Splendide Tour du MONT THABOR en 3 jours

Chemin de crête à la Pointe du Chardonnet - Tour du Mont Thabor

Le Tour du Mont Thabor est un grand classique des treks des Alpes. Situé à la frontière entre la Savoie et les Haute-Alpes, différents itinéraires sont possibles mais celui-ci que j’ai choisi part de Valmeinier 1800 puis passe le pas des Griffes, le col de la Plagnette, le refuge des Drayères, les crêtes jusqu’au sommet du Mont Thabor puis redescend à Valmeinier par le refuge du Mont Thabor, le col des Bataillères et le col des Marches. Monte à bord, j’t’emmène faire le tour !

 

Sommet : Mont Thabor (3178 m)
Massif : Cerces (Savoie / Hautes-Alpes)

Départ : Valmeinier 1800
Parking Les Saussettes (1720 m)

Carte IGN : Névache Thabor 3535 OT
Topos Randonnées Maurienne

Difficulté : ★★★☆☆
(★★★★ avec le poids du sac)

Dénivelé cumulé : 3150 m
Distance : 50 km

Durée : 3 jours (de 9h à +/- 19h)

Intérêt : ♥♥♥♥
Trekking
Bivouacs / Refuges
Lacs de Montagne
+ 3000 mètres
Marmottes

Période : juin à octobre

Autonomie : complète (ravitaillement en eau dans les refuges)

➜ Se rendre à Valmeinier

Rentrer dans la vallée de la Maurienne et, à Saint-Michel-de-Maurienne, prendre la direction de Valloire et remonter les lacets jusqu’à Valmeinier 1800. Pour anticiper le retour, on s’est garés au parking Les Saussettes. Ça rajoute 1/4h par rapport au parking des Déserts mais cela en écourtera d’autant au retour, avec la fatigue… Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements à Valmeinier.

 

1er jour : Valmeinier ➜ Lac Rond

dénivelés cumulés : +1100 m / -500 m

Descente jusqu’aux Déserts et Les Lières où se trouve le départ d’un télésiège. L’endroit (semi-bucolique du coup) est traversé d’un cours d’eau et investi par quelques familles qui veulent se rafraichir pour pas cher. Le “sentier thématique des papillons” (si c’esti pas mignon tout plein ça !) part ensuite dans la végétation, à l’ombre des arbres, remontant le long de la rivière Y’a qu’à suivre ! On passe devant une baraque à Mathoset puis, à La Portête, on bifurque à droite en passant sous le lac Vert (qui a semblé assez ridicule une fois vu de haut). 20 minutes plus tard (soit 2h après le départ de Valmeinier), on s’est planté : on a filé droit alors qu’il fallait prendre la montée pour le Pas des Griffes, juste après les ruines des Arentiers. Faut dire que sur le panneau, il y avait 2 indications pour 3 chemins et que le sens de la flèche était ambivalent. La montée d’ailleurs est assez raide ! 500 m de dénivelé sec (en 1h).

Après 3 heures de marche depuis Valmeinier, on arrive au pas des Griffes (2554 m) où on a une jolie vue de part et d’autre dont la combe de l’aiguille Noire à l’Ouest avec les rochers de la Grande Pare et les aiguilles d’Arves en fond. À fourth également que, côté Savoie, les indications de durée sur les panneaux ne sont pas fiables, complètement exagérées et/ou contradictoires…

 

Pause casse-croûte puis descente tranquille puis à plat dans la prairie avec la fascinante aiguille Noire (2800 m) devant nous. On entend et croise quelques marmottes sur la route. 2 heures après, on attaque la montée jusqu’au col de la Plagnette. L’effort est assez éprouvant en cette fin de journée car ça monte assez raide dans un pierrier. On s’en remet alors au mental ainsi qu’à l’effort reparti sur les bras grâce aux bâtons de randonnée.

 

Le Col des Rochilles

Au bout d’une heure, on rejoint le col des Rochilles juste en contrebas. L’effort est récompensé par la vue plongeante sur les deux lacs qui l’occupent : le lac du Grand Ban et le lac Rond, situés au pied du col des Cerces et de la pointe des Banchets (2920 m). Le plateau ressemble un peu celui des lacs de la Forclaz dans le massif du Beaufortain.

