Le Plateau des LACS DE LA GLÈRE, DET MAIL, ESTELAT…

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Le plateau de la Glère est moins couru que d’autres randonnées dans les Hautes-Pyrénées, il n’en est pourtant pas moins ravissant. Un itinéraire en un jour, passant par le refuge de la Glère, permet de découvrir pas moins de 8 lacs : de la Glère, de Coume Escure, det Mail, de la Mourèle, de la Manche, Estelat inférieur et inférieur… En toile de fond, les cimes en dentelles escarpées du massif de Néouvielle. Bonus possible : poursuivre jusqu’au sommet du Turon (3035 m).

 

“Sommet” : Lac Estelat Supérieur (2423 m)
Massif : Néouvielle (Hautes-Pyrénées)

Départ : Barèges, le Lienz (1504 m)

Carte IGN : Néouvielle PN Pyrénées 1748 ET
Topos Randonnées Pyrénées

Difficulté : ★★☆☆☆

Dénivelé : 950 m (cumulés)
Distance : 17 km aller-retour

Durée : montée 4 à 5h (descente 3 à 4h)

Intérêt : ♥♥♥♥
Lacs de montagne
Refuge

Période : juin à novembre

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎

➜ Se rendre à Barèges, le Lienz

Par Lourdes : prendre la route D821 en passant Argelès-Gazost et Pierrefitte-Nestalas. À Soulom, monter la D921 qui serpente dans la vallée du gave de Pau en direction de Luz-Saint-Sauveur. En plein centre du village, continuer tout droit en direction du col du Tourmalet, sur la route D918, jusqu’à Barèges. Traverser le village et poursuivre sur presque 2 km et, avant l’auberge La Couquelle, prendre une épingle à droite vers le plateau du Lienz sur la route de la Caillebène.
Par Bagnères-de-Bigorre : prendre la route D935 puis la D918 en direction du col du Tourmalet puis redescendre sur Barèges. Juste après l’auberge La Couquelle, prendre à gauche sur la route de la Caillebène, jusqu’au plateau du Lienz (station de ski de Barèges en hiver).

Ensuite, dans les deux cas, suivre la route forestière jusqu’à l’auberge Chez Louisette. Se garer sur les parkings sous les arbres. Ne pas passer la barrière (deux cannes noires sur ressort). Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements à Barèges ou Luz-Saint-Sauveur.




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Depuis le Lienz

Alors oui (je m’en suis rendu compte après coup), certes, la “barrière” est franchissable en voiture. Toute la question étant « Par qui ? » (d’autres randonneurs m’ont demandé). N’ayant pas la réponse sur le moment, je suis donc parti d’ici en montant la piste en gravier dans la forêt. Prendre à gauche à la première intersection et, au bout d’1/4h, on atteint le camp Rollot. Je m’aperçois que, en fait, le “vrai” itinéraire de départ se fait en remontant directement une langue herbeuse depuis le plateau du Lienz (photo ci-dessous + tracé orange sur la carte). C’est par là que je redescendrai au retour. Quelques voitures, ayant donc franchi la barrière, ont poussé jusque-là pour se garer sur ce petit parking. La question ici est donc pratico-morale : à quoi bon utiliser encore du carburant et aller encombrer le lieu, charmant et pittoresque, dit au passage, avec des véhicules alors qu’un très grand parking aménagé se situe 50 mètres plus bas ? N’est-on pas venu jusqu’ici pour marcher justement (d’autant que le chemin est hyper facile !) ?

le “vrai” départ plus direct

le camp Rollot

On passe alors près d’une charmante petite chapelle d’alpage en bois et quelques vaches en pâture dans cette grande prairie, entre les montagnes du Soum de la Piquette (2302 m) et le pic d’Ayré (2422 m). Sur la droite, on peut apercevoir la gare supérieure du funiculaire de l’Ayré (arrêté en 2000 pour raisons financières mais dont l’association Funitoy milite pour la réouverture). Pour les adeptes d’urbex, un sentier débonnaire monte dans la pente, permettant ainsi de rejoindre la ruine contemporaine (mais, d’après cette vidéo, pas sûr qu’il y ait grand-chose à voir).

À l’ombre du matin, le chemin remonte le vallon de la Glère où serpente le ruisseau que l’on longe en réveillant en douceur les mollets… Au fond, le col à gravir se dessine. Là encore, je me fais dépasser par quelques voitures venant gratter le plus possible quelques centaines de mètres pour se garer n’importe comment plus loin sur les bas-côtés : ou, comment les randonneurs, amoureux de la Nature mais qui ne veulent pas marcher, même quand c’est plat, préfèrent finalement la voiture. « Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur »… Bravo les gars, vous emmerdez tout le monde avec vos pots d’échappement, les hommes et la faune, pour économiser 20 min de marche à plat !

