Les GRANDS MOULINS : 2 itinéraires pour gravir la pyramide

Les Grands Moulins, Belledonne © L'Oeil d'Édouard - Tous droits réservés

Situés sur la partie septentrionale de la chaîne de Belledonne, les Grands Moulins est une des montagnes constituant le paysage quotidien des chambériens : à contrejour le matin quand le soleil se lève derrière les reliefs escarpés, rosés en fin de journée (quand les nuages ne s’y sont pas accrochés…). Son sommet offre une vue à 360° splendide sur les cimes savoyardes. Je vous donne ici l’itinéraire par la voie normale et, plus bas, la variante par l’arête Nord-Ouest.

 

Sommet : Les Grands Moulins (2495 m)
Massif : Belledonne (Savoie)

Départ : Val Pelouse (1720 m)

Carte IGN : Allevard 3433 OT
Topos Randonnées Belledonne

Difficulté : ★★★☆☆
(passages sur rochers ★★★★)

Dénivelé : ≃ 850 m (cumulé)
Distance : 5 km

Durée : montée 2h30/3h – descente 1h30/2h

Intérêt : ♥♥♥
Chamois

Période : juin à novembre

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎

➜ Se rendre à Val Pelouse

Depuis Chambéry ou Grenoble, traverser Pontcharra puis les Gorges du Bréda pour rejoindre La Rochette (idem depuis Albertville mais en traversant Chamousset). Dans les deux cas, prendre ensuite la direction d’Arvillard puis suivre les panneaux Val Pelouse jusqu’à… Val Pelouse (attention, en hiver, une barrière en ferme l’accès).

 

Par le Refuge de la Perrière

L’itinéraire de randonnée aux Grands Moulins démarre au bas de l’ancienne piste de ski qui fait aujourd’hui office d’alpage bovin et de belvédère sur le bassin chambérien. Le cadre est posé avec le massif de la Chartreuse d’un côté et le massif des Bauges de l’autre. On remonte “la bleue” sur une petite centaine de mètres en gardant sa droite pour ne pas rater le sentier qui part dans le sous-bois. Celui-ci est globalement à l’horizontale et permet de se chauffer tranquillement les jambes. À la sortie de la forêt, une deuxième carte postale s’offre à nos yeux avec le Grand Charnier, le pic du Frêne et le Grand Miceau. Ce panorama accompagne la randonnée jusqu’au sommet des Grands Moulins. Après 2 km depuis le parking de val Pelouse, un sentier part sur la gauche, il s’agit de l’itinéraire pour rejoindre l’arête nord-ouest des Grands Moulins (cliquer ci-dessous pour déplier le topo détaillé).

🔶 Variante : Topo de la MONTÉE PAR L'ARÊTE NORD-OUEST des Grands Moulins (cliquer)

Cet itinéraire est une variante pour monter au sommet des Grands Moulins, et non pour descendre (enfin… on peut toujours mais la pénibilité que nécessite la descente est bien supérieure à l’intérêt qu’elle apporte ; de plus, vous risquez peut-être de croiser des personnes en train de monter). L’atout de cette voie, en plus d’être une alternative pour refaire la randonnée, est qu’elle est plus directe, et donc plus raide. Ne prendre cette montée que si vous êtes à l’aise dans la crapahute.

Difficulté : ★★★★

Durée : montée 2h à 2h30 (départ → sommet)

Dénivelé : ≃ 850 m (cumulé)
Distance : 9 km

 

⚠️ Ne pas rater l’embranchement sur le chemin qui mène au refuge de la Perrière. La sente dans l’herbe est plus ou moins visible (au pire, un autre sentier balisé part du refuge de la Perrière). Dans tous les cas, garder le col de la Perrière en ligne de mire. Sur ce replat avec une veine rocheuse, on découvre la vue orientale sur la combe de l’Arbet Neuf et la pointe de Rognier (2341 m) en face. Petite pause avant les efforts.

