Le DUOMO de FLORENCE, prodigieuse architecture de la Renaissance

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Le Duomo de Florence est l’emblème de la cité toscane avec sa coupole monumentale. Prouesse technique et merveille esthétique, elle illustre la virtuosité de la Renaissance italienne. La visite de l’édifice est intégrée dans le complexe de l’Opera di Santa Maria del Fiore qui comporte l’entrée de la cathédrale avec la crypte et l’accès au sommet du Dôme, le campanile, le baptistère de San Giovanni et le musée dell’Opera del Duomo.

 

Histoire du Duomo de Florence

L’histoire du Duomo remonte au XIIIe siècle, quand les villes en Toscane étaient rivales. Pour affirmer sa supériorité, chacune voulait avoir la plus grande (les expressions de virilités perdurent à travers les âges) cathédrale. En 1293, le Conseil de Florence décide de la construction d’une nouvelle cathédrale, novatrice, à l’image de l’effervescence technique et esthétique qui allait voir le jour de la ville des Médicis. Voulant rompre avec le modèle gothique, l’esthétique renaissante reprendra les modèles de l’Antiquité romaine. Le pouvoir florentin confia à Arnolfo di Cambio la réalisation d’une cathédrale sur le site de l’ancienne église paléochrétienne de Santa Reparata.

Après la mort de l’architecte siennois, les travaux, à peine commencés, furent confiés en 1334 au grand Giotto (notamment connu pour ses fresques dans la chapelle des Scrovegni à Padoue) . Alors que ce dernier s’employa principalement au campanile, bis repetita, il mourut et le chantier s’interrompit à nouveau. Bien décidé à enfin ériger cette cathédrale, plusieurs architectes se succédèrent pour bâtir la nef centrale et sa voûte, puis les tribunes et la base de la coupole. La réalisation du dôme fut confiée à Filippo Brunelleschi et il fera alors la plus grande coupole de maçonnerie au Monde. “Érigée contre le ciel, si vaste qu’elle couvre de son ombre tous les peuples toscans” dira Giorgio Vasari. Rebaptisée Santa Maria del Fiore en 1412 et consacrée cathédrale en 1436, les travaux se sont donc étalés sur plus de 150 ans. Toutefois, sa façade d’origine ne fut jamais achevée (et même détruite au XVIe siècle).

Architecture du Duomo

L’extérieur de la Cathédrale

De ma première venue à Florence à mon adolescence à chacun de mes passages depuis, la beauté du Duomo me séduit, provoque en moi toujours la même délectation. La pupille dilatée, l’œil se perd dans la dentelle de motifs et figures. L’ensemble de l’édifice est revêtu d’un marbre polychrome (blanc, rose et vert) inspiré du style Roman florentin (qu’on retrouve par exemple sur le Duomo du Sienne). La façade principale, achevée en 1887, est l’œuvre d’Emilio De Fabris (l’originelle fut abattue en 1587). Son style Néogothique se caractérise par une richissime ornementation.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Des niches à voûte céleste abritent des sculptures de la Vierge et l’Enfant entourés de saints. Les trois tympans sont décorés de mosaïques, celui de la porte principale représentant le Christ trônant, Marie et saint Jean-Baptiste avec un lys (symbole de la “ville des fleurs”). Dans le pinacle au-dessus, un bas-relief de la Vierge entourée d’anges. Mais si l’on observe dans le détail la façade, on remarque les innombrables éléments sculptés qui agrémentent l’architecture du Duomo, notamment sur les ouvertures (portes et fenêtres géminées gothiques) et ses colonnes en torsade.

Sur le côté Nord, la Porta della Mandorla (celle par laquelle on accède à la coupole) comporte deux représentations de scène de vie de la Vierge : dans le tympan, une mosaïque d’une Annonciation réalisée par le grand Domenico Ghirlandaio et son frère (remplaçant un bas-relief de Jacopo della Quercia) et, dans le pinacle au-dessus, le bas-relief de Nanni di Banco figurant une Assomption, la Vierge en Majesté dans une mandorle, symbole du passage et aussi, spirituelle et distanciatrice, de la graine nourricière et son enveloppe protectrice.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

