Le Belvédère de la Chambotte, une vue et une pente à couper le souffle

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Le « petit » col de la Chambotte est assez difficile mais offre une vue imprenable sur le lac du Bourget, notamment si vous avez le courage de pousser jusqu’au belvédère. Une belle alternative pour un tour du lac version piquante !

 

Col : col de la Chambotte (650 m)
+ belvédère de la Chambotte (720 m)
Massif : Jura (Savoie)

Départ : Chaudieu (Savoie)

Itinéraire : Trace GPS

Difficulté : ★★★☆☆
court mais assez raide, surtout les 800 m jusqu’au belvédère

Distance : 5,8 km → jusqu’au belvédère

Dénivelé + : 470 m → jusqu’au belvédère

Intérêt : ♥♥♥♥
superbes vues sur le lac du Bourget

Route : ✔︎✔︎✔︎✔︎
route correcte mais étroite (attention en descente notamment)

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez nos conseils pratiques 🚴‍♂️

 

Une vue splendide sur le lac du Bourget

La vue depuis le belvédère de la Chambotte vaut largement la peine endurée sur les pentes du col. Un endroit magique où le regard embrasse l’entièreté du plus grand lac naturel de France, dont les eaux changent constamment de couleur en fonction du temps et de la période de la journée à laquelle vous vous délectez du panorama. Je n’ai d’ailleurs jamais vu de plus belles couleurs qu’après un bel orage.

L’occasion d’en prendre plein les mirettes mais aussi plein les papilles si l’estomac vous est descendu dans les talons au fil de la montée, au restaurant du belvédère dont la terrasse surplombe le lac. Si vous allez ensuite sur Aix-les-Bains, il n’y aura plus qu’à vous laisser filer côté albanais (dans la région d’Albens, bourgade située entre Aix et Rumilly, rien à voir avec l’Albanie) pour retrouver les bords du lac et la « Riviera des Alpes ». Mais avant toutes ces récompenses et joyeusetés, il faudra tout de même avaler quelques six kilomètres et 470 mètres de dénivelé, dont un final coriace jusqu’au belvédère si le cœur, les jambes et les yeux vous en disent.

la montée au belvédère de la Chambotte est rude

Un col court mais ardu

Le versant qui nous intéresse débute à la pointe Nord du lac, au lieu-dit Chaudieu, et attaque sévère d’entrée de jeu. La pente et le cœur s’affolent dès les premiers hectomètres. Les pourcentages passent (déjà) la barre fatidique des 10 %. Heureusement cela ne dure pas trop longtemps et un replat vous attend un peu plus haut. Du coup, deux options s’offrent à vous : partir « tranquille » afin de ne pas se faire sauter le caisson d’entrée de jeu ou passer en force en comptant sur la portion plus roulante pour souffler.

Après cette première rampe puis l’instant de répit qui s’ensuit, les muscles sont chauds et il est possible (et préférable) de prendre gentiment son rythme. La pente est assez soutenue, autour des 8 %, mais permet de maintenir votre effort sans avoir la sensation de trop peiner. Tout est désormais question de gestion, si vous ne bataillez pas avec des copains copines.

Je vous conseille de gravir le col le matin, le début d’ascension se fait alors à couvert, à l’ombre de la montagne de la Chambotte, avec quelques vues furtives sur l’étendue bleue qui tapisse la vallée. En ce mois de juillet, lors de cette session avec Édouard, le photographe de Trace Ta Route, les couleurs sont vives, profondes ; le lac a revêtu son ensemble bleu canard qui tranche avec le vert tendre des feuillus, la blancheur éclatante d’une voile de bateau resplendit sur les eaux du Bourget. L’atmosphère est calme, sereine, je me concentre sur mon effort et admire la vue, souvent splendide, malgré une route assez chargée l’été et donc plus agréable encore hors saison.

Si vous vous abordez le col de la Chambotte l’après-midi par temps chaud, ce n’est pas la même histoire ; la route est alors écrasée de chaleur, vous évoluerez en plein cagnard avec en supplément la réverbération des rayons de soleil sur les falaises. Étouffant. Fatigant. À éviter et à privilégier donc à la mi-saison, quand le soleil est encore timide.

Que cinq kilomètres, vous êtes sûr ?

Plus vous montez et plus les vues sur le lac se dégagent et enivrent vos mirettes. La route s’affine, flirte avec la montagne, ondoie langoureusement, s’écarte quelques instants pour ensuite caresser la paroi, elle s’accroche finalement à la falaise qui nous toise, bloc de calcaire suspendu au dessus de nos têtes casquées. Quelques pierres jalonnent d’ailleurs parfois le bitume, recommandant la plus grande prudence à la descente et surtout un bon casque, non obligatoire mais indispensable.

La pente s’adoucit parfois docilement, puis se cabre à nouveau, à l’assaut de la montagne, sans un lacet pour relancer la machine et changer de point de vue. La route alterne les passages soutenus et plus calmes en restant assez régulière, oscillant constamment entre 6 et 9 % environ.

L’asphalte ondule inlassablement à flanc de falaise, il est donc difficile de se repérer et plusieurs fois j’ai été surpris, accélérant le rythme en croyant arriver au seul et unique lacet du col qui annonce le « début de la fin », et puis en fait… rien du tout ! Derrière la courbe, une autre courbe, un autre bout de falaise, une autre vue sur le lac, un énième rebond de pente, un énième replat.

