MURANO, BURANO et TORCELLO, les 3 îles autour à Venise

Façades colorées de Burano (lagune de Venise) - édouard photographie © Trace Ta Route

Quand on vient réaliser son rêve romantique en visitant Venise, on ne pense pas nécessairement à aller… ailleurs qu’à Venise. Mais, si vous y êtes pour plusieurs jours, je vous conseille vivement de découvrir deux îles incontournables qui se trouvent dans la lagune de Venise : MURANO, l’île des souffleurs de verre, et BURANO, l’île des couleurs et de la dentelle. On y accède en en prenant un gros vaporetto (ce sont des îles…) au départ de la riva degli Schiavoni. J’ai fait cette petite escapade dans la journée avec un petit parfum d’exotisme maritime.

 

Comment se rendre à Murano, Burano et Torcello ?

Le prix d’un billet de vaporetto est 9,5 € (valable 1h15). Si vous restez plusieurs jours à visiter Venise, il peut être pratique, et financièrement intéressant, de prendre un pass 24h, 48h ou 72h pour un accès illimité au vaporetto et ainsi pouvoir circuler librement. Il y a des billetteries à la gare Santa Lucia et sur les embarcadères importants. C’est d’ailleurs justement l’astuce pour visiter les îles de la lagune (Murano, Burano, Torcello…) puisque le trajet entre chacune d’elles est à payer et que le trajet Venise-Burano prend déjà 45 minutes. Autre solution, opter pour un pass excursion ou, incluant également des entrées dans les grands sites touristiques, le Venice pass (voir plus bas).


SAN MICHELE, l’île-cimetière de Venise

Pour accéder à Murano, le dernier embarcadère vénitien qu’on ait quitté était celui de Fondamente Nove. Le bateau longe l’île de San Michele. La particularité de cette île est, après avoir été une prison, d’être maintenant quasiment intégralement un… cimetière (voulu par notre Napoléon national en 1804) !! Et oui, où mettre les dépouilles sinon ? Les balancer dans l’eau comme dans le Gange ? Ben non, les vénitiens ont choisi le cimetière, à l’écart, et les corps y sont transportés en bateau (ça tue un peu le romantisme vénitien des gondoles…). Il est toujours d’usage et on peut visiter l’île. Vous pourrez y trouver la tombe de certains grands, dont celle d’Igor Stravinsky ♪ On y trouve également une église et des vignes.

la Chiesa di San Michele in Isola

MURANO, l’île des souffleurs de verre

Première des deux îles sur mon parcours, car c’est la plus proche (à quelques encablures à peine comme disait si bien Olivier de Kersauson).  Si vous avez un peu regardé les boutiques à Venise, vous avez surement vu plein d’objets en verre, très chers. Il s’agit du fameux verre de Muranointernationalement réputé depuis de nombreux siècles. Au XIIIe siècle, les souffleurs de verre vénitiens avaient été sommés de s’installer sur cette île qui étaient anciennement investis par des vignes et des jardins. Les fours étaient une source potentielle d’incendie et pouvaient ravager tout Venise. Alors “Ciao ciao, va jouer plus loin s’il te plait !! ” Si vous visitez Murano, profitez-en pour visiter les verreries (que je vous conseille vivement). Vous y verrez un souffleur de verre s’exécuter juste devant vous (il y a même des gradins installés dans l’atelier pour que tout le monde voit bien le spectacle !!). Ensuite, il est bien vu de passer par la boutique… Après, perso, Murano ou pas Murano, ça reste plutôt très kitsch !

Si Murano est réputée pour son verre, elle l’est aussi pour ses jardins, ses palais et les casins (lieu de plaisir frivole… et d’argent qui ont donné leur nom aux Casinos). C’est dans un de ces casins, celui de l’ambassadeur français de l’époque, que Casanova retrouvait une nonne… Non mais quel queutard celui-là !! Mais, honnêtement, au-delà de cette anecdote, je n’ai pas eu non plus un réel coup de cœur en visitant l’île de Murano, même si elle est plutôt chouette quand-même (avec les ponts et les canaux rappelant par moment Annecy ou Bruges avec les façades en ocre rouge) et qu’on apprécie le côté insulaire. Bon, il faisait pas super beau non plus, ça a sans doute joué… La basilique Santi Maria e Donato est assez chouette (avec son sol en mosaïque) et mérite largement d’y jeter un coup d’œil. Sinon, si vous en avez pas eu assez, il y a le Musée du Verre. Des trois îles, c’est sur celle-ci qu’on trouve les plus d’hôtels si on veut rester une nuit.

TORCELLO

Elle est la moins visitée des îles de Venise (d’ailleurs, ce n’est que lors de mon 5e voyage à Venise que j’y suis allé) et pourtant elle mérite qu’on s’y arrête. D’autant qu’elle se situe juste en face de Burano. Depuis l’embarcadère, le chemin de strada della Rosina longe un charmant canal jusqu’au pittoresque ponte del Diavolo. Ensuite, quelques maisons avec des restaurants (la Taverna tipica Veneziana nous a semblé très agréable avec ses tonnelles et ses jeux pour enfants) ou des hébergements et même des petits musées ou fondations. On atteint la piazza Torcello, entourée du Museo di Torcello, du palazzo dell’Archivio et de l’église Santa Fosca.

