Visiter BILBAO, la vieille ville et les quartiers historiques

Artekale kalea et Dendarikale dans Casco Viejo de Bilbao

Visiter Bilbao, c’est aussi découvrir un patrimoine architectural vernaculaire avec des bâtiments charmants et des façades colorées. Que faire à Bilbao à part le Musée Guggenheim ? Voici mon tour des lieux historiques incontournables à voir à Bilbao en 1 ou 2 jours.

 

Après ma découverte du Bilbao nouveau et son architecture contemporaine (en vert sur la carte ci-dessous). Je n’avais quand même pas fait plus de 1000 bornes pour repartir illico ! j’ai donc poursuivi mon séjour avec la Vieille ville et les quartiers historiques (Casco Viejo, Bilbao La Vieja, San Francisco, El Ensanche… en rouge). Bon à savoir, on peut très facilement visiter Bilbao à pied car tout se tient en “quelques” minutes de marche.

 

Visiter Casco Viejo, le Bilbao historique

 Ce quartier, anciennement entouré de murailles, est le plus ancien de Bilbao. À l’origine, Casco Viejo (rive Est) était consacré aux activités portuaires et au commerce, ce qui en a fait le cœur historique de Bilbao. Aujourd’hui encore, c’est le quartier le plus commercial et touristique malgré l’« effet Guggenheim ». La seule chose qui m’a le plus marqué, ce sont les façades avec les “loggias vitrées” peintes en vert sapin ou ocre rouge, typiquement basques (mais j’ai retrouvé un peu cela aussi à Malaga). N’oubliez pas de vous munir d’un plan parce que c’est légèrement labyrinthique…

Casco Viejo est le quartier où l’on retrouve de nombreux hôtels (bien placés). C’est également un des lieux les plus (sinon le plus) vivants. Si vous vous demandez où sortir le soir à Bilbao, faites un tour dans les rues de ce quartier ancien. C’est ici que se retrouvent les bilbayens pour boire un verre ou manger des pintxos. À savoir aussi que les Siete Calles sont le quartier gay de Bilbao.

 

Les Siete Calles

Vous voulez du pittoresque médiéval basque ? C’est ici ! Il s’agit de sept rues piétonnes (depuis 1979) dans lesquelles on retrouve plein de petites boutiques. Comme elles sont assez étroites, elles sont souvent à l’ombre, ce qui est bien appréciable en plein été !

 

La cathédrale de Santiago

En plein cœur de Casco Viejo, la Cathédrale de Santiago est finalement assez discrète. Quand on est dans les rues de Bilbao, elle n’est pas visible comme peuvent l’être celles d’Anvers, Francfort ou Malaga. D’ailleurs, le parvis tient sur une petite place (avec une fontaine) qui ne favorise pas l’impact visuel. Elle semblerait presque écrasée au milieu de la densité de bâtiments. Elle est une étape sur le chemin du Pèlerinage vers Saint-Jacques de Compostelle.

Érigée au XIIIe siècle, elle s’agit d’une édifice gothique (façade néogothique) et on retrouve donc à l’intérieur les voûtes typiques ainsi que diverses rosaces en vitrail. L’autel est relativement sobre et, derrière, le déambulatoire dessert 11 des 15 chapelles. Plus d’infos ici.

autres églises visitées dans Casco Viejo

Église Santos Juanes

L’église paroissiale des Santos Juanes est un modèle d’édifice jésuite, avec un plan de croix latine inscrite dans un rectangle et une nef centrale avec des chapelles des deux côtés. Datant du XVIIe siècle, elle est de style baroque avec des éléments renaissants comporte un autel dédié au Sacré-Cœur.

 

Église San Antón

L’église San Antón a été construite entre 1546 et 1548 en style gothique, mais sa façade est de style renaissant et le clocher baroque. L’intérieur abrite des œuvres de Luis Paret, Manuel Losada ou Guiot de Beaugrand.

La plaza Nueva

Ma première expérience de la plaza Nueva s’est faite de nuit pour… manger des Pintxos !! Ben oui, c’est la plaza numero uno para comer en Bilbao (cf : mes bonnes adresses ). C’est une place fermée très très néo-classique, entourée d’arches sous lesquelles on retrouve plein de bars à pintxos (tapas basques). Au milieu, les mômes jouent au foot pendant que les parents se la coulent douce (pourvu qu’elle le soit !) en terrasse.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

De retour le lendemain midi, rien à voir !! Un autre monde. Toutes les terrasses étaient fermées et les personnes étaient rassemblées à l’ombre des arches où se tenait la braderie dominicale (oui, on était dimanche) avec de multiples étals variés (un peu comme ça se passe Place de la Bourse à Lille). Réflexion quand-même quant à la place de l’homme dans le monde quand un vendeur exhibe ses oiseaux dans une cage de 0,15cm2 en plein soleil. Forcément là, ça fait autant de peine que ça heurte mes convictions…

 

La plaza Miguel Unamuno et Mallona Galtzada

Petite place de Casco Viejo, elle n’en est pas moins très vivante. On retrouve quelques terrasses ensoleillées, le Musée archéologique et le Musée basque Euskal Museoa. C’est aussi un bon point de vue pour avoir un aperçu de l’architecture vernaculaire basque avec des façades typiques.

