Les LACS DES CHÉSERYS et LAC BLANC, bivouac face au Mont Blanc

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Avec une vue imprenable sur le massif du Mont-Blanc, le lac Blanc et les lacs des Chéserys sont de vrais joyaux au-dessus de la vallée de Chamonix. En effet, ces miroirs lacustres, dans lesquels se reflètent les sommets escarpés qui se dressent en face, se retrouvent sur les cartes postales, les affiches et les réseaux sociaux. En prime, le bonheur d’un bivouac aux lacs des Chéserys avec le coucher et le lever de soleil. Bref, il s’agit d’une randonnée incontournable à faire en Haute-Savoie !

 

Sommet : Lacs des Chéserys (2210 m)
+ Lac Blanc (2352 m)
Massif : Aiguilles Rouges (Haute-Savoie)

Départ : Col des Montets (1461 m)
ou Tré-le-Champ (1416 m)

Difficulté : ★★★☆☆/★★★★

Dénivelé : +950 m
Distance : 9 à 11 km (aller-retour)

Durée : 5h à 8h (aller-retour)

Intérêt : ♥♥♥♥

Période : juin à octobre

Carte IGN : Chamonix Mont-Blanc 3630 OT
Topos Randonnées Haute-Savoie

Les itinéraires de randonnée au Lac Blanc et aux Lacs des Chéserys

Il existe une multitude de sentiers de randonnée aux lacs des Chéserys et/ou au lac Blanc (depuis Argentière notamment). Dans cet article topo, je vous présente les deux itinéraires que j’ai arpentés, depuis le col des Montets et depuis Tré-le-Champ par les échelles (cf : carte ci-dessous).

À savoir que deux alternatives (mécanisées et payantes) permettent de rendre la chose plus aisée : depuis la Flégère en prenant la télécabine pour un dénivelé positif de 450 m cumulé (1O km aller-retour), ou bien en poussant encore plus haut, pour une randonnée au lac Blanc facile, depuis l’Index avec le télésiège puis via un sentier avec très peu de dénivelé (200 m cumulé sur 5,5km aller-retour), possibilité de faire une “boucle” en redescendant à la Flégère. C’est ce dernier qui sera à privilégier pour faire la randonnée au lac Blanc avec des enfants.

 

Depuis Tré-le-Champ ou depuis le Col des Montets ?

Pour en savoir davantage sur les deux itinéraires de randonnée au lac Blanc par les lacs des Chéserys, cliquer sur le bandeau ci-dessous (+) de votre choix afin de déployer la partie topo concernée. Ceux-ci conduisent tous les deux à leur jonction un peu en-dessous des lacs des Chéserys. Après lecture, il ne vous restera plus qu’à choisir votre parcours, en boucle ou non, selon la difficulté et votre envie.

Depuis TRÉ-LE-CHAMP

La randonnée au lac Blanc depuis Tré-le-Champ est l’itinéraire le plus court mais aussi le plus difficile techniquement (échelles, barres, repose-pieds, passerelles, cordes… sur des passages potentiellement vertigineux). Faisant partie du parcours du tour du Mont Blanc, il est également le plus fréquenté avec beaucoup, beaucoup de monde sur le sentier ! Présentation afin que vous soyez prévenu de là où vous allez mettre les pieds… et les mains.

Difficulté : ★★★★

Distance : env. 9 km (a/r)

Dénivelé : + 950 m

Durée : montée env. 2h30 à 4h

Depuis le parking de Tré-le-Champ, le sentier s’enfonce dans la forêt, tranquillement à plat à l’ombre des sous-bois. On passe auprès d’une charmante petite maison, façon cabane de Hobbit savoisien, bâtie au pied d’une grande paroi, puis, le long d’un pittoresque ruisseau qu’il faudra surpasser via une passerelle en bois.

Ensuite, le parcours va commencer à solliciter davantage les cuisses avec un chemin terreux mêlé de pierres et de racines. Vers 1708 m, au point 521, on poursuit à droite pour laisser la bifurcation vers Argentière. Petit à petit, les arbres se clairsèment et la chaleur se fait davantage ressentir. À la sortie des bois, la montagne apparait et on peut voir (et entendre) les grimpeurs sur les dalles rocheuses des falaises de Chéserys.

