Tour du monde : pourquoi j’ai décidé de partir

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Tour du monde. Rien que la phrase fait complètement rêver. Parlez-en à votre famille ou vos amis et leurs yeux s’écarquilleront, étincelles vibrant au fond de l’iris.

Il est des rêves dont on ne se sépare jamais. Celui-ci est un des miens. Voici les raisons qui m’ont fait franchir le pas et partir découvrir un bout du monde, une partie des hommes et m’y confronter.

L’enfant en plein cœur de moi

A l’âge de 5 ans je crois, ma mère me donna quelques francs pour aller acheter des bonbons. A l’époque j’en étais friand, j’adorais les Malabar et les nounours en chocolat. Du haut de mes trois pommes, je fonçais alors au bureau de tabac-presse en quête de mes futures expériences gustatives préférées.

Mais en entrant dans la boutique, un présentoir se dressa devant moi, entre ma tronche et le comptoir. Sur ce présentoir, des formes géographiques se bringuebalaient dans leurs plastiques. Je ne sais si c’est le balancement ou simplement la curiosité mais ces formes m’appelèrent, m’attirèrent irrémédiablement vers elles. J’en pris une. Un hexagone parait-il. Cet hexagone ne me quitta plus durant des années. J’en pris soin autant qu’un trésor ultra précieux.

Cet hexagone, c’était la France. Une France en plastique, plate, que je pouvais poser sur du papier et dont je pouvais à loisir dessiner les contours au crayon de bois. Et même, je pouvais aussi faire des points à travers la plaque, là où les trous signalaient une ville importante dont je pouvais aussi écrire le nom. Je dessinais mon propre pays, mon environnement proche et lointain à la fois.

J’ai dessiné cette France des milliers de fois, jusqu’à en connaître les moindres courbures. J’étais fasciné, immergé.

Ma soif ne s’arrêta pas là. Un jour mon père m’apporta un Atlas. THE Atlas. L’Atlas Universaelis. Bam, prend ta baffe Tristan. Après avoir découvert mon pays, je découvris le monde au fil des pages emplies de cartes toujours plus précises. Je m’imaginais tout ce qui se passait dans ces endroits inconnus. Je devenais le Dieu de mon propre monde.

Un autre jour, mes parents m’offrirent un livre. Un livre sur 5 milliards de visages. Ce livre décrivait les ethnies du monde, les populations et leurs cultures. Le tout dessiné et en couleur.

six millairds de visages - tour du monde - blog voyage trace ta route

De quoi se préparer pour un tour du monde

Un jour que je calculais à la règle la circonférence de la zone urbaine pékinoise, une idée immergea en moi : et si j’allais voir là-bas ? De mes propres yeux, plutôt que de ma propre imagination. Faire un tour du monde ?

Ce désir ne me quitta plus jamais. Et j’en ajoutais d’autres au fur et à mesure que je dévorais mes cartes et mes livres.

Une vie paisible, ça n’a pas de prix ?

Etant de famille peu aisée, mes rêves étaient souvent confronté à la dure réalité financière de la classe sociale dans laquelle je vivais. Pourtant, à force de persévérance, je pu débuter, échouer puis reprendre des études. Etudes que j’ai plutôt bien réussi. Ensuite boulot.

Le travail, parlons-en. Cravacher durant 40 heures par semaines pour gagner trois fois rien ? J’aime mon travail et le domaine dans lequel j’évolue et je dois dire que je suis plutôt doué. Mais est-ce une raison pour lui donner le pas sur le reste de ma vie et sur mes rêves ?

J’ai décidé que non. Le bonheur si peu sinueux d’une vie à travailler pour autrui me paraissait de plus en plus fade et surtout insensé, dénué de sens. Dois-je me donner pour pouvoir bouffer ? Dois-je m’oublier et me laisser engueuler par des incompétentes ? Est-ce cela une vie paisible, sans risques, heureuse ?

J’ai décidé que non. Je ne me sacrifierai que si je le veux. Je ne donnerai de mon temps que si j’en ai envie. Je ne me dépasserai professionnellement que si cela en vaut la chandelle. Et sûrement pas pour rien.

Une vie paisible a le prix qu’on lui donne. Cher si vous êtes peureux. Peu si vous êtes confiants. Et le travail, lorsqu’il devient alimentaire et dénué de sens ne vaut pas plus que ce que vous lui donnez.