La coupole de Brunelleschi

Le problème qui se posa ensuite pendant plusieurs années était de savoir maintenant comment techniquement ériger un dôme de 45 mètres de diamètre… En 1418 est lancé un concours pour la réalisation de sa coupole et c’est Bruneslleschi, alors orfèvre, qui le remporta, et sans même annoncer comment il allait concrètement s’y prendre ! Il opta pour une coupole à double calottes posée sur la base de la coupole (la brique est encore à nu, Michel-Ange déclara que cette première galerie ressemblait à “une cage à grillon”). S’inspirant du Panthéon de Rome, il conçut une armature faite de nervures reliées entre elles par des anneaux de maçonnerie horizontaux. Réalisée sur une structure autoportante de huit arcs en forme d’ogives, Brunelleschi a disposé des briquettes en arêtes de poisson (“Spina pesce”) pour absorber les poussées latérales et former un pan imbriqué et solidaire. Une coque extérieure octogonale sert de couverture, couronnée d’un lanterneau de marbre en 1461 (accessible au public, voir plus bas). L’ensemble du dôme pèse pas moins de… 37 000 tonnes !! Pour les détails technico-techniques concernant la construction, je vous propose cette intéressante (et très complète !) vidéo documentaire sur la coupole du Duomo de Florence. Il y a aussi celle de Jamy.

 

Visite du Duomo de Florence

L’intérieur de la Cathédrale

Autant vous le dire d’emblée, l’intérieur de Duomo de Florence est très décevant ! D’autant plus au vu de la profusion décorative de l’extérieur. Pour forcer le trait, “circulez, il n’y a rien à voir !” Avec la visite de la crypte, 30 minutes suffisent largement. Quand on sait que cité toscane était l’un des fiefs de la Renaissance Italienne (avec Rome puis Venise) et que les différentes églises de Florence sont de véritables musées à chefs-d’œuvre, on peut légitimement ici avoir un choc négatif. Explication : la plupart des œuvres qu’elle abritait ont été retirées au fil des siècles (on en retrouve une partie dans le Musée dell’Opera del Duomo. De plus, on n’a pas accès au transept sous le dôme avec vue pleine sur la fresque de Vasari. Ceci et cela expliquent peut-être le pourquoi de la gratuité de l’entrée… Néanmoins, il reste malgré tout des choses à voir et ce serait quand-même dommage de ne pas franchir la porte de la cathédrale Santa Maria del Fiore. La vaste nef gothique est composée des trois vaisseaux dont le central est haut d’environ 45 mètres. Au sol, un joli pavement, tout en motifs géométriques et végétaux, réalisé en marbre polychrome à partir du XVIe siècle.

 

Dans le dos, la contre-façade est composée d’une mosaïque de Gaddo Gaddi représentant le Couronnement de la Vierge, entourée Anges musiciens peints par Santi di Tito. Au-dessus, une grande horloge peinte par Paolo Uccello en 1443 (indiquant 24 heures et tournant dans le sens inverse) et un vitrail dessiné par Lorenzo Ghiberti figurant l’Assomption de Marie. De part et d’autre de la porte principale, deux petits tombeaux.

Sur les murs latéraux de la nef désertiquement recouverts de blanc, la décoration alterne entre longs vitraux en ogives, sculptures logées dans des niches et quelques peintures subsistantes célébrant les illustres hommes de Florence. Sur celui de gauche, deux fresques en grisaille représentent une statue équestre de Niccolò da Tolentino réalisée par Andrea del Castagno en 1456 et une autre figurant Sir John Hawkwood, condottiere (chef de mercenaires) anglais de l’armée florentine par Paolo Uccello en 1436. Une autre fresque peinte par Domenico di Michelino en 1465 représente Dante devant la ville et ses monuments. Sur le mur de droite, se trouvent les portraits de Giotto et de Filippo Brunelleschi.

 

Le reste n’étant pas accessible (du moins pour moi ce jour-là), je n’ai pu voir l’autel central que de loin : un Christ en croix de Benedetto et Giuliano da Maiano et des bas-reliefs du chœur de Baccio Bandinelli. La Sagrestia delle Messe avec des panneaux en bois sculptés aussi par Benedetto et Maiano, des portes de bronze et un tympan de terre cuite représentant la Resurrezione, tous deux de Luca Della Robbia. A noter également, une méridienne solaire réalisée par Paolo Dal Pozzo Toscanelli est représentée au sol. Reproduisant le principe du gnomon, un rayon de lumière passe par une ouverture dans la lucarne de la coupole et vient s’aligner parfaitement sur un cercle le jour du solstice d’été.

