Ma sélection de MUSÉES à voir à BERLIN

Kulturforum - Musée Gemäldegalerie Berlin Allemagne Deutschland Germany

Avec ses 170 lieux (officiels) recensés, Berlin est assurément l’une des villes qui compte le plus grand nombre de musées au kilomètre2 ! Les différentes thématiques abordées sont… pour le moins hétéroclites ! Pour vous aider à choisir celui ou ceux que vous voulez voir parmi la pléthore, voici une présentation de ceux que j’ai visités lors de mes 3 jours à Berlin (ainsi ceux que j’avais également ciblés).

 

Les Musées visités à Berlin

L’Île aux Musées

La Museumsinsel regroupe cinq musées prestigieux, indépendants et possèdants sa propre thématique. L’ensemble accueille des collections archéologiques et artistiques avec plus de 6000 ans d’histoire culturelle et artistique. Le premier musée de l’île, “l’Ancien Musée”, a ouvert en 1830 et le complexe de l’Île aux Musées fut terminé en 1930.

 

Le Musée de Pergame est peut-être le plus emblématique de l’Île aux Musées de Berlin du fait de la monumentalité de ses chefs-d’œuvres. Sa collection présente des sculptures, objets et architectures de l’Antiquité Greco-Romaine ainsi que du Moyen-Orient et Babylone. La Alte Nationalgalerie est le premier lieu de l’Île aux Musées que j’avais décidé de visiter pour sa collection de peintures du XIXe siècle. Le Alte Museum est consacré à l’Antiquité avec des objets de civilisations grecque, romaine et étrusque, et le Neues Museum dédié à l’art égyptien, avec notamment le Buste de Néfertiti, et la Préhistoire. Somptueux palais néo-baroque édifié entre 1897 et 1904, le Bode-Museum est photogéniquement placé à la pointe Nord de l’Île aux Musées, au bord de la Spree. J’y suis surtout allé pour découvrir l’architecture du bâtiment. Néanmoins, rouvert depuis 2006 après rénovation, il abrite de nombreuses œuvres, principalement médiévales et renaissantes, dont certaines de grands noms. Pour en savoir plus sur ces musées, je vous invite à lire mon article spécifique sur ma visite de l’Île aux Musées.

 

🎟 Infos pratiques :
Chaque musée dispose d’un billet unique (10, 12 à 19€) mais un Berlin WelcomeCard Inselmuseum compile les 5 billets d’entrée en un. Si vous voulez faire l’ensemble des cinq musées, comptez plusieurs heures (une bonne demie-journée) selon votre sensibilité. A savoir aussi qu’il y a plus ou moins de la queue pour le Neues Museum et le Musée de Pergame (1/2h d’attente pour moi en période creuse mais possiblement plus d’une heure d’après la longueur de la file prévue). Il existe des billets en pré-vente spécifiquement pour le Neues Museum et pour le Pergamonmuseum qui ont l’avantage d’être coupe-file (je les ai vus passer sous mes yeux alors j’attendais presque patiemment mon tour…). Cela peut donc être intéressant si vous ne voulez pas voir tous les musées et que votre temps est compté sur Berlin. Ouverture de 10h à 18h (jusqu’à 20h le jeudi). Sinon, il existe le 3-Day Museum Pass Berlin qui inclut l’accès à plus de 30 musées dont l’Île aux Musées, la Gemäldegalerie, le Hamburger Bahnhof, le Musée Juif…

 

Le Musée Juif de Berlin

Amateur d’architecture, cela faisait longtemps que j’avais étudié le bâtiment élaboré par Daniel Libeskind et avais pour projet de la voir en vrai (on a passé 2 heures dedans et autour mais on peut le parcourir en moitié moins de temps). C’est d’ailleurs un des principaux arguments qui a motivé mon séjour à Berlin, comme ce fut le cas pour le Musée Guggenheim à Bilbao. A mon sens, que ce soit pour son architecture ou l’intérêt historique, le Jüdisches Museum est un musée incontournable à voir à Berlin.

Horaires : de 10h à 20h

Tarifs : 8€ (pré-vente)

Véritable sculpture pénétrable, le projet a été de retranscrire architecturalement l’Histoire du peuple juif et de la faire vivre physiquement par le visiteur. Celle-ci, tourmentée, est figurée par la ligne brisée de l’ensemble (qui lui a fait recevoir le surnom de blitz, “l’éclair”). Son épiderme, en zinc, se patine au fil du temps (oubli ? résilience ?…) et en porte les stigmates avec des ouvertures en forme de cicatrice. Cachée derrière les arbres, elle se veut discrète et pudique depuis la rue allemande et a priori complètement dissociée du bâtiment traditionnel à côté.