Le sentier de randonnée longe le pied des pans montagneux et, côté vallée de Chamonix, on profite dorénavant d’une superbe vue sur le glacier et l’aiguille du Tour, l’aiguille du Chardonnet, le glacier d’Argentière, l’aiguille Verte et les Drus. Peu après, on rejoint la très esthétique aiguillette d’Argentière et ses voies d’escalade. Y a pire comme vue pour grimper !

ça grimpe sur l’aiguillette d’Argentière © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

C’est à partir d’ici que les difficultés techniques vont commencer avec, comme on dit, les « passages délicats » avec de nombreuses échelles et marches. Une premier triptyque, relié par des passerelles met d’emblée dans la bain (comme ça, vous saurez si la suite est faite pour vous… ou pas !). Et ça ne fait que commencer. Le surplomb atteint, une autre échelle avant de partir sur la gauche dans une traversée sur les rochers, aidée de quelques repose-pieds et, pour les mains, de barres métalliques (on se croirait presque en via ferrata). Ensuite, de nouveau, une série d’échelles puis de marches formées de rondins de bois. Histoire que vous ne soyez pas surpris par les choses (contrairement à moi qui, sur le moment, découvrais cet itinéraire), je vous partage plusieurs photos afin que vous vous rendiez compte du parcours à franchir et éventuellement du vertige que cela pourrait susciter.

Après cet enchaînement, l’itinéraire de randonnée aux lacs des Chéserys redevient classique avec un sentier terreux et globalement à plat au pied d’une dalle, permettant si besoin de se remettre de ses émotions. Dans tous les cas, savourer la vue sur le massif du Mont-Blanc. Quelques minutes plus loin, un nouveau passage avec une longue échelle, menant à une vire puis une passerelle, et puis une seconde se terminant par l’ascension d’un escalier en planches.

 

Les difficultés techniques sont finies (du moins jusqu’aux lacs des Chéserys), mais pas les efforts physiques. La montée suivante est assez raide mais elle est rendue plus digeste par une série de lacets (ne pas couper les virages afin de préserver la végétation du foulement de vos pas, multipliés par la foultitude de randonneurs arpentant l’itinéraire). La grosse suée se termine au niveau de la tête aux Vents (2133 m), un cairn signalant la croisée des chemins venant du col des Montets, d’Argentière et du télésiège de la Flégère.

en regardant derrière soi

le cairn de la tête aux Vents, face à « la Verte » © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Depuis LE COL DES MONTETS

Des deux présentés ici, l’itinéraire de randonnée au lac Blanc par le col des Montets est le parcours le plus sauvage. Il est également moins fréquenté et plus facile que celui depuis Tré-le-Champ par les échelles. Il est donc à privilégier si vous souhaitez être tranquille (dans tous les sens du terme). Si la première moitié est très raide mais sans difficulté technique, on finira par un doux et splendide sentier balcon face au massif du Mont-Blanc.

Difficulté : ★★★☆☆

Distance : env. 11 km (a/r)

Dénivelé : + 950 m

Durée : montée env. 2h30 à 4h

Ce tracé est le même que celui du parcours du tour des Aiguilles Rouges. La seule difficulté de cet itinéraire de randonnée aux lacs des Chéserys par le col des Montets réside dans sa première partie raide (environ 550-660 mètres de dénivelé+ sur 2,5 km). Depuis le grand parking intermédiaire, le départ se situe en face, de l’autre côté de la route, entre les arbustes (panneau d’indication). Le chemin mi-terreux mi-rocheux commence gentiment avec un doux faux-plat. Après avoir laissé à droite le sentier botanique, le dénivelé va s’accentuer un peu, échauffant ainsi les cuisses. On rejoint alors l’itinéraire de randonnée aux lacs des Chéserys depuis le col des Montets, plus direct.

