MURANO, BURANO, TORCELLO… les îles à voir autour à Venise

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Quand on vient réaliser son rêve romantique en visitant Venise, on ne pense pas nécessairement à aller… ailleurs qu’à Venise. Néanmoins, je vous conseille vivement de découvrir 3 îles incontournables dans la lagune de Venise (Murano et Burano ainsi que celles de Torcello, Mazzorbo et San Michele et l’île-cimetière) pour une petite escapade à la journée avec un petit parfum d’exotisme maritime. Présentation de chacun d’elles, des lieux à voir et de combien de temps pour les visiter.

▪︎ San Michele, l’île-cimetière
▪︎ Murano, l’île des souffleurs de verre
▪︎ Torcello et la basilique Santa Maria Assunta
▪︎ Mazzorbo, petite sœur de Burano
▪︎ Burano, l’île des maisons de couleurs et de la dentelle

Comment se rendre à Murano, Burano et Torcello ?

En vaporetto, principalement au départ du fondamente Nove, au nord de Venise. Le prix d’un billet est 9,5 € (valable 1h15) mais, si vous restez plusieurs jours à visiter Venise, il peut être pratique, et financièrement intéressant, de prendre un pass 24h, 48h ou 72h pour un accès illimité au vaporetto et ainsi pouvoir circuler librement. Il y a des billetteries à la gare Santa Lucia et sur les embarcadères importants. C’est d’ailleurs justement l’astuce pour visiter Murano, Burano et Torcello en une journée (ou plus, mais un jour est suffisant) puisque le trajet entre chacune d’elles est à payer et que le trajet Venise-Burano prend déjà 45 minutes. Autre solution, opter pour un pass excursion ou, incluant également des entrées dans les grands sites touristiques, le Venice pass (voir plus bas). Bercé par les vaguelettes, on se perd dans ses pensées en regardant la lagune vénitienne avec, par beau temps, une vue sur les montagnes des Dolomites. Petit conseil entre amis : pensez à avoir une veste coupe-vent car ça peut souffler.


SAN MICHELE, l’île-cimetière de Venise

La plus proche des îles depuis Venise, juste en face du fondamente Nove, le vaporetto longe l’île de San Michele (et même, possiblement selon la ligne de vaporetto, y fait un premier/dernier arrêt). Sa particularité est que, après avoir été une prison, elle est maintenant quasiment intégralement un… cimetière (voulu par notre Napoléon national en 1804) !! Et oui, où mettre les dépouilles sinon ? Les balancer dans l’eau comme dans le Gange ? Ben non, les vénitiens ont choisi le cimetière, à l’écart, et les corps y sont transportés en bateau (ça tue un peu le romantisme vénitien des gondoles…). Il est toujours utilisé et on peut visiter l’île. Après avoir débarqué au pied de l’église San Michele in Isola, construite en 1469, vous pourrez y trouver la tombe de certains grands, dont celle d’Igor Stravinsky ♪ L’île est également pourvue de vignes (aux racines bien nourries donc…).

 

MURANO, l’île des souffleurs de verre

Première des deux îles sur mon parcours, car c’est la plus proche (à quelques encablures à peine comme disait si bien Olivier de Kersauson).  Si vous avez un peu regardé les boutiques à Venise, vous avez surement vu plein d’objets en verre, très chers. Il s’agit du fameux verre de Muranointernationalement réputé depuis de nombreux siècles. Au XIIIe siècle, les souffleurs de verre vénitiens avaient été sommés de s’installer sur cette île qui était anciennement investie par des vignes et des jardins. Les fours étaient une source potentielle d’incendie et pouvaient ravager tout Venise. Alors “Ciao ciao, va jouer plus loin, s’il te plait !! ” Lors de votre visite de Murano, je vous conseille vivement de, comme je l’ai fait, assister à une démonstration de soufflage de verre. On y voit un souffleur s’exécuter juste devant nous (il y a même des gradins installés dans l’atelier pour que tout le monde voit bien le spectacle !!) et force est de constater que la technique est impressionnante. Ensuite, il est bien vu de passer par la boutique… Bon, après, avis tout à fait personnel, Murano ou pas Murano, je trouve que l’objet d’art reste plutôt très très kitsch ! Sinon, si vous en avez pas eu assez, il y a le Musée du Verre (billet en pré-vente).

