Quand on pense au Vatican, la place et la basilique Saint-Pierre surgissent à notre esprit telle une épiphanie. Le diptyque est le symbole même de la cité papale, avec toute sa magnificence à travers des siècles d’histoire chrétienne. Le plus important édifice religieux catholique stupéfait par sa splendeur architecturale et artistique (abritant quelques véritables chefs-d’œuvre). Et s’il ne fallait en voir qu’une parmi les innombrables églises de Rome, ce serait assurément la majestueuse basilique Saint-Pierre !
La place Saint-Pierre
La piazza San Pietro est une des plus vastes, des plus célèbres et des plus visitées au Monde. C’est ici que se rassemblent les fidèles lors des fêtes religieuses et des messes pontificales (la place peut accueillir jusqu’à 300 000 personnes !). Pour une arrivée sensationnelle, le mieux est de venir par la longue et monumentale via della Conciliazione (créée en 1936 sous Mussolini pour célébrer la réconciliation entre l’état italien et le Vatican), avec la basilique Saint-Pierre au bout de la perspective. On pénètre sur l’immense ellipse pavée qui se dévoile devant nous (la place Saint-Pierre est en accès libre et gratuit, à toute heure). Il y a quelque chose de profondément émouvant, de vertigineux même, de se retrouver ici, dans ce lieu sacré foulé par des millards de personnes avant soi, créant ainsi un lien universel à travers les siècles : un cheminement quelque peu abyssal et vacillant, du soi vers l’humanité, de l’être humain vers la transcendance (et pourtant, je me dois de le préciser ici pour éviter toute équivocité, je ne suis pas du tout croyant, je parle de l’universelle nécessité de sacralisation chez l’être humain, pour le meilleur et, parfois aussi, pour le pire…).
arrivée sur la place Saint-Pierre
Réaménagée par Carlo Maderno puis, entre 1656 et 1667, par le grand Bernini, elle est embrassée de deux hémicycles à quadruple colonnades doriques (284 colonnes et 88 pilastres), couronnés de 140 sculptures figurant des saints. Ses deux grands bras qui ceinturent la piazza l’isolent physiquement et spirituellement de la ville de Rome, lui confèrent un caractère fédérateur et protecteur. Au centre, un superbe obélisque égyptien de 25,3 mètres de haut, ramené à Rome en 37 par l’empereur Caligula et placé au centre de l’ancien circus Vaticanus. Ce n’est qu’en 1586 qu’il sera érigé au centre de la piazza. De part et d’autre, deux grandes fontaines jumelles nommées Gregoriana et Clementina. Pour avoir de jolies vues de la place Saint-Pierre (et du Vatican), je vous recommande de regarder la série The Young Pope. Sur le parvis au pied de la façade, une piazzetta, quasiment carrée (VIP ?), accueille une structure ombragère assez modernement immonde (à l’image des dernières papamobiles…).
La Basilique Saint-Pierre
Histoire d’un monument
Son origine remonte à 324 quand l’empereur Constantin fit bâtir une basilique en l’honneur de saint Pierre, précisément à l’endroit où il aurait été enterré (vers 64-67), sur le mont Vatican (qui donnera ainsi son nom à la cité pontificale). L’apôtre a été crucifié, la tête en bas, dans le cirque de Caligula et de Néron, lieu de martyres de chrétiens. L’édifice ne résistant pas au poids des siècles et, désireux d’affirmer la romanité du Saint-Siège après l’exil avignonnais puis le Grand Schisme, le pape Jules II décida, en 1505, de construire une nouvelle basilique Saint-Pierre (financée par les indulgences, ce qui engendra l’ire de Martin Luther et donna naissance à la réforme protestante) en lieu et place de la première, à démolir. En rupture stylistique avec la basilique originelle, c’est le projet en plan centré en croix grecque de Bramante qui fut retenu et à qui on confia la monumentale tâche. Celui-ci fit table rase et détruisit les nombreuses fresques et mosaïques byzantines, ce qui lui valut le surnom de « il ruinante ». Avec sa mort en 1514, le projet a été confié à plusieurs architectes (dont Raphaël) qui apportèrent des modifications successives. Mais c’est Michel-Ange qui finit par en prendre la direction avec notamment la construction de l’immense coupole. À sa mort en 1564, l’édifice n’est toujours pas terminé et il y aura encore quelques modifications, dont la façade principale. Après plus d’un siècle de travaux, elle est consacrée en 1626. De nos jours, la basilique Saint-Pierre est encore la deuxième plus grande église du Monde avec 220 mètres de longueur, 150 m de large et une hauteur de 136 mètres (15 000 m2 intérieurs). D’ailleurs, pour se figurer la comparaison, des marques sur le sol de la nef indiquent les longueurs des 14 autres plus grands édifices catholiques.
