Depuis le printemps 2015, le “Centre Pompidou Malaga” a investi le bâtiment du Cubo, sur MuelleUno. Dans le cadre d’une politique de décentralisation (ou quand les musées deviennent des marques et s’exportent comme des firmes cf : Guggenheim, Louvre…), “Beaubourg” a signé un bail d’une durée de 5 ans. Une membre francophone du personnel m’a dit que, pour le moment, rien n’est encore décidé pour la suite (renouvelé ? migré ? où ? que deviendra le bâtiment ?…). En attendant, je vous recommande vivement de découvrir ce lieu qui est à la mesure de son grand frère parisien.
Le bâtiment EL CUBO
Le bâtiment est intégré au nouvel ensemble architectural de MuelleUno, le port de plaisance de Malaga. Le toit fait office de terrasse avec vue sur les stands, les yachts, les palmiers et plus loin, la ville et les pétroliers. Mais le point d’intérêt du bâtiment est la sculpture de Daniel BUREN, Le Cubo (2015), structure transparente qui semble posée sur le sol. Si ses fameuses bandes de 8,7 cm sont toujours là, on retrouve le système de coloration par filtres translucides de Excentrique(s) de la Monumenta 2012. En fin de compte, en s’approchant, on s’aperçoit que le cube est un sorte d’atrium, un puit (égal au cube supérieur) ayant pour fonction de faire pénétrer la lumière au cœur du bâtiment. Jouant de l’ensoleillement andalou, les carrés multicolores de l’œuvre de Buren se dédouble en se projetant autour (sol, murs mais également sur les autres carrés). Sensationnel !
À l’intérieur, le béton ciré vous glisse progressivement jusqu’aux espaces d’exposition. À l’instar de bâtiment de Renzo Piano et Richard Rogers, les espaces sont visuellement perméables avec des baies vitrées, sur la grande d’exposition mais surtout sur Le Cubo de Buren. Une maquette du bâtiment de Paris est exposée au début du parcours, histoire de rappeler “où on est” .
La collection permanente
Environ 90 œuvres modernes et contemporaines (XXe et XXIe siècle) de la collection du Centre Pompidou sont présentés sur 2000m2, en 5 thématiques : métamorphoses (avec des œuvres notamment orientées autour de Picasso dont les collages de ERRÓ – cf : rétrospective au MACLYON – mais aussi le triptyque vidéo de Rineke DIJKSTRA I see a woman crying (weeping woman), Tate, Liverpool où des élèves décrivent une image qu’on ne voit pas), autoportraits (Frida KAHLO, Marc CHAGALL, Zoran MUSIC… et “autoportrait de mon père (1994) de Maurice LEMAITRE), l’homme sans visage (BRANCHUS, Alberto GIACOMETTI, Alexander CALDER, Djamal TATAH…), le corps politique (ORLAN, Barbed Hula (2000) Sigalit LANDAU, Les pensionnaires d’Annette MESSAGER…) et le corps en morceaux (Antoni TAPIES, Georg BASELITZ, Thomas SCHÜTTE, Ghost (2007) de Kader ATTIA…).
Bref, que des oeuvres importantes (que vous avez peut-être déjà vues dans l’ancien accrochage du Centre Pompidou de Paris) d’artistes de renommées internationales. À noter que vous serez accueilli par une troublante installation vidéo de Pierrick SORIN, It’s really nice (1998) ainsi les projections Switch (1996) de Tony OURSLER installés tout au long du parcours de la collection du Centre Pompidou Malaga.
Quelques œuvres de la collection
- “I see a woman crying (weeping woman), Tate Liverpool” (2009-2010) Rineke DIJKSTRA
- “Stravinsky” (1974) ERRÓ
- “Grosser geist Nr 7” (1996) Thomas SCHÜTTE
- “Sans titre” (1998) Djamal TATAH
- “Die Mädchen von Elmo II” (1981) Georg BASELITZ
- “Switch (the eye)” (1996) Tony OURSLER
- “Picasso Grosz, hacia” (1967), “Sans titre, hacia” (1969), “Tears for two” (1963) ERRÓ
- “The frame” (1938) Frida KAHLO
- “Visage” (2003) Li YONGBIN
- “Les pensionnaires” (1971-1972) Annette MESSAGER
- “Autoportrait” (1988) Jean TINGUELY
- “Dimanche” (1952-1954) Marc CHAGALL
- “It’s really nice” (1998) Pierrick SORIN
- “Le baiser de l’artiste” (1977) ORLAN
- “Réserve” (1990) Christian BOLTANSKI
- “Masque” (1929) Alexander CALDER
Exposition temporaire
Le Centre Pompidou Malaga consacrait une exposition temporaire aux femmes photographes de la première moitié du XXe siècle avec “Son Modernas, son fotografas” (hasard ou pas, le Musée d’Orsay traite la question au même moment). Cinq thèmes y étaient développés en autant d’espaces (le laboratoire de l’oeil, le portrait de studio, les formes du nu, mode et publicité ainsi que le photo-reportage) avec les photographies de Germaine KRULL, Ergy LANDAU, Denise BELLON, Marianne BRESLAUER, Ilse BING, Florence HENRI…
- “Sans titre” (1927) Ergy LANDAU / “Sans titre” (?) Dora MAAR / “Sans titre (Paris)” (1930) Germaine KRULL
- “Notre Dame de Paris” (1929) / “Sans titre” (1937) Marianne BRESLAUER
- “Sans titre” (vers 1930) Marcelle D’HEILLY / “Métier à tisser” (vers 1935) Laure ALBIN GUILLOT
- “Paris, three men on steps” (1931) Ilse BING
- “Anvers vue de la cathédrale, Belgique” (1926) Germaine KRULL / “La Rotonde, Paris” (1929) Marianne BRESLAUER
- “Cinquantenaire de la Tour Eiffel” (1939) Denise BELLON / “Pont métallique” (vers 1940) Germaine KRULL
- “Sans titre” (vers 1939) Marianne BRESLAUER / “Sur le tournage de ”Sources noires, pétrole en France ” ” (1938) Denise BELLON
- “Fenêtre composition, Bauhaus, Dessau, Allemagne” (1927) Florence HENRI
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