 

Ascension des Grands Moulins par l’arête Nord-Ouest

À partir de là, ça va grimper raide ! Rien non plus d’extrêmement difficile, davantage de la crapahute que de l’escalade. Il s’agit de gravir le sentier en terre en s’aidant des mains lorsque les marches sont trop hautes. Certains (courts) passages nécessitent tout de même d’être un peu à l’aise sur rocher. Pour information, une enfant de 12 ans (toutefois très sportive et fille de prof d’EPS) a réussi, non sans efforts, la montée. Plutôt que des mots, je vous laisse avec des photos et appréhender le niveau de difficulté. À vous de voir ensuite si ça vous semble jouable ou pas.

 

À la sortie de ce pas, on bascule sur l’arête qui mène au sommet. La vue jusqu’au Mont Blanc apparait alors comme la récompense à l’effort fourni. Le dernier tronçon est essentiellement une marche sur un champ de rochers, caractéristique du sommet des Grands Moulins. Il n’y a plus réellement d’itinéraire tracé, on navigue à la recherche des pierres offrant le plus de stabilité.

Au bout d’une heure, on atteint le refuge de la Perrière, cabane non-gardée talentueusement rénovée en 2018. L’intérieur est parfaitement propre et aménagé (une grande table avec des bancs, une grande cheminée, quelques meubles, une carte de Belledonne… et un cahier d’or pour remercier les restaurateurs et les informer d’un éventuel souci). À l’étage, une grosse dizaine de couchages sont à disposition dans un dortoir collectif. Grand luxe ! Bravo les gars ! Si vous n’êtes que de passage pour cette randonnée aux Grands Moulins, vous pouvez au moins profiter des toilettes sèches au cas où avant la montée…

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Encore un peu de chemin à plat puis on arrive dans le coeur du sujet : il faut bien monter maintenant (sémantiquement, les sommets sont toujours plus hauts) et le sentier se raidit de plus en plus. La montée au col de la Frèche marque le changement de rythme cardiaque. Pensez à garder une cadence régulière, ce n’est que le début ! ⚠️ Attention à ne pas louper la bifurcation sur la gauche (comme ce fut notre cas) pour le sommet des Grands Moulins. Le chemin qui continue droit amène au col et/ou à la pointe de la Frèche, 2268 mètres (si vous n’êtes pas pressé, le détour prend 1/2h et offre une jolie vue sur l’objectif du jour). Le sentier menant au sommet par l’arête Sud est indiqué non pas par un panneau mais par une écriture et une flèche peintes en jaune sur une pierre au milieu des brins d’herbe (on a vu plus évident comme balisage).

 

La montée finale sous le Col de la Frèche

Le sentier maintenant exposé aux rayons du soleil procure ses premiers émois musculaires et on savoure la brise qui vient rafraichir ses perles salées. Si le dénivelé est raide, les lacets sont relativement bien faits. La difficulté vient du fait que le sentier est globalement ravagé par la descente. Du coup, saccadés par les appuis irréguliers entre terre et pierres, les pas ne sont pas fluides et tirent sur les cuisses et les lombaires. Pour partager les conseils de mon ami guide Thierry, faites, autant que faire se peut, des petits pas réguliers et s’appuyant sur le moindre petit graton pour horizontaliser le pied, histoire de garder du quadriceps pour la descente (en savoir plus sur sa “marche des Atrus”). À mi-hauteur de l’ascension, un joli point de vue plonge sur la Maurienne, la Lauzière et le Cheval Noir. Le sentier remonte l’arête et la falaise semblait être un recoin idéal pour les chamois. Ça n’a pas manqué, une mère et son fils étaient venus s’y poser dans l’après-midi à la descente.