La façade
Après la piazza, c’est la massive et frontale façade en travertin qui impose sa puissance architecturale avec ses 47 mètres de hauteur sur 115 m de large. Elle a été ajoutée entre 1607 et 1614 par Carlo Maderno dans un style baroque avec huit colonnes corinthiennes de 27 mètres, surmontées d’un fronton et d’un attique. Sur le premier est gravée l’inscription en latin « En l’honneur du Prince des Apôtres, Paul V Borghese, grand pontife romain, l’an 1612, septième année de son pontificat » tandis que sur le second se dressent 13 statues : le Christ, au centre, saint Jean Baptiste et 11 apôtres (je vous laisse chercher lequel n’a pas été retenu…). De part et d’autre, faisant office de clocher (la basilique Saint-Pierre n’en a pas), deux horloges dépassant légèrement de la ligne avec, en-dessous, les cloches intégrées à la façade et visibles par une simple fenêtre. Au centre, la loggia della Benedizione sur laquelle le pape se présente à la foule pour la bénédiction urbi et orbi à Noël et à Pâques.
Visite de la Basilique Saint-Pierre
Parce qu’il serait tellement profondément regrettable de ne pas pénétrer au sein de ce chef-d’œuvre de l’architecture. Certes, cela nécessite un brin de patience car vous ne serez pas tout seul mais cela en vaut ô combien la chandelle. Pour ma part, lors des vacances scolaires d’avril, vers 11h30, la file faisait tout le tour de la place, et même plus. Il m’a fallu attendre 1h15 pour accéder aux portiques de fouille à l’entrée (non, il n’y a pas de billet coupe-file). Au sujet des infos pratiques pour visiter la basilique Saint-Pierre (horaires, tenue vestimentaire, sac à dos…), je vous invite à voir à la fin de l’article.
Passé le narthex et les monumentales portes sculptées en bas-relief, l’intérieur saisit d’entrée par sa grandiosité. Dessein de l’architecture, le regard, dans un mouvement inclinant incontestablement au sacré, est irrémédiablement soumis à quitter l’horizontalité de la foule touristique et aspiré par l’élévation et le superbe. La bouche bée et le souffle coupé par la stupéfaction, le torticolis frôle. Car c’est cela le Baroque, en mettre plein les yeux par la démesure et la grandiloquence ! Soutenue par ses énormes pilastres bien ancrés, la nef mesure 46 mètres de haut sur 25 m de large, pour une longueur intérieure d’environ 190 mètres (210 m avec le vestibule, si on est tatillon). Malgré la monumentale masse, l’architecture semble, et c’est là le génie de ses concepteurs, presque aérienne, en apesanteur, élevée par une force transcendante. La lourdeur et la légèreté dans une même forme.
la nef de la basilique Saint-Pierre © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
L’intérieur de la basilique Saint-Pierre est paré d’un sol de différents marbres aux motifs géométriques, de sculptures en ronde-bosse et en bas-relief (dont les 38 premiers papes et 39 fondateurs), de mosaïques en grisaille et, c’est rien de le dire, de dorures scintillantes qui illuminent merveilleusement le terne ensemble minéral. En hauteur et faisant le tour de la nef, une bande dorée sur laquelle est écrit en latin un verset des évangiles. Se confronter de près aux “petits” chérubins des bénitiers est, au fil des pas, une expérience d’échelle tout à fait saisissante !
