 61 m de haut. Classé monument historique au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO : il s’agit du premier pont transbordeur mécanique construit dans le Monde (en 1893) et il est considéré comme le plus beau produit de l’ère industrielle en Espagne. La contrainte technique était qu’il devait pouvoir laisser passer les fameux trois-mâts hissés haut qui allaient jusqu’au port de Bilbao. Au-delà de la prouesse technique et de la monumentalité de l’ouvrage, sa particularité réside également dans sa nacelle, suspendue par des câbles à un chariot roulant, embarquant les voitures sur le plateau et les passagers dans les abris. La traversée se fait en quelques minutes à peine est c’est assez inouï à regarder fonctionner. Les piétons qui souhaitent marcher et bénéficier de la vue peuvent passer à 45 mètres au-dessus de l’eau. Pour plus de détails, je vous invite à lire mon article détaillé sur Getxo.

 

Si vous vouliez savoir où se baigner à Bilbao, voilà, ici ! Déjà dans le métro, la puce commençait à me chatouiller l’oreille en fredonnant quelque chose comme « vamos a la playa oh hohohoho… » : plein de locaux en tongs portaient une serviette autour du cou… Et une fois sortis du métro, alors qu’on se dirigeait vers notre objectif touristique précédemment exposé, eux, absolument dénués du moindre intérêt pour la chose métallique, continuaient le long de la promenade… Les panneaux confirmaient ce que me disait à l’oreille ma puce et nous ont poussés à pousser d’un pouce pour vérifier. On découvre la plage de Las Arenas où des mètres2 de dermes dorent à moitié-dormant sur le sable chaud. Il y a un petit côté plage de La Rochelle avec les bateaux en fond. Sauf que, comme ce super article n’existait pas avant, nous étions essentiellement venus pour voir le pont et… on avait laissé les maillots dans la voiture ! Mais vous, vous n’aurez maintenant plus la moindre excuse et je vous souhaite de bien profiter !

 

Visiter Bilbao en 2 jours : où dormir ?



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