Fatigués et à la vue de la beauté du lieu, c’est ici qu’on décidera de poser le bivouac pour pouvoir se rincer et caler ma tente sur l’herbe plane avec les montagnes en décor. Mais le vrai spectacle allait venir… Une fois le soleil couché, les étoiles se révélèrent jusqu’à faire apparaitre une voute absolument sublime avec la Voie lactée la traversant. Gran-diose !!! Allez, au chaud dans le duvet et bonne nuit pleine d’images à rêver.

bivouac au bord du lac Rond, massif des Cerces © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

2e jour : Les Rochilles ➜ Refuge du Thabor

dénivelés cumulés : +1100 m / -1050 m

C’est aujourd’hui qu’on monte au sommet du Mont Thabor. On reprend le chemin en direction au refuge des Drayères. Passé le seuil des Rochilles (2459 m) où se trouve une fortification troglodytes, on arrive sur le lac de la Clarée qui est la source de la rivière avec quelques petites chutes d’eau. L’endroit est vraiment très chouette avec l’aiguille Noire et la pointe des Banchets en décor.

 

Le Refuge des Drayères

Après une heure de descente tranquille, arrêt au refuge des Drayères pour boire un café bol (3€), faire sa petite affaire et se recharger en eau. Ils proposent également un pique-nique rando à 10€ dont le panier m’a semblé assez intéressant et rentable. À partir de là, on va faire que de la montée…

Tarifs restauration du Refuge des Drayères - Tour du Mont Thabor

Descente jusqu’au pont de Pierre puis petite côte assez raide, histoire de se chauffer les cuisses. Ensuite, ça avance tranquillou, légèrement montant jusqu’au lac Rond.

Au bout de 1/2h, on arrive au lac Rond (l’autre). La vue est constituée de crêtes escarpées : les Muandes à l’Est avec le rocher de l’Aigle (2921 m) et le rocher de la Grande Tempête (3002 m), à l’Ouest, la crête des rochers Marions (2927 m) et la pointe des Cerces (3093 m). Petite pause.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Le Col des Muandes

On traverse l’alpage jusqu’au lac des Muandes (peu intéressant) puis on s’attaque à la montée au col des Muandes qui devient de plus en plus raide et minérale. 2h après le refuge, on arrive au col (2828 m). Petite pause après une petite suée pour admirer la première vue sur le mont Thabor, sur le vallon en-dessous avec le Grand Séru (2888 m) et la roche Bernaude (3222 m) et les trois pointes de la crête des rois Mages (Balthazar, Melchior et Gaspard) en arrière-plan.

L’officiel tracé IGN rose du GR57 fait redescendre là-bas d’dans sous le Grand Adret pour ensuite remonter au col des Méandes (soit 200 m de dénivelé négatif qui seront à remonter ensuite…). On a plutôt opté (comme tout le monde en fait) pour l’ancien itinéraire par la crête qui passe par la roche du Chardonnet (2950 m). Le sentier est bien tracé et il n’y a rien de techniquement très compliqué (à peine posé la main de temps à autre).

 

Arrivé au col de Valmeinier (2869 m), on traverse le pierrier derrière le roc de Valmeinier et, ubac oblige, il était encore en partie recouvert de neige en cette fin août. Le raidillon qui suit mène jusqu’au col de la Chapelle. Il est assez éprouvant avec un sac de plus de 15 kg sur le dos et il faut avancer en oubliant son corps… Heureusement, le cadre est splendide : vert ce matin, noir ce midi, c’est complètement jaune ocre dorénavant ! La traversée presque sablonneuse amène au pied du Désert (3063 m).

Une petite dernière montée pour atteindre la Chapelle du Mont Thabor. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle attire la foule. Peut-être que c’est le seul endroit d’ombre… À l’intérieur, on retrouve un autel (derrière une grille très… carcérale…) et plusieurs ex-votos.

Au sommet du Mont Thabor

Le sommet est juste derrière, à une centaine de mètres. Comme sur le Brennisteisalda (en Islande), on a l’impression de marcher sur Mars. D’ailleurs, quelques randonneurs inspirés se sont essayés à la communication extra-planétaire avec des inscriptions et des symboles en pierres disposées au sol.

Le sommet du Mont Thabor (3178 m) offre un panorama presque à 359° : le pic du Thabor étant légèrement plus haut (3207 m), il bouche la vue au Nord (on ne voit pas le Mont Blanc) et, pour l’Est, il faut revenir sur la Chapelle pour avoir une vue dégagée.