 

La crypte

En revanche, la crypte de l’ancienne église Santa Reparata est accessible (à condition toutefois d’avoir acheté le pass). En s’engouffrant après quelques marches, on atteint le sous-sol où l’on découvre les vestiges de l’édifice originel mais également d’habitations romaines. Un parcours a été aménagé entre ruines, mosaïques et stèles dont la sépulture de Filippo Brunelleschi (quoique modeste, il témoigne de sa notoriété puisque cette zone souterraine était utilisée pour enterrer les évêques de Florence). De nombreuses vidéos expliquent l’histoire de la cathédrale, son origine et sa construction. Immanquablement, une boutique muséale vous attend à la sortie pour “acheter vos souvenirs”…

 

Le dôme de la Cathédrale

L’accès à la coupole du Duomo de Florence se fait par la porte de la Mandorle (cf : plus haut). Pour limiter l’affluence au sommet, un horaire aura été choisi lors de la réservation du billet d’entrée (ne pas rater l’heure !). On part pour gravir les 463 marches ! Contrairement au Duomo de Milan, pas d’ascenseur et c’est tant mieux. Après un premier escalier en spirale (en sens unique, on utilise un autre circuit pour redescendre), on atteint la base de la coupole. Un balcon circulaire offre une vue plongeante sur le chœur de la cathédrale, mettant en exergue la géométrie du pavement qui semble répondre à la perspective du volume et en accentuer l’effet vertigineux.

 

Mais c’est surtout sur le haut que le regard se porte, avec une vue sensationnelle sous la voûte du Duomo, peinte par Giorgio Vasari de 1572 jusqu’à sa mort en 1574 et Federico Zuccari jusqu’en 1579. L’immense fresque de 3600 m2 (une des plus grandes narratives au Monde) représente le Jugement Dernier. Sa composition se tient en plusieurs niveaux concentriques, sans doute très influencée par le plafond du baptistère San Giovanni juste à coté du Duomo. Sur la partie basse, juste au-dessus de nous, les Enfers, terrifiants, où l’on voit les hommes se faire châtier par les démons ou dévorer par les monstres. Un péché ou vice est représenté sur chacun des pans des huit pans, s’opposant aux vertus sur la partie haute. Plus on monte, plus le ciel est lumineux. On peut alors observer la présence de divers personnages religieux (anges, moines, évêques, papes… puis Saints, Adam et Ève, la Vierge Marie et Jésus Christ). Au sommet, un trompe-l’oeil figure une architecture à colonnes amenant à la lanterne de la coupole. Plus de détails ici.

Ensuite, on rentre dans les entrailles de l’architecture de Brunelleschi. Une série d’escaliers arpentent l’interstice du dôme de la cathédrale de Florence, entre la couche extérieure et le bâti intérieur (on peut alors observer les systèmes d’écailles expliqué plus haut). On voyage alors dans le temps, celui-là même de la construction, en croisant les doigts quant au génie de “Pipppo de l’architecte” (si ça a tenu six siècles, ça vient bien encore tenir 1 heure…). Plus on monte, plus les parois s’incurvent et s’inclinent. Alors, dans ce passage étroit, une légère perte de repères s’opère dans l’équilibre (j’ai eu la même sensation que dans La matière du temps de Richard Serra au Musée Guggenheim Bilbao) : on a l’impression de ne plus marcher droit !

Enfin, après les escaliers, une échelle fait accéder au sommet de la coupole de Duomo, à 90 mètres au-dessus du sol. On est tout de suite saisi par une sensationnelle vue plongeante sur la toiture de la cathédrale de Florence (histoire, après notre périple, de nous rappeler où on se trouve) et le Campanile en vis-a-vis, les visiteurs se regardant réciproquement. Réalisé par Andrea del Verrocchio (maître du jeune Vinci), un lanternon, contenant des reliques et surmonté d’une boule dorée, donne alors au Duomo une hauteur de 116,5 m.

 

Point culminant de Florence, on a une splendide vue sur toute la ville et ses toits orange. On se balade alors sur la coursive sommitale pour profiter des nombreux panoramas sur les collines toscanes alentour. “Où est Charlie ?”, on s’amuse à retrouver les lieux emblématiques de Florence : le palazzo Vecchio et la galerie des Offices, le belvédère de la piazzale Michelangelo, les basiliques Santa Croce et Santa Maria Novella… et le stadio Artemio Franchi (quand on suit le Calcio… Forza Viola !)