La vue se dégage petit à petit, laissant apparaitre l’aiguille du Chardonnet, tandis que le tracé va devenir raide, très raide même, mais sans aucune réelle difficulté technique. Il faudra juste prendre son temps, marcher à son propre rythme, et bien utiliser des bâtons de randonnée pour soulager les jambes et le dos. Pour rappel, en montagne, la priorité est à celui qui monte, celui qui descend laisse ainsi passer celui qui est dans l’effort. Après 30-45 min, le plus dur est passé et on atteint un belvédère où il sera agréable de faire une pause contemplative sur l’aiguille du Tour et le glacier éponyme, l’aiguille du Chardonnet, le glacier d’Argentière et l’aiguille Verte.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Une dernière montée, un peu plus douce, avec quelques lacets puis un faux-plat, conduit à un heureux petit plateau vers 2000 mètres d’altitude, La Remuaz, au pied de l’aiguille de l’Encrenaz (2887 m). Partiellement bordé de cordes pour ne pas en sortir (depuis le départ du col des Montets, on se situe dans la Réserve naturelle des Aiguilles Rouges cf : la carte), le sentier traverse un parterre de fleurs de montagne (genévriers, rhododendrons, myrtilliers, linaigrettes…) dans les zones marécageuses et de roches montounnées affleurantes.

S’en suit un absolument splendide sentier balcon avec vue imprenable sur le massif du Mont-Blanc. Quasiment à plat (avec juste une ludique traversée d’un pierrier), il permet de jouir pleinement du panorama composé du glacier et l’aiguille du Tour (photo ci-dessous), l’aiguille du Chardonnet, le glacier d’Argentière, l’aiguille Verte et les Drus, puis, se révélant au fil des pas, la mer de Glace, les Grandes Jorasses et la dent du Géant, les aiguilles de Chamonix et le Mont Blanc. On en prend plein les yeux ! Et ce n’est que le début ! 2h00-2h30 après le col des Montets, on atteint la jonction des chemins de randonnée… et la foule qui va avec…

la dent du Géant et le glacier des Périades (📷 Canon EF 100-400 mm) © L’Oeil d’Édouard / Instagram

Dans les deux cas, les sentiers se rejoignent vers 2174 mètres d’altitude, au niveau d’un énorme cairn marquant l’unification de plusieurs itinéraires de randonnée aux lacs des Chéserys puis au lac Blanc, depuis le col des Montets et depuis Tré-le-Champ mais aussi depuis La Flégère et depuis Argentière… À l’instar (ou presque…) des glaciers en face, la vue plonge au pied du massif du Mont-Blanc sur la vallée de Chamonix.

la jonction des itinéraires vers les lacs des Chéserys depuis Tré-le-Champ et depuis le col des Montets

Les Lacs des Chéserys

On poursuit alors sur un large chemin terreux, suffisamment confortable pour savourer pleinement la vue sur, on ne s’en lasse pas, le massif du Mont-Blanc. Juste après, un très court passage dans la faille d’un bloc rocheux nécessite de lever les genoux pour arpenter les pierres et les marches en bois (pour information/rappel, en montagne, la priorité est à celui qui monte). On atteint alors un promontoire jouissant d’une vue plongeante sur un plateau herbeux au pied des aiguilles Rouges, où se logent les lacs des Chéserys, ou du moins deux des quatre inférieurs (vidéo).

les lacs des Chéserys inférieurs

Juste après, en reprenant le chemin, le regard plonge avec le relief sur le lac des Chéserys supérieur, le plus iconique, celui qu’on voit sur toutes les photos. Si la vision est réjouissante (surtout dans la matinée avec la lumière sur le flan de la montagne), ce point de vue-ci n’est pas le plus séduisant et je me presse de rejoindre ses berges. Car le plus beau est, selon moi (et de très nombreux autres !) celui depuis la petite plage au nord, au ras de l’eau, avec le massif du Mont-Blanc en toile de fond (vidéo). Pour bénéficier de l’effet miroir pour la carte postale, venez très tôt le matin ou en toute fin de journée, quand la brise de vallée, ascendante ou descendante, ne souffle plus et n’agite pas la surface.