Je me souviens même de ma toute première ascension ; parti sur un bon rythme, j’ai eu la mauvaise et prétentieuse idée d’accélérer sur ce que je pensais être le haut du col. L’explosion moteur ne fut que plus belle. Les derniers hectomètres s’allongeaient irrémédiablement. Un calvaire. J’avais eu l’impression de gravir un col faisant bien plus de cinq petits kilomètres. Mais cette mésaventure, cette première rencontre manquée avec le col de la Chambotte ne m’empêche pas de me faire encore avoir de temps en temps, notamment si cela fait quelques temps que je ne l’ai pas gravi. Bref, soyez prudent et ne lâchez les chevaux qu’une fois en vue du lacet (et encore, gardez en pour le final jusqu’au belvédère si telle est votre destination).

 

Le lacet, le tunnel et le col de la Chambotte…

Enfin cette fameuse épingle ! Plus que 300 mètres moins prononcés. Allez-y : lâchez chevaux, watts et potes encore dans la roue. Devant, la lumière au bout du tunnel annonce la fin du col, c’est quand même bien fait cette histoire. Un dernier virage, un dernier effort et vous y voilà.

Je ne peux néanmoins que vous conseiller de prendre le temps d’admirer le panorama qui passe du splendide au sublime (ou vice versa) depuis un petit point de vue situé juste après la trouée, sur la gauche, vous ne serez pas déçu. De là, le regard embrasse la partie septentrionale du lac du Bourget, la plaine de Chautagne, le château de Châtillon sis sur son promontoire, le Grand Colombier en arrière-plan et, au premier plan en contrebas, le copain ou la copine lâché(e) plus tôt dans le col… à encourager chaleureusement (à moins que ce ne soit vous).

Et si vous passez la tête de travers, langue pendante, courbé sur votre machine et les cuisses brûlantes d’acide lactique en regardant le super chrono que vous êtes en train de réaliser, vous pourrez toujours revenir au point de vue après coup. Ce n’est pas 300 mètres aller-retour qui devraient vous effrayer.

 

Au col, sur la petite commune de la Chambotte, les plus pieux pourront prier devant la petite chapelle, les plus assoiffés pourront se ravitailler à la fontaine juste devant la chapelle, les pieux assoiffés pourront faire les deux. Quant aux plus courageux, ils pourront s’attaquer au derniers 800 mètres montant au belvédère de la Chambotte (et son restaurant je vous rappelle).

Le belvédère de la Chambotte

Si vous êtes de passage dans la région, il serait dommage de rater le panorama au sommet. Certes, la pente est rude, à un bon 12 % de moyenne avec des passages à 15 ou 16 %, mais l’effort et la sueur en valent la chandelle. Si vous aviez décidé dès le début d’aller jusqu’au belvédère, inutile de dire qu’il faudra en avoir gardé un peu dans les socquettes pour ne pas finir en zigzag au beau milieu de la chaussée, par ailleurs assez empruntée l’été par les touristes en voiture ou à moto.

Quelques lacets serrés permettent de relancer l’allure ou au moins d’emmener plus facilement son plus petit braquet. La route, sans vue sur le lac cette fois, serpente dressée telle un serpent à sonnette dodelinant au son de la flûte dans un souk marocain. Ces 800 mètres peuvent vite sembler interminables quand les cuisses surchauffent et ne vous demandent qu’une seule chose : quand est-ce qu’on arrive ?

Mais ça y est ! Un dernier lacet, un parking, la route s’adoucit enfin, une dernière courbe et voici le belvédère, ou plutôt le restaurant. Pour la vue, vous pouvez gravir dans un tout dernier effort la volée de marches menant sur le toit du bâtiment ou vous contenter du panorama depuis la terrasse du restaurant. Magnifique… et bien mérité.

📷 prises de vue : L’Oeil d’Édouard / post-traitement : Fabrice ©

Versants

● Une seule route côté nord, celui présenté, avec juste une option différente au tout début du col, par le lieu-dit de Groisin.
● Plusieurs possibilités côté albanais, qui se rejoignent toutes à Saint-Germain-la-Chambotte. De ce village, l’ascension est assez courte et plus facile que celle présentée, avec un bon replat avant les dernières rampes. L’ascension sera forcément beaucoup plus longue et irrégulière si vous partez d’Aix-les-Bains ou d’Albens.

Quand ?

La route n’atteint pas les 1000 mètres (640 m pour le col et 720 m pour le belvédère) et est donc praticable toute la saison. En plein été, abordez le col assez tôt le matin afin d’être à l’ombre, préférez l’après-midi quand les températures sont encore fraîches.

En boucle

● Le col de la Chambotte est idéalement placé pour corser un peu le classique tour du lac du Bourget et surtout éviter la route peu agréable le long du lac (avec de belles vues mais beaucoup de trafic).
● Le massif, souvent appelé par soucis de simplicité massif de la Chambotte, est également traversé par deux autres cols, le Sapenay et le difficile Clergeon, plus calmes et permettant de jouer aux montagnes russes entre Chautagne et Albanais.




 

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