Le REFUGE DES ESPUGUETTES, terrasse sur la vallée de Gavarnie

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Sur les hauteurs du cirque de Gavarnie, le refuge des Espuguettes est un splendide plateau belvédère sur les montagnes des Hautes-Pyrénées. C’est sur les enthousiasmants conseils de la dame de l’Office du Tourisme de Gavarnie qui nous avait décrit une vue magnifique là-haut que nous avons décidé d’y aller pour ne pas louper cette occasion rétinienne.

 

Sommet : Refuge des Espuguettes (2027 m)
Massif : Mont-Perdu (Hautes-Pyrénées)

Départ : Gavarnie (1375 m)

Carte IGN : Gavarnie PN Pyrénées 1748 OT
Topos Randonnées Pyrénées

Difficulté : ★★☆☆☆

Dénivelé : 650 m (boucle : 700 m)
Distance : 9 km aller-retour (boucle : 12 km)

Durée : 1h30 à 2h30 aller
(boucle : 5 à 6h)

Intérêt : ♥♥♥
Refuge
Rando famille

Période : avril à novembre
mais toute l’année, si bien équipé
(→ enneigement / risque avalanche)

➜ Se rendre à Gavarnie

Depuis Lourdes, compter environ 1h. Prendre la route D821 en passant Argelès-Gazost et Pierrefitte-Nestalas. À Soulom, monter la D921 qui serpente dans la vallée du gave de Pau en direction de Luz-Saint-Sauveur (une route permet de contourner le centre-ville, souvent bouchonnant). Poursuivre ensuite en traversant le village de Gèdre pour enfin arriver à Gavarnie. Le cœur est inaccessible aux voitures et il faut se garer sur les parkings à l’entrée et les places le long de la route (stationnement payant l’été : 5€ la journée). Mais ne venez pas trop tard en haute-saison…

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ?
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Le village de Gavarnie

Globalement, tous (ou presque) les itinéraires de randonnée pour le cirque de Gavarnie ont pour point de départ le village même. Devant l’Office du Tourisme, une personne se tient à disposition pour conseiller sur les différentes possibilités (je tiens ici à la remercier pour son sourire et son amabilité, c’est d’ailleurs grâce à elle qu’on poussera jusqu’au refuge des Espuguettes). Il faut alors suivre puis descendre la rue principale, bordée de multiples boutiques-souvenirs, d’artisanat et produits locaux (fromages, charcuterie, gâteau à la broche…). On peut également déjà apercevoir la grande cascade au loin. On trouve également une supérette, des bars, des restaurants, un centre équestre… Pour loger sur place, il y a l’unique camping de Gavarnie, situé à la sortie du village. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements à Gavarnie ou Luz-Saint-Sauveur. Et puis, si vous venez pour plusieurs jours, je vous conseille d’en profiter pour faire des activités aquatiques comme du canyoning dans les vallées alentours ou du rafting sur le gave de Pau.

Montée par l’Entortes du Pailha

Deux solutions pour monter au Chemin des Espugues : avant ou après le ruisseau d’Alans. Si les deux tracés sont marqués sur la carte IGN, les panneaux sur place privilégient le deuxième mais on a pris le premier : juste après la 2e passerelle (en métal) et le bar La Chaumière, un embranchement monte en direction des chalets d’Alans. Le petit chemin en terre passe entre les champs puis on retrouve alors une indication pour le refuge des Espuguettes, à droite. Longer la lisière du bois et repérer en face un passage entre les arbres (c’est là qu’on s’est planté en suivant pourtant un sentier bien marqué, ce qui semblait logique, montant à gauche, le long du cours d’eau). Enjamber le fil de clôture (cf : photo ci-dessous) pour arriver au ruisseau d’Alans qui est juste derrière ! Après l’avoir traversé, on rejoint l’autre chemin. Dans le doute, prenez la 2e option, moins paumatoire, qui démarre 100 mètres plus loin, le long du gave de Gavarnie également, au niveau de containers poubelles (cf : carte).

 

Le sentier poursuit dans la forêt avec une série de lacets permettant d’adoucir les quelques 200 mètres de dénivelé (j’en connais qui ont découvert ici les vertus des bâtons de randonnée…). Ensuite, une traversée à l’inclinaison modérée offre plusieurs fenêtres et dispose d’une fontaine pour éventuellement faire une pause désaltérante. 1 heure après notre départ de Gavarnie, on arrive à un croisement à 1740 mètres d’altitude. Le refuge des Espuguettes apparait alors juste au-dessus de nous.

Prendre à gauche (le chemin à droite longe la montagne et conduit en sentier balcon au cirque de Gavarnie, voir plus bas) et, après juste quelques foulées, on sort de la forêt et la vue se déploie dans un alpage panoramique. Au-dessus de ce plateau de Pailla se dresse une imposante barre rocheuse couronnée du Grand Astazou (3071 m) et du roc Rouge de Pailla (2780 m). La montée au refuge est douce avec un long zigzag épousant les courbes de niveau (éviter de couper les virages). Par moments trop creusé par le passage et l’érosion, il a été “réparé” avec des rondins de bois pour faire des marches et stabiliser le terrain.

 

Le refuge des Espuguettes

En 30 à 45 minutes, on atteint le refuge des Espuguettes (2027 m). Il est gardé de mi-juin à mi-septembre (dortoir hiver non gardé le reste de l’année) et dispose d’un dortoir de 54 places, de toilettes et pas de douche. Pour la petite anecdote, quand nous sommes arrivés, un randonneur demandait au gardien s’il y avait des glaces… Mais bien sûr… Montées dans la glaciaire à dos d’homme ou, encore mieux, en hélicoptère ? Courtois, il lui a juste poliment répondu qu’il avait plutôt des boissons. Quelques ânes porteurs pour les itinérances se mêlent aux randonneurs montés pour la nuit et ceux redescendant du Piméné (2801 m) ou venant du cirque d’Estaubé via le col de la Hourquette d’Alans (2430 m). Pour en savoir plus sur le refuge des Espuguettes, je vous invite à lire le reportage de France Bleu.

