Les Forts de l’Esseillon, un tour à vélo entre splendeur naturelle et patrimoine historique

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Le tour des forts de l’Esseillon à vélo est un circuit assez court mais un condensé de beauté, de paysages grandioses, de curiosités naturelles et historiques. Côté sport : une belle grimpée depuis Avrieux jusqu’à Aussois puis vers le monolithe de Sardières… et des montées encore plus coriaces aux alentours pouvant corser l’addition si le cœur vous en dit.

 

Vallée : Maurienne (Savoie)

Départ : Bramans, Avrieux, Aussois, Modane ou encore Termignon

Itinéraire : Trace GPS

Difficulté : ★★★☆☆
assez court mais avec une jolie grimpée

Distance : 30 km
Dénivelé + : 600 m

Route : ✔︎✔︎✔︎✔︎
du monde l’été, surtout la D1006

Intérêt : ♥♥♥
de belles vues sur les montagnes alentour et sur les forts de l’Esseillon

Période : d’avril/mai à début octobre,
mais attention aux premiers frimas de l’hiver qui arrivent tôt dans la vallée.

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez nos conseils pratiques 🚴‍♂️

 

Points de départ… et d’arrivée

■ Modane
Si vous partez de Modane (accessible en train), il vous faudra allonger un peu le circuit, rien de bien méchant cependant (+5 km et +100 m de D+). Je vous conseille d’emprunter la D215 à la sortie de la ville puis de prendre à droite la D215e pour rejoindre la boucle présentée ici. Descendre sur Avrieux n’est pas nécessaire, mieux vaut filer tout droit par la D215ad, en direction des forts de l’Esseillon. Le retour jusqu’à Modane se fera par la D1006 où le trafic peut être dense l’été, mais en prenant la route en descente, cela est moins gênant.

■ Avrieux
Depuis Avrieux, vous n’aurez pas d’échauffement et attaquerez par la côte des forts de l’Esseillon. Un départ rugueux… mais un retour donc plus tranquille. Une fois passé le monolithe de Sardières, il n’y aura (presque) plus de montée.

■ Aussois
L’avantage de partir d’Aussois et de débuter par un bon petit échauffement. La route grimpe en gros jusqu’au monolithe, mais cette montée est assez roulante et permet donc de bien chauffer les guibolles. L’inconvénient : le retour par la côte des forts de l’Esseillon, une fin corsée et possiblement en plein cagnard en été.

■ Val Cenis – Termignon
Depuis le village de Termignon, seulement quatre kilomètres de plus, presque tout plat, et l’avantage de partir en faux-plat descendant jusqu’à Avrieux… avec quelques petites remontées. Les affaires sérieuses ensuite puis un retour descendant depuis le monolithe. Attention juste de ne pas partir trop tôt quand les températures sont encore froides.

■ Bramans
Départ en douceur, en faux-plat descendant, avec quelques remontées histoire de bien chauffer les cuisses. Puis descente sur Avrieux avant la grimpée du jour. Ensuite, après le monolithe, descente et faux-plat descendant jusqu’à l’arrivée. Peut-être la meilleure option… et celle présentée ici.

la D1006 reliant Modane à la Haute-Maurienne

la route des Forts grimpe… assez fort

Échauffement jusqu’à la redoute Marie-Thérèse

L’itinéraire quitte Bramans par la route principale, en fond de vallée mauriennaise. C’est parti pour une petite boucle quelque peu escarpée mais surtout très charmante. A la sortie de Bramans, Hannibal et ses éléphants vous saluent. La statue de métal nous rappelle que le légendaire général carthaginois est passé par là, au cœur des Alpes, en direction de Rome, avec ses fameux éléphants. Même si l’itinéraire de l’armée d’Hannibal est encore sujet à débat, le stratège militaire aurait probablement remonté la vallée de la Maurienne… en 218 avant J.C.

départ (ou passage) par Bramans, sur les traces d’Hannibal © Fab__Rides 📷

Pas de pachyderme, pas d’armée, pas de général, mais tout de même un impressionnant fort militaire sur notre route aujourd’hui pour cette sortie historico-sportive. Après quelques kilomètres en faux-plats descendants, la route monte légèrement sur quelques centaines de mètres pour atteindre la redoute Marie-Thérèse, avant-poste des forts de l’Esseillon. Ce début de parcours est une parfaite mise en jambe avec de jolies vues sur les montagnes qui nous dominent, notamment l’hypnotique dent Parrachée. Le trafic est cependant assez dense, notamment l’été, et le vent qui remonte la vallée peut corser un peu l’échauffement. Un départ à l’aube permet d’éviter le gros du trafic, mais gare à la fraîcheur matinale à cette altitude !