 

L’entrée dans le musée se fait par la bâtisse allemande de style néo-baroque qui lui est adjacente, associant ainsi l’histoire commune des peuples. D’ailleurs, seul un couloir souterrain, et donc invisible de l’extérieur, relie les deux bâtiments. Le projet nommé Between the Lines a été pensé pour signifier trois thématiques du peuple juif en trois axes qui s’entrecroisent : l’Axe de la Holocauste qui aboutit à une grande tour vide, froide et obscur évoquant les chambres à gaz, l’Axe de l’Exil pour amène à un jardin extérieur labyrinthique et sans issue où le visiteur ressent la perte de repères avec un sol incliné, l’Axe de la Continuité, exigu et semblant fragile car devant maintenu en état par des poutres. Originellement prévu pour être vide et ainsi vivre l’expérience de l’absence (et donc de la mort), la muséologie a aujourd’hui fini par être investie d’objets, panneaux, écrans… De ce fait, tout au long du parcours, on retrouve différentes reliques rappelant que la Shoah n’est pas une fiction et a réellement été éprouvée par des êtres humains. Après les escaliers de l’Axe de la Continuité, on accède à une salle consacrée à la culture traditionnelle mais aussi contemporaine. Pour plus d’infos, je vous invite à lire mon article détaillé sur ma visite du Musée Juif de Berlin et son architecture.

 

L’ensemble du blitz est également composé de six “vides”, des tours creuses et non-visibles par le public. Toutefois, une d’entre elles, la seule, la dernière, appelée “Vide de la Mémoire”, est accessible. Elle est investie par la seule œuvre initialement prévue par Daniel Libeskind : Shalekhet (“Feuilles mortes”), réalisée par l’artiste israélien Menashe Kadishman. Dix mille visages en acier recouvrent le sol du Memory Void devenu charnier. L’installation est d’autant plus forte quand le visiteur ose marcher dessus. Les disques s’entrechoquent, les morts hurlent et les cris piégés résonnent vertigineusement dans tout l’espace jusqu’à en devenir émotionnellement insupportables. On ressort absolument bouleversé après que la (représentation de la) mort ait ainsi imprégné notre corps.

© L’Oeil d’Édouard

 

La Gemäldegalerie

Située dans le complexe du Kulturforum, la Gemäldegalerie est la pinacothèque de Berlin. À l’instar de ce que peut être la Galerie des Offices à Florence, elle regroupe des œuvres du XIIIe au XVIIIe siècles à travers une soixantaine de salles tandis que l’espace central est consacré aux expositions temporaires (Mantegna et Bellini lors de ma visite). La collection permanente est réellement impressionnante de termes de noms de grands-maitres de l’histoire de l’Art.

Horaires : de 10h à 18h (jusqu’à 20h le jeudi)

Tarifs : 14€ (pré-vente)

 

L’aile droite commence par la Renaissance d’Europe du Nord avec la peinture allemande avec Albrecht Dürer (dont une monstrueusement horrible Vierge à l’EnfantC’est vraiment un Dürer ça ?!? Pas possible…”), Lucas Cranach l’Ancien, Albrecht Altdorfer puis flamande avec des tableaux de Jan Van Eyck, Rogier Van der Weyden, Hugo Van der Goes, Petrus Christus, les narratifs Peter Brueghel le Jeune et Hieronymus Bosch, les réalistes Pieter Claesz, Anton Van Dick et Jacob Jordaens, Rembrandt (certains mal exposés car reflétant la lumière provenant des fenêtres), de superbes Peter Paul Rubens et Jan Vermeer ainsi que Wallerand Vaillant, saisissant de réalisme dans les regards de son Portrait de couple.

Lucas Cranach

Jan Van Eyck, Rogier Van der Weyden, Hieronymus Bosch

Peter Paul Rubens

Rembrandt

Jan Vermeer

En revenant sur l’aile gauche, les salles exposent les français Antoine Watteau, François Boucher, Jean-Siméon Chardin, Georges de La Tour, les espagnols du Siècle d’Or Francisco de Zurbarán, Diego Velazquez et José de Ribera. Toutefois, mon plaisir a été ensuite de découvrir >l’importante place dédiée à la Renaissance italienne avec de nombreuses œuvres de grands noms : les inséparables Francesco Guardi et Canaletto, Giovanni Battista Tiepolo, Le Corrège, Le Caravage, Raphaël, Titien, Veronèse, Tintoret, Lorenzo Lotto, Carlo Crivelli dont la richesse des détails est toujours stupéfiante, le rougeâtre Vittore Carpaccio, Giovanni Bellini, Andrea Mantegna, Antonello de Messina…

Le Caravage

Canaletto

Raphaël

Titien

Carlo Crivelli

Vittore Carpaccio

Enfin, après une explication des travaux de restauration en cours, les dernières salles remontent le temps pour arriver jusqu’à la première Renaissance. Ainsi, on peut admirer des peintures de Masaccio, Filippino Lippi et la finesse du traitement de la transparence du voile, Fra Angelico, Domenico Ghirlandaio puis le gracieux Sandro Botticelli, Luca Signorelli, une perspective Francesco di Giorgio Martini en finissant par un retable de 1310 de Giotto. Bref, on enchaine les salles et on en prend plein les yeux à chaque fois. Un régal pour les amateurs de peinture “classique” !