On ne nous avait pas menti, le panorama est splendide. La vue surplombe le plateau de Pailla avec ses sommets escarpés puis plonge sur la vallée de Gavarnie. Depuis le belvédère du refuge des Espuguettes, on peut observer l’iconique brèche de Roland (2807 m), le pic du Taillon (3144 m) et son doigt tendu, le pic des Sarradets (2681 m) juste devant, la vallée des Pouey Aspé avec le col de Tentes (2207 m)… On peut apercevoir le Vignemale, plus haut sommet des Pyrénées françaises (culminant à 3298 mètres), avec sa langue glaciaire s’épandant sur la montagne de roche.

la brèche de Roland et le pic du Taillon

le Vignemale © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

RETOUR EN BOUCLE PAR LE CIRQUE DE GAVARNIE ? (cliquer)

Le Chemin des Espugues

En une vingtaine de minutes (soit environ 1h d’aller-retour), on retourne à notre bifurcation (1740 m) pour reprendre la direction du cirque de Gavarnie. Après une poignée de minutes, on passe le chalet de Pailha puis on s’engage sur le « chemin des Espugues ». Ce superbe sentier balcon longe le flan de montagne via une corniche en offrant une vue plongeante sur la vallée de Gavarnie. Semblant naturellement taillé dans la roche, il passe parfois dans le creux de petites balmes et auprès de micro-cascades ruisselantes, ornées de grassettes à longues feuilles, une plante carnivore endémique. Par moments, le sentier est un peu étroit et il faudra faire attention à la glissade sur le sol humide ou les cailloux roulants (cf : accident).

 

Ça et là, on croise d’autres randonneurs faisant la boucle dans le sens inverse, ayant préféré commencer par le cirque de Gavarnie et finir par le plus ascendant et le plus long (c’est un choix…). Sur le chemin, nous avons eu la chance de tomber nez-à-bec avec un tichodrome échelette (désolé, pas le temps de le prendre correctement en photo). Relativement peu craintif au départ, ce petit oiseau gris posé au sol a fini par “s’envoler” laborieusement (on a pensé qu’il était blessé) en déployant de superbes ailes rouge vif. Il s’est ensuite accroché sur la paroi verticale et, tel un grimpeur, il sautillait de petits gratons et micro-aspérités (on a vraiment pensé qu’il était mal en point mais, en fait, c’est normal !). Une heure après le chalet de la Pailha (soit 2 heures depuis Gavarnie sans aller au refuge, 3h en y allant), on arrive à l’hôtel du cirque de Gavarnie, jonction avec la balade familiale classique où l’on retrouve la foule et son agitation bruyante.

Le Cirque de Gavarnie et la Grande Cascade

L’hôtel du cirque de Gavarnie est un bar-restaurant qui, sans jeu de mot, a été récemment restauré pour redevenir également un hôtel****. Originellement, cette simple auberge construite au XIIe siècle avait pour mission d’héberger les marchands et les pèlerins allant et venant d’Espagne. En 1843, elle est transformée en « Hôtel des Voyageurs » pour devenir un haut-lieu du Pyrénéisme avec le séjour des touristes du thermalisme et un camp de base pour les montagnards (plus d’infos sur son histoire). En effet, le bâtiment se situe sur une épaule formant une cluse juste à l’entrée de la fameuse enceinte rocheuse. Le chemin longe le torrent jusqu’à une passerelle où les sentiers se déploient sauvagement sur le plateau de l’Oule.

Pas loin de 1600 mètres d’épaisseur de montagnes rocheuses se dressent monumentalement sous nos yeux. Le théâtre naturel qui nous enclave est absolument grandiose avec ses multiples chutes d’eau coulant le long de la gigantesque falaise (me rappelant celles de Sixt Fer-à-Cheval). La plus majestueuse de toutes est la Grande Cascade du cirque de Gavarnie, la plus haute d’Europe avec ses 423 mètres de verticalité. Celle-ci descend des glaciers supérieurs (enfin, ce qu’il en reste) du pic de Marboré (3248 m), son Épaule (3073 m) et des bien-nommés pics de la Cascade (3106 m). La brise de vent qui remonte la vallée puis tournoie dans le cirque (prévoir une veste ou un pull dans le sac à dos) fait danser la trajectoire de la cascade avant qu’elle ne retouche la paroi et s’écoule en filé. Fascinant. Presque hypnotisant. Le spectacle doit être encore plus merveilleux au printemps avec la fonte des neiges. Certains poussent jusqu’à l’aplomb sur un sentier tracé à travers le pierrier (possibles chutes de rochers), d’autres restent à distance, pour mieux observer l’ensemble architectural.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Pour retourner à Gavarnie, vous avez le choix des mêmes itinéraires, sachant qu’on peut également prendre un chemin parallèle à la “voie normale” qui se situe sur l’autre rive de la rivière. Pour notre part, après la montée par le Chemin des Espugues, on serait bien revenus en boucle par le Plateau de Bellevue mais on n’avait plus vraiment le temps de se réengager sur ce circuit (+ 2 heures ?) . Du coup, comme la très grande majorité des gens, on a tranquillement suivi le chemin classique longeant le gave jusqu’à Gavarnie (environ 1h). En fin de journée, les pentes douces et replats sont appréciables.

 

Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking

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