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Au fond du vallon, la route carrossable remonte en zigzags la lita de Cove de Crabe. Mais, l’itinéraire de randonnée, lui, part en face pour traverser le pierrier (normalement, un petit cairn au sol marque “l’entrée”). On remonte ensuite un sentier terreux plus ou moins raide et accidenté, au milieu des arbustes et des bosquets de myrtilles et framboises sauvages. Régulièrement, on rejoint la piste que l’on traverse pour couper les virages.

Vers 2055 mètres d’altitude, on atteint le replat aménagé de la station de pompage en aval du lac de la Glère. L’ambiance est assez… contrastée, avec une entrée de tunnel, des rails, des bassins avec des écluses, des murets en béton similaires à des fondations en ruines, une centrale hydroélectrique, des pylônes… Alors que, au Nord, le ravissant vallon d’où l’on vient avec, en arrière-plan, la montagne des Labas Blancs d’où poignent la Pène det Pouri (2587 m) et le pic d’Ourdégon (2436 m). Au niveau de la bâtisse en béton, deux solutions sont possibles pour rejoindre le refuge de la Glère, mais…

Pour ma part, j’ai suivi tout droit le sentier officiel de la carte IGN (tracé rose), longeant le ruisseau jusqu’au lac de la Glère. Mais, c’est un, puis deux patous gardant le troupeau de brebis à gauche qui m’ont accueilli de leurs aboiements (pas vraiment enthousiastes…) jusqu’à venir au plus près de moi, sans toutefois non plus me sauter dessus, ni être “agressifs”. Au final, ils étaient même quatre. J’ai donc compris le message et, calmement, j’ai alors dévié légèrement mon cap pour m’écarter de la cabane du berger (cf : se comporter en montagne : le patou).

Le Lac de la Glère

Juste le temps de prendre une photo du lac de la Glère pour ensuite monter au refuge. Je n’ai été le seul à expérimenter la rencontre puisque, 5 min plus tard, un couple avec son chien s’est fait chasser avec virilance, à la limite de la rixe canine. En fait, et je ne le saurai qu’à la descente, un autre sentier part à droite au niveau de la bâtisse en béton pour arriver derrière le refuge (tracé orange sur la carte au début de ce topo). Par là, il n’y a donc a priori aucune promiscuité et je vous conseille donc cet itinéraire. Toutefois, on peut se demander s’il est judicieux de placer un troupeau et 4 patous à quelques mètres seulement d’un refuge et d’un sentier de randonnée, et vice versa puisque le tracé IGN fait précisément passer par là…

arrivée au lac de la Glère © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Le Refuge de la Glère

1h30 après mon départ du plateau du Lienz, me voilà donc au refuge de la Glère (2153 m). Certains randonneurs y font étape (lors, par exemple, du tour des lacs de Néouvielle en 3 jours) tandis que d’autres jouissent juste d’une gourmandise sucrée et/ou d’une récompense houblonnée. Il y a également un robinet d’eau potable gratuitement accessible (bon à savoir pour le retour si l’on n’a pas de filtre). Dans tous les cas, la terrasse est un agréable belvédère offrant une superbe vue sur le lac de la Glère avec, en fond, malheureusement à contre-jour le matin (et dans les nuages au retour), le pic d’Astazou (2622 m), le pic de la Mourèle (2697 m), le pic de Néouvielle (3091 m) et le Turon de Néouvielle (3035 m).

Un sentier part sur la droite du lac de la Glère pour rejoindre un collet à 2163 mètres. D’ici, la vue bascule sur le vallon du Bolou (redescendant quasiment jusqu’à Luz-Saint-Sauveur) avec, en face, le pic dera Goye d’Estagn (2563 m) et, en amont, au-dessus du lac de Pourtet, le Campanal de Larrens (2712 m), le pic Prudent (2787 m) et le mont Arrouy (2778 m). Peu après en suivant cette crête, on passe à côté du lac de Coume Escure.