le lac des Chéserys et le massif du Mont-Blanc © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Le paysage en arrière-plan est admirable avec, sur la gauche, le glacier du Tour avec l’aiguille du Tour (3540 m), l’aiguille du Chardonnet (3824 m) et l’aiguille d’Argentière (3901 m) dominant l’entrée du glacier d’Argentière. Face à nous, l’aiguille Verte (4122 m) avec les Drus et l’aiguille du Moine, les mythiques Grandes Jorasses (4208 m) et la dent du Géant au fond de ce qu’il reste de la mer de Glace puis, à droite, les aiguilles de Chamonix, l’aiguille du Midi (décidément, il est bien plus facile d’en trouver une ici que dans une botte de foin !), puis le mont Blanc du Tacul, le mont Maudit et enfin le Mont Blanc avec son épaule du dôme du Goûter. Pour connaitre précisément le nom de chaque sommet alentour, je vous conseille l’application Peakfinder.

l’aiguille du Chardonnet et l’aiguille d’Argentière

les Grandes Jorasses

Bivouaquer aux Lacs des Chéserys

Si l’idée de départ était de poser notre tente au bord du lac Blanc, nous avons appris, seulement en arrivant là-haut, que c’était interdit. Nous avons donc dû revenir bivouaquer au lac des Chéserys (au lac, et non aux lacs car les autres sont hors-sentiers et interdits d’accès pour préserver la végétation). Nous observerons par la suite, en les voyant redescendre sac sur le dos, et jusqu’à tard, que bien d’autres ont été dans le même cas.

À l’automne de la journée, les champignons poussent sous la forme de tentes, de toutes les couleurs (vidéo). Certains (les « moi je » qui ont toujours du mal avec l’autorité et les règles à suivre et qui ne cherchent pas à en saisir le fondement et le sens nécessaire) l’ont déjà installée depuis l’après-midi tandis que d’autres se sont simplement allongés sur leur emplacement pour se le réserver. Car oui, les (bonnes) places sont chères ! Faire un bivouac au lac des Chéserys est une idée très communément répandue et, au crépuscule, on pouvait voir, fin août, au moins 30 tentes et il y en avait peut-être le double en tout avec toutes celles reparties sur l’ensemble du secteur. Donc, petit conseil entre amis, arrivez tôt, dans l’après-midi pour pouvoir bien choisir son spot (mais sans installer votre guitoune avant, hein ?). En bonus, la visite non farouche d’un bouquetin venu paitre à l’apéro au milieu de tout le monde (et plus tard, à seulement quelques mètres de moi alors que je faisais des photos de nuit).

bivouac aux lacs des Chéserys © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Faisant partie de la Réserve naturelle des Aiguilles Rouges, la réglementation indique que le bivouac est toléré de 19h à 9h avec « réservation obligatoire » (pas de camping, afin que la végétation puisse se régénérer la journée avec la lumière du soleil), baignade strictement interdite dans les lacs des Chéserys (pour ne pas impacter et dérégler son équilibre biochimique, notamment en foulant le fond ainsi qu’avec la transpiration et la crème solaire de chacun), pas de feu (réchauds uniquement), survol en parapente et en drone ainsi que chiens interdits (pour ne pas troubler les espèces qui y vivent et s’y reproduisent et même les infecter avec les crottes), pas de ramassage de fleurs et de pierres (pour conserver le patrimoine géologique) et ne pas laisser ses déchets (cela va sans dire !). Merci de votre compréhension et de votre respect. Ces lieux sont fragiles et il faut en prendre très soin !