 

Le sommet des Grands Moulins

Le final est une marche sur des rochers et il faut alors avoir le pied un peu sûr. La question est : comment ces cailloux ont-ils pu arriver disposés dans cet état au sommet, comme s’ils étaient tombés du ciel ou avaient été empilés ? La configuration est réellement surprenante. La première supposition que j’ai eue est qu’ils auraient été déplacés par un glacier, tel une moraine, mais j’étais pas vraiment convaincu. L’explication (qui m’est venue d’une spécialiste du domaine géologique) est qu’il s’agit d’un “chaos granitique”. Si, comme moi, le terme ne vous a rien dit (et même intrigué !), voici les explications en détails sur ce site. Les hommes ont toujours cette tendance s’inventer des histoires quand ils ne comprennent pas un phénomène. Puis, vient la Science… Dans tous les cas, on comprend bien une des hypothèses quant à l’étymologie de nom des Grands Moulins qui viendrait peut-être de Moulinas, “grands clapiers d’éboulement”.

Au sommet des Grands Moulins, la vue est sensationnelle avec un panorama est à 360°. Toutes les Alpes du Nord s’exposent depuis ce belvédère. Au Sud, Belledonne avec encore et toujours le Grand Charnier, le pic du Frêne, le Grand Miceau avec les aiguilles d’Arves et le Grand pic de Belledonne en toile de fond. À l’ouest, le massif de la Chartreuse avec notamment la barre rocheuse allant de la dent de Crolles au mont Granier. Au nord, la cluse de Chambéry et le massif des Bauges et la chaîne des Aravis. À l’Est, toutes les richesses des massifs savoyards avec Lle Grand Arc et la chaîne de la Lauzière, le massif de la Vanoise avec ses glaciers, la Grande Casse et le mont Pourri. En arrière-plan, le Mont Blanc, merveilleux, comme toujours.

 

Descente et Pointe de la Frèche

Comme expliqué plus haut dans le topo bonus de la variante des Grands Moulins par l’arête Nord-Ouest, la descente par cette dernière n’est pas recommandée. Elle va être très pénible à désescalader et ne présente aucun intérêt réel. De plus, vous risquez peut-être de croiser des personnes en train de monter et il faudra attendre son tour (celui qui monte en montagne a toujours la priorité). Le “seul” itinéraire de retour est donc par l’arête Sud, le chemin principalement expliqué dans ce topo. Depuis le sommet des Grands Moulins, il faut compter 1H30 à 2h selon votre débrouillardise en terrain raide. Pour être sûr de ne pas vous planter comme ma première fois (mais c’était pas ma faute !), bien suivre les cairns jusqu’à retourner sur le sentier. Si vous avez pensé à prendre des bâtons de randonnée, c’est bien, sinon, vous allez surement les regretter… Faites attention aux pierres qui roulent sous votre semelle et aux éventuels chamois sur la falaise (évitez de faire les deux en même temps, ça ne met pas vraiment le regard en valeur).

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Si vous en avez encore un peu sous la semelle, arrivé en bas du col de la Frèche, vous pouvez remonter un dernier petit coup (150 m d+) pour rejoindre la pointe de la Fèche à 2268 pour une belle vue sur les Grands Moulins (en fait, comme on n’avait pas vu la bifurcation, on l’a faite dès le matin). Le point de vue au Sud est pas mal non plus avec le col d’Arpingon (2276 m), la tête de la Perrière (2355 m) et encore le triptyque Grand Miceau – pic du Frêne – Grand Charnier.

Sinon, à partir de la dite fameuse bifurcation, le sentier pour revenir au parking de Val Pelouse redevient en pente douce ou à plat. Le pied déroule et les semelles avancent toutes seules jusqu’à la voiture. Dernier conseil : pensez à garder un peu d’eau dans votre sac pour le retour, il est exposé plein Ouest et donc au soleil de l’après-midi…

 

Carnet de Randonnée en Montagne (Auteur : L'Oeil d'Édouard / Éditions Les Dirtbags) mountain hiking book hike trek trekking




Vous aimez cet article ? Parlez-en à vos amis et inscrivez-vous à notre newsletter

D’autres articles sur les mêmes thématiques

Nos Topos Randonnée

Belledonne

Nos Conseils Montagne

Laisser un commentaire