Le SANCTUAIRE DE LOURDES, complexe religieux et haut-lieu de pèlerinage

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Situé en plein cœur de Lourdes, le sanctuaire Notre-Dame donne à lui seul sa renommée internationale à la cité pyrénéenne. Le complexe religieux comporte de nombreux édifices, dont trois basiliques, la fameuse grotte de Massabielle, lieu dit des apparitions de la Vierge Marie, et le Chemin de Croix adjacent. Chaque année, il accueille jusqu’à 6 millions de pèlerins du monde entier.

 

L’entrée dans le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes peut se faire par une des sept portes (accès gratuit / horaires d’ouverture : 7h45-19h ; 7h-22h30 en hiver). Les deux principales sont la Porte Saint-Michel (Est) et la Porte Saint-Joseph (Sud), ouvrant sur le centre historique de la ville. La longue double allée conduit sur l’esplanade centrale, où se dressent la basilique Notre-Dame-du-Rosaire et celle de l’Immaculée-Conception. Le domaine, réparti de part et d’autre du gave de Pau, est composé de nombreux édifices religieux (églises, chapelles, monastère, piscines d’eau bénite… cf : plan du site) mais aussi de plusieurs bâtiments de service (hébergements, accueil, boutique et même une poste) et d’un parc arboré. Des robinets, près de la grotte de Massabielle, distribuent la célèbre Eau de Lourdes (gratuitement mais il faudra savoir patienter dans la file d’attente parfois très longue).

La Basilique Notre-Dame-du-Rosaire de Lourdes

Devant la popularité de la basilique de l’Immaculée-Conception, le diocèse de Lourdes a engagé la construction de cette « basilique inférieure » pour pallier le manque de place face au nombre croissant des pèlerins. Bâtie entre 1883 et 1889 dans un style Romano-byzantin (influencé, par exemple, par la basilique Saint-Marc de Venise ou Sainte-Sophie d’Istanbul) elle vient, telle une jupe, habiller la « basilique supérieure » pour créer un aussi fastueux que singulier ensemble architectural. De longues rampes en hémicycle embrassent le vaste parvis et la façade. Celles-ci sont agrémentées d’arcades et de splendides mosaïques dorées. Avant de rentrer, n’oubliez pas de lever les yeux au-dessus du portail principal pour admirer le magnifique tympan associant mosaïque et bas-relief, représentant La Vierge remettant le rosaire à saint Dominique (1890).

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Placé au niveau du sol, c’est instinctivement le premier édifice qu’on pénètre quand on visite le sanctuaire Notre-Dame de Lourdes. La basilique Notre-Dame-du-Rosaire s’étend sur 2000 m2 avec un plan en forme de croix grecque. Sa construction a permis d’accueillir jusqu’à 1500 personnes supplémentaires. Au centre, une splendide coupole aux motifs or et indigo attire le regard. Attenant au roc de Massabielle sur lequel a été érigée la basilique de l’Immaculée-Conception, l’intérieur est dépourvu de vitraux muraux et ses oculus sont la seule entrée de lumière naturelle.

Que ce soit dans la nef, le transept ou le chœur, la totalité des murs loge des chapelles en cul-de-four. Celles-ci sont luxueusement parées de mosaïques polychromes de style néo-byzantin, vraisemblablement un moyen d’illuminer (c’est le cas de le dire). Le programme iconographique, dont la réalisation a été confiée à des artistes comme Edgar Maxence ou Giandomenico Facchina, illustre les quinze Mystères du Rosaire (comme l’Annonciation, la Naissance, le Baptême, les Noces de Cana, la Transfiguration, la Cène, la Flagellation, la Résurrection, le Jugement dernier…). Sur la voûte de la chapelle du chœur, est figurée une majestueuse Vierge Marie, entourée d’anges, accueillant bras ouverts les pèlerins.

 

La Basilique de l’Immaculée-Conception

Alors que, de prime abord, la monumentale architecture fait unité, la partie haute était, à l’origine, l’unique projet d’ouvrage (bien avant que le site n’évolue en complexe de “sanctuaire Notre-Dame de Lourdes”). La « basilique supérieure » a été construite entre 1862 et 1871, soit seulement quatre ans après les supposées apparitions de la Vierge Marie. Elle a d’ailleurs été nommée de la sorte en référence aux propos que cette dernière aurait tenus : « Je suis l’Immaculée Conception ». Sur un plan architectural dessiné par Hippolyte Durand, on reconnait son style néogothique au grand clocher à flèche ornée et effilée (70 m de hauteur), aux deux clochetons (ajoutés en 1908) et aux arcs-boutants latéraux.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

On y accède par les deux longues rampes courbées latérales ou une série d’escaliers. À mi-hauteur, on atteint le toit de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire de Lourdes, avec sa coupole surmontée d’une croix et d’une couronne dorées. Prétexte contemplatif pour les plus essoufflés (déjà ?), la terrasse offre une vue plongeante sur l’esplanade du sanctuaire de Lourdes ainsi que sur le Château-fort et, en arrière-plan, le Pic du Jer (951 m).