Après quelques secondes, minutes, ma raison reprit le “dessus” sur l’émotion et je me reconduisis vers l’icône de mes livres d’histoire de l’Art, la tellement délicate mais intense, intime mais universelle, tumultueuse mais tranquille, instantanée mais intemporelle, puissante mais douce, gracieuse mais dramatique, Pietà de Michel-Ange. Sculptée entre 1498 et 1499, elle est l’unique œuvre signée par l’artiste (sur le bandeau traversant le corps de la Vierge) alors âgé de… seulement 25 ans. Car, il faut prendre ici la mesure de la chose, nous (la foule s’y amasse) nous tenons devant un chef-d’œuvre absolu de la Renaissance ! Je vous en conjure, posez votre smartphone et admirez de vos yeux les détails des méandres du drapé, la sereine expressivité corporelle de la dévotion de Marie avec cette dynamique mais tenue position en contre-courbe et la justesse de ce geste de la main gauche ainsi que la désarticulée, totalement désanimée et presque chutante, position du Christ mort. Quelle prouesse technique et, surtout, esthétique !
Pietà (1498-1499) MICHEL-ANGE © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
La nef fut ajoutée par Carlo Maderno. Nommé par le pape en 1602, l’architecte modifia le plan en croix grecque élaboré par Bramante pour un plan en croix latine, jugé plus « chrétien » (à opposer à la forme des temples païens, circulaires ou carrés). Raphaël avait déjà ajouté trois travées aux deux préexistantes (pour un total de cinq, côté est). De part et d’autre de la nef, les bas-côtés sont agrémentés de nombreuses chapelles, surmontées de mini-dômes (qu’on retrouvera sur la terrasse du toit en montant au sommet de la coupole). Côté droit (celui de la Pietà), un grand disque en porphyre rouge au sol marquant l’endroit où Charlemagne fut couronné empereur par le pape Léon III, le 25 décembre en l’an 800, le monument à la reine Christine de Suède, convertie au catholicisme, la chapelle Saint-Sébastien qui accueille la tombe de Jean-Paul II, la particulièrement baroque chapelle du Saint-Sacrement avec des œuvres de Borromini, Le Bernin et Cortone, le monument à Grégoire XIII et la chapelle grégorienne. Dans le bas-côté gauche, les monuments aux Stuarts (dont un sculpté par le fameux Antonio Canova), la chapelle de la Présentation, la chapelle du Chœur puis la chapelle Clémentine, du nom du pape Clément VIII. Toutes abritent un monument en hommage à un pape défunt.
Mais ce qui subjugue (on m’avait prévenu), c’est, à la croisée du transept, l’immense baldaquin qui s’élance à 29 mètres de haut ! À la verticale de la coupole, les quatre colonnes en torsade s’érigent donnant, là encore, une irrémédiable sensation d’élévation (spirituelle). Sculpté entre 1624 et 1633 par Le Bernin à partir du bronze du portique du Panthéon (n’est sacré que ce qu’on veut bien…), il est considéré comme la plus grande structure de bronze au monde (60 tonnes !). Véritable manifeste du style baroque, le dynamisme des formes emporte notre regard tandis que celui-ci ne sait plus où se fixer tant foisonnent les anges, les lézards, les rameaux d’oliviers et de lauriers ainsi que les abeilles héraldiques, symboles de la famille Barberini, commanditaire de l’œuvre) et autres armoiries figurant la tiare papale et les clés de Saint-Pierre. Petit détail à chercher, la séquence narrative des phases successives d’un accouchement avec les visages expressifs au pied de chaque colonne. En son sein, l’autel papal.