Dans le dos, le refuge de la Glère apparait petit et déjà loin. En poursuivant au Sud, après une mini passerelle-écluse en béton, on atteint, vers 2230 mètres, un embranchement. Difficile de visualiser comme ça mais ne pas prendre le sentier sauvage tout droit devant (je me suis fait avoir). Pour le vrai sentier tracé, il faut prendre à droite du panneau puis, tout de suite après, partir dans les lacets à gauche (le chemin qui continue à plat conduit dans le vallon de droite au refuge Packe et au col du Rabiet (2509 m).

On monte alors une petite épaule jonchée d’arbustes jusqu’à atteindre un replat. On serpente alors entre les blocs rocheux où plusieurs charmantes gouilles, dont le lac de l’Oeuil Nègre, ont trouvé leur lit. Chaque relief augure d’une découverte lacustre, à chaque creux son bassin. C’est également à partir d’ici qu’on pénètre dans le coeur du Parc National des Pyrénées et sa réglementation (bivouac, feu, animaux, cueillette, pêche, vélo…).

 

Le Lac det Mail

Après 2h30, on atteint l’un des plus beaux lacs de Néouvielle, le lac det Mail (2333 m) avec son eau émeraude et ses îlots rocheux. L’arrière-plan est dessiné du pic de la Mourèle (2679 m), de la crête d’Espade avec la brèche de Chausenque (2790 m), le pic de Néouvielle (3091 m), le Campanal de Larrens (2712 m) et le pic Prudent (2787 m). En fin de journée, de nombreux randonneurs montent leur tente pour bivouaquer (autorisé à plus d’1 h de marche de tout accès motorisé, de 19h et 9h). Sur la gauche, juste après en contrebas, il y a également le lac de la Mourèle que j’irai voir plus tard.

milieu d’après-midi sur le lac det Mail © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

En partant à gauche, on peut rejoindre le splendide Turon de Néouvielle (3035 m) via les lacs Verts et Bleu. Par la droite, on part en direction d’une kyrielle d’autres somptueux lacs sur ce plateau du massif de Néouvielle. Le sentier, presque plat mais légèrement ascendant, n’est pas forcément explicitement tracé (juste, quelques marques “tête de chamois rouge sur fond blanc” jalonnent ça et là le parcours) mais il est facile à deviner et à suivre. Dans un environnement de plus en plus rocailleux, on passe à côté de plusieurs mares puis aux abords du longiligne lac de la Manche.

le lac de la Manche

le lac det Mail

Les Lacs Estelat

Puis, on atteint le lac Estelat inférieur. De par sa douce platitude et sa faible profondeur, le plan lacustre est une pellicule translucide recouvrant le sol. Le sentier, presque au même niveau, longe alors les bords de ce lac en forme de coude. On a presque l’impression de marcher sur l’eau. Derrière soi, le pic du Midi de Bigorre (2876 m) semble flotter en toile de fond. Il y a quelque chose d’extra-terrestre ici, les pieds baignant, tout en étant en une fine apesanteur, orienté vers l’incommensurable. Du reste, malgré la chaleur estivale, l’atmosphère est emplie de fraîcheur.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Un dernier ressaut duquel ruisselle en cascade le fil d’Ariane reliant les deux frères et, 3h30 après mon départ du Lienz, j’atteins le dernier lac du plateau du Néouvielle, le lac Estelat supérieur (2423 m). Les dalles situées à l’Ouest forment un beau promontoire pour se délecter de la profonde couleur vert émeraude. La barre rocheuse, fermant le tableau, concentre le regard sur l’essentiel, ici et maintenant. Il y a bien ce petit couloir à droite qui m’a fait de l’œil mais j’avais d’autres projets…

 

Après avoir savouré le moment, le temps du retour est venu. La descente se fait par le même itinéraire, ou même avec quelques raccourcis (tracés orange sur la carte au début de l’article). Pour ma part, après être revenu au lac det Mail (en moins de 30 minutes), j’ai changé de vallon pour voir, posé dans son creux, le lac de la Mourèle (ci-contre) puis les lacs Verts et Bleu pour enfin monter au Turon de Néouvielle (3035 m). Je vous en recommande plus que vivement l’ascension tant l’ambiance chaotique est saisissante et le panorama à 360° au sommet époustouflant !
Une variante est même possible à la descente par le lac de Mounicot. Après tout cela, de retour au refuge de la Glère, la mer de nuages étant montée au fil de la journée (alors qu’il faisait grand ciel bleu le matin), j’ai fini la randonnée sous une petite pluie : j’ai été bien content d’avoir prévu une veste imperméable en faisant mon sac à dos ! Il faut compter entre 2 et 3 heures depuis le lac Estelat supérieur pour redescendre au parking du plateau du Lienz.

 

Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking




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