Si l’île de Murano est réputée pour son verre, elle l’est aussi pour ses jardins, ses palais et les casins (lieu de plaisir frivole… et d’argent qui ont donné leur nom aux Casinos). C’est dans un de ces casins, celui de l’ambassadeur français de l’époque, que Casanova retrouvait une nonne… Non mais quel… celui-là !! Mais, honnêtement, au-delà de cette anecdote, je n’ai pas eu non plus un réel coup de cœur pour ma visite de Murano. Même si elle est plutôt chouette quand-même (avec les ponts et les canaux rappelant par moment Annecy ou Bruges avec les façades en ocre rouge) et qu’on apprécie son insularité, elle m’a surtout parue être une ville commerciale avec ses multiples boutiques d’objets en verre. Bon, il ne faisait pas super beau non plus, ça a sans doute joué… Tout comme lors de ma deuxième visite, avec la pluie en prime ! Toutefois, l’intérieur de l’île présente un caractère plus authentique avec des rues et des immeubles ressemblant un peu à un quartier industrio-résidentiel anglais presque kenloachien. Au final, entre la déambulation et éventuellement un atelier et le musée, il me semble raisonnable de compter au minimum 2 heures pour visiter Murano. Par ailleurs, des trois îles de la lagune, c’est sur celle-ci que l’on trouve le plus d’hôtels si on veut rester une nuit.

Si l’église San Pietro Martire peut valoir le coup d’œil pour les plus curieux (comme moi mais elle venait de fermer ses portes quand je suis passé), je vous conseille de pousser jusqu’à la basilique Santi Maria e Donato. Construite au VIIe siècle, son architecture extérieure Romano-byzantine est particulièrement séduisante du côté du chevet avec une loggia et son double étage de colonnades. Originellement consacrée à la Vierge, elle a également été dédiée à saint Donat au XIIe siècle, à la suite du transfert de ses reliques dans l’édifice après avoir terrassé un dragon-démon… Ainsi, on trouvera les « restes de la créature » derrière l’autel. On pourra également admirer dans l’abside en cul-de-four la mosaïque dorée représentant la Vierge Orante, datant du XIIe siècle. Mais c’est surtout le somptueux pavement qui m’a particulièrement séduit dans cette église. Une splendide mosaïque byzantine de toutes les couleurs se déploie sous nos pieds avec d’innombrables motifs non-figuratifs symboliques de carrés et de ronds (un panneau à l’entrée explique, en français, très précisément) ainsi qu’un bestiaire de paons, griffons, aigles, coqs, renard, serpents…

TORCELLO

Elle est la moins visitée des îles de Venise (d’ailleurs, ce n’est que lors de mon 5e voyage à Venise que j’y suis allé) et pourtant elle mérite qu’on s’y arrête. D’autant qu’elle se situe juste en face de Burano. Depuis l’embarcadère, le chemin de strada della Rosina longe un charmant canal jusqu’au pittoresque ponte del Diavolo. Ensuite, quelques maisons avec des restaurants (la Taverna tipica Veneziana nous a semblé très agréable avec ses tonnelles et ses jeux pour enfants) ou des hébergements et même des petits musées ou fondations. On atteint la piazza Torcello, entourée du Museo di Torcello, du palazzo dell’Archivio et de l’église Santa Fosca.

Mais, l’incontournable à voir à Torcello est assurément et essentiellement la basilique Santa Maria Assunta (il ne reste plus que celle-ci parmi les neufs églises et deux abbayes qui l’occupaient initialement,t). Bâtie en 639, elle est l’un des édifices religieux les plus anciens de la Vénétie. À l’intérieur (photo interdite, désolé, en voir ici), l’architecture romano-byzantine abrite un séduisant pavement polychromes (partiellement en cours de restauration) et de remarquables mosaïques murales dorées représentant le Jugement Dernier, un Vierge à l’Enfant avec les apôtres ainsi qu’un Christ entouré d’anges et de saints, ornés d’un bestiaire.