le baldaquin de la basilique Saint-Pierre © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
En-dessous, derrière la balustrade de marbre et deux portes en bronze doré (fermant l’accès), deux rampes d’escaliers descendent à la chapelle de la Confession qui accueille la tombe de saint Pierre (on peut observer une icône de mosaïque probablement du IXe siècle). Il s’agirait du lieu originel où aurait été précisément inhumé l’apôtre et où donc on a érigé l’édifice religieux en son nom. À partir de 1940, des fouilles ont été menées et on a trouvé une tombe vide du 1er siècle sur laquelle est gravé en grec ancien « Pierre est ici » puis, en 1953, dans un coffre derrière un mur, des ossements d’un homme âgé, enveloppés dans un tissu précieux avec des fils d’or. Faits ou croyance, chacun se fera son avis non-expert…
Autour du baldaquin, quatre énormes piliers soutenant le dôme de la basilique Saint-Pierre dans lesquels des niches abritent des statues colossales de quatre saints détenant des reliques de la Passion du Christ : saint Longin le Centurion tendant la lance qui transperça le flan de Jésus (sculpture du Bernin), sainte Véronique avec le suaire avec lequel elle essuya le Saint Visage sur le chemin du calvaire, saint André et sa croix et sainte Hélène tenant la Sainte Croix et les clous du martyre. À noter également la statue en bronze de saint Pierre réalisée par Arnolfo di Cambio au XIIIe siècle. Assis sur une cathèdre et bénissant de sa main droite, on peut remarquer l’usure au niveau de ses orteils droits, conséquence érosive de l’idolâtrie (dorénavant, pour ne plus lui “casser” les pieds, il est enclos derrière une barrière).
saint André, de François DUQUESNOY
saint Pierre, d’Arnolfo di CAMBIO
Quelques 110 mètres au-dessus de nos têtes, se dresse la gigantesque coupole de la basilique Saint-Pierre (voir plus bas pour la vue plus haut). Profusément enluminée de dorures, elle resplendit ! Le lanterneau et les fenêtres du tambour finissent, s’il en était besoin, d’illuminer le volume. Sans être aussi envoûtante que la coupole du Duomo de Sienne, elle mérite néanmoins le temps de la contemplation. Couronnant les pans de la voute, les représentations en trompe-l’œil intégrées dans l’architecture figurent le Christ entouré de la Vierge et de 14 autres personnages (vraisemblablement les apôtres et… ?). Encerclant la base du dôme, un autre bandeau doré sur lequel est écrit en latin la phrase christique tirée de l’évangile selon saint Matthieu : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église et je te donnerai les clefs du royaume des cieux » et, sur autour de l’oculus, « À la gloire de saint Pierre, Sixte V, pape en 1590, cinquième année de son pontificat ». Au sommet des piliers, quatre énormes médaillons tétramorphes figurant, sur fond doré, les quatre évangélistes : saint Jean, avec l’aigle ; saint Luc, avec le taureau ; saint Marc, avec le lion ; saint Matthieu, avec l’ange.
la coupole de la basilique Saint-Pierre © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Puis, dans le prolongement de la nef, l’abside (inaccessible), encadrée du monument à Paul III de Guglielmo della Porta et du monument à Urbain VIII sculpté par Le Bernin. Au centre, la chaire de saint Pierre (entre 1656 et 1666), originellement nommée cathedra Petri. Présentée comme une relique de l’apôtre, le culte veut qu’il l’utilisait lors de ses prêches mais sa création daterait finalement du IXe siècle… En tout cas, elle est le symbole de l’autorité pontificale et de la foi proclamée. Se dégradant au fil des siècles, le pape Alexandre VII commanda au Bernin un projet de conservation/valorisation. Celui-ci l’incorpora dans un grand trône en bronze doré, porté et entouré par les statues de quatre grands docteurs de l’Église (latine et grecque). Au-dessus, l’artiste (fort des enseignements des fresques padouanes de Giotto ?) a réalisé un florilège baroque doré, composé d’un tumulte expressif d’anges et de chérubins s’agitant dans les nuages et les rayons de lumières jaillissant de la fenêtre en albâtre jaune (la colombe de l’Esprit Saint au centre). Cette douce mais incandescente lumière dorée irradie la nef et a fasciné mon regard dès mon entrée dans la basilique Saint-Pierre (dans la perspective du baldaquin, j’ai cru qu’elle en faisait partie).