Découverts un peu par hasard (on s’était garé au-dessus), les “escaliers de Mallona” m’ont séduit pour leur charme pittoresque avec son canal et son mur en pierres et ses façades. Leur construction remonte de 1745 et, justement, l’ascension comporte plus de 300 marches, jalonnées de chats sauvages et de croix chrétiennes, comme un chemin de pèlerinage vers la Basilique de Begoña.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Au Sud de Casco Viejo, il y a quelques bâtiments qui valent la peine d’être vus sur les rives de la Ria de Bilbao. En sortant des pittoresques “7 calles”, le marché de la Ribera, conçu par Bermeo Pedro Ispizua, apparait comme une détonante surprise avec un mélange de massivité due à ses colonnes imposantes et de légèreté avec ses verrières. Le tout ressemblant un peu à une péniche (ou encore le Libellule à Annecy). Malheureusement, les halles étaient fermées mais apparemment, c’est à voir, ne serait-ce que pour la superficie (10 000m2). Juste à côté, le Pont en pierres San Antóngo zubia et l’église San Antón, fermée elle-aussi, contrastent ! En poussant un peu plus loin, on passe devant l’école du Maître Garcia Rivero et on arrive à la gare Atxuri. Bâtie en 1912, elle m’a fait penser à un décor de film de Sergio Leone. Je ne suis absolument pas spécialiste de l’architecture western mais j’imaginais sans peine un bon, une brute et un truand ou alors Brad Pitt avec un mexicain. (l’intérieur n’a absolument aucun intérêt particulier).

Au Nord de Casco Viejo cette fois, en se dirigeant vers El Ensanche, le théâtre Arriaga (en hommage au “Mozart espagnol” Juan Crisóstomo Arriaga) construit à la fin du XIXe siècle. La place pavée dégagée met en valeur le style Néo-Baroque (inspiré de l’opéra Garnier de Paris) avec ses éléments ornementaux. Le Teatro Arriaga est l’un des emblèmes architecturaux historiques de Bilbao.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

En face, le paseo Arenal, petit parc familial au bord du Nervion, à l’ombre des platanes. Le kiosque del Arenal (Bermeo Pedro Ispizua cf: Marché de la Ribera) est une petite fantaisie qui mérite qu’on y fasse un tour. De style Art Nouveau, sa forme reprend celle d’une coquille et rappelle la verrière des bouches de métro d’Hector Guimard. A contrario, à quelques mètres de là, l’austère église baroque San Nicolas de Bari.

Les autres quartiers à voir à Bilbao

Begoña

Le quartier de Begoña se trouve sur les hauteurs de Bilbao. Vous pouvez prendre le funiculaire de Artxanda (tarif : prix 0,95 €) ou, depuis Casco Viejo, en montant les escaliers Mallona Galtzada. On arrive alors au grand parc Etxebarria, sur la colline au-dessus de Casco Viejo. Celui-ci offre un point de vue panoramique sur Bilbao et ses environs.

Ce quartier résidentiel n’a pas vraiment d’intérêt touristique sinon la visite de la Basilique de Begoña. D’ailleurs, c’est l’édifice religieux le plus fréquenté de Bilbao. De style gothique, elle fût érigée au XVIe siècle, à l’endroit où serait apparue la Vierge de Begoña, surnommée “la Amatxo” (“la maman”), patronne de Biscaye. Du fait de la dévotion particulière des marins de Bilbao, elle est l’un des grands symboles de la ville. La façade principale est de style Renaissance avec un arc de triomphe (le clocher date du début du XXe siècle).

L’intérieur est impressionnant avec une voûte particulièrement gothique avec ses arcs en ogive. Avec sa faible luminosité, on se croirait dans une grotte avec une énorme toile d’araignée… genre “Bilbo el Hobbit en Bilbo”. Plus d’infos sur Begoña ici. On était dimanche matin et à 10h, on a compris qu’on était de trop…

 

El Ensanche

Ce quartier est en fait une extension (“ensanche” ) de la ville originelle, Casco Viejo et Bilbao La Vieja, qui a eu lieu à la fin du XIXe siècle pour faire face au développement industriel et économique de la ville. On y retrouve historiquement des commerces et des banques. Les rues sont taillées droites comme un trait sur une carte ! Globalement plus banal… L’attrait se situe surtout par rapport à l’architecture contemporaine mais il y a quelques endroits intéressants à voir :

