Le TAILLEFER en boucle par le LAC FOURCHU, la Combe Nord et l’Arête de Brouffier

Sculpture statue de Saint-Éloi au sommet du Taillefer avec les Écrins et les Aiguilles d'Arves en fond

Petit mais costaud avec ses 10 sommets à plus de 2500 mètres, le massif du Taillefer n’en est pas moins emblématique, notamment pour les grenoblois qui l’admirent au loin. La randonnée est variée, évoluant de la forêt alpine aux roches rouges (dont le métal oxydé a donné le nom à la montagne qu’on taillait dans des mines) en passant aux abords de lacs. Son sommet “martien” est un splendide belvédère sur les montagnes iséroises environnantes.

 

Sommet : Le Taillefer (2857 m)
Massif : Taillefer (Isère)

Départ : Chalets de Poursollet (1649 m)

Carte IGN : Grenoble 3335 0T
Topos Randonnées Isère

Difficulté : ★★★☆☆

Dénivelé : 1200 m

 : montée 2h30 à 3h30 (boucle 5 à 7h)

Intérêt : ♥♥♥♥
Lacs de Montagne

Période : juin à octobre…

Avant de partir, êtes-vous bien équipé ? ➜ retrouvez le contenu de sac à dos en randonnée ✔︎

➜ Se rendre aux Chalets de Poursollet

Depuis Grenoble, traverser Vizille pour ensuite s’enfoncer dans la “rayonnante” vallée de la Romanche en direction de Briançon. À Séchilienne, prendre à droite et monter les lacets menant à la station de ski de l’Alpe du Grand Serre. À l’entrée de la commune de La Morte, prendre à gauche dans les lotissements et longer la face Nord du massif jusqu’aux chalets de Poursollet. Plusieurs parkings sont disposés le long de la route, selon le monde et si on veut faire une boucle. Pour séjourner ou dormir la veille sur place, vous pouvez regarder les hébergements vers La Morte.

 

Les Chalets de Poursollet

Vu le monde qu’on a croisé ce jour là et le fait qu’on faisait l’itinéraire en boucle, on s’est garés au niveau du lac Plunay (voir mon retour d’expérience à la fin du topo…). Un sentier part à travers bois pour rejoindre en 15 minutes les chalets de Poursollet qui sont “officiellementle point de départ pour la randonnée au Taillefer. L’endroit est très paisible avec son air de Canada, lac miroir, conifères et cabanes en arrière-plan. On passe à coté de plusieurs tas de cendres présumant de soirées romantisées au redoutable triptyque chipos / chamallows grillés / guitare, et plus si affinités…

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

En sortant du hameau par l’Est, la clairière est sans équivoque, le chemin est bien visible. Le Rocher Culasson (2792 m) dressé face à nous, on appréhende alors l’étendue du dénivelé que les mollets effilés vont s’enfiler. Le sentier monte assez facilement en traversant le pied de la pente septentrionale (des nombreuses familles trigénérationnelles venaient pique-niquer au lac Fourchu en ce dimanche automnal et me font supposer que ce tronçon doit avoir en été des allures de Châtelet-les-Halles…). Après quelques passages entre les arbres, la vue se dégage sur le replat boisé de Poursollet et la barre du Vercors en arrière-plan.

 

Le Lac Fourchu

Une petite heure après le départ du lac du Poursollet, on arrive sur le somptueux plateau du lac Fourchu. L’ambiance est totalement différente. Dorée avec les gelées automnales pour l’occasion, l’immense prairie multi-lacustre s’étend comme une toundra jusqu’au Grand Galbert (prévoir des chaussures de randonnée imperméables au printemps). Le petit replat côté Taillefer offre un splendide belvédère plongeant sur le plateau (voilà une idée supplémentaire à placer sur la liste des bivouacs à faire).

