Le PAS DU ROC, la Cascade du Nant des Bassets et le Champ Laitier

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Même si l’on n’a pas le rythme dans la peau, le pas du Roc fait partie des lieux dont l’image interpelle et intrigue. En effet, cette randonnée arpente la montagne sur un vertigineux sentier à flan de falaise. La vaillance trouvera sa récompense avec une vue sensationnelle, la cascade du nant des Bassets et, peut-être, quelques bouquetins. Au « sommet », le vaste plateau de Champlaitier offrira le paysage des alpages et l’histoire du maquis des Glières ainsi que plusieurs possibilités de poursuites.

 

Sommet : Chalet du Plan (1409 m)
Massif : Bornes (Haute-Savoie)

Départ : Pont de Pierre (959 m)

Carte IGN : Mont Salève 3430 0T
Topos Randonnées Haute-Savoie

Difficulté : ★★★☆☆

Dénivelé : 450 m
Distance : 4 km… (aller)

Durée : env. 3/4h jusqu’au pas du Roc
1h30 à 2h jusqu’au chalet du Plan

Intérêt : ♥♥♥
Rando Vertige
Cascade
Bouquetin

Période : avril à novembre
(à ne pas faire par neige, gel ou temps humide)

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎

➜ Se rendre au Pont de Pierre

Depuis Annecy, se diriger vers La-Roche-sur-Foron (ou vice-versa) pour arriver à Thorens-Glières. Ensuite, passer le château de Thorens (devenu hôtel****) puis la chapelle de la Pierre Taillée et rentrer dans le massif des Bornes en prenant la direction du plateau des Glières sur la route D55. Traverser les hameaux d’Usillon puis de nant Sec et, après deux épingles, on arrive dans le virage du pont de Pierre.

Se garer avant sur les côtés ou après, sur le parking au niveau de la station de pompage. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements sur Annecy et ses environs.

 

Le Sentier des Espagnols

Du parking, on voit la paroi rocheuse avec la cascade du pas du Roc et, en observant bien, l’itinéraire sculpté. Le sentier démarre au bord de la route, une centaine de mètres en aval du Pont de Pierre. On est tout de suite dans le vif du sujet avec une ascension de 250 mètres de dénivelé+. Cela étant, le tracé se compose de nombreux lacets atténuant la raideur et permettant une marche sans difficulté. De plus, le parcours se fait à l’ombre des sous-bois de feuillus puis de conifères de la forêt des Charbonnières.

Après une vingtaine de minutes, on atteint le tronçon iconique de la randonnée au pas du Roc. En effet, un chemin traversant la falaise a été creusé dans la roche (cela ressemble à celui montant à la montagne du Charbon depuis Doussard, mais avec la barrière en moins !). L’endroit le plus remarquable est ce passage dans l’arche artificielle, porte d’entrée sur la vertigineuse vire. Si des poutres ont été installées pour faire des marches (parfois traîtresses), il faudra toutefois faire attention car les petites pierres ne sont pas tout à fait stables.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Plus loin, les marches en bois disparaissent au profit de celles taillées dans la roche. Le calcaire étant hyper patiné (encore plus dangereux par temps humide, pluie, gel, neige…), il vous oblige à être très vigilant. Ici, le faux-pas est impardonnable ! Tenez-vous à la chaine et assurez chacun de vos pas, à la montée comme à la descente, quand la fatigue et l’empressement vous rendront moins alerte (d’ailleurs, la paire de bâtons sera très appréciée pour rassurer l’équilibre). Sinon, à part ça, pour ceux qui en ont l’audace, la vue est pour le moins sensationnelle sur le vallon de la Fillière.

alors, comment vous le sentez ?

À la sortie de ce passage délicat (le plus dur est passé, enfin… jusqu’à la descente), on arrive sur une passerelle en bois, permettant de surpasser le nant des Brassets, ruisselant énergiquement le long d’une rampe toboggan. La chute d’eau apparaitra alors comme une fraiche récompense brumisante après les éventuelles bouffées de chaleur suintantes. En cette fin de printemps, les glaçons de l’hiver venaient s’accumuler dans la bassine. C’est également l’endroit qui associe le plus la vue à pic et la sécurité rassurante d’une barrière. On peut alors se laisser aller à oser se pencher un peu pour appréhender ce qu’on redoutait et ne voulait pas regarder jusqu’à présent : environ 300 mètres de vide…

 

Le Pas du Roc

Un court virage sur sentier terreux et on traverse un autre pont passant à nouveau, 30 mètres plus haut, sur le nant des Brassets. On arrive alors au pas du Roc (1270 m), belvédère sécurisé afin de profiter, plus sereinement, du panorama : devant nous, la Vallée du Pertuis et la grotte de la Diau, la barre rocheuse avec le Plan de l’Aigle et la Tête de Bunant, en arrière-plan, le plateau du Parmelan et, tout à gauche, la Pointe de Dran. Un panneau informe également de l’historicité du lieu, où partisans français et Républicains espagnols étaient venus s’installer pour la Résistance dans les Glières contre l’armée allemande, constituant la « Compagnie Forestier », du surnom de l’adjudant-chef Tom Morel qui la dirigeait. Ce jour-là, ce sont plutôt de jeunes bouquetins qui occupaient le lieu. Perpétuation de la vigie maquisarde ou balade commémorative de leur part ? J’ai fini par comprendre qu’ils étaient en tout cas surtout attirés par une pierre à sel qu’ils étaient venus lécher, avant de repartir s’isoler dans les barres rocheuses.