La Hamburger Bahnhof

Ancienne gare de 1847 menant à Hambourg (hé non, rien à voir avec le steak…), la Hamburger Bahnhof est le Musée d’Art Contemporain de Berlin depuis 1996. 10.000 m2 exposent une collection d’œuvres d’art de la deuxième partie du XXe siècle en même temps que plusieurs expositions temporaires thématiques et de la scène émergente. C’était donc une évidence pour moi de le programmer dans ma liste des musées à visiter. Dès l’arrivée, on sent tout de suite que le Museum für Gegenwart est un lieu vivant et dynamique. Le bâtiment nous accueille une installation de Dan Flavin et une sculpture de Georg Baseliz. La jeunesse artie berlinoise est posée un peu partout dans le parc et les visiteurs profitent du snack.

Horaires : de 10h à 18h (jusqu’à 20h le jeudi)

Tarifs : 14€ (pré-vente)

 

A l’intérieur, un spectacle hip-hop était en préparation pour le soir et la place centrale était occupée par la scène. Concernant l’accrochage du moment, je n’ai pas vu les Andy Warhol, Cy Twombly, Robert Rauschenberg, Roy Lichtenstein annoncés exposés… apparemment remplacés par une exposition thématique avec Carl André, Donald Judd, Mathew Barney, Absalon. J’avoue que j’ai eu un peu de mal à comprendre où étaient les différentes salles d’exposition (ne pas manquer le plan sur le mur dans son dos quand on rentre !). Les salles latérales les plus proches et les étages sont consacrés aux expositions temporaires ainsi que des œuvres de Joseph Beuys et d’Anselm Kiefer, icônes de l’art contemporain allemand.

Lilith am Roten Meer (1990) Anselm Kiefer

Das ende des 20 jahrhunderts (1982/1983) Joseph Beuys

Après un faux couloir de métro (je me suis vraiment demandé si je ne m’étais pas planté !), la collection permanente est présentée dans l’impressionnant très long hangar des Rieck-Hallen. Depuis 2004, la collection Friedrich Christian Flick expose des œuvres d’artistes contemporain de premier ordre dont Bruce Nauman, John Chamberlain, Richard Jackson, Gerhard Richter, Sigmar Polke, Cindy Sherman, Bernd et Hilla Becher, Robert Smithson, Paul McCarthy, Rirkrit Tiravanija…

Le Musée Bröhan

Situé dans la partie Ouest de Berlin, vers le Château de Charlottenburg, le Bröhan-Museum est LE musée dédié à l’Art Nouveau, à l’Art Déco, au Fonctionnalisme ainsi qu’à la Sécession Berlinoise. L’accès à cet espace se fait facilement à pied (pour les plus courageux car à 7-8 km du centre quand même !), à vélo ou en métro (U-Bahn) dont la station Sophie-Charlotte-Platz vous dépose au sud de la double avenue SchloBstr : grande artère d’un kilomètre très agréable car verdurée par de petites propriétés très bien entretenues, de terrasses de cafés et de restaurants ombragées et d’un parc central, étroit mais propre et aéré, d’où l’on aperçoit tout au bout, le Chateau de Charlottenburg. L’entrée du Bröhan est signalée sur l’avenue par un grand drapeau vertical (oriflamme blanc) et se fait par un portail en fer donnant également sur un parc intérieur. Une modeste porte et un hall de petite capacité d’accueil donnent alors accès au guichet sobre et feutré où l’on peut laisser gratuitement vêtements et sacs. Informations, livres et produits dérivés y sont disponibles (hé oui, faut bien vivre…).