En plus de la visite de la cathédrale (5€), je vous recommande l’ascension du campanile (5€ ; 9€ en combiné), haut d’environ 50 mètres, et légèrement penché. Au sommet, le point de vue dominant offre un panorama à 360°sur tout Torcello, avec ses canaux, ses champs, ses prairies, ainsi que sur la lagune avec les maisons colorées de Burano, juste en face, et, au loin, la cité des Doges. Au final, visiter Torcello vaut-il le coup ? À mon avis, oui ! La plus méconnue des trois îles est un petit havre de paix dans le tumulte de la visite de Venise et même de Murano et Burano. C’est d’ailleurs pour cela que nous l’avons parcourue en premier, dans la chronologie inverse de flux de touristes. D’ailleurs, nous sommes bien restés 2 heures sur Torcello.

Burano, depuis le campanile de la basilique Santa Maria Assunta © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

MAZZORBO, la petite sœur de Burano

C’est un peu par erreur que nous avons débarqué à Mazzorbo (mauvaise interprétation de la direction du vaporetto) mais sans réel incidence puisque c’était éventuellement prévu après. De plus, la mini-île de Mazzorbo se situe juste à côté de celle de Burano et les deux sont reliées par une passerelle. D’ailleurs, les touristes pressés descendent en premier à cet arrêt pour finir à pied jusqu’à Burano (5 min). Très paisible car délaissée, on peut s’y balader tranquillement en faisant le tour de l’île. Elle apparait comme un sobre mélange entre Murano avec ses canaux, son pont en bois, et Burano avec ses maisons colorées. Après avoir longé le chenal bordé de maisons et d’un grand verger, nous jetons un petit coup d’œil dans l’église Santa Catarina du XIIIe siècle et de style roman. Si la mini-cour est charmante, l’intérieur avec son plafond en carène de bateau en bois ne présente pas d’intérêt particulier. Nous poursuivons donc en contournant le cimetière et le terrain de foot (à chacun son rectangle…) sur la promenade de la strada del cimitero. Nous avons ici sans doute un des plus beaux points de vues sur Burano qui se situe juste en face, avant de la rejoindre en passant sur une passerelle en bois.

Burano, depuis l’île de Mazzorbo © L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

BURANO, l’île des couleurs et de la dentelle

Au départ de Murano (ou directement depuis Venise, selon son programme de la journée), le chemin maritime pour rejoindre l’île de Burano est un peu plus long (elle se situe à environ 8 km de Venise). Cela permet de savourer le pittoresque panorama sur la lagune. D’ailleurs, à deux reprises, passant à côté de deux ruines, improbablement posées au milieu de l’eau, je me serais même cru dans des peintures romantiques de Caspar David Friedrich.

La visite de Burano se passe essentiellement dans sa moitié ouest/sud, en longeant les deux canaux principaux, du ponte degli Assassini au ponte Corto Novello, en passant par la double passerelle en bois des Tre ponti, propice aux photographies. Loin d’être muséifiée comme peut l’apparaître Venise, Burano est une île de pêcheurs que l’on peut voir tous les jours partir et revenir de la lagune. En se baladant, on remarque de nombreuses barques “garées” le long des fondamente, comme des voitures dans une rue ! Un petit marché avec quelques étals se tient le matin avec la fenaison du jour.

Comparativement à Murano, Burano est plus calme, beaucoup moins “zone à touristes” (du fait sans doute de son relatif éloignement, tout le monde ne semble pas venir jusqu’ici). Selon le moment de la journée (vague d’affluence méridionale, après la visite de Murano : privilégiez tôt le matin ou l’après-midi), la déambulation dans ses artères plus tranquilles. N’hésitez à vous balader dans les petites rues de traverse, hors de la foule touristique, pour y voir le « vrai Burano », avec les paysages de vie(s) quotidienne(s). Si l’on omet la très mercantile rue Baldassare Galuppi, l’île a su garder son authenticité (même si, en 15 ans d’écart entre mes deux venues, j’ai vu une différence : les boutiques et restaurants ont remplacé quelques habitations…).