 

Le massif de la Vanoise au Nord avec l’aiguille de Péclet, la dent Parrachée, les glaciers de la Vanoise, les Alpes Grées, quelques sommets italiens au Sud-Est dont le mythique mont Viso, le Briançonnais au sud, le Queyras, le massif des Écrins avec le mont Pelvoux, la barre des Écrins, la Meije au Sud-Ouest et, à l’ouest, les aiguilles d’Arves. Pour connaitre le nom de chaque sommet alentour, je vous conseille l’application Peakfinder.

On resterait bien là à observer le coucher du soleil puis son lever mais, il faut rentrer… Redescente donc jusqu’au pied du Désert puis un peu raide en lacets jusqu’au col des Méandes (2718 m). La barre rocheuse du Grand Séru est vraiment impressionnante ainsi que son pierrier versant Nord poussant telle la moraine d’un glacier.

 

Le sentier descend jusqu’au lac du Peyron, son salon aménagé en pierres, ses marmottes, puis file à plat dans le vallon jusqu’au col de la vallée Étroite (2434 m). Tranquille…

 

Les Lacs Sainte-Marguerite

Après cette belle journée d’ascension, ça fait pas de mal ! On contourne le château Léger (2645 m) et le passage Sainte-Marguerite, puis une dernière montée pour rejoindre le refuge du mont Thabor (complet ce soir là), 2 heures après le départ du sommet. On pose la tente à côté du lac Rond (et oui, encore un ! dans le coin, ils sont tous soit “ronds”, soit “longs”…). On sera pas les seuls. Le cadre est un peu moins chouette que la veille mais on aura encore un superbe ciel étoilé !

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

3e jour : Refuge du Mont Thabor ➜ Valmeinier

dénivelés cumulés : +950 m / -1600 m

Le cadre est nettement plus joli ce matin avec le Cheval Blanc (2992 m) illuminé et se reflétant dans le lac. Ravitaillement en eau au refuge puis en route pour notre dernière journée qui, contrairement à ce qu’on pensait, ne sera pas plus allégée en dénivelé. Petite joie du matin au départ, une famille entière de marmottes s’active à côté de nous. On longe le lac Long (spot de pêche) puis on attaque la montée au col des Bataillères qui est jalonnée par des obus.

 

Le Col des Bataillères

On atteint le col des Bataillères (2787 m) en moins d’1h depuis le refuge du mont Thabor. La vue est surtout belle côté lacs Sainte-Marguerite et la cime de la Planette, la roche Bernaude en arrière-plan à L’Est et le Cheval Blanc et le Thabor au sud.

 

Descente très minérale parmi les lauzes en ardoise jusqu’au lac des Bataillères, coincé entre deux montagnes et la roche Noire en fond (me rappelant le Blahnukur par ses couleurs grise et ocre). Le chemin se poursuit ensuite dans une prairie jusqu’au refuge des Marches. Un peu plus bas, une croisée des chemins monte au col des Marches mais on décide de descendre en 1/4h au bord du lac de Bissorte pour casser la croûte (et donc alléger les sacs) et se reposer les mollets avant l’ultime ascension…

Le Col des Marches

Retour à la bifurcation antérieure et c’est parti : kiffe la dernière montée ! Les sacs sont plus légers qu’au premier jour et ça se sent ! Heureusement parce que le sentier est bien raide et sans trop d’intérêt esthétique. En 1h30, on atteint le col des Marches (2725 m) et on découvre notre dernier tronçon jusqu’à Valmeinier avec, au loin, le Pas des Griffes qu’on a gravi deux plus tôt. Ça boucle se boucle…

L’itinéraire n’a rien de très enthousiasmant (d’autant quand c’est le retour…), ça descend dré dans l’pentu puis tranquillement dans l’alpage de brebis (ça bon pour le décrassage) puis la dernière descente sur Valmeinier devient longue et pénible avec la vue sur… la station de ski (en été de surcroît…). Heureusement, la petite bière locale qui va bien à l’arrivée relève le niveau.

