Les 2 Alpes en été : randonnée, balade et glacier

2 Alpes, initiation randonnée glaciaire

J’ai eu le bonheur de vivre les 2 Alpes l’été le temps d’un grand week-end de 4 jours…Tout là-haut, entre 1650m et 3600m ambiances, activités et paysages se renouvellent pour des sensations décuplées. Je suis ainsi passée de blanc immaculé des neiges éternelles et du glacier des 2 Alpes au vert lumineux des alpages du Parc National des Ecrins,  de l’expérience de l’alpinisme à la rando en altitude. Je suis passée de la fraicheur de la cascade de la Muzelle à l’ombre de forêts merveilleuses puis à l’accueil ô combien chaleureux des habitants du coin…Sans oublier l’authenticité des petits villages de Venosc ou de Mont de Lans. En résumé, un week-end intense pour une station qui l’est tout autant !

 

Sommaire:

  1. Randonnée sur le glacier des 2 Alpes à 3600
  2. Randonnée dans le Parc National des Ecrins
  3. La station des 2 Alpes, les villages de Venosc et Mont-de-Lans 
  4. Balade à la cascade de la Muzelle
  5. Carnet d’adresses : où dormir et manger

🏔️ Les 2 Alpes été : glacier 3200 et randonnée glaciaire

On a marché sur la lune. Euh non sur un glacier. Mais quand on n’a jamais pratiqué l’alpinisme, comme moi, gravir un glacier s’apparente à une mission Appolo.

S’encorder, chausser des crampons, s’exposer au mal des montagnes, approcher les crevasses …dans ma tête il va sans dire que j’allais vivre le grand frisson de la très haute montagne à près de 4000m !

Dans les faits ? Aux 2 Alpes, glacier et parois mythiques se révèlent totalement accessibles aux néophytes… à condition d’être bien accompagné !

1ere étape : prendre de la hauteur sans effort en empruntant d’abord la télécabine du Jandri Express puis le funiculaire souterrain ou Dôme Express qui m’achemine de 3100 à 3400m. Des sentiments contradictoires se bousculent en empruntant ce drôle de métro des neiges creusé sous la montagne. Vertige des sommets, vertige de technologie, je me sens un peu déboussolée face à toute cette démesure.

A l’arrivée, l’époustouflant royaume du grand blanc s’offre à moi dans un contexte malgré tout très aménagé. Et pour cause, là-haut c’est aussi le royaume des skieurs. Un domaine de haute altitude destiné aux mordus de glisse et aux compétiteurs de haut niveau est installé avec son lot de pistes tracées et d’équipements en tous genres.

L’objectif de la matinée ? Rejoindre le dôme de la Lauze à 3568m et au passage m’initier à la marche sur glace en compagne de Marc, guide de haute montagne.

Le guide me fait chausser les crampons, enfiler le baudrier est c’est parti pour le glacier des 2 Alpes, immense tapis d’un blanc éblouissant sous le soleil de juin. Ce beau et grand soleil me renvoie comme un boomerang le spectre inéluctable du réchauffement climatique et la fin programmée de ces paysages…

Nous sommes 3, quelques mètres de cordes (qu’il faut constamment garder tendue), nous séparent les uns des autres. On prend le rythme, on traverse 1 ou 2 pistes damées puis place à la féerie. En cette fin juin, c’est un méli-mélo d’arêtes rocheuses, de sommets enneigés et de plateaux bien verts qui se déploient sous nos yeux. Parmi les figurants : le Mont-Blanc évidemment à la fois si proche et si lointain mais aussi les nuages qui donnent au paysage toute son épaisseur et sa théâtralité.

Une fois en haut de dôme de la Lauze, les plus haut sommets des Alpes tiennent la vedette. Tous flirtent avec les 4000M d’altitude : La Meije (3.983m), le Râteau (3.809m), le Pic de la Grave (3.667m) et l’immense barre des Ecrins (4.102m). Au loin, plusieurs cordées forment de longues traces dans la neige. Nous ne sommes donc pas seuls au monde…pour autant de là-haut, les Alpes semblent nous appartenir. Tout simplement grisant.