Mis à part, l’activité halieutique, la spécialité traditionnelle qui s’y est développée est la confection ô combien technique de dentelle à l’aiguille, laquelle remonte au XVIe siècle (conséquence conjugale de l’attente quotidienne des maris partis en mer ?). Mais, là encore, contrairement à Murano, s’il y a bien des boutiques-souvenirs, on n’en fait pas un étalage commercial outrancier non plus. Un musée, le Museo del Merletto, situé près de l’église, sur la piazza Baldassare Galuppi, expose l’histoire du lien avec l’île.

Mais la vraie particularité de Burano, ce sont les maisons… Superbes !! Les façades des maisons sont toutes peintes de couleurs vives unies ! Rouge, jaune, vert, orange, rose, bleu, mauve, ocre… La petite histoire raconte que ce sont les femmes qui peignaient les murs afin que leurs maris, partis à la pêche, puissent reconnaitre leur maison au loin. En tout cas, impossible ici de ne pas être heureux ! Avec les contrastes chromatiques de chaque maison, on en prend plein les yeux ! Visiter Burano, c’est un peu comme se promener dans une boite de crayons de couleurs géants ! Evidemment, c’est mieux s’il fait beau… (ce n’avait pas été le cas lors de ma première fois). Pour son cadre féerique, Burano est l’île autour de Venise que je préfère parmi les cinq citées dans cet article (Torcello en numéro 2 pour son caractère paisible et son charme pittoresque).

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

En visitant l’île de Burano, on ne peut pas ne pas voir le campanile penché et… de ne pas s’inquiéter pour lui ! Ainsi, juste après avoir traversé la rue Baldassare Galuppi est son abondance de boutiques et terrasses de restaurants (à touristes ? : regardez avant les avis sur TripAdvisor), j’ai naturellement eu envie de jeter un coup d’œil dans l’église San Martino, située sur la grande piazza Baldassare Galuppi. Néanmoins, mis à part une très sombre Crucifixion (1725) de Giambattista Tiepolo, j’ai été déçu car il n’y a grand-chose à se mettre sous la rétine. Ensuite, après avoir visité Murano, Burano, Mazzorbo et Torcello sur la journée, retour en vaporetto dans la cité des Doges (➜ retrouvez tous mes articles sur Venise).

l’église San Martino sur la piazza Baldassare Galuppi

la via Baldassare Galuppi

Où dormir à Venise ?

Hôtel Leonardo :
Le logement sur l’île même est pour le moins onéreux ! Pour mon 5e voyage, deux mois avant le départ, l’éventail des hôtels à Venise était déjà bien diminué (je ne suis pas favorable aux AirBnB). D’autant que le premier avait annulé la réservation pour cause de travaux… Si, à cela, on ajoute la contemporanéité de la biennale d’art, il ne restait plus grand-chose dans le budget alloué. Ainsi, le choix s’est porté sur l’hôtel Leonardo pour son favorable équilibre prix/emplacement. Situé à 10 min de la gare Santa Lucia (enregistrement et clé à récupérer sur le campo San Geremia), il est à 3/4h de la place Saint-Marc et juste à côté des quais avec bars et restaurants. L’intérieur est agréable avec sa décoration, bien équipé (canapé, penderie, sèche-cheveux, bouilloire, salle de bain avec douche italienne et traditionnel bidet). Enfin, il est très calme : fenêtres sans vis-à-vis au-dessus d’une ruelle non-passante. ➜ tarifs et réservation

Lors de mes précédents voyages, j’avais été amené à visiter Venise à la journée depuis Monselice la première fois, Vicenza la deuxième et Padoue la quatrième. Mais, lors de mon troisième voyage, nous sommes restés visiter Venise en 4 jours et nous résidions dans un hôtel à Lido di Jesolo où les tarifs sont plus abordables. Cette petite ville se situe au Nord-Est, sur la presqu’île délimitant la lagune. Le quartier est très résidentiel (malgré un front de mer balnéaire avec de plus en plus d’hôtels…) avec ses longues plages qui donnent sur la mer Adriatique. Le soir, en rentrant de la cohue touristique, c’est hyper agréable de se baigner et/ou de marcher au bord de l’eau, sur le sable encore chaud. Une belle manière de terminer une journée à Venise, non ? Pour un séjour en famille avec plus de confort, vous pouvez également regarder les locations de vacances (maisons, appartements, gîtes, etc.).



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