la chaire de saint Pierre
Puis, dans le transept gauche, encore d’autres délices esthétiques, à commencer par le tombeau d’Alexandre VII, sculpté entre 1671 et 1678) par, encore et toujours, le décidément infatigable et génial Bernin. Dans une niche décorée, le défunt pape est représenté entouré des figures allégoriques de ses dites-vertus : à gauche, la Charité, tenant un enfant dans ses bras, à droite, la Vérité avec un pied sur un globe et, en arrière-plan, la Prudence et la Justice. Mais ce qui fascine, c’est le magistral drapé sculpté en jaspe rouge, géniale prouesse de dynamisme et de fluidité ! Emberlificotée sous le tissu, la Mort en bronze doré tend chafouinement un sablier pour lui/nous rappeler notre irrémédiable condition humaine ici-bas (« Memento mori »). Au bout, la chapelle de la Madonna della Colonna, du nom du portrait de la Vierge sur l’autel de Giacomo della Porta (mais qui était originellement sur une colonne de la nef de l’ancienne basilique Saint-Pierre, d’où son nom) et le splendide bas-relief du tombeau de saint Léon Le Grand.
le tombeau d’Alexandre VII
la chapelle de la Madonna della Colonna
Située sous le sol pavé de la basilique Saint-Pierre, la nécropole papale est une immense crypte à laquelle on accède sous la statue de saint André. Les « grottes du Vatican » hébergent les tombeaux et sarcophages de nombreux souverains pontifes (les photos sont interdites). Le nom des 149 papes inhumés dans la basilique est gravé sur une plaque à l’entrée du Museo Storico Artistico (pas visité, accès payant, 5€). En somme, sauf si vous vouez un culte particulier à l’un d’entre eux, on se contentera de traverser la salle sans un intérêt notable. Pour plus d’infos historiques et de détails croustillants (mon article ici ne pourrait suffire à rassasier votre appétit de culture !), le mieux est d’opter pour une visite guidée de la basilique Saint-Pierre.
La coupole de la Basilique Saint-Pierre
À l’instar du reste, les projets de construction d’un dôme se sont succédé mais c’est le grand Michel-Ange qui a conçu la coupole de la basilique Saint-Pierre (après sa mort en 1564, c’est Giacomo della Porta et Domenico Fontana qui terminèrent l’ouvrage). Monument-icône du Vatican, il est (et, selon les accords du Latran de 1929, doit demeurer) le bâtiment le plus haut de Rome. Depuis des millénaires, l’être humain homme a toujours eu cette tendance à faire un lien entre le pouvoir et « avoir la plus grande »… Et même le Vatican n’a pas dérogé à cette nature. En effet, en plus de manifester le prestige de l’Église catholique, la retrouvée grande et prestigieuse Rome devait s’affirmer comme la nouvelle capitale de la Renaissance italienne face à sa rivale culturelle, Florence, qui en était le berceau historique. Ainsi, la coupole, culminant à 136,5 mètres, devait être plus haute que celle de la cathédrale Santa Maria del Fiore (116,5 m), bâtie par Brunelleschi un siècle plus tôt. De forme ovoïde, le dôme repose sur un tambour alternant fenêtres et colonnes géminées qui se poursuivent en nervures jusqu’à la lanterne sommitale, également à double-colonnes.
Pour s’y rendre, l’accès est payant (8€, 10€ si on prend l’ascenseur jusqu’à la terrasse). Aucune réservation préalable ou billet coupe-file, l’unique caisse (afin de réguler le flux en haut ?) se trouve sous le grand portique et il faut refaire la queue (45 min pour moi durant les vacances d’avril). On monte ensuite sur des escaliers hélicoïdaux modernes jusqu’à la terrasse du toit de la nef où on a déjà une vue plaisante sur Rome (si besoin et/ou envie, il y a aussi une boutique et des toilettes gratuites). Le parcours circule alors entre les lanterneaux des chapelles émergeants et sur le sol vallonné de leurs voûtes. Ensuite, comme pour le Duomo de Florence, on pénètre dans la coupole et une coursive nous fait longer l’intérieur du tambour, au plus près de la voûte décorée. La vue plongeante sur la croisée du transept, le fameux baldaquin du Bernin et les autres visiteurs est saisissante (enfin… pour ceux qui ne sont pas sujet au vertige !). Enfin, une série d’escaliers de plus en plus exigus arpentent l’intérieur même de la double-coque du dôme jusqu’à en sortir à 120 mètres au-dessus du niveau du sol.