Verdict d’un point de vue physique ? Nul besoin d’être surentrainé pour attaquer cette marche glaciaire. Moi-même n’étant pas une sportive aguerrie, je me suis sentie tout à fait à l’aise. Le seul « risque » c’est éventuellement le mal des montagnes que l’on peut ressentir à partir de 2500m à cause du manque d’oxygène. Mais nous ne sommes pas tous égaux face à elle. Certains ressentiront ce à mal aigu rapidement d’autres s’adapteront plus facilement. Perso je n’ai eu à déplorer qu’une migraine en fin de parcours. Par contre, attention au soleil particulièrement traitre et éblouissant là-haut. Partie sans protection solaire, je m’en suis tirée avec un simple coup de soleil au visage mais ca aurait pu être pire.

➡️ Infos pratiques randonnée glaciaire : 

Randonner à 3400m d’altitude sur un glacier ne s’improvise pas ! Les glaciers sont particulièrement sensibles aux conditions météo et un chemin tracé le matin peut devenir totalement inaccessible et dangereux au bout de quelques heures.

Je ne saurais donc trop vous recommander de faire appel au Bureau des Guides et Accompagnateurs pour une sortie en toute sécurité dès… 8 ans ! Grâce à eux, l’alpinisme se met à portée de tous !

Cette randonnée glaciaire peut se pratiquer toute l’année en crampons l’été et en raquettes l’hiver. Sortie à la journée à partir des 2 Alpes avec accès par la télécabine du Jandri expess + ascenseur incliné et funiculaire (50min, 1h de montée)

Matériel technique fourni. Prévoir 5 à 6 h de sortie. Départ 8h30.

Tarifs et infos sur le site du Bureau des Guides des 2 Alpes

🥾 Les 2 alpes été : randonnée pédestre au refuge de la Lavey

Après le défi de l’alpinisme et l’expérience de l’élévation, place au plaisir simple et tellement libérateur de la randonnée.

Celle du jour nous conduit jusqu’au refuge de la Lavey à 1800m d’altitude au cœur du Parc National des Ecrins. Sa particularité ? Elle se veut botanique ! Une pérégrination sensorielle pour se relier aux plantes à leurs usages, leurs mythes, leur vertus, tout ça grâce aux connaissances pointues d’Aude, notre accompagnatrice de moyenne montagne.

Au départ du hameau de Champhorent, la randonnée débute par une descente d’une bonne dizaine de minutes sur un chemin caillouteux. Une belle introduction aux beautés de la montagne avec des panoramas inouïs sur le Vénéon, torrent impétueux d’une couleur bleu glacier qu’enjambe un pont de pierre.

Une fois au pied de la rivière il faut entreprendre une jolie grimpette au cœur d’une forêt merveilleuse couverte de mousses, de lichen et de jolies fleurs qu’Aude nous invite à observer : digitales, lis martagon, lis orangé, ombellifères, reine des prés (à l’origine de l’aspirine), rhododendrons sauvage (une merveille !), et autres fleurs de montagne seront le fil conducteur multicolore de cette matinée. Un fil qui nous relie aussi à l’histoire de la région, quand autrefois au péril de leur vie, nos anciens quittaient leur maison pour vendre quelques trésors des montagnes : pierres, oignons et graines de fleurs (cf plus bas paragraphe sur le musée Chasal Lento qui explique cette histoire du colportage)

Précisons que la marche se prête à merveille aux leçons de choses. Solitude, lenteur, rythme presque machinal nous mettent dans les meilleures dispositions pour observer le monde qui nous entoure et se rendre disponible à lui.

Passage par le petit hameau des Rajas avec 2 anciennes granges traditionnelles témoins d’une occupation humaine passée. Ensuite nous nous enfonçons dans la spectaculaire vallée de la Muande cernée de montagnes non moins spectaculaires. Le bruit en continu du torrent et des multiples cascades nées de la fonte des neiges, la débauche de couleurs de fleurs de montagne, l’air pur…tous les sens sont en éveil dans ce coin de paradis.