Puis, le tant attendu silencieux spectacle du coucher du soleil vient alors (en même temps qu’on enfile sa veste thermique pour se protéger de la fraiche brise descendante depuis qu’on est passé à l’ombre). Les montagnes s’embrasent, les pointes rougeoient puis flamboient au fur et à mesure que la bleutée marée crépusculaire remonte les cimes jusqu’à en éteindre le feu. Le Mont Blanc résiste avant une dernière lueur, un dernier pétale rosé dont la couleur se fane inéluctablement.

la dent du Géant (à gauche), les aiguilles de Chamonix et l’aiguille du Midi (📷 Canon EF 100-400 mm) © L’Oeil d’Édouard / Instagram

Ensuite, alors que les montagnes se dessinent en grisaille dans la pénombre, c’est au ciel de se teindre, d’orange puis de rose, de mauve pâle puis d’un indigo terne. Petit à petit, l’épiphanie des étoiles fait scintiller le bleu roi, jusqu’à ce que la voûte se pare de toute sa superbe. Je resterai là des heures à contempler le tableau galactique, par moments traversé d’une furtive étoile filante.

bivouac face au Mont Blanc (📷 Sony FE 16-35 f/2.8 mm) © L’Oeil d’Édouard / Instagram

Quelques heures plus tard, quand le soleil commence à triompher de la nuit, sa lumière réchauffe le ciel, le teinte d’or. Au fil des minutes, son incandescence s’intensifie derrière les quelques nuages matinaux et fait supposer les photographes et autres esthètes sur l’endroit précis derrière lequel le roi rentrera sur scène. Tout le monde est aux aguets, téléobjectifs et smartphones au bout des doigts un peu frais, mais les yeux aussi grand ouverts que le cœur qui va être nourri de la consistance de ce moment mémorable et dont on ne se rassasie pourtant jamais.

l’aiguille Rouge du Dolent (pointe Kurz)

l’aiguille du Midi, le Mont Blanc et le dôme du Goûter

Le Lac Blanc

Avec ou sans bivouac aux lacs des Chéserys, on poursuit la randonnée au lac Blanc avec les 150 mètres de dénivelé qui nous en séparent encore. Le sentier part « dré dans l’pentu » en direction du refuge que l’on voit au-dessus. Après quelques virages, il faut grimper l’une des deux échelles (c’est dire s’il y a du trafic prévu !). Celles-ci se poursuivent avec une série de marches en rondins de bois fixées sur les roches moutonnées, lissées pour le déplacement du feu glacier d’antan. Certes, c’est impressionnant, d’autant plus quand il faudra redescendre, mais il n’y a rien de compliqué (c’est juste une échelle quoi). Après cette crapahute, on retrouve un parcours pédestre classique et on pourra ne pas oublier d’admirer quand même la vue dans son dos (vidéo).

le lac des Chéserys depuis la montée au lac Blanc

Encore une dernière raideur accompagnée de quelques marches en bois et, environ 3/4h après le lac des Chéserys, on découvre le refuge du lac Blanc, perché à 2350 mètres d’altitude. La végétation n’a pas encore vraiment conquis le lieu depuis la fonte du glacier et le décor est très minéral, très rocheux, avec, dressées en fond, l’aiguille du Belvédère (2965 m) et l’aiguille de la Tête plate (2944 m). Comme dit plus haut, afin de protéger la zone alentour, le bivouac est strictement interdit au lac Blanc, avec ou sans tente. Par ailleurs, face à la (sur)fréquentation du site, les toilettes sont réservées à la clientèle du refuge.

On se balade alors sur les rives du petit lac Blanc, dont la couleur vert émeraude a la tonalité terne des lacs de glacier. En cette fin août, les chaleurs estivales ont laissé apparaitre quelques bandes de “plage” de gravier. Heureusement, un barrage de cailloux permet d’empêcher l’eau de s’évacuer dans le micro-canyon et maintient quelque peu son niveau. Sans quoi il ne serait qu’une gouille dans son creux. De l’autre coté, on retrouve une vue similaire à celle du lac des Chéserys avec un plateau lacustre au-dessus duquel pointent les sommets dentelés de l’aiguille Verte avec les Drus et l’aiguille du Moine, les Grandes Jorasses et la dent du Géant puis, à droite, les aiguilles de Chamonix, l’aiguille du Midi puis, à droite, les aiguilles de Chamonix, l’aiguille du Midi, puis le mont Blanc du Tacul, le mont Maudit et le sommet du Mont Blanc.

