Balade dans Vienne 1900, berceau de l’Art Nouveau (Jugendstil)

Art nouveau à Vienne - Trace ta route

Vienne, une capitale dont l’histoire glorieuse n’a pas fini de nourrir l’imaginaire collectif. Les uns l’associent à la musique et à de célébrissimes compositeurs comme Mozart, Beethoven ou Brahms. D’autres penseront à l’empire austro-hongrois et sa figure la plus populaire, Sisi. Enfin il y en a d’autres, comme moi, pour qui Vienne renvoie au début du 20e siècle, une époque bouillonnante pour la ville où souffle un vent de changement. C’est le début de la psychanalyse et de la modernité dans l’art avec l’avènement du mouvement Art Nouveau, rien de moins !

 

Je vous emmène en balade dans la Vienne 1900 à la découverte de mes témoignages préférés de cette époque :

Vienne 1900 #1 : Maison aux Majoliques et maison blanche

Maison aux Majoliques - Art nouveau - Vienne

On commence par la maison aux Majoliques (Majolikahaus) située au n° 38 de la Wienzeil. Sa façade offre au regard une décoration florale et végétale raffinée réalisée à partir de faïences hispano-italiennes. De loin, ces ornements donnent l’illusion d’un rideau suspendu aux parois de l’immeuble.

Juste à côté au n° 38 la maison blanche d’Otto Wagner brille par ses ornements dorés signés Koloman Moser. Sur le toit trônent des sculptures appelées très justement « Crieuses » et le tout, sculpture, ornementation et architecture forme un ensemble complet éminemment plaisant pour l’œil.

Vienne 1009 #2 : le palais Sécession

Palais Sécession - Vienne - Blog voyages

>> extérieurs

Un peu plus loin, on rejoint le palais Sécession, bâtiment le plus célèbre et représentatif du mouvement éponyme. Le mot d’ordre apposé à la façade « A chaque époque son art, à l’art sa liberté » traduit en une formule géniale la modernité qui animait ce rassemblement de jeunes artistes fédérés autour de son chef de file, Klimt.

A l’extérieur, ne vous laissez pas distraire uniquement par le dôme doré qui coiffe l’édifice, prenez le temps de regarder les autres détails décoratifs comme les chouettes stylisées qui veillent sur les façades ou les imposants vases en céramique soutenus par des tortues.

>> interieurs

L’intérieur du pavillon abrite une peinture murale de Klimt, œuvre hors normes que se soit par sa composition, son traitement ou son emplacement. La « frise Beethoven », comme on l’appelle communément, est située dans une pièce vide au sous-sol du bâtiment et couvre 3 pans de murs.

Il faut savoir que la frise Beethoven avait été réalisée comme une œuvre d’art totale, réunissant peinture  musique et architecture. Le visiteur placé au milieu de la salle  est littéralement happé par l’œuvre de Klimt, écrasé par ses dimensions colossales. En s’approchant et en levant bien le nez on pourra tenter de détailler les feuilles d’or, éclats de verres, breloques ou autres menus détails issus des arts décoratifs utilisés par l’artiste.

Klimt - Vienne 1900 - blog voyages

Vienne 1900 #3 : station de métro Karlsplatz – Otto Wagner

Metro Karlsplatz - Vienne - Art Nouveau

Quand l’art nouveau s’illustre dans les espaces publics elle ne sacrifie en rien aux ornements. Observez plutôt la station de métro Karlplaz réalisée par Otto Wagner : fioritures, entrelacs et décors organiques sont de la partie et confèrent à l’ensemble un charme Belle Époque irrésistible.

Notons qu’ici  c’est l’élève de Wagner qui a introduit ces motifs, le maître étant  davantage porté sur les lignes géométriques austères comme en atteste le dernier édifice de notre circuit et dont il fut l’architecte: la Postsparkasse.

Vienne 1009 #4 : Postsparkasse – Otto Wagner

Otto Wagner - Vienne 1900

On termine par une œuvre phare d’Otto Wagner figure éminente de l’architecture Viennoise au tournant du siècle.

Il s’agit de la Postsparkasse autrement dit la Caisse d’Epargne Postale d’Autriche. Wagner n’a pas seulement conçu le bâtiment extérieur, il a également dessiné l’aménagement intérieur et le mobilier.

Le grand hall intérieur m’a particulièrement frappé : sobriété et rigueur sont de mises. Fioritures et ornementations ont été délaissées au profit d’une approche certes fonctionnelle des lieux, mais aussi et surtout esthétique ! Le dépouillement formel qui caractérise le mobilier, le blanc omniprésent, le parti pris d’une grand verrière en guise de plafond, les piliers d’allure très industrielle, tous ces éléments se veulent épurés et produisent un ensemble d’une apparente simplicité. Mais au delà des apparences, la modernité est évidente. Voilà de quoi terminer cette balade 1900 en beauté !




Vous aimez cet article ? Parlez-en à vos amis et inscrivez-vous à notre newsletter

D’autres articles sur les mêmes thématiques

Autriche

Europe de l'Est

Capitales Européennes

Laisser un commentaire