En prospectant les choses à voir à Bilbao, j’avais repéré cette gare et sa superbe verrière. Donc après le théâtre Arriaga, traversée du pont Areatzako zubia pour rentrer dans la gare. il y a avait déjà une jolie verrière en façade. Sauf, une fois à l’intérieur, rien !! Hé non, en fait, on était rentré dans la gare La Concordia, qu’on voit depuis Casco Viejo et dont l’architecture métal-verre-céramique est séduisante. En fait, la Gare d’Abando est adjacente, juste derrière, plus grande. Encore faut-il le savoir parce qu’il aura fallu qu’on s’y reprenne à deux fois. Effectivement, la grande verrière en vitraux de la gare d’Abando est impressionnante ! La représentation est une sorte de scène de genre reprenant l’histoire et la vie quotidienne de Bilbao : monuments, agriculture, industrie, pêche, sport (pelote basque, course de bateau)… Bon, ça fait un peu iconographie “Travail, Famille, Patrie” quand-même…

“Toutes” les rues d’El Ensache convergent vers la plaza Moyúa, comme une place de l’Étoile mais sans l’Arc de Triomphe (et sans Champs-Élysées non plus…). Vous saisissez mon cynisme ? Typique de l’urbanisme qui s’est voulu prestigieux mais… pschit ! Rien. Des bâtiments à l’architecture diversement présomptueuse (Palais Chavarri, Hôtel Carlton…) entourent un giratoire-jardin fleuri avec une fontaine (bien pratique en été !). Bref, ici, ça renifle la bourgeoisie mais… médiocre, moche. Accessoirement, vous pouvez y voir une touche de contemporanéité  avec les “fosteritos.

Rien de bien sexy dans ce quartier. Comme je vous disais juste au-dessus, ici, on trouve des bâtiments bourgeois et des banques au rez-de-chaussée. Ma visite s’est donc (presque) résumée à une traversée allant du Musée Guggenheim à Alhondiga, puis à un départ en métro pour Getxo. Mais, en se baladant, on peut tout de même observer quelques jolies façades basques en se rapprochant de Zubiburi.

Castaños et Deustu

Le nouvel Hôtel de Ville de Bilbao a été construite à la fin du XIXe siècle. C’est Joaquin Rucoba, le même architecte que pour le Théâtre Arriaga qui a dessiné ce bâtiment Seconde Empire (massif, symétrique, fronton à colonnades, lignes verticales et horizontales, quelques ornements…) avec la présence un peu bizarre de cette tour-clocher. Juste devant, une sculpture abstraite de Jorge OTEIZA, “Variante ovoïde de la Desocupacion de la Esfera” (2012).

Sur la rive droite du pont Pedro Arrupe se trouve le quartier de Deustu. Ce sont les Jésuites de la “Compagnie de Jésus” qui, en 1886, ont fait construire l’Université de Deusto. À l’époque, ce large bâtiment était l’un des plus grands de Bilbao. Face au Musée Guggenheim, la residencia Fundora Siervas de Jesus.

Bilbao la Vieja et San Francisco

⚠ En traversant le pont San Antongo zubia, notre appétit touristique nous avait amenés à découvrir Bilbao La Vieja (“Bilbo Zaharra” en basque). Pour être honnête, peu concernés par les bars et boites gays de Casco Viejo, on cherchait un autre endroit pour poursuivre la soirée… Dépaysement total ! On l’avait déjà remarqué en se baladant en voiture pour chercher un endroit où se garer (et dormir), on est ici en plein dans les quartiers populaires. Plus on s’enfonçait, plus on sentait que ça sentait le roussi… mais bon, on était curieux. Jusqu’au moment où on a dû traverser une foule fumeuse d’une vingtaine de personnes qui squattaient le trottoir devant une porte d’entrée. “Excusez-nous messieurs, on ne fait que passer… Non merci, ça ne m’intéresse pas… Et on a rien vu, on dira rien, promis…“. Et mon pote de se faire (in)volontairement bousculer par un minot de 14 ans… (vous comprendrez donc que je n’ai pas sorti mon appareil photo pour vous illustrer cette partie de l’article…) Bref, au premier virage, on a tourné et pressé le pas pour redescendre dans le Casco Viejo ! Une fois dans les Siete Calles, on se sentait nettement plus serein… jusqu’a à ce qu’on s’aperçoit que le minot et un pote à lui nous avaient suivis ! Pas tant qu’ils nous effrayaient physiquement mais vu qu’on se dirigeait vers la voiture pour aller se coucher (oui, ça nous avait refroidi l’esprit festif !), on sentait ça pouvait craindre un max s’ils réussissaient leur filature… Au final, ça s’est fini sans plus de problèmes. Morale de cette histoire : je vous conseille de visiter ce quartier seulement de jour ou, à vos risques et périls, si vous recherchez à voir des basques “stupéfiés” ou acheter de la drogue à Bilbao…

Où dormir à Bilbao ?



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Au final, je garde un excellent souvenir de ce week-end à Bilbao, avec la découverte (tant escomptée) du magnifique Musée Guggenheim mais également dans son architecture contemporaine insufflée dans la cité basque. Ce fut aussi une belle découverte avec une vieille vieille charmante et une atmosphère détendue dans les rues. Plaisir supplémentaire pour visiter Bilbao en 2 jours (en été), la possibilité de facilement rejoindre la plage à Getxo.

 




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