Au sommet de la coupole de la basilique Saint-Pierre, la vue se déploie sur tout Rome ! Se frayant un chemin comme on peut au milieu des innombrables personnes s’autoportraitisant en ultra premier-plan devant un paysage qu’on ne verra même plus sur la photo (mais, en fin de compte, ce n’est pas là l’essentiel puisque la primauté, c’est soi), on se dirige instinctivement vers l’endroit que l’on connaît déjà, la place Saint-Pierre en contrebas, vraisemblablement inconsciemment pour comparer la perception qu’on en a (et se justifier l’ascension des 551 marches !).
vue sur Rome au sommet de la coupole de la basilique Saint-Pierre
La perspective conduit le regard jusqu’au château Sant’Angelo au bord du Tibre puis on s’amuse à chercher le Colisée, le mont Palatin et les ruines antiques poignantes, le dôme du Panthéon, le monument à Victor Emmanuel II, le parc de la villa Borghèse, le stadio Olimpico (pas vu), les différentes églises visitées ainsi que, tout au loin, l’énorme structure blanche de l’ex-future Città dello Sport de Santiago Calatrava (une controverse de plus à la longue liste de l’architecte espagnol…).
le Panthéon
le monument à Victor Emmanuel II et le Colisée
Ensuite, serpentant à nouveau, le panorama à 360° s’étend et on comprend mieux le surnom de « ville aux sept collines ». Côté ouest, on domine la cité pontificale juchée sur sa colline et délimitée par sa muraille, les jardins (uniquement accessibles en visite guidée) avec leurs séduisantes fontaines et la réplique de la grotte de Massabielle du sanctuaire de Lourdes les différents bâtiments dont la gare, le casina Pio IV et les Musées du Vatican, parcourus deux jours plus tôt. J’ai bien cherché à travers les allées mais je n’ai aperçu ni le pape François ni Jude Law… Avant de redescendre, une dernière vue sur la place Saint-Pierre où, ici-haut, on se délecte du spectacle de la fourmilière terrestre que l’on sait retrouver dans quelques minutes.
les visiteurs sur la place Saint-Pierre © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷
Infos pratiques
Horaires :
7h-19h, tous les jours (18h30 octobre-mars)
Tarifs :
entrée gratuite / visite guidée
Tenue : comment s’habiller pour visiter la basilique Saint-Pierre ?
Les visiteurs sont tenus d’être habillés de manière « respectueuse », c’est-à-dire que les épaules, les genoux et la poitrine doivent être couverts (pas de débardeur, mini-jupe, short court, décolleté). Pas de chapeau ou autre couvre-chef, pas de sac à dos ou de bagage. Par ailleurs, pour visiter la basilique Saint-Pierre et les Musées du Vatican, il faut passer sous un portique détecteur de métaux.
Où dormir à Rome ?
En quête d’un hôtel à Rome 1 mois avant le départ (avril), le choix avait déjà été quelque peu restreint par rapport au budget alloué. La préférence est alors allée sur l’hôtel Major Aventinus, une belle bâtisse privée située au sud du circus Maximus, au cœur d’un quartier résidentiel et très calme ! La longue allée met déjà dans l’ambiance avec les effluves de jasmins de part et d’autre. L’accueil (24/24h) a été très chaleureux. La chambre, avec salle de bain privative, était très bien. Néanmoins, réflexion faite après 5 jours à Rome, avoir été un peu plus près du centre historique aurait quand même été pas plus mal, notamment le soir pour rentrer après une grosse journée à battre le pavé. Donc, si vous pouvez, privilégiez un hébergement plus proche, notamment de la Cité du Vatican, en vous y prenant au moins 2-3 mois à l’avance… ➜ tarifs et réservation
Pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).