 

À voir avec le Duomo de Florence

Le Campanile de Giotto

Assez similaire dans l’esthétique, cette grande tour se dresse à 84,70 m de hauteur juste à côté de la façade principale de la cathédrale de Florence (ce qui est assez inhabituel, il fallait vraisemblablement laisser de la place pour la future coupole). D’abord commencé par Arnolfo di Cambio en 1298 (dans le cadre du nouveau projet de la cathédrale), le chantier fut confié au grand Giotto à la mort du premier en 1302. D’après les écrits de Giorgio Vasari (également grand historien de l’Art de ses contemporains de la Renaissance), le peintre commença la construction du campanile en 1334 et, à son tour (sans jeu de mots), il mourut 3 ans plus tard. C’est ensuite Andrea Pisano qui reprit le travail et (décidément…) décéda de la peste noire en 1348. Finalement, c’est Francesco Talenti (fallait pas être superstitieux !) qui achèvera le chantier en 1359 (pour la partie architecturale, les décors et les statues furent ajoutés au fil des siècles). Ainsi, le projet a vécu de nombreuses transformations au fur et à mesure des architectures qui se succédèrent.

Au premier niveau, 26 bas-reliefs hexagonaux sont disposés sur chacune des faces du soubassement : 7 par côté (sauf celui de la porte qui n’en contient que 5). Fidèles à l’esprit humaniste de la Renaissance, ces médaillons représentent la Chute originelle avec la Création d’Adam et Ève puis les arts, les métiers et les découvertes comme autant d’expressions supérieures de l’esprit humain permettant la Rédemption. Si, à l’origine, le programme iconographique est de Giotto, l’attribution de chaque sculpture est encore incertaine entre Andrea Pisano et Luca della Robbia. Les niveaux supérieurs exposent les planètes, les vertus, les sacrements, les arts (encore) puis 16 niches (quatre par côté) abritent des statues du XIIIe siècle de David, de Salomon, des sibylles de Tibur et d’Érythrée ainsi que des prophètes et patriarches (sculptées par Pisano ou Donatello). À nouveau, par souci de conservation, les originaux se trouvent au Musée du Duomo. Ensuite, sur la moitié haute, deux étages avec des grandes fenêtres géminées et un troisième avec ouvertures trilobées. Le sommet est couronné d’une élégante corniche de marbre.

La visite du campanile se fait avec le même pass que l’accès au Duomo et sa coupole. Toutefois, il sera nécessaire de devoir s’intégrer à la file d’attente (et se faire solliciter par les multiples vendeurs de posters, contrefaçons et bidules en plastique). Après 30 minutes, je me lance donc à l’assaut des 414 marches de cet escalier étriqué où se croisent ascendants et descendants. À mi-hauteur, on atteint un premier étage, puis un deuxième, où certains font une pause, justifiant de profiter de la jolie vue frontale sur le Duomo de Florence.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Un dernier effort et on arrive dans un sorte de comble débouchant sur la terrasse du campanile. Là encore, on dispose d’une vue dominante sur Florence et les principaux monuments poignant avec leur tour et leur façade. En cherchant bien, on devine même le Ponte Vecchio. En regardant au pied de la tour de Giotto, on peut également se délecter de la vue plongeante sur la piazza del Duomo (et son agitation touristique). Mais c’est surtout celle sur la cathédrale et sa coupole qui vaut le coup. Le campanile est un belvédère très privilégié pour se laisser subjuguer par la prouesse de Brunelleschi.

 

Le Baptistère San Giovanni

Il s’agit du gros bloc blanc et vert situé sur le parvis du Duomo de Florence, la piazza San Giovanni. Érigé au IVe siècle sur un ancien temple romain en l’honneur du Dieu Mars, il est l’un des plus vieux bâtiments de la ville devenant basilique en 393, cathédrale au IXe siècle pour enfin devenir baptistère en 1128. Il a été rebâti sur un plan octogonal (faisant référence aux huit Béatitudes) et revêtu de son marbre ainsi que d’un toit pyramidal. Avant même de me trouver en vrai devant dans ma jeunesse lycéenne, j’avais “vu” ce bâtiment. En effet, c’est avec ce modèle que Filippo Brunesllechi avait validé empiriquement son expérience de la perspective linéaire en utilisant son système de la tavoleta.

Mais le fameux intérêt de ce bâtiment est ses trois impressionnantes portes (conservées dans le Museo dell’Opera del Duomo et remplacées par des copies). Constituées de panneaux sculptés, elles illustrent l’histoire de l’Humanité et de la Rédemption. La porte sud, originellement placée à l’Est face à la cathédrale, est la première à avoir été réalisée (vers 1330) et premier ouvrage en bronze à Florence. Elle a été dessinée par Andrea Pisano sur le thème de la vie de saint Jean-Baptiste en 28 panneaux quadrilobés. On peut également observer les vertus cardinales sur la partie basse.