À l’intérieur, on retrouve une architecture néogothique, avec une nef haute et profonde ainsi que, de part et d’autre, des bas-cotés longeant (2x) cinq petites chapelles latérales (saint Françoise d’Assise, saint Pierre, saint Jean-Baptiste, saint Jean…). À l’instar de la voûte et des arcades, les vitraux sont élancés en forme ogivale. Du fait de l’étroitesse du support rocheux, la basilique de l’Immaculée-Conception n’a pas de transept. Derrière le chœur, un déambulatoire desservant cinq autres chapelles (une consacrée au Sacré-Cœur et quatre aux différentes dénominations de Notre-Dame).

La crypte

Sous la basilique de l’Immaculée-Conception, se trouve une crypte. L’entrée, exigüe, est un couloir recouvert d’ex-votos, des plaques de marbre gravées. Sur la droite, la chapelle Saint-Michel héberge l’ancien autel de la grotte de Massabielle (1874-1908) et, surtout, la châsse de sainte Bernadette conservant ses reliques. Au fond de la crypte, une petite salle lugubre, arborée de nombreuses colonnes, avec quelques chapelles.

 

La Grotte de Massabielle

Au pied de la basilique de l’Immaculée-Conception, un renfoncement dans la paroi rocheuse concentre la foule. En se rapprochant, on comprend qu’il s’agit de la mythique grotte de Massabielle. En effet, située sur les bords du gave de Pau, c’est ici que Marie-Bernarde Soubirous, depuis canonisée sainte Bernadette, aurait vu successivement 18 apparitions de la Vierge Marie au cours du printemps 1858. La création du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes trouve son origine donc précisément à cet endroit. Depuis, une réplique de la grotte a été réalisée dans les jardins du Vatican.

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Selon les indications de la Majesté (« Venez boire à la fontaine et vous y laver »), elle trouve alors une source coulant près de la grotte qui aurait des vertus miraculeuses : la fameuse « Eau de Lourdes » que l’on peut boire ou dans laquelle des malades se baignent avec l’espérance de guérir. Aujourd’hui, un autel taillé dans un bloc rocheux et une statue de la Vierge font de la cavité un lieu de culte où les pèlerins viennent prier et où se déroulent des messes. Pour les non-croyants, le lieu ne présente pas véritablement grand intérêt en soi.

 

La Basilique Saint-Pie-X

J’ai failli la rater. Alors que j’étais en train de quitter le site religieux, je me suis arrêté sur le panneau du plan pour vérifier que j’avais bien visité tout ce qu’il y a avait à voir. Et là, je remarque la basilique Saint-Pie-X sur la carte. En fait, celle-ci est presque invisible car quasiment entièrement enterrée. Discrètement monumentale car respectueuse de ses ainées avec laquelle elle forme un triptyque en trois niveaux, on ne la devine que par la longue butte ovale excentrée sur l’esplanade du sanctuaire de Lourdes. Construite entre 1956 et 1958, lors du centenaire des apparitions de la Vierge Marie à Bernadette Soubirous, elle est dédiée, comme son nom l’indique, au pape Pie X.

L’accès se fait par une petite tranchée bétonnée, presque cachée, s’engouffrant dans le sol. Pour dire vrai, ça ressemble davantage à une bouche de métro ou à une entrée de parking qu’au parvis du Duomo de Milan ! En revanche, cela mène aux coursives et un impressionnant volume intérieur d’environ 12000 m2 se déploie sur 201 mètres de long et 81 m de large. La forme elliptique de la « basilique souterraine » m’a fait penser à la figure de la mandorle (symbole du passage et aussi de la graine nourricière avec son enveloppe protectrice). Les colossaux piliers obliques et la voûte baroque post-moderne presque squelettique m’ont, quant à eux, fait avoir l’intuition qu’il s’agissait d’une architecture de Santiago Calatrava (en fin de compte, cet édifice en béton a été élaboré par Pierre Vago et Pierre Pinsard).