cabri cabriolant

La Cascade du Nant des Brassets

Le chemin part ensuite dans la forêt, sur la gauche du ruisseau (une pancarte indique qu’on entre dans une zone sensible pour la faune, notamment pour le tétras lyre : ne pas sortir du sentier et tenir les chiens en laisse). Quelques minutes après, on arrive aux abords de ce dont on commençait à entendre le vacarme, la cascade du nant des Brassets. Le ruisseau se déverse dans une blancheur alors presque « vermeerment » équivoque quand on sait qu’il s’écoule du… champ Laitier (je n’ai toutefois pas goûté pour vérifier).

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Ne voyant que très peu le jour, la voie lactée est bordée d’une constellation de stalactites et autres éclaboussures glacées. Pour la douche tropicale façon pub Nivea, on attendra quelques semaines… Par ailleurs, les photographes me reprocheront certainement d’avoir oublié de prendre mon trépied pour faire au beau filé laiteux (je le concède et suis le premier à le regretter, je n’y manquerai pas la prochaine fois, je m’y engage). Pour cela, mieux vaut venir au printemps ou à l’automne, quand le débit est abondant.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

La suite (mais peut-être peut-on se contenter de cette première partie pas du Roc / cascade, vous vous ferez votre avis en lisant ce topo jusqu’au bout) est marquée par une porte taillée dans un bloc rocheux (attention à ne pas glisser, le “tunnel” peut être humide). Après ce portail « carrollien », une autre randonnée, une autre ambiance, moins alpine. Le sentier longe à plat le nant des Brassets serpentant dans le vallon. Toujours à l’ombre, celui-ci était encore recouvert de neige gelée. L’ambiance est alors très différente, le silence règne dans cette froideur qui semble éternelle.

Le Champ laitier

Après avoir passé les lieux dits de La Source et Les Plantations, on sort de la forêt vers 1380 mètres pour rejoindre Champlaitier. Ce bien nommé plateau d’alpage, situé dans le val de la Montagne des Frêtes (1910 m) à droite et de, à gauche, celle de Sous-Dine (2000 m), étend sa perspective jusqu’à la Roche Parnal (1896 m). Le manteau neigeux fraichement fondu avait, en ce début avril, permis l’érection de quelques fleurs printanières (crocus et jonquilles). Plus tard dans la saison, ce sont les bouses de vaches qui orneront le sol…

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

De là, plusieurs itinéraires de randonnée sont possibles, selon l’envie et le temps qu’il vous reste (par exemple, à droite, rejoindre le plateau des Glières par la Commanderie). En ce qui me concerne, un peu bêtement comme aller jusqu’à la bouée en face quand on nage, j’ai poursuivi au chalet du Plan (1490 m). Et puis, comme ça n’a rien de véritablement exceptionnel, je me suis dit que la vue serait sans doute un brin plus intéressante en prenant un peu de hauteur. Une piste conduit à un embranchement qui m’a fait hésiter entre pousser jusqu’au col de l’Ébat (1729 m) ou aller voir du côté du col de Landron. Le temps d’ensoleillement restant a objectivement tranché pour la dernière solution.

le plateau de Champlaitier

Le chemin carrossable passe devant les ruines (quelques pierres…) d’une cabane occupée par la Section Coulon lors de la bataille des Glières en 1944. Une demi-heure après le chalet du Plan, on atteint le col de Landron (1583 m), offrant la possibilité de redescendre sur Usillon pour revenir par une (longue) boucle ou poursuivre au sommet de Sous-Dine (environ 1h30). Pour ma part, vu l’heure, je me suis arrêté là en me contentant d’observer la vue, décevante, à l’Ouest, sur le sud du Jura, et, un peu plus enthousiasmante, à l’Est, sur la Montagne des Auges et le Mont Lachat ainsi que, en arrière-plan, quelques sommets de la chaîne des Aravis émergeant au-dessus de La Clusaz (de la Tête Pelouse à l’Aiguille de Borderan) et la cime du Mont Blanc.

la chaîne des Aravis

Au final, la randonnée au pas du Roc et jusqu’à la cascade du nant des Brassets peut se suffire à elle-même puisqu’il s’agit de la partie la plus remarquable de l’itinéraire. Néanmoins, si l’on veut justifier le déplacement en voiture jusque là et ensuite “souffler un coup” en cassant la croûte dans un paysage tranquille, poursuivre jusqu’au champ Laitier sera tout indiqué. Pour la descente, je réitère mes conseils de vigilance.

 

Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking

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