 

Montée par la Combe Nord

Mais on est pas venus là pour acheter du terrain et on reprend notre route pour tailler dans le fer oxydé de la fameuse combe Nord du Taillefer. Il s’agissait pour moi de la principale interrogation préalable au sujet de cette randonnée puisque l’ascension se fait dans un pierrier avec un dénivelé assez raide (700 m avec certains passages à plus de 35°). Expérience faite, “je me dois” à mon tour de vous éclairer sur ce point. L’itinéraire longe le versant Ouest, quittant l’herbe pour devenir de plus en plus minéral. La montée n’est ni compliquée ni réellement éreintante si l’on gère bien son effort en restant régulier dans la marche. On appréciera toutefois l’usage des bâtons de randonnée, de surcroît si l’on passe par là à la descente. Si besoin, la combe comporte quelques replats pour faire une pause (que vous direz “visuelle” pour souffler un coup tout en préservant votre orgueil).

 

Deux passages sur rochers nécessiteront cependant un pas un peu plus sûr mais rien de bien ardu (pas besoin de poser les mains). De toute façon, rassurez-vous, il n’y a jamais de passages exposés au vide (si tant est que l’on reste évidemment sur le tracé !). Toutefois, vu l’orientation Nord de la pente, je vous recommande de ne pas le faire trop tôt au printemps. Ne voyant presque pas le jour par endroits, elle garde longtemps des passages enneigés et des plaques de glace. Le rocher peut aussi être glissant. Je dirais qu’il faut plus ou moins attendre juin mais laisser tourner votre 205 diesel durant l’hiver accélérera un peu les choses et ainsi combler votre impatience (pour info, les photos montrées ici datent de fin octobre).

 

Le Col du Grand Van

Après un dernier replat dans un champ de pierres ocre rouge et jaune (on se croirait à la fin du Théorème pasolinien, en plus vêtu…), on arrive au col du Grand Van (2780 m) qui relie le sommet du Taillefer et le Rocher Culasson qu’on voyait au départ de Poursollet. La vue bascule alors sur le Sud vers Le Grand Serre, le Tabor et le massif du Vercors. Au premier plan, la Combe de l’Émay avec la crête du Petit Taillefer qu’on prendra au retour.

 

Allez, plus que 70 mètres et c’est bon. Et vous avez même le choix de l’itinéraire ! Deux tracés sur les pierres remontent en direction du sommet du Taillefer. Le plus facile part vers un petit col pour revenir ensuite par une mini-crête. Dans tous les cas, vous ne pouvez pas vous tromper, y’a plus qu’à monter, vous êtes sur le point culminant (ou alors j’ai vraiment très très mal expliqué le topo depuis le début !). Et puis… il y a bien peu de chances que vous soyez tout seul à cet endroit…

 

Le sommet du Taillefer

Là où, par tradition alpino-écclésiastique, on se serait attendu à une énième croix sommitale, ici, c’est une sculpture en fer forgé représentant Saint-Éloi qui félicite votre prouesse au sommet du Taillefer. « Mais pourquoi y a-t-il une sculpture de Saint-Éloi au sommet du Taillefer ? » vous entends-je à travers votre écran (restez tranquille, votre webcam est bien éteinte, c’est juste une intuition empirique). Petit indice en bas de votre écran, il y a une enclume au pied de la statue… tic tac tic tac… Réponse : Saint-Éloi est le Patron des forgerons, il est donc finalement assez logique et somme toute pertinent de la trouver ici, au sommet d’une montagne minière…

Complément d’information (gratuit !) :
Elle a été installée par les militaires du 7e régiment du matériel de Varces, le 3 avril 1998, dans le cadre du défi EVAT (Engagé Volontaire de l’Armée de Terre). Le sable et le ciment ont été montés à pied par les hommes avec une météo qui n’a pas permis d’assembler la statue. Il a fallu remonter la semaine suivante. La statue a été créée à Besançon. Confectionnée avec d’anciens blindages de chars, le corps pèse 110 kilos et 4 militaires se sont relayés tous les 100 mètres lors de l’ascension. Le tout a été boulonné au sommet. L’enclume est toujours présente mais le marteau ainsi que la plaque explicative ont subi une dégradation, probablement de la part de personnes qui s’opposent à la présence de signes religieux ou militaires sur les sommets (croix, statues, etc.). Merci wikipédia