Les forts de l’Esseillon sont un ensemble de cinq ouvrages, perchés sur une falaise abrupte. Ces forts ont été construits au début du XXe siècle. Situés sur un verrou naturel de la haute vallée de la Maurienne, ces forts avaient pour fonction de bloquer d’éventuelles attaques et invasions venant d’Italie, protégeant ainsi le Royaume de Savoie. Depuis la route, il est possible d’admirer les forteresses, véritables prouesses architecturales, s’échappant des falaises escarpées. Laissé à l’abandon au milieu du siècle dernier, le site se visite aujourd’hui et vaut vraiment le détour. Il faut par contre compter une bonne demi-journée voire une journée complète pour faire le tour des lieux. On repassera donc…

le fort Victor-Emmanuel au petit matin © Fab__Rides 📷

Avrieux et la montée sur Aussois

Le tracé continue sur la route principale avant de bifurquer à droite toute, en direction du village d’Avrieux, niché en creux de vallée. Une fois descendu dans le fond du vallon, il faut logiquement remonter l’autre versant. La pente est plutôt douce jusqu’à la cascade Saint-Benoît, qui jaillit depuis une échancrure au sommet de la falaise. Les eaux dégringolent de plusieurs dizaines de mètres dans un bassin patiemment creusé au fil des siècles, puis roucoulent paisiblement entre les pins. Un lieu idéal de pique-nique ou de farniente.

la cascade Saint-Benoît

Mais pour le cycliste, la route se poursuit et se raidit, flirtant avec la falaise pour atteindre un collet entre la partie haute du fort Victor-Emmanuel et le fort Charles-Félix. La bien-nommée route des Forts affiche de forts pourcentages et si les vues sont splendides, l’effort n’en est pas moins dur. La route sillonne le versant herbeux en quelques jolis lacets, vadrouillant d’un fort à l’autre, avec comme sentinelle la dent Parrachée qui surveille la vallée et les forts de l’Esseillon du haut de ses 3697 mètres.

les ruines du fort Charles-Félix

La route du monolithe de Sardières

On traverse la petite station-village d’Aussois, qui a su garder son charme, avant de poursuivre en direction de Sollières-Sardières. La route s’élève gentiment sur une large épaule herbeuse. A gauche, au niveau d’un calvaire, une étroite route coupe droit à travers champs. Pas de panneau, mais il faut bien l’emprunter. Après quelques hectomètres avec une vue imprenable sur le massif du Mont-Cenis, avec notamment le Signal du Petit Mont Cenis (3162m) ou la roche d’Etache (3083m), la route s’enfonce dans la forêt. Le bitume devient de plus en plus mauvais, pour ne pas dire en piteux état, mais néanmoins tout à fait praticable, surtout à la montée.

le village d’Aussois © Fab__Rides 📷

Les pourcentages sont doux et permettent d’appuyer fort et de monter vite ou d’y aller tranquillou et de contempler les œuvres d’art sur (souche de) bois qui jalonnent la grimpée. Après à peine trois kilomètres faciles surgit le monolithe de Sardières : une impressionnante aiguille dressée au garde-à-vous qui rapetisse les pins groupés autour d’elle. Résultat de millénaires d’érosion, cet obélisque naturel darde vaillamment le ciel et est aussi un beau défi pour les crapahuteurs émérites (trois voies cotées entre 6b et 7a!).

le monolithe de Sardières

La route est plus raide mais en bien meilleur état à la descente, côté Sardières, un petit village typique de Maurienne, avec ses maisons de pierres et toits de lauzes, son four banal, sa petite église à la vue imprenable. Le tracé rejoint ensuite la route reliant Aussois à Termignon. Descente rapide sur Sollières avant de reprendre la route principale, avec son trafic dense l’été venu, pour revenir sur Bramans et boucler la boucle.

VARIANTES

Si mollets joueurs, vous pouvez agrémenter cette boucle d’une (ou deux, ou trois !) grimpée plus coriace, toutes en aller-retour. Voici quelques options :
■ Montée au plan d’Amont, depuis Aussois (6,8 km à 7,9 % de moyenne)
■ Grimpée de Bellecombe et du plan du Lac depuis Termignon (15,6 km à 7 % de moyenne)
■ Montée de Saint-Pierre-d’Extravache depuis Bramans (7,1 km à 6 % de moyenne)
■ Grimpée de la chapelle Saint-Anne depuis Avrieux (6,1 km à 8,5 % de moyenne)




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