De grandes rampes latérales conduisent au niveau de la nef à l’allure de coque de bateau renversée (10 mètres de hauteur). Le plan de l’édifice place l’autel au centre de l’espace, lequel pouvant accueillir de part et d’autre jusqu’à 25 000 fidèles. Faute d’avoir un orgue esthétiquement impressionnant, l’acoustique y est, semble-t-il, sensationnelle. Sur les côtés, la chapelle Sainte-Thérèse et la chapelle Pax Christi abritant les reliques de saint Pie X, de saint Jean-Paul II, d’Hildegarde de Bingen et de saint Bernard de Clairvaux.

Histoire d’affirmer son modernisme, la basilique Saint-Pie-X est décorée, non plus de vitraux traditionnels mais de grandes tentures verticales exposant les portraits de figures du Catholicisme. Mais, surtout, à ne pas manquer, une série de gemmaux polychromes délicieusement séduisante, la technique servant ici merveilleusement le sujet : de fines couches de verre coloré illustrent avec une délicate beauté immatérielle les apparitions de la Vierge Marie à Lourdes (Le Chemin de lumière de de Bernadette, réalisé par René Margotton en 1991). À gauche de l’orgue, Le Chemin de Croix (1981), de Denys de Solère et, à droite, Les Mystères du Rosaire (1987) de Robert Falcucci. On en trouve aussi à l’extérieur du bâtiment. Je vous invite vivement à regarder de (très) près, à varier les points de vue pour observer les jeux de lumières dus à la translucidité et les superpositions chromatiques.

 

Le Chemin de Croix des Espélugues

Aux abords du site du sanctuaire de Lourdes, un Chemin de Croix a été façonné en 1912 sur la colline voisine. Après la statue de l’Ange de la douleur et la croix marquée de « In cruche salus », le sentier se déploie sur 1,5 km (sur moins de 100 mètres de dénivelé+ et avec quelques fenêtres sur Lourdes). Le parcours serpente sur le relief en passant les 14 stations relatant la Passion du Christ (le Portement de Croix, la Crucifixion, la Mise au tombeau…) avant celle, ultime, de la Résurrection (ajoutée en 1958, pour la commémoration du centenaire, essentiellement une pierre taillée où les pèlerins viennent jeter leur chapelet en plastique made in China, acheté à la boutique du coin, pour l’accrocher non-biodégradablement sur la falaise ressemblant davantage à une déchetterie sauvage…). Alors que je ne m’attendais pas à grand-chose, force a été de constater que les monumentales sculptures dorées font leur impression : leur échelle est légèrement plus grande que la taille réelle (environ 2 mètres de hauteur). L’ensemble compte un total de 115 personnages en fonte. Tout au long de l’itinéraire commémoratif, les pèlerins, parfois à genoux, pieds nus, idolâtrent, récitent, prient, implorent…

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Même si l’on n’est pas croyant, je pense que la visite du sanctuaire Notre-Dame de Lourdes est intéressante (ne serait-ce déjà que par culture générale !). Avec ses styles variés et la passion qui s’en dégage, ce complexe de trois basiliques présente un intérêt architectural et sociétal. En effet, se dire que des gens du monde entier viennent jusqu’ici en pèlerinage donne une dimension spirituelle au lieu qui ne peut, quoi qu’il en soit, laisser indifférent. Selon votre curiosité, la foule et les moments consacrés aux messes, il faut compter de 1 à 3 heures pour visiter l’ensemble (visite guidée).

 

Infos pratiques

Se rendre à Lourdes

La cité pyrénéenne est à environ 2h de Toulouse en voiture ou en train et 2h30 de Bordeaux en voiture, 3 heures en train. La gare SNCF se trouve aux portes du centre-ville, comme la gare routière si vous venez en car. Pour se garer en voiture, il existe des parkings gratuits, dont le Hélios et le Paccala (placés non loin l’un de l’autre, sur le boulevard éponyme).

Où dormir à Lourdes ?

Lourdes étant une cité très touristique (devant accueillir jusqu’à 6 millions de pèlerins par an !), on peut facilement trouver de nombreux hôtels dans le centre-ville (et pour tous les budgets). On compte également plusieurs campings tout proches de la ville, dont celui de La Forêt qui est à seulement 10 minutes à pied du sanctuaire de Lourdes. On nous l’avait recommandé mais déjà complet, comme beaucoup d’autres (nous n’avions pas réservé à l’avance… ce qui, entre les pèlerins et autres touristes, est une grosse erreur l’été à Lourdes !). On a fini par trouver de la place au Vieux Berger où nous avons passé quelques nuits. Correct et tranquille, accueil sympa.



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