Mon travail me plaisait énormément, certaines personnes avec qui je travaillais étroitement beaucoup moins. Raison de plus.

L’objectif se fait alors raison de se lever et de tout donner : partir. Voir le monde. Voir le vrai monde. Celui qui ne vous enferme pas dans un carcan mais qui vous offre la réalité. Celui qui détruit la télé et ses conneries lancées à pleine gueule. Celui qui vous enivre et vous fait vous surpasser. Celui qui vous donne autant que vous méritez.

Un tour du monde, c’est dangereux.

Oui le monde est dangereux et l’a toujours été. Mais bien moins qu’à la télé. Ne la croyez pas, ne l’écoutez pas, ne la regardez que très peu. Elle vous ment, vous prend la tête et la remplit d’inepties.

Et ça c’est une bonne raison pour partir en tour du monde.

Un tour du monde tout seul ?

J’ai entendu beaucoup d’étonnement, de surprise et de peurs à l’annonce de mon départ prochain. Oui tout seul. Mais vous savez, seul on y est pas longtemps 😉 Il y a plus de 7 milliards d’êtres humains sur terre : le potentiel de solitude est bien mince quand on y pense.

 

Je voyage seul en sachant que je ne le serai presque jamais. La solitude en voyage ne peut être aussi dure que la solitude que j’ai connu en France. Les français sont (parfois) des  cons, désolé. Un peuple qui voyage si peu (seulement 20%) ne peut pas avoir l’esprit ouvert et l’envie de connaître l’autre. Et en plus c’est un pays où les jeunes, donc l’énergie d’entreprendre et de découvrir, ne valent pas chers malheureusement.

Un tour du monde pour ouvrir les yeux

J’aime le monde et les animaux, dont les hommes. J’aime découvrir leurs manières de vivre, de penser les choses, de se débattre, de se battre et d’être meilleurs ou pires. Je veux tout savoir, pour pouvoir dire à mes futurs enfants quel est le monde dans lequel ils vivront.

Un tour du monde pour m’enrichir

La richesse. Tout capitaliste dirait qu’elle est un objectif nécessaire à l’épanouissement individuel. Je dois être un capitaliste du voyage. Plutôt qu’avoir des euros, avoir le temps de découvrir. Plutôt que conduire une Audi, avoir des vues spectaculaires devant les yeux. Plutôt qu’une maison Phoenix, apprendre sans cesse. Plutôt qu’un jardin, le monde.

3 ans et demi pour partir en tour du monde

Partir en tour du monde et être “libre” peut coûter cher. Environ 20 000€ pour un an si vous voyagez en ne vous privant de rien. Plus si vous êtes habitués au grand luxe. Moins si vous aimez vivre chichement.

J’ai pour ma part économisé depuis plus de trois ans pour pouvoir me payer mon rêve. Certains travaillent pendant le voyage, d’autres partent sans un rond. A vous de voir ce qui vous sied, selon vos envies et habitudes.

L’important n’est pas la manière, mais bien de le faire si vous avez envie 🙂

oui on peut partir en tour du monde - blog voyage trace ta route

Oui, on peut le faire !

Enfin voilà, je vous livre rapidement ce qui m’a amené à vivre cette expérience. Il y a beaucoup de facteurs qui me sont propres. A vous de trouver les vôtres pour franchir le mur que vous avez peut-être devant vous, ou pas.

Je ne vais pas vous dire “Faites comme moi !” Je préfère vous dire que vos rêves sont réalisables à partir du moment où votre volonté est inébranlable. A chacun ses raisons d’acquérir cette volonté 🙂

Cet article était un peu personnel mais bon… je ne vous avais pas raconté.

Pour ceux qui veulent franchir le pas, voici la bible du site pour organiser son tour du monde. Et pour ceux qui veulent faire un Tour d’Europe, plus d’infos ici sur l’Espace Schengen.