Encore un petit effort et nous voilà arrivées au refuge de la Lavey, petite ruche pleine de vie et de passage au milieu de la solitude des montagnes. On y croise de tout : des familles avec enfants de tout âge (même avec des tous petits randonneurs de 3 ou 4 ans pour ma plus grande surprise !), des alpinistes, des randonneurs, des grimpeurs et des curieux comme moi.  On croisera aussi une jeune bergère (20 ans à peine) accompagnée de 3 énormes chiens car la Muande c’est aussi un vallon pastoral avec 2 troupeaux repartis à chaque estive de part et d’autre du torrent

Et puis il y a les gardiens émérites du lieu, Camille et Ludmilla, capables de régaler des dizaines d’affamés dans des conditions spartiates. Au menu : petites côtelettes d’agneaux avec légumes et cake au citron, tout ça en proportions XXL parce que la marche…ça creuse !

➡️ Infos pratiques randonnée botanique et refuge :

Randonnée guidée : Sorties collectives ou à la carte en groupes constitués de 12 pers.
Possibilité d’opter pour une sortie à la ½ journée ou à la journée
Toutes les infos pratiques sur le site du bureau des Guides. 

Refuge de la Lavey : Tarifs, réservation et infos sur le site de la Fédération française des clubs alpins et de montagne. Le refuge  dispose de la marque « Refuge en famille », d’où la ribambelle de petits randonneurs en herbe croisés sur le chemin. Certains étaient âgés d’à peine 3 ou 4 ans et suivaient plein d’entrain leurs parents. Une vraie surprise pour moi et une idée que je garde dans le coin de la ma tête pour une future sortie avec mon petit garçon.

🏘️ Les 2 Alpes été : villages et station

  • La station des 2 Alpes : conviviale, dynamique et très sportive

 

Elle fait partie de cette 2e génération de stations construites dans les années 30 et la fin des années 50. L’aménagement et l’architecture se veulent quelques peu disparates. Clairement on ne vient pas ici pour l’esthétique de bâtiments.

Mais elle a bien plus à offrir et notamment une belle animation hiver comme été. Quelques exemples d’évènements cet été qui illustrent son dynamique : course de trail, fête traditionnelle avec défilé en costume d’antan, festival de danse, randonnée avec dégustation de produits locaux…

La station fait également valoir de très belles adresses de restaurants ! J’ai pu en tester quelques-uns que vous retrouverez en fin d’article !

Mais ce qui m’a frappé durant mon petit séjour c’est le nombre de skieurs pros levés à l’aube pour s’entrainer sur le domaine d’altitude…en plein mois de juin. Car c’est ça aussi les 2 Alpes, une station qui joue la carte du sport de haut niveau en ski et snow bien entendu mais aussi en VTT, vélo (cyclo), trail et même skateboard.

  • Venosc :  authentique et vivant

Même si la télécabine reliant Venosc aux 2 Alpes et la petite route qui sillonne la vallée du Vénéon rendent le village nettement plus accessible qu’autrefois…La 1ere réflexion que je me suis faite en le découvrant fût :

Il faut être un vrai montagnard pour vivre ici à l’année. J’ai rarement vu un village aussi habité par la montagne, par sa présence, sa puissance, sa verticalité et sa rudesse.

Un petit orage est venu renforcer cette impression d’isolement. Coups de tonnerre et foudre prennent une toute autre dimension en haute montagne…Le danger affleure partout, sous un arbre, à découvert, on se sent très vite vulnérable…et piégé, la télécabine ayant été mise à l’arrêt pour des questions de sécurité…pas très longtemps heureusement. 🙂

Et puis l’orage s’est calmé et chemin faisant, sous la pluie, je me suis dit aussi que ce village dégageait un charme à la fois authentique et accueillant. Ruelles pavées qui montent et descendent le village étant accroché à flanc de montagne, maisons traditionnelles, boutiques d’artisans, petits restos, et puis en toile de fond l’impressionnante cascade de la Muzelle et les reliefs de l’Oisans.

J’ai croisé à la mairie une artiste en plein accrochage de toiles inspirées bien entendu de ces paysages de montagnes…Un peu plus loin, une habitante m’invite à découvrir sa petit boutique/pizzeria et me raconte comment ses enfants vivent du tourisme et de l’élevage. Plus tard j’apprendrai que mon guide de haute montagne habite ici…Et je me suis dit qu’ici les habitants sont toujours liés de près ou de loin aux touristes…on est berger ET accompagnateur en montagne, artiste AVEC un boutique de vente, éleveur ET restaurateur…Du coup c’était plutôt chouette de se sentir touriste ET utile, de permettre à ce beau village de vivre toute l’année sans nullement le dénaturer ou lui faire perdre son authenticité. Bref une belle leçon de tourisme responsable.