le petit lac Blanc et l’aiguille Verte © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Puis, on poursuit derrière la cluse rocheuse pour découvrir le lac Blanc, le grand. On est d’emblée saisi par sa somptueuse et fascinante couleur bleu turquoise, caractéristique des lacs glaciaires, due à la farine de roche et à la présence d’algues (vous comprenez ainsi mieux pourquoi, au-delà de la nuisance visuelle, la baignade au lac Blanc est strictement interdite). Logé dans l’enceinte montagneuse qui l’embrasse, il n’est pas réellement possible d’en faire le tour et puis le plus beau point de vue est sans doute depuis sa rive sud-est avec un panorama (vidéo) sur l’aiguille du Belvédère, la rougeâtre, car oxydée, aiguille de la Tête plate et le col des Dards qui les relie. En observant les reliefs, j’ai eu la chance d’apercevoir une famille de bouquetins traversant les névés. Puis, un autre est venu à côté de nous, sans aucune crainte, assurément habitué à la foule.

le lac Blanc (📷 Sony FE 16-35 f/2.8 mm) © L’Oeil d’Édouard / Instagram

Aller-retour ou boucle ?

Tout dépend par où vous êtes monté mais histoire de goûter pleinement à la randonnée au lac Blanc par les lacs des Chéserys, le mieux est, selon moi, comme souvent, de visiter la montagne en faisant une boucle, histoire de varier les vues, les environnements… et donc les plaisirs. Globalement, si vous êtes sujet au vertige, je vous déconseille de redescendre par les échelles vers Tré-le-Champ tellement cela pourra être impressionnant, voire dangereux pour vous. De plus, étant l’itinéraire de randonnée le plus fréquenté, on y croise une foultitude de personnes montant, rendant le parcours encore plus fastidieux, avec en prime les files d’attente qui rallongent la durée de marche. Néanmoins, une fois les difficultés passées, le sentier sera plus agréable. Comme à la montée, l’itinéraire retournant au col des Montets sera davantage sauvage mais également plus éprouvant pour les genoux (je ne peux que vivement vous recommander d’utiliser une paire de bâtons). Dans les deux cas, pour Tré-le-Champ ou pour le col des Montets, compter environ 3h à 4h de descente (pour plus de détails, je vous renvoie en milieu d’article où j’ai présenté en détails ces différents itinéraires).

 

➜ Se rendre aux départs de Tré-le-Champ et du Col des Montets

depuis Annecy ou Annemasse, prendre la direction de Chamonix (autoroute ou nationale) en traversant Bonneville puis Cluses et Sallanches.
depuis Albertville, traverser Ugine puis remonter les gorges de l’Arly via Flumet pour traverser Megève puis Saint-Gervais-les-Bains.

Ensuite, dans tous les cas, traverser Le Fayet puis prendre le viaduc des Égratz (gratuit) pour remonter les gorges de l’Arve (la vue va devenir sublime à partir de là !). Passer Les Houches puis on quitte la route Blanche N205 pour traverser Chamonix puis Les Tines. Après Argentière, prendre à gauche la route en direction de Vallorcine et la Suisse (Martigny). Après quelques lacets, un premier parking sur le bord de la route à Tré-le-Champ (peu de places), puis un plus grand après à droite et, enfin, le parking du col des Montets (vite saturé). Si vous venez en van pour dormir la veille sur place (comme moi) et/ou faites la randonnée du lac Blanc en boucle (comme moi), je vous conseille le parking du milieu qui est très bien placé et c’est le seul qui est à plat.

● Autre option, le réseau de bus de la vallée dessert les points de départ.

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ?
➜ retrouvez le contenu de sac à dos de rando ainsi que tous nos conseils montagne
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Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements à Chamonix (hôtels, gîtes, appartements…). Par ailleurs, si vous venez en week-end ou en vacances en Haute-Savoie, voici quelques activités à faire à Chamonix et ses environs (vol en parapente, saut en parachute ou à l’élastique, canyoning, rafting, via ferrata…).



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