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9 Comments

  • Anaïs dit :

    Je découvre tout juste ce blog et j’ai l’impression qu’il me réserve des heures de lectures incroyables qui vont apporter du rêve à mon quotidien si fade! Merci beaucoup de partager tout ça et bravo pour avoir été au bout de vos ambitions

  • Aurélie dit :

    Bonjour,
    Je découvre ton blog avec plaisir, je sens que je vais le suivre !! De retour d’un TDM de 11 mois en 2011/2012, il faut bien un peu de lecture pour survivre au retour dans la vie parisienne… avant le prochain grand départ 😉
    J’ai trouvé ton article très intéressant et très authentique, merci de nous avoir fait partager tout cela ! Nul doute que tu as fait le bon choix…
    Profite bien de ton voyage en tout cas !
    Aurélie http://www.smilingaroundtheworld.com

    • trystantrest dit :

      Bonjour Aurélie,
      Merci beaucoup pour ton commentaire 🙂 Ca fait très plaisir !
      Et moi je vais aussi avoir pas mal de lecture pendant mon voyage 😉 Très joli votre blog !
      Il ne se passe pas une journée sans que je me dise que j’ai fait le bon choix 🙂 La meilleure décision de toute ma vie hehe

  • Anne @CaminoNomada dit :

    Le coup de la carte de France en plastique me voit droit au cœur, parce qu’il y en avait une chez moi, et que je rêvais tout comme toi ! ça, et un globe terrestre. Tu décris des choses qui me ramènent à mon expérience. Et c’est marrant, j’ai justement un article sur mes vieux rêves de voyage en attente de traduction et publication… les grands esprits se rencontrent 😉

  • Laurent dit :

    Ah les malabar, je m’en rappel comme si c’était hier. Durant mon enfance, j’avais droit de temps en temps à 2 F pour acheter des bombons. Je prenais toujours 6 Malabars et 1 Carambar. Donc question du jour, combien valaient 1 malabar à l’époque ? Un indice, la Carambar était moins cher !
    Je me revois un peu 13 ans en arrière à lire ce billet, même si pour moi, le rêve ne remontaient pas à l’enfance. Mais il n’est était pas moins fort. C’est un beau rêve mais pour qu’il le soit d’autant plus, il faut effectivement le réaliser.
    Par contre, je te trouve un peu sévers envers ceux qui ne voyage pas. Voyager n’est pas tout et je ne suis pas certains que les troupeaux de jeunes de …. (pas mal de nationalité éligibles) qui partent en groupes en Thaïlande ou ailleurs pour se lâcher sans aucun respect des cultures locales apprenent grand chose, c’est juste navrant. Ils feraient mieux de rester chez eux 🙁

    • trystantrest dit :

      Salut Laurent !
      Perso je me souviens des malabars à 50 centimes ! J’ai bon ?
      Merci pour ton commentaire 🙂
      Nan je n’ai pas voulu être sévère envers ceux qui ne voyagent pas, c’est juste que je fais une corrélation entre peu de voyageurs et fermeté d’esprit. J’ai peut-être tort bien sûr. Ce n’est que mon avis 🙂
      Et tout à fait d’accord avec toi sur les troupeaux de cons qui ne vont en Thaïlande ou autres que pour faire la fête, sans se préoccuper des gens qui habitent le pays qu’ils ravagent peu à peu…
      Mais c’est connu que le tourisme libère souvent des règles imposées dans leurs pays. Y’a qu’à voir les touristes étrangers venant en France en été, c’est assez hallucinant de voir ce qu’ils se permettent des fois. Le problème serait la masse ou l’éducation d’après toi ?
      Je sais que je vais en croiser ici ou là et je pense déjà a les fuir autant que possible, we’ll see !

      • Laurent dit :

        J’dois être plus vieux, ils étaient à 30 centimes de mon temps 😉
        Le problème est plutôt la masse, je pense. Tous autant que nous sommes, on ne devient pas spécialement plus intelligent dans un groupe. Et même sans faire de conneries, on n’est plus du tout ouvert au monde qui nous entoure. Donc ça plus l’envie de faire la teuf à tout va et une méconnaissance totale de la culture du pays visité (si ce n’est que forcément, c’est un pays “cool”), ça mène à la cata 🙁

        • trystantrest dit :

          Tout à fait d’accord avec toi Laurent !
          C’était une discussion que j’avais avec un prof à l’époque. On se demandait s’il n’aurait pas mieux valu que le tourisme/voyage reste élitiste ou du moins extra ordinaire… On a terminé sans réponse lol

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