  • Mont de Lans :  histoire locale et vue imprenable

Qu’est-ce qu’on fait quand il pleut à la montagne ? On va au musée ! Celui qu’on va visiter est posé au milieu du village de Mont de Lans, ancien alpage qui, en s’unissant avec celui de Venosc a donné naissance à la fameuse station des …2 Alpes et à ce nom plutôt bien trouvé.

Avant le musée, il y a la vue sur la vallée de la haute Romanche et ses hameaux perdus entre sommets, nuages et brume. Le musée c’est un peu le prolongement de cette vue. Il nous raconte la vie des hommes qui y habitaient autrefois et qui émigraient pendant l’hiver. Pourquoi ? Pour survivre et tenter de gagner leur vie en faisant du colportage. Ainsi prenaient-ils la route, s’en allant proposer et vendre, parfois loin, différentes marchandises : épicerie, mercerie, draperies ou plus précieux encore…les fleurs de montagnes. Une histoire passionnante sur nos ancêtres-aventuriers, un peu desservie par un muséographie un peu vieillotte. Dommage.

➡️ Infos pratiques café-musée Chasal Lento :

En été ouvert tous les jours de 11h à 19h. Les mercredis de 9h à 19h. (fermé les samedis)

Café bien sympathique pour siroter une bière et profiter de la terrasse. Pas mal d’animations sont proposées en saison (soirée concert, exposition, randos thématiques. N’hésitez pas à compuler leur agenda !

👟 Les 2 Alpes été : balade à la cascade de la Muzelle

Voilà une balade en montagne hyper accessible. Au départ du Venosc et au prix d’un effort modeste on traverse d’abord un point au-dessus du Vénéon bleu oxygène. On s’engouffre ensuite un petit moment en forêt et puis sans crier gare, on découvre une splendide chute d’eau qui jaillit du ciel et s’écrase sur un lit d’ardoise noire, conférant une beauté austère au paysage. L’eau abondante qui s’écoule provient d’un torrent et d’un glacier, pour un effet brumisateur naturel bien agréable en période de canicule.

A noter qu’on peut poursuivre par une rando très ardue mais réputée jusqu’au lac de la Muzelle. Beaucoup de dénivelé mais à la clé un petit condensé de la beauté du parc des Ecrins d’après ce que j’ai pu lire ici et là sur le net : un torrent, des cols, des moutons, un refuge des cascades, la foret, des haut sommets…et un lac bien sûr !

 

➡️ Toutes les infos sur la cascade et la balade sur le site des 2 Alpes. 

Départ : télécabine de Venosc
Durée : 1H Aller/Retour
En boucle

🛏️ Où dormir ? Hôtel-spa le Côte Brune

Je suis fan de ces hôtels familiaux qui ont su garder un esprit montagne simple tout en ayant su se mettre au goût du jour que ce soit en termes de déco et de prestations. La preuve, s’il en est, ils viennent de passer 4**** tout récemment.

🍴 Où Manger ?

Le Chamois Lodge

Un très très bon restaurant de l’entrée au dessert tout simplement. Des bons produits, une cuisine sans chichi ( soupe d’orties en entrée, burger, barre glacée en dessert) mais de goût et de très bonne facture. Sans oublier un sens de l’hospitalité réellement sincère.

Yonder café

Vous voulez manger healthy ? Alors c’est ici qu’il faut s’attabler pour manger des tartines “Avocado Toast”, des Buddha Bowl, des jus “green detox” et autre plats  sains MAIS roboratifs. Bah oui, on est en montagne quand même. 😉

Chez nous 2

Le resto-bar de 2 sœurs blondinettes totalement délurées. On y vient autant pour elles que pour les tapas forts copieuses et délicieuses. L’adresse à retenir pour l’ambiance décontractée et locale.

Pour votre matériel outdoor (équipement, accessoires, vêtements…), je vous recommande EKOSPORT (promos permanentes !)




Merci tout plein à l’adorable Héléna et la station des 2 Alpes pour cette chouette invitation non rémunérée. Je suis restée libre dans la rédaction de cet article et dans mes appréciations. 

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