Mais, l’incontournable à voir à Torcello est assurément et essentiellement la basilique de Santa Maria Assunta (il ne reste plus que celle-ci parmi. Bâtie en 639, elle est l’un des édifices religieux les plus anciens de la Vénétie (sur l’île, il ne reste plus qu’elle des 9 églises et deux abbayes qui l’occupaient). À l’intérieur (photo interdite, désolé, voir ici), l’architecture Romano-byzantine abrite un séduisant pavement polychromes (partiellement en cours de restauration) et de remarquables mosaïques murales dorées représentant le Jugement Dernier, un Vierge à l’Enfant avec les apôtres ainsi qu’un Christ entouré d’anges et de saints, ornés d’un bestiaire.

En plus de la visite de la cathédrale (5€), je vous recommande l’ascension du campanile (5€ ; 9€ en combiné), haut d’environ 50 mètres, et légèrement penché. Au sommet, le point de vue dominant offre un panorama à 360°sur tout Torcello, avec ses canaux, ses champs, ses prairies, ainsi que sur la lagune avec les maison colorées de Burano, juste en face, et, au loin, la cité des Doges. Au final, la plus méconnue des trois îles est un petit havre de paix dans le tumulte de la visite de Venise et même de Murano et Burano. C’est d’ailleurs pour cela que nous l’avons parcourue en premier, dans la chronologie inverse de flux de touristes.

BURANO, l’île des couleurs et de la dentelle

À l’inverse, la visite de l’île de Burano a été une très agréable surprise. Au départ de Murano, le chemin (maritime) pour atteindre Burano est un peu plus long (elle se situe à environ 8km de Venise). Mais cela n’a rien de déplaisant après la foule dans les rues étroites de Murano. Et puis, on se perd dans ses pensées en regardant la lagune vénitienne, bercé par les vaguelettes. À deux reprises, on se croirait même dans les peintures romantiques de Caspar David Friedrich lorsque l’on passe à côté de deux ruines, improbablement posées au milieu de l’eau.

 

L’île de Burano semble beaucoup plus agréable, beaucoup moins “zone à touristes” (contrairement à Murano). Son activité traditionnelle est spécialisée dans la confection de dentelle à l’aiguille qui remonte au XVIe siècle (il y a un musée qui se situe à côté de l’église). Mais, là encore, elle n’en fait pas un étalage commercial outrancier non plus. En fait, Burano est assez tranquille et on se balade sur l’île au milieu des locaux. La vraie activité sur l’île est en fait la pêche : il y a plein de barques “garées” le long des canaux, comme des voitures dans une rue.

Mais la vraie particularité de Burano, c’est les maisons… Superbes !! Les façades sont toutes peintes de couleurs vives unies ! Rouge, jaune, vert, rose, bleu etc… La petite histoire raconte que ce sont les femmes qui peignaient les maisons afin que leurs maris, partis à la pêche, puissent reconnaitre leur maison au loin. En tout cas, impossible ici de ne pas être heureux ! Avec les contrastes chromatiques de chaque maison, on en prend plein les yeux ! Visiter Burano, c’est un peu comme se promener dans une boite de crayons de couleurs géants !

 

Où dormir à Venise ?

Le logement sur l’île même est pour le moins onéreux ! Lors du 3e voyage, nous résidions dans un hôtel à Lido di Jesolo où les tarifs sont plus abordables. Cette petite ville se situe au Nord-Est, sur la presqu’île délimitant la lagune. Le quartier est très résidentiel (malgré un front de mer balnéaire avec de plus en plus d’hôtels) avec ses longues plages qui donnent sur la mer Adriatique. Le soir, c’est hyper agréable de se baigner et/ou de marcher au bord de l’eau, sur le sable.

Pour mon 5e voyage à Venise, deux mois avant le départ, l’éventail des hôtels à Venise était déjà bien diminué (je ne suis pas favorable aux AirBnB), d’autant que le premier avait annulé la réservation pour cause de travaux… Si, à cela, on ajoute la contemporanéité de la biennale d’art, il ne restait plus grand-chose dans le budget alloué. Ainsi, le choix s’est porté sur l’Hôtel Leonardo pour son favorable équilibre prix/emplacement. Situé à 10 min de la gare Santa Lucia (enregistrement et clé à récupérer sur le campo San Geremia, il est à 3/4h de la place Saint-Marc et juste à côté des quais avec bars et restaurants. L’intérieur est agréable avec sa décoration, bien équipé (canapé, penderie, sèche-cheveux, bouilloire, salle de bain avec douche italienne et traditionnel bidet). Enfin, il est très calme : fenêtres sans vis-à-vis au-dessus d’une ruelle non-passante.

Pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).



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