La porte nord est l’œuvre de Lorenzo Ghiberti. Celui-ci remporte le concours organisé par la corporation des fabricants en 1401, devant Brunelleschi et cinq autres prétendants (détails dans la vidéo plus haut, 18e minute). Il consacra plus de vingt ans (1403-1424) à la réalisation. S’inscrivant dans la continuité, il a repris le schéma pisanéen des 28 panneaux : les 20 panneaux supérieurs évoquent des épisodes du Nouveau Testament (avec des scènes de Jésus, Le Sacrifice d’Isaac, Caïn et Abel…) tandis que les 8 du bas représentent des évangélistes et pères de l’Église. Quoique dans un style encore byzantin, les scènes narratives sont remarquables d’éloquence, avec la présence de nombreux personnages. Une des prouesses techniques est que ces derniers ont, pour la grande majorité, été fondus en une seule pièce. Chaque case est entourée d’une frise avec des motifs végétaux (également pour l’encadrement de la porte) et de visages de prophètes et sibylles. Au second niveau au centre, on peut également remarquer un double autoportrait de Ghiberti (manière de signer à l’époque).

Ghiberti reçût tellement d’éloges pour son œuvre que la même guilde lui commanda la réalisation de la future porte est. Ainsi, durant plus d’un quart de siècle (de 1425 à 1452), il s’employa à la composition, cette fois-ci sans filiation, de 10 panneaux rectangulaires illustrant des scènes de l’Ancien Testament, parfois dans le même cadre. À la grande richesse de détails de la première porte, il démontra alors en plus une grande maîtrise de la perspective. Ces bas-reliefs coulés en bronze (et en or) suggèrent une subtile profondeur. Michel-Ange confia qu’elles pourraient ornées les Portes du Paradis, d’où son appellation. Pour ces deux projets (les quasi seuls de sa carrière), Ghiberti monta un atelier dans lequel viennent se former des artistes comme les futurs grands Donatello et Uccello.

L’entrée dans le baptistère de Saint-Jean se fait avec le même pass global de l’Opera del Duomo, sans attente particulière. L’intérieur est un vaste volume vide où l’on trouve une abside (la Scarsella, “escarcelle”) ajoutée au XIIIe siècle ainsi que les fonts baptismaux de 1371 et le tombeau de l’antipape Jean XXIII réalisés par Donatello. Sur les murs, des fenêtres laissent entrer la lumière à travers des petites loggias décorées. Mais c’est surtout vers le splendide plafond que le regard s’oriente et se balade. Il est entièrement recouvert de mosaïques de style byzantin (dont certaines de Cimabue). Autour d’un immense Christ montrant ses stigmates, plusieurs vignettes représentent des épisodes de la Genèse avec Adam et Ève, de la vie de Marie et celle de Jésus ainsi que celle de saint Jean-Baptiste. Un emplacement est également dévoué au Jugement Dernier avec une représentation de l’enfer, rappelant les fresques de Vasari du Duomo de Florence. Baptisé ici, Dante s’en serait inspiré pour écrire la Divine Comédie.

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Le Musée du Duomo

Je ne vais pas vous mentir : je n’y suis pas allé. Pas que j’étais absolument persuadé que ça n’en valait pas la peine (il y a la plupart des œuvres retirées de la cathédrale : Pietà de Michel-Ange, Marie-Madeleine pénitente de Donatello, Santa Reparata d’Andrea Pisano, Vierge à l’Enfant de Arnolfo di Cambio, les Portes de Paradis de Lorenzo Ghiberti… et de toute façon l’entrée est comprise dans le pass) mais ça me faisait encore repartir pour une heure, voire deux… Et à Florence, il y a tellement de choses à voir qu’il faut faire des choix. Le mien a donc été de sacrifier ce musée.

Infos pratiques

Si l’accès à l’intérieur de la cathédrale est libre et gratuit, le reste du complexe est payant. Pour cela, vous pouvez tenter votre chance en faisant la queue dans une des deux billetteries situées autour du bâtiment mais le plus sûr est de réserver à l’avance sur le site. En avril, je n’ai pu avoir un billet d’entrée que pour le surlendemain ! Heureusement donc que nous étions à Florence pour 3 jours… Le jour J, tout était encore complet pour 48h. Ne faites pas donc pas avoir, d’autant que c’est le même prix (30 €) ! Le pass Brunelleschi donne accès à l’ensemble de l’Opera di Santa Maria del Fiore avec l’accès à la crypte de la cathédrale et au sommet à la coupole du Duomo, au campanile, au baptistère de San Giovanni ainsi que la visite du musée dell’Opera del Duomo. Ouvert tous les jours, de 10h à 19h / à 18h de novembre à mars. Possibilité d’une visite guidée.




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