Horaires : de 10h à 18h (du mardi au dimanche)

Tarifs : 8€

 

De taille raisonnable (car la visite peut se faire en une à deux heures), il regroupe une belle collection d’objets, d’illustrations, de mobiliers et de céramiques (sans parler des illustrations, peintures, tapisseries et autres productions incongrues) de la fin du XIXe jusqu’à la seconde Guerre Mondiale. Ainsi se côtoient les premières assises de Marcel Breuer (Chaise Wassily, 1927 ; Chaise Thonet B.25, 1928-1929), les services à café d’une incroyable contemporanéité de Jutta Sika (1901) et de Josef Hoffmann (1905), les tapisseries aux détails bluffants de William Morris (1876), les mobiliers sobres et fonctionnels d’Henry Van De Velde ou encore les premiers essais en bois vernis des sièges de Gerrit Rietveld (Chaise Rouge et Bleue, 1918 et Chaise Zig Zag, 1932) qui marqueront indubitablement l’histoire de l’art et du design.

Les autres musées à voir de Berlin

Les Musées d’Arts

J’ai essayé la Sammlung Boros. Les œuvres d’art très contemporain de la collection privée d’un riche publicitaire ont été installées dans un ancien bunker datant de 1942 ! Sauf que, quand je suis arrivé devant, j’ai fait 2 fois le tour et toutes les portes métalliques étaient fermées. En demandant à une passante, elle m’a expliqué que l’accès ne se faisait qu’avec une visite guidée, réservée longtemps au préalable… La déception était à la hauteur de l’excitation antérieure. Si j’avais su, je serais allé à l’autre, le KW Institute for Contemporary Art, installé depuis 1990 dans une ancienne usine de margarine, fer de lance de la scène émergente berlinoise. Parmi les autres musées de Berlin que j’avais cochés, il y avait la Neue Nationalgalerie (mais fermée pour restauration), le Musée d’Art Moderne Berlinische galerie, le Musée Berggruen avec près de 120 œuvres de Picasso, 70 de Klee mais également de Matisse ou Giacometti, la Collection Scharf-Gerstenberg consacrée au Surréalisme avec Ernst et Magritte mais aussi Goya, Piranèse ou Dubuffet.

Fort de la culture allemande dans les Arts Décoratifs, Berlin dispose de nombreux musées dédiés au Design avec, en premier lieu, le Bauhaus-Archiv spécifiquement dédié au mouvement artistique du début du XXe siècle. Il y a également le Kunstgewerbemuseum (musée des Art Décoratfs) situé dans le Kulturforum, la Braun-Sammlung Ettel (collection privée de design) Buchstaben Museum (musée de la typographie).

Les Musées d’Histoire

Berlin est une ville marquée par son histoire récente, c’est rien de la dire… Catharsis ou pédagogie pour les futures générations, la capitale allemande a multiplié les musées présentant son passé. Pour les férus d’Histoire (ou prof préparant leur voyage scolaire), vous trouverez sans doute votre bonheur en visitant le Musée de l’histoire allemande présentant 2000 ans d’histoire de l’Allemagne et Musée de l’histoire de Berlin, Topographie de la Terreur, installé dans les anciens quartiers de la Gestapo et SS, relate la genèse du régime nazi et ses exactions, le Musée de la Stasi expliquant l’histoire de la RDA dans l’ancien bâtiment du Ministère de la Sûreté de l’État le Musée de la RDA pour appréhender la vie quotidienne de l’époque, le Mémorial du Mur de Berlin, le Musée du Mur du Charlie CheckPoint et le Musée du Mur d’East Side Gallery, le Centre Anne Frank, le Palais des larmes, le Mémorial de la capitulation allemande

Les Musées insolites

Pour les plus excentriques (dans le sens premier du terme) eet/ou ceux qui veulent -aussi- rire et s’amuser, sachez qu’il existe des musées pour le moins originaux à Berlin avec le Musée de la Currywurst (la célèbre saucisse locale), le Musée du Jeu Vidéo, Musée de l’espionnage, le Musée des Choses, allant du kitsch de chez grande-tante Gertrud jusqu’aux objets du quotidien design, le Musée des choses inouïes, bric-a-brac d’objets insolites réunies par son fondateur Roland Albrecht ou encore le Musée des souterrains.

Où dormir à Berlin ?

On a passé les deux premières nuits au THE YARD hotel, juste à côté du Musée Juif de Berlin. Le hall d’entrée est à l’image des chambres, sobre et chic avec une décoration blanc-gris-noir et essences de bois. Le quartier est très tranquille, il y a aucun bruit. Le petit déjeuner est absolument remarquable avec buffet copieux et gastronomique. Accueil très sympa.
Ensuite, pour notre dernière nuit à Berlin, on est dormi au NH POTSDAMER hotel****, dans le Sud de Berlin, pas loin du premier. La chambre est un tout petit peu moins classe que celle de The Yard (mais moins chère aussi…) et le petit déjeuner n’était pas compris dans notre tarif. La rue en-dessous est davantage passante mais on entend rien quand la fenêtre est fermée.



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