Au final, le Tour du mont Thabor a été encore plus beau que prévu. L’environnement est très varié et change d’une vallée sur l’autre : d’une plaine verdoyante, on passe à un champ de pierres rouges puis noires, les fleurs ne sont pas les mêmes… Bonus, l’itinéraire est parsemé de lacs de montagne et de marmottes. Le trek n’est techniquement pas compliqué en soi, la difficulté provient principalement de l’effort physique dû au poids du sac à dos mais on est largement récompensé !

 

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Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking




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11 Comments

  • Stéphane dit :

    J’ai fait une variante avec mon chien qui passe par le refuge de Terre rouge, c’était mon premier 3000m et les paysages pour monter sur le Mont Thabor était incroyables. Bivouac au niveau de la pierre du Déjeuner et au lac Sainte Marguerite au refuge du Mont Thabor.

    Il faut juste bien se renseigner si on est avec un chien pour les chiens de protections qui pourraient s’y trouver, mais difficile d’avoir des infos, j’ai croisé un troupeau avant le refuge de Terre Rouge, mais aucun patou n’est venu vers nous.

    Par contre il semblerait qu’il y en avait au niveau du refuge de Drayeres

    • Édouard dit :

      Bonjour Stéphane,
      Merci pour cette variante du tour du mont Thabor. Et merci également de rappeler qu’il faut se renseigner au préalable si on a un chien car la montagne est un lieu d’alpage, avec la présence de nos très chères productrices de lait (et donc de fromage !).

      • Stéphane dit :

        En effet, par contre, je commence de plus en plus à avoir peur des kangal utilisé comme chien de protection. J’entend certaines attaques de ces chiens à plusieurs km du troupeau et des chiens de compagnie tués. J’hésite de plus en plus à continuer à aller dans les Alpes, surtout qu’il est très difficile d’avoir des renseignements sur leur présence. pourtant j’adore me retrouver dans cette symbiose seul avec mon chien en totale autonomie dans des paysages aussi magnifiques.

        • Édouard dit :

          Je peux comprendre. Il est bien difficile de faire cohabiter tout le temps en montagne et limiter l’impact des uns sur les autres (faune sauvage, bêtes d’alpage, “touristes” et leurs animaux…). Je n’ai pas d’infos particulières sur ce chien.

  • Thierry dit :

    Hello Édouard, le lendemain de mon tour des glaciers de la Vanoise je tombe sur ton tour du Thabor, ni une ni deux je refais mon sac et je pars !
    Merci de faire profiter d’autres crapahuteurs de ton expérience, ce tour était magnifique !
    Effectivement les horaires de certains panneaux indicateurs c’est du grand n’importe quoi
    Merci encore, ciao

    • Édouard dit :

      Salut Thierry,
      Ah ah !Avec grand plaisir ! Je suis honoré et ravi d’avoir pu créer en toi l’envie de faire et de repartir aussitôt en trek pour le tour du mont Thabor ! Je suis content que tu aies apprécié le lieu. J’ai également en projet le tour des glaciers de la Vanoise (mon créneau cet été n’a pas été bon niveau météo, je reporte à l’année prochaine).
      Bonnes futures randos !

  • Oriol dit :

    Bonjour,
    Nous souhaiterions faire ce parcours en famille. Nous avons un ado de 14 ans ma fille de 18 et ma femme et moi de 40ans. Nous sommes marcheurs mais pas non plus des montagnards… Chaque année nous faisons 1 refuge au minimum. Cette année nous voudrions essayer le bivouac. Pensez vous que ce parcours est abordable pour nous ? Je vous remercie de votre réponse.

    • Édouard dit :

      Bonjour,
      Il est sincèrement difficile pour moi de vous répondre avec justesse quant à votre désir de faire le tour du mont Thabor en bivouac puisque je ne connais pas vos niveaux physique et technique. Cependant, vu les âges énoncés, cela ne me semble pas du tout incompatible. Pour couper la poire en deux et ainsi alléger les sacs, vous pouvez, par exemple, dormir en tente mais manger le soir et le matin en refuge (et y prendre un panier repas pour le midi). Vous pouvez retrouver d’autres conseils ici : https://www.trace-ta-route.com/randonnee-comment-reussir-son-bivouac/
      Bonne randonnée !

  • Joanna dit :

    J’ai été bluffée par vos
    clichés. Je ne suis pas une aventurière dans l’âme, mais je me laisserai bien
    tenter par une telle expérience.

  • Ces paysages donnent envie de chausser ses chaussures de rando…

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