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Mais le vrai clou non-forgeron du spectacle, c’est la vue !! Un panorama à 360° à couper le souffle !!! (enfin… ça c’est pour l’expression parce que le vent taille fort ici et glacera celui-ci qui n’a pas pris au moins une veste dans son sac à dos). Le sommet aux airs de Bláhnúkur islandais fait une sorte de petit plateau bombé et de nombreux abris en pierres ont été érigés pour se protéger (et regarder les étoiles ; re-liste des bivouacs à faire !). C’est à ce moment là qu’un vautour fauve est apparu au-dessus de nos têtes, planant majestueusement à la recherche d’un enfant blessé et malheureusement trop furtivement pour mon appareil photo… 🙁

 

Au Nord, la vue pique sur le lac Fourchu et le Grand Galbert (2561 m). Au premier-plan à droite, la Pyramide (2839 m, si vous êtes motivés…) et les Rochères (2783 m). En arrière-plan, le Sud du massif de la Chartreuse, la chaîne de Belledonne avec Chamrousse, le Grand Pic (2977 m), le massif d’Allevard avec ses Sept Laux, le Mont Blanc derrière le col du Glandon, les Grandes Rousses avec l’Alpe d’Huez, les aiguilles d’Arves au loin puis, à l’Est, les cimes ciselées du massif des Écrins (l’Oisans est caché par la Pyramide).

Au Sud, le panorama balaie le massif des Écrins, le Dévoluy, le Grand Armet (2792 m), le Tabor (sans h, pas celui-là), le Grand Serre (2141 m), le plateau de La Mure au premier-plan, le Trièves et le mythique mont Aiguille au fond et le massif du Vercors jusqu’à Grenoble.

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

Retour en boucle par le Petit Taillefer

On redescend ? Sauf si vous avez monté la voile, il faut retourner au col du Grand Van. À partir de là, à vous de voir si vous rentrez à la voiture par le même itinéraire (1h30) ou si vous faites la boucle par Brouffier (2h30). Pour la deuxième solution, il faut descendre Sud-Ouest dans le clapier pour rejoindre le Petit Taillefer (2696 m). Rien ne sert de courir…

 

La vue sur le Rocher Culasson oxydé est fantastique ! L’itinéraire suit contemplativement la ligne de crête avec une vue scindée entre le vallon de l’Émay et le Dévoluy à main gauche et la Crête de Brouffier, Poursollet, Chamrousse, Belledonne et Grenoble à main droite.

 

Descente par l’Arête de Brouffier

Plus on se rapproche de la Croix du Sergent Pinelli (2616 m), plus le relief se transforme en arête (on a perdu plusieurs fois la trace, sans incidence). Ensuite, descente panoramique sur l’arête de Brouffier avec son lac en contrebas. À la bifurcation, prendre le “pas de la Mine” qui ne présente pas de difficulté particulière. Ici, je vous conseille de profiter une dernière fois de la vue parce qu’après… c’est beaucoup moins stimulant visuellement…

 

À partir de la Côte des Salières (1938 m), la prairie s’enfonce dans les arbres et la randonnée commence à être un peu lassante. 2 grosses heures après le départ du sommet du Taillefer, on rejoint la route au niveau de la Combe Oursière (1690 m) et là, mauvaise surprise, il reste encore 1/2h de marche ! 🙁 Le pire, c’est que le chemin fait remonter une partie de ce qu’on vient de descendre… pour ensuite le redescendre ! (astuce 1 : garer sa voiture par là pour faire cette partie au départ de la randonnée ; astuce 2 : sinon, prendre un bout de la route, un chemin à plat rejoint juste après). Le sentier traverse la forêt en oscillant un peu. À savoir également qu’il n’est pas très bien entretenu et est donc parfois un peu casse-gueule : rien de compliqué mais c’est plutôt pénible quand on en a plein les pattes en fin de rando (vous êtes prévenu). Un passage aux abords du lac Claret fait voir le bout du tunnel avant d’atteindre enfin le lac Plunay (ci-dessous) où on avait garé la voiture. Si votre kangoo est au parking de Poursollet, courage, encore 1/4h…

© L’Oeil